Et maintenant que nous savons ! Que faisons-nous ?
244 pages
Français

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Description

« Idéalement, il faudrait amener les médiés à partager un objectif commun, même si par ailleurs leur rencontre est basée sur des objectifs totalement individuels. Ils devraient, dans le meilleur des cas, volontairement et librement se sentir réunis dans une “équipe virtuelle”. Chacun des participants aurait son objectif personnel, qui prime initialement. Et cet objectif personnel doit – non pas disparaître – mais s'insérer dans l'objectif commun : trouver une solution qui convienne à tout le monde. J'ai le sentiment d'avoir légèrement progressé mais il faudra encore plus que ça pour convaincre ces belligérants du quatrième âge d'accepter de dialoguer. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 août 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342010879
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Et maintenant que nous savons ! Que faisons-nous ?
Patrick Speliers
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Et maintenant que nous savons ! Que faisons-nous ?
 
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
Tout au long de ce livre, vous aurez l’occasion de découvrir des expériences qui, bien que parfaitement sérieuses et menées dans un cadre rigoureux et indéniablement scientifique, ne manqueront pas de vous surprendre, de vous stupéfier, de vous interloquer. Bref, de vous interpeller.
Elles ont été réalisées par des chercheurs détenteurs de chaires dans les universités les plus réputées d’ici et d’ailleurs. Les sources mentionnées en fin d’ouvrage vous feront même découvrir des recherches menées par un prix Nobel.
À certains moments, vous pourriez même douter du sérieux de ces études. Sachez cependant qu’elles ont été menées dans un cadre strict, adhérant à des procédures propres à permettre leur validation par la communauté scientifique.
 
Afin d’éviter de rendre ce livre aussi palpitant et exaltant qu’une intégrale des épisodes de Derrick, j’ai délibérément omis de mentionner l’ensemble des procédures rigides qui régissent les expériences évoquées ci-après. Je me suis posé la question sur l’importance du fait de savoir que « sur 432 sujets initialement approchés 8 n’avaient pas accepté de se prêter à la demande initiale, puis 13 ne s’étaient pas présentés au… » pourrait avoir un impact crucial sur l’intérêt du sujet. J’ai jugé que tel ne devrait pas être le cas.
Ceux qui souhaiteraient approfondir les études évoquées trouveront mes sources dans la bibliographie, à la fin de cet ouvrage.
 
Cela dit, je trouve étonnant que des chercheurs aient œuvré dans un cadre sujet à des contraintes draconiennes et, par leur travail, m’aient permis d’approcher des comportements humains avérés et pourtant tellement curieux.
 
Je souhaite aussi préciser que le but de cet ouvrage n’est ni de convaincre ni d’imposer une vision.
Il est le fruit d’interrogations et n’a pour autre ambition que de rendre la lecture de ce livre plaisante et, peut-être, de faire naître une réflexion sur la capacité qu’a l’être humain de résoudre ses conflits avec sagesse et raison. D’où les alternatives qui seront proposées ici. À chacun de déterminer si elles sont en relation avec ses valeurs personnelles.
 
En revanche, ce dont je suis profondément convaincu, c’est qu’après avoir lu cet ouvrage, certaines de vos convictions seront ébranlées comme le furent beaucoup des miennes. Le titre que j’ai choisi reflète parfaitement les interrogations qui apparurent en moi.
 
 
 
1. C’est comme ça que ça commence
 
 
 
Mon nom est Speliers. Patrick Speliers. Je suis médiateur.
Il s’agit d’une profession qui pour beaucoup d’entre vous ne doit pas avoir une signification très précise.
Il existe effectivement bon nombre de métiers qui s’attribuent le terme de médiateur.
Médiateur de dettes, médiateur familial, médiateur fédéral en Belgique, de la République en France, médiateur scolaire, médiateur civil, médiateur commercial, médiateur environnemental, médiateur social, médiateur sociétal, médiateur local, médiateur bancaire, médiateur de la Poste, médiateur d’une assurance, d’un hôpital, etc.
 
Étymologiquement, le terme médiateur vient du latin medius  : qui est au milieu.
 
Et hormis le fait que la notion de localisation centrale puisse évoquer une position prépondérante, l’étymologie me semble correspondre parfaitement à notre fonction. Le médiateur est bien un lien entre deux ou plusieurs éléments : donc ; par nature ; il se trouvera au centre.
La position centrale, à égale distance de chacun des éléments, est le symbole de l’impartialité et de la neutralité dont le médiateur doit faire preuve. Cependant, cette localisation géographique n’implique pas un statut supérieur, dominant. Le médiateur ne possède aucune forme d’autorité, excepté celle que les parties voudront bien lui conférer. Toutefois, de par sa position centrale, il servira de relais et facilitera le dialogue entre les différents intervenants.
J’aime assez la définition suivante de la médiation : la médiation est un processus durant lequel un tiers neutre et impartial (le médiateur) aide des personnes, des sociétés ou des institutions en conflit à créer ou renouer un contact afin qu’elles puissent chercher ensemble une solution durable et mutuellement acceptable à leur désaccord.
 
Notre rôle consiste donc à nous servir, en toute humilité, de toutes nos connaissances afin qu’éclose ou renaisse un dialogue constructif dans un cadre de confiance.
 
Entre nous, vous tombez bien. Je vais pouvoir vous expliquer en quoi consiste mon métier par un exemple pratique. J’ai précisément un rendez-vous cet après-midi. En fait, il devrait arriver dans un instant.
Comme nous sommes dans une fiction, je n’ai eu aucune difficulté à faire coïncider la fin de ma phrase et le carillon de la porte d’entrée.
 
— Je vais succinctement vous expliquer l’affaire qui m’amène à vous, dit l’avocat, sortant une chemise grise de sa serviette.
Maître Desserre paraissait tout droit sorti de l’imagination d’Agatha Christie. Son costume crème à fines rayures grège pouvait dater du début du XX e  siècle. Des lunettes rondes à fine monture dorée, un panama, des gants et une canne baguée et travaillée s’assortissaient à la fine moustache blanche et dispersaient, ça et là, les points finaux de sa silhouette.
 
C’était la première fois que nos chemins se croisaient. Il m’avait téléphoné quelques jours plus tôt, souhaitant me rencontrer afin que j’organise une médiation dans le cadre d’un de ses dossiers.
— J’ai résumé les faits afin que vous ayez une vue globale et rapide de cette affaire me dit-il d’une voix claire et posée.
Je hochais la tête en signe d’assentiment ;
— C’est parfait, poursuivis-je, je n’ai besoin de connaître que les éléments indispensables. Je ne juge pas utile d’avoir une idée trop précise de l’affaire avant d’entamer la médiation. Cela m’aide à conserver ma neutralité et mon impartialité. En outre, une forme de virginité permet d’avoir plus de fraîcheur pour aborder le sujet avec les parties concernées.
— Je comprends, répondit-il. En bref, donc, ma cliente est en litige avec ses frères et sœur – ou plutôt, demi-frères et demi-sœur, dans le cadre de la succession de leur mère. Voilà 18 ans que cette dernière est décédée et, à ce jour, aucun accord n’a pu être trouvé entre les héritiers.
Je vous épargnerai la longue liste des procédures entreprises par chacune des parties. Toujours est-il que la situation demeure totalement bloquée.
Je ne pus empêcher mes sourcils de discrètement se soulever d’étonnement. Et ce mouvement pour imperceptible qu’il fut, n’échappa pas à l’avocat.
 
— Oui, je sais, poursuivit-il, cela peut paraître aberrant de se battre durant tant d’années d’autant plus que la succession, au total, ne s’élève à guère plus de 150 000 euros.
— Sans doute une grosse part d’émotionnel dans cette affaire, risquais-je.
— Tout à fait : une enfant d’un premier lit, puis trois issus du remariage de la maman après le décès de son premier mari. Le désaccord existe entre l’aînée, ses demi-frères et sa demi-sœur mais également entre les enfants nés du second mariage.
Il y a des décennies de rancunes accumulées et arriver à tous les réunir dans le cadre d’une médiation me paraissait bien improbable.
Aucune des parties n’est ouverte à la recherche d’une solution amiable ni même d’un simple dialogue. Ceci s’applique particulièrement à ma cliente car c’est elle l’enfant née du premier mariage, et dont le père est décédé. Tous se détestent tellement que je ne vois pas comment un accord pourrait émerger. Songez que, quand la maman est morte, ils avaient en général la petite soixantaine. Ils ont aujourd’hui près de 80 ans. C’est d’ailleurs le cas de ma cliente qui les aura en mars prochain.
En fait, si la médiation n’aboutit pas, ma cliente risque de mourir avant d’avoir pu dépenser le moindre centime de cet héritage. J’ai proposé à plusieurs reprises de chercher une solution négociée, mais la seule idée de lâcher quoi que ce soit lui est intolérable. Et cette intransigeance est générale ; tous préféreraient mourir plutôt que de faire la moindre concession !
Si ma cliente a finalement accepté le principe d’une médiation, c’est suite aux demandes répétées de ses enfants qui sont préoccupés de la voir s’user physiquement et moralement. Cependant, si elle feint de répondre à leur attente, je suis quasiment convaincu qu’elle va saboter la rencontre, tout comme ses frères et sœur d’ailleurs.
— Si une médiation s’organise, c’est parce qu’un ensemble de personnes initialement opposées vise à atteindre un résultat commun : trouver une solution, intervins-je.
La médiation est un processus libre, volontaire et qui doit être accepté par l’ensemble des parties. Si elles viennent sans la volonté réelle de trouver une solution, les chances de réussite sont quasiment nulles. Néanmoins, dans le cas présent, le fait qu’ils acceptent, même à contrecœur, de s’asseoir tous autour d’une table ne peut être que positif.
— Effectivement. Quel est votre mode opératoire ? demanda Maître Desserre.
— D’abord une réunion d’information où je reçois séparément chacune des parties accompagnée de son conseil. Cela permet de poser les règles de communication dans un climat plus serein et sans tensions externes. Cela permet aussi d’expliquer le déroulement de la médiation, ce qui va se passer, ce

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