Dépression résistante : comment s en sortir ?
132 pages
Français

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Description

Frappant trois cents millions de personnes à travers le monde, première cause de mortalité chez les 15-29 ans, la dépression s'impose comme un véritable enjeu de santé publique. Comment combattre ce fléau ? Cet ouvrage s'intéresse ainsi à la prescription d'un agoniste dopaminergique, le pramipexole, couramment utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson, cette fois dans le cadre de dépression ou de troubles bipolaires. Neuropsychiatre et psychiatre, les auteurs choisissent ici d'illustrer le cadre d'utilisation, la posologie, l'efficacité et les effets secondaires du produit en livrant le témoignage de deux patients et en relatant onze consultations. Objective et pertinente – les propos restent prudents quant à la prescription du produit, le réservant en cas d'inefficacité ou d'intolérance aux traitements habituels des dépressions –, l'étude devrait intéresser non seulement le grand public – elle est accessible et concrète –, mais également les médecins qui y trouveront une piste de travail innovante.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 décembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342164633
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dépression résistante : comment s'en sortir ?
Henry Emmanuel & Sabine Choppin
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Dépression résistante : comment s'en sortir ?
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Remerciements à
 
Catherine,
Elisabeth,
Noah,
Chantal,
Séverine,
François,
et bien sûr Olivier Revol,
Elodie G.
et Franck A.
 
Préface : Du royaume de Serendip à la dépression résistante
La sérendipité est l’art de trouver ce que l’on ne cherchait pas ! Ce concept étrangement moderne est issu d’un conte persan vieux de 1 500 ans. Lorsque les trois Princes du Royaume de Serendip (Ceylan) sont envoyés par leur père à la découverte du monde, afin de tester leur aptitude à lui succéder… À leur retour, ils racontent une multitude d’aventures, de rencontres originales et d’énigmes résolues de façon fortuite. S’appuyant sur cette légende, Horace Walpole, un écrivain anglais du XVIIIe siècle, nomme « serendipity » cette intervention du hasard dans les trouvailles inattendues. Comme la découverte de l’Amérique par les Européens, de l’imprimerie par Gutenberg ou encore du Coca-Cola ! En médecine, on sait que des molécules aussi indis­pensables que l’aspirine, la pénicilline ou la Dépakine ont égale­ment été découvertes par hasard…
 
À en croire le Docteur Henry, le pramipexole pourrait bien connaître le même destin !
Je connais l’un des auteurs de ce bel ouvrage depuis toujours. Lorsque je suis arrivé en 1987 comme chef de clinique à l’Hôpital neurologique, Emmanuel Henry était là… ! Et déjà passionné par la relation clinique. Aux côtés de son maître, Gilbert Aimard, il prenait un plaisir évident à décortiquer le discours de patients dépressifs ou anxieux pour faire un diagnostic « au plus près ».
Je me souviens de ces moments d’échanges « au lit du malade » comme cela se faisait au siècle dernier. Les deux neurologues scrutent avec attention l’attitude, la posture, l’histoire des patients avant de proposer la thérapeutique la plus adaptée.
Et pas question de parler d’études multicentriques ou de comparer les résultats de recherche en double aveugle ! Ils n’ont foi que dans leur sens clinique. Une certaine méfiance vis-à-vis des nouveautés thérapeutiques les conduit à privilégier les médicaments dont l’efficacité est démontrée, comme les IMAO par exemple.
 
Emmanuel Henry est resté fidèle à cet esprit, il croit en ce qu’il voit et en ce qu’il entend. Avec toujours la même envie de faire partager son ressenti. Combien de fois m’a-t-il interpellé pour solliciter mon avis devant un enregistrement vidéo de patient ? Les étudiants en médecine adoraient les séances pédagogiques hebdo­madaires qu’Emmanuel Henry avaient organisées à leur intention. Des moments de partage tellement enrichissants ! Magistralement illustrés par l’image et le son, les grands syndromes neuro-psychiatriques devenaient étonnamment limpides.
 
Cet ouvrage est la continuité d’une vie consacrée à la compréhension de la vie psychique, et surtout l’envie d’en améliorer les aléas. Il a été écrit à quatre mains, avec la contribution de Sabine Choppin, une jeune psychiatre qui s’inscrit dans la même filiation, avec un intérêt marqué pour l’efficacité des psychotropes.
Formée à Créteil au Centre expert des troubles bipolaires où elle a été sensibilisée à l’utilisation des nouvelles molécules, Sabine Choppin a rejoint notre équipe il y a 3 ans. Nous avons tous pu apprécier cette collaboratrice pertinente, dont la curiosité semble insatiable ! Son écoute bienveillante est une chance pour les patients qui ont eu la chance de la croiser. Son sens clinique est indiscutable et a sûrement facilité la mise en forme des situations que nous rapporte cet ouvrage.
Car le fil rouge de ce livre est avant tout la réalité clinique de la dépression. Le récit de ces tranches de vie, racontées dans le détail, ciselées de façon chirurgicale, n’a sans doute aucune prétention scientifique. Il s’impose juste comme un constat. L’histoire d’une rencontre singulière entre un patient et son médecin, où seul compte le ressenti de l’un et l’ajustement de l’autre. Avec un objectif : aider le malade à retrouver la santé, au sens que lui donne l’OMS, c’est-à-dire un état de bien-être global, physique, psychique et social. Emmanuel Henry et Sabine Choppin font partie de cette lignée de médecins qui ont choisi cette profession pour soulager leurs patients. Sans a priori conceptuel ni arrogance théorique. Qu’importe si, en mode « Docteur House », ils ont découvert « par hasard » une solution efficace. Tout le bénéfice sera pour les patients et leur famille. La dépression est une maladie sournoise et destructrice qui mérite d’être combattue par tous les moyens, y compris grâce au coup de pouce improbable d’une « sagacité accidentelle » .
 
Olivier Revol
Introduction
D’après l’OMS, la dépression est un trouble fréquent de l’humeur, qui touche mondialement plus de 300 millions de personnes. La dépression est la première cause d’incapacité dans le monde. Les femmes sont plus touchées que les hommes. Chaque année, près de 800 000 personnes meurent en se suicidant (la dépression n’étant pas la seule cause de suicide). La dépression est la deuxième cause de mortalité chez les 15-29 ans. C’est un véritable enjeu de santé publique. Bien qu’il existe des traitements connus et efficaces pour combattre la dépression, moins de la moitié des personnes affectées dans le monde bénéficient de tels traitements. Un traitement antidépresseur est parfois donné alors que l’humeur n’est pas modifiée ; à l’inverse, certaines dépressions, même sévères, ne bénéficient pas d’un traitement médicamenteux.
Parmi les traitements médicamenteux, la règle est de proposer en première intention un inhibiteur de la recapture de la sérotonine (comme le Prozac R ) et, en cas d’échec ou d’intolérance, un médicament de la famille des tricycliques (comme l’Anafranil R ). En cas d’échec, il existe d’autres possibilités thérapeutiques, dont les Inhibiteurs des Monoamines Oxydases (IMAO) et les agonistes dopaminergiques, qui ne sont quasiment pas utilisés.
Les IMAO, par la plupart des psychiatres, sont considérés comme de maniement difficile.
En ce qui concerne les agonistes dopaminergiques, très peu de publications font état de leur utilisation.
L’intérêt des témoignages qui vont suivre est de présenter l’effet d’un agoniste dopaminergique. Il existe plusieurs agonistes dopaminergiques : par expérience, nous avons choisi le pramipexole, couramment utilisé dans la maladie de Parkinson.
Afin d’expliquer le pourquoi de cette démarche, nous proposons le récit de Monsieur R., patient parkinsonien n’ayant jamais été déprimé, chez lequel le pramipexole a été interrompu, et qui est devenu apathique.
Témoignage du patient parkinsonien apathique
Lors de la consultation, Monsieur R., 44 ans, avance d’un pas rapide à l’appel de son nom. Il est grand, d’allure sportive, rien n’apparaît sur son visage. Il est atteint d’une maladie de Parkinson depuis 8 ans. Stimulé par des électrodes intracérébrales, ses troubles moteurs ont disparu. Au moment de la consultation, il est « guéri » sur le plan du Parkinson, il ne présente pas de raideur, pas de tremblement, et l’examen neurologique est normal. De ce fait, tout traitement anti-parkinsonien, dont le pramipexole (Sifrol R ), a été arrêté depuis 6 mois.
— Vous avez été opéré depuis bientôt un an. Vous n’avez plus de blocages. Vous pourriez tout faire. Mais il y a quelque chose qui ne va pas. Pouvez-vous nous expliquer ce qui ne va pas ?
— Je suis fatigué, je ne fais plus rien.
— Vous auriez envie de faire des choses ?
— Pas vraiment.
— Et là, ces derniers temps, qu’est-ce que vous faites à la maison ?
— Dans le canapé, devant la TV, en passif et en zappant.
— C’est tout ?
— Oui.
— Qu’est-ce que vous faites spontanément, à part regarder la TV ?
— On ne peut pas dire que je fasse grand-chose à la maison. Je ne fais rien, ni dehors ni dedans. Avant je me levais à 6 heures du matin pour m’occuper. Je bricolais du matin au soir.
— Vous disiez tout à l’heure que vous aviez du mal à ressentir les émotions, du mal à être content quand vous avez quelque chose de joyeux, et du mal à être triste aussi, comme si ce qui se passait autour de vous ne vous touchait pas.
— C’est pas que ça ne me touche pas, mais c’est que ça ne me fait rien.
— Il n’y a plus grand-chose qui vous fasse plaisir ?
— Je n’ai plus envie de rire.
— Et quand vous jouez avec les enfants, vous participez ?
— Pas beaucoup. J’aimais les pigeons et j’ai arrêté les pigeons. J’ai arrêté les lapins. Je n’avais plus envie d’y aller.
— Alors qu’avant, ça vous intéressait beaucoup. C’était une passion ?
— C’était une passion. Et maintenant je n’entretiens plus rien. L’un dans l’autre, oui, l’envie de rien, je me sens comme une épave. Avant j’étais à la maison, j’étais en haut, j’étais en bas, maintenant je ne fais plus rien.
— Est-ce que vous vous sentez triste ?
— Triste, non, pas vraiment, ce n’est pas vraiment de la tristesse.
— C’est plus l’absence d’envie de faire les choses ? Il n’y a pas d’idées noires ?
— Non, il n’y a pas d’idées noires. Des fois je descends, j’ai envie de faire ça, mais non je le ferai demain. Avant, je commençais mais je ne finissais pas. Alors que maintenant je ne commence même plus. Il

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