L Expression artistique et l esthétique Gan à travers les cénotaphes
120 pages
Français

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L'Expression artistique et l'esthétique Gan à travers les cénotaphes , livre ebook

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Description

L'esthétique de l'art conduit le Gan à s'interroger sur son destin, sa civilisation et son patrimoine culturel dans un contexte de valorisation des patrimoines. En inscrivant son intuition sur les registres d'un itinéraire rituel, l'auteur bâtit ses hypothèses sur les arguments ci-après : les cénotaphes gan sont des objets d'art ; la conception des cénotaphes fait appel à l'esthétique ; l'émergence de l'esthétique de l'art gan voire négro-africaine semble évidente. Il opte pour l'anthropologie culturelle, philosophique et littéraire comme méthodologie à travers une approche de l'ethno-esthétique littéraire négro-africaine. Ce modus operandi est renforcé par une démarche basée sur trois points : la recherche documentaire, les visites de terrains et les entretiens directs. Le pouvoir omniprésent des photos apporte la caution historique et anthropologique au point de légitimer la signifiance d'un rituel de renouvellement des expressions artistiques en Afrique contemporaine. Cet essai est une production qui s'inscrit en droite ligne de l'actualité africaine sur les expressions artistiques et l'éloge de l'esthétique Gan. Les lieux et les symboles qui expriment le nouvel horizon culturel s'authentifient à travers un mouvement d'investigation socio-anthropologique dans cette production inédite. L'auteur ouvre en cette réflexion une tribune d'analyse éclairante et stimulante d'un nouveau chantier de radiance de l'ethno-culturalité, passerelle de survivance de la mémoire et de l'identité du sujet africain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 juillet 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342153958
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Expression artistique et l'esthétique Gan à travers les cénotaphes
Bamoussa Farma
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
L'Expression artistique et l'esthétique Gan à travers les cénotaphes
 
 
À
Toute ma famille et singulièrement à mes chers parents qui m’ont toujours soutenu et transmis des vertus comme l’abnégation, le courage, la détermination, le labeur et la persévérance.
J’espère qu’ils trouveront dans ce travail toute ma sincère gratitude et mon affection.
Remerciements
Nous exprimons de tout notre cœur, nos vifs remerciements à :
- Ludovic Ouhonyioué Kibora, notre directeur de mémoire, maître de recherche en anthropologie au Centre national de la Recherche scientifique et technologique (CNRST), à l’Institut des Sciences et Sociétés (INSS) et enseignant à l’université de Ouagadougou, pour ses conseils, son écoute et son orientation. En acceptant de nous guider dans cet immense travail, il a permis sa réalisation totale de par sa rigueur et ce, en dépit de ses occupations multiples ;
- Salaka Sanou, Professeur titulaire de lettres à l’Université de Ouagadougou et Directeur du « Laboratoire Littératures, Espaces et Sociétés », pour ses conseils avisés, son orientation, sa disponibilité et son soutien incommensurable nonobstant ses multiples occupations et son emploi du temps très chargé.
- tous les professeurs et enseignants du Centre de Recherche et d’« Études en Littératures, Langues, Arts du Sahel » (CRELLAS) de l’« Unité de Formation et de Recherche en Lettres, Arts et Communication » (UFR/LAC) de l’Université de Ouagadougou et singulièrement ceux du Département de Lettres modernes ;
- Ambroise et Prosper Farama, avocats du cabinet Farama pour tout le soutien et toute l’aide apportés ;
- Zoumana Traoré, Directeur général (D.G.) des media de l’Assemblée nationale, pour ses conseils,
- Armel, Rosalie, Fatoma, Claudine, Gwladys, Angèle, Appolinaire, Raphaël, Kobina Ambroise, Bernadette, Séraphin, Joël, Albertine, Kirfou Yao Farma, Élisabeth Nonguierma/Kaboré et Logossina Ouattara pour leurs encouragements et soutien moral.
- Jean-Paul Nikiéma professeur de Philosophie et tout le personnel du lycée départemental de Guiba, pour leur soutien et encouragement ;
- Valérie Zida/Kaboré, Issa Tassembédo, Togo Ignace Pooda, Pierre Songdbouaoga Saba, Abdouramane Salgo, tous amis et professeurs de Français des lycées et collèges pour leur soutien inestimable à travers critiques, conseils et suggestions.
- Sami Oussé, Conseiller d’Administration scolaire et universitaire (CASU) pour ses conseils, critiques et suggestions ;
- Karim Ouanr­é, conseiller pédagogique de Français de l’enseignement secondaire pour ses conseils et suggestions ;
- Daba Farma et Abdoulaye Ilboudo tous inspecteurs de Français de l’enseignement secondaire pour leurs soutiens et conseils ;
- Lydie Nonguierma/Farma, William Shakspear Haly et Sohan Nathan Freeman Farma pour leur soutien, réconfort et compréhension affectueuse.
- la famille toute entière pour ses prières et bénédictions quotidiennes.
Sigles, abréviations et acronymes
CASU : Conseiller d’Administration scolaire et universitaire
CNLB : Commission nationale des Langues burkinabè
CNRST : Centre national de la Recherche scientifique et technologique
CRELLAS : Centre de Recherche et d’Études en Littératures, Langues, Arts du Sahel
DG : Directeur général
Fespaco : Festival panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou
Festarc : Festival de Tir à l’Arc
FITD : Festival international du Théâtre pour le Développement
FITMO : Festival international de Théâtre et de Marionnettes de Ouagadougou
Ibid. op.cit.  : ibidem (ici même)/ opere citato (dans l’œuvre citée)
Id. : idem (la même chose)
INSD : Institut national de la Statistique et de la Démographie
INSS : Institut des Sciences des Sociétés
IRD : Institut de Recherche pour le Développement
NAK : Nuits atypiques de Koudougou
RTB : Radiodiffusion Télévision du Burkina
SIAO : Salon international de l’Artisanat de Ouagadougou
SIL : Société internationale de Linguistique
SNC : Semaine nationale de la Culture
UFR/LAC : Unité de Formation et de Recherche en Lettres, Arts et Communication
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture
Introduction
L’art et la culture ont été, de tous temps, des moyens privilégiés d’expression du génie créateur humain. Pour Pie-Aubin Mabika, « Le dialogue de l’art africain avec le monde est ce rendez-vous du donner et du recevoir » 1 . La richesse du patrimoine matériel et immatériel du Burkina Faso, voire de l’Afrique, est sans doute liée à la grande diversité ethnique, culturelle, artistique et esthétique aussi bien spécifique que diversifiée. En d’autres temps et en d’autres milieux, tout au long de l’exil de nos frères et sœurs, c’est-à-dire des Africains des Antilles et des Amériques par exemple, l’art africain a su créer un nouveau langage pour porter la nostalgie de l’âme tout court… le jazz, le blues, le négro spirituals et la peinture rutilante de Haïti, le folklore éblouissant du festival de Rio, sont issus de l’osmose de l’âme nègre, digérant l’épaisseur du temps et des milieux. De l’artisanat à l’architecture, l’art, l’esthétique en passant par la musique et les danses, les Africains occupent une place de choix dans le patrimoine culturel mondial.
Nonobstant cette évidence historique, il est toutefois regrettable de signaler que des intellectuels occidentaux, à l’image de Friedrich Hegel, même si celui-là offre une approche plus conforme à l’ éthos africain permettant une pensée spéculative de l’art africain, ont estimé que les peuples de l’Afrique noire ne présentent aucune forme d’histoire. Pour ce dernier, l’Afrique est « le pays de l’enfance qui, au-delà du jour de l’histoire consciente, est enveloppé dans la couleur noire de la nuit » 2 . Pour lui donc, l’Histoire n’existe pas chez les Noirs, c’est-à-dire que les Noirs constituent un groupe humain sans histoire. Il affirme d’une part non seulement que les peuples noirs n’ont pas d’histoire empirique, ce qui signifie qu’ils n’ont ni civilisation, ni culture, ni art, ni esthétique au sens strict du terme, mais suggère aussi d’autre part qu’ils ne disposent pas d’une histoire de la pensée d’où le témoignage à la fois de leur incapacité à penser et de l’inexistence de la pensée africaine. Mieux, il partage avec ses contemporains la conception pessimiste et dépréciative selon laquelle le Noir n’était pas perçu comme un « être pensant » mais plutôt comme une bête destinée à exécuter les pénibles travaux des plantations de canne à sucre en Amérique. Dans cette même perspective justement, l’explorateur français Binger, après son séjour à Ouagadougou en 1888, affirmera :
L’homme noir, condamné à habiter une terre chaude et désertique, est destiné à être soumis, si l’on en croit les thèses de la Genèse. C’est un être inférieur qui ne peut prétendre commander 3 .
Bien plus, d’autres intellectuels d’ailleurs sont choqués d’entendre parler des œuvres africaines comme des œuvres d’art. Ce sont pour eux, simplement des objets à signification religieuse et les appréhender d’un point de vue esthétique conduit à fausser leur signification. Selon Hegel, l’art vaut essentiellement comme expression de l’esprit absolu sous sa forme sensible destiné à être vu, c’est-à-dire donner à voir et à travers ces termes, il nie ainsi l’existence de l’art et de l’esthétique nègres. Pourtant, des artistes, des poètes, des penseurs, des inventeurs, d’éminents hommes de lettres et écrivains africains à l’image de Frédéric Bruly Bouabré, Mveng Engelbert, Pie-Aubin Mabika, Ludovic Ouhonyioué Kibora, Roger Somé, Louis Millogo, Salaka Sanou, etc., ont démontré tout le contraire à travers d’éminentes œuvres et/ou productions d’une valeur incommensurable.
Au regard de ce qui précède, l’art, l’esthétique et la culture demeurent-ils universels ? Existeraient-ils des supermen capables de valider à eux seuls tout l’art, l’esthétique, l’histoire et la culture du monde, présentant un caractère conventionnel avec des normes ou règles bien précises et universelles ? Pourquoi Hegel aurait-t-il eu une telle conception de l’Afrique ? N’est-il pas possible d’établir quelques rapports avec d’autres peuples du monde ? Certaines productions des Gan par exemple et bien d’autres peuples du Burkina Faso, voire de l’Afrique, ne présentent-elles pas des caractéristiques artistiques et esthétiques notoires, mélioratives et incontestables ?
L’on pourrait admettre que la production artistique contemporaine traitant des œuvres dites « primitives » en relation avec l’art occidental en France et celui d’horizons culturels méconnus, voire négligés, notamment asiatiques et africains : chinois, esquimaux, indiens, malgaches, congolais, burkinabè, etc., peut échapper aux préjugés ethnocentriques. Toutefois, il est important de reconnaître que l’œuvre d’art peut en somme laisser apprécier à tort ou à raison l’esprit créateur des Européens, des Américains, des Asiatiques et des Africains à l’instar des Burkinabè.
Parlant justement des Burkinabè, il faut signaler que le Burkina Faso est un pays qui compte une soixantaine de groupes socioculturels aux richesses artistiques et culturelles multiples vivant en parfaite harmonie. Ces différentes communautés culturelles du « pays des hommes intègres » 4 présentent un patrimoine culturel varié qui n’est pas toujours connu, écrit et valorisé à la

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