L'éternelle jeunesse

Jean-Pierre Camilleri, Achref Snoussi

Description

Le mythe de la jeunesse éternelle est très présent dans notre inconscient collectif en ce début de troisième millénaire. Les auteurs nous conduisent sur le chemin d'une meilleure compréhension des mécanismes génétiques, cellulaires et psychosociologiques du vieillissement, des progrès fabuleux des sciences du vivant dans ce domaine, des facteurs susceptibles de nous faire basculer un jour dans la dépendance, et des mesures préventives et correctrices qui peuvent aider chacun d'entre nous à gagner le pari d'un "vieillissement réussi".

Sujets

• Sociologie, société et politique
• Santé
• Sociologie
• Médecine

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 avril 2012
• Nombre de lectures: 17
• EAN13: 9782296488205
• Langue: Français

Extrait

L’éternelle jeunesse
Pratique et Ethique médicales
Collection dirigée par Richard Moreau et Roger Teyssou

La collection Les Acteurs de la Science , prévue pour recevoir des études sur l’épopée scientifique moderne, se dédouble pour accueillir des ouvrages consacrés spécifiquement aux questions fondamentales que la santé pose actuellement. Cette nouvelle série cherche à faire le point objectivement et en dehors des modes sur des connaissances, des hypothèses et des enjeux souvent essentiels pour la vie de l’homme. Elle reprend certains titres publiés auparavant dans Acteurs de la science .

Déjà parus

Laurence DE CHAMBRIER, Le patient malgré lui. Réflexion s sur le certificat de bonne santé obligatoire, 2011.
Emmanuel BABIN, Le cancer de la gorge et la laryngectomie . La découration , 2011.
Rémi BORDES, Dire les maux. Anthropologie de la parole dans les médecines du monde , 2011.
François CLOUTIER, La médecine verticale , 2010.
Gilbert et Anne-Christine PIERRE, Parole d’une autiste muette , Enigme et évidence , 2010.
Gérard MEGRET, Êtes-vous un bon malade ?, 2010.
Bernard JOUANJEAN, Physiologie du risque face à l’Histoire , 2009.
Eric SOLYOM, Les cahiers d’un chirurgien. Témoin de la faillite du système de santé , 2009.
Lionel CHARBIT, L’information médicale. Informer le patient et le grand public : de l’obligation légale à la pratique , 2009.
Docteur Jean CHABRIER, Seules les femmes savent marche r avec des talons aiguilles. Souvenirs d’un gynécologu e accoucheur , 2008.
Philippe RAULT-DOUMAX, L’assurance-maladie au risque de la mondialisation , 2008.
Philippe PIRNAY, L’aléa thérapeutique en chirurgie , 2008.
Angélique SENTILHES-MONKAM, L’hospitalisation à domicile, une autre manière de soigner , 2007.
Vincent DELAHAYE et Lucie GUYOT-DELAHAYE, Le désir médical , 2007.
Achref Snoussi


L’éternelle jeunesse
L’art de bien vieillir


L’HARMATTAN
© L'HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris

http ://www.librairieharmattan.com
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ISBN : 978-2-296-96353-5
EAN : 9782296963535
Remerciements
Pour démarrer une carrière de recherche et réaliser un travail absorbant, pour réussir et s’assurer ce qui lui revient, un auteur est contraint d’être à la fois jeune et sage. Et dans la mesure où nul ne peut être perfectionniste, un chercheur doit avoir un ami, un frère, un jumeau qui partage ses idées et lui désigne la route et sera l’autre moi dont il a besoin. Jean-Pierre Camilleri est tout cela pour moi. Son appui et son assistance à la vulgarisation scientifique constitue l’un des atouts importants de cet ouvrage dans lequel il a joué le rôle essentiel et décisif.
Je remercie très respectueusement Jean-Pierre Camilleri, professeur honoraire de pathologie à l'université Paris V et directeur honoraire de la section médicale de l'Institut Curie de Paris, qui a pris la peine de préfacer mon ouvrage et qui a assumé la responsabilité de juger mon travail, pour ses hautes qualités humaines et professionnelles. Omniprésent dans mon ouvrage, il l’a dépeint d’une teinte distincte et m’a fait bénéficier de ses larges connaissances, de ses précieux conseils et ses critiques cruciales qui m’ont été d’un apport inestimable dans la mise au point et l’amélioration de la qualité de ce travail.
Votre savoir, votre grande expérience ainsi que votre compétence constituent pour nous un exemple à suivre.
Qu’il nous soit permis de vous exprimer notre grande reconnaissance et l’expression de notre vif respect.

Achref Snoussi
Avant-propos
Vieillir, c’est en quelque sorte « dire le temps », le temps qui passe, inexorablement, au rythme du tic-tac des vieilles pendules mécaniques. Les âges de la vie sont aussi les âges du monde. Chaque âge a sa symbolique. A la jeunesse appartient l’engagement, l’ardeur, avivée par l’espoir d’une grande réserve de temps. Au vieillard, qui voit son avenir se rétrécir comme peau de chagrin, il est donné de vivre un autre rapport au temps.
L’ouvrage « L’éternelle jeunesse » est surtout l’œuvre d’Achref Snoussi. C’est à la fois un ouvrage d’information et un guide pratique. C’est l’œuvre d’un scientifique et celle d’un humaniste. Il est écrit dans une langue claire, émaillée de digressions allégoriques qui lui donnent un charme un peu oriental, mais en même temps distille une information scientifique de qualité qui doit beaucoup à sa formation de chercheur. Le texte est accompagné d’un tableau récapitulatif, qui permet de se repérer dans la jungle des facteurs nutritionnels qui font la une des médias et de la presse « people ». L’ouvrage envisage, dans une approche globale, tous les aspects scientifiques, psychologiques et socioéconomiques du vieillissement, qui représente l’un des défis majeurs du XXI e siècle, au moment où la démographie explose et où l’espérance de vie dans les pays développés s’allonge d’année en année.
L’actualité scientifique l’a mis en lumière avec la remise du prix Nobel de médecine 2009 à trois chercheurs américains pour la découverte en 1984 des télomères et de la télomérase , l’enzyme qui les fabrique. Cette découverte ouvre des perspectives passionnantes, notamment dans les rapports entre vieillissement et cancer. Mais le vieillissement de l’organisme est un phénomène bien plus complexe, faisant une large place aux aspects psycho-sociaux. Il ne suffit pas d’avoir des télomères très longs ou une télomérase en pleine forme pour vivre éternellement…
Pour Montaigne, dans ce XVIe siècle qui fût un des plus cruels de notre histoire, la vieillesse est l’âge où nous vivons l’intégralité de notre condition d’homme . C’est pour lui l’âge de la liberté, l’âge où l’on échappe à l’ embesognement , qui est le fait de la jeunesse. Montaigne est mort à 59 ans. Claude Levi-Strauss confiait à des amis pour ses 90 ans : il y a aujourd'hui pour moi un moi réel, qui n'est plus que le quart ou la moitié d'un homme, et un moi virtuel qui conserve encore une vive idée du tout. C’est le moi virtuel qui élabore des projets et le moi réel qui dit parfois qu’il n’en peut plus. Entrer dans la vieillesse, c’est vivre dans ce dialogue étrange.
Oui, l’éternelle jeunesse est un mythe. N’en déplaise aux fans du « jeunisme » et aux marchands d’illusions qui y ont trouvé un marché lucratif. La seule question est : comment bien vieillir ? Comment s’accommoder de son moi réel et rester en forme ? La médecine nous aidera mais ne pourra pas tout. La vieillesse doit être traitée plus tendrement nous dit Montaigne. Mais la prévention réside avant tout dans notre mode de vie, notre activité physique, notre alimentation qui doit être équilibrée, mais ne nécessite pas nécessairement de compléments alimentaires, la stimulation permanente de nos fonctions cérébrales. C’est là que le « bien vieillir » relève en premier lieu de la responsabilité individuelle.
Cet ouvrage nous guide sur la voie des mesures préventives et correctives. L’art du bien vieillir appartient à chacun d’entre nous. C’est dans notre façon d’être au monde que l’on y parviendra. Mais le bien vieillir interpelle aussi la société. Le maintien du lien social est essentiel, et la lutte contre la dépendance et l’isolement est devenu un enjeu sociétal majeur dont les politiques doivent se saisir.

Prof. Jean-Pierre Camilleri
Introduction
Le vieillissement est une étape du développement. A l’origine, l’Homme, qui s’est donné comme ambition de maîtriser la planète qui l’héberge, n’est que le résultat de l’union entre deux gamètes : un spermatozoïde dont la taille est d’à peu près 50 micromètres de longueur et 3 micromètres d’épaisseur, et un ovocyte qui mesure près de 100 micromètres, soit l’épaisseur d’un cheveu. Le spermatozoïde vient du père et l’ovocyte de la mère. La fusion de ces deux structures microscopiques aboutit au phénomène de la fécondation dans les organes féminins. Le matériel génétique, localisé dans les noyaux des deux gamètes sous forme de chromosomes, sera transmis aux descendants et chaque individu recevra l