L Œdipe anti-freudien
108 pages
Français

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Description

Ce livre est le fruit de quatorze ans d’auto-analyse et dix ans de psychothérapie analytique, de la lecture de centaines d’autres livres et d’une surhumaine souffrance qu’il vient de changer en un rire... Freud a contribué à détruire ma famille, à me gâcher la vie et me faire haïr par mon père en disant à ses « sauvages » oreilles que le garçon désire tuer le père et épouser la mère ; heureusement, Freud a aussi inventé une méthode thérapeutique, dont mes parents n’ont pas eu la chance de profiter mais qui m’a permis, à moi, de rebâtir ma vie en découvrant combien l’interprétation freudienne du parricide d’Œdipe fut, elle aussi, « sauvage » ! Je vous montrerai que c’est le père qui, en confondant fantasmes et réalité, nourrit dans l’âme de son fils la rivalité « œdipienne » qui, sans cette enfantine intervention « paternelle », serait anodinement oubliée au lieu d’être refoulée.


L’auteur

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 août 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414268146
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue Président Wilson – 93210 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-26815-3

© Edilivre, 2019
En couverture : Vincent van Gogh, Zinnias et géraniums dans un vase , 1886.
Exergue

« Nous ne connaissons qu’une réalité – celle des pensées. Comment ? Si cela était l’essence des choses ? »
Friedrich Nietzsche, Le livre du philosophe .

Pierre Paul Rubens,
Saturne dévorant l’un de ses enfants .


« Séparer la haine de la jalousie en disséquant les sentiments… Rire de la freudienne notion de “haine jalouse”… Voilà l’objet principal de ce livre qui est en train de me libérer de mon grand traumatisme en me faisant dans le même temps une angoisse terrible (à vaincre). »
Message à ma psychothérapeute.
Préface Dr. Fred Fliege
Comme le laisse entendre l’intitulé de cet ouvrage, Eugène Jonas s’inscrit ici en faux contre une certaine pratique, assez figée et inerte, de la psychanalyse.
S’il maintient l’appellation de L’Œdipe , il propose néanmoins d’inclure, dans la conception de ce trigone, des configurations relationnelles (d’ordre vertical et asymétrique) qui obligent le psychanalyste à remodeler sa praxéologie, et à reconsidérer certains postulats théoriques, considérés jusqu’ici comme intangibles.
Ce livre nous offre également certaines clés conceptuelles d’une grande pertinence, permettant d’appréhender des phénomènes propres à la clinique contemporaine, et susceptibles de dénouer des particularités assez critiques, telles que la position du fils face à un père jaloux – ou « enfantin » comme le dit, à juste titre, l’auteur.
Par ailleurs, il faut ici saluer l’audace épistémologique d’Eugène Jonas, et surtout lorsqu’il insiste sur la nécessité de prendre en considération la situation de « désaide » de l’enfant – dans laquelle celui-ci risque de stagner lorsqu’il est confronté à un parent qui n’occupe pas sa place générationnelle.
Enfin, cet écrit remarquable, aussi original qu’innovateur, comporte de nombreuses indications quant à la prise en charge de « problématiques limites », et qui n’entrent pas dans le cadre, souvent rigide et stérile, d’une certaine doxa obsolète de la psychanalyse.
Avertissement La psy-cause paternelle
Mon père me voulait « mort ou vif ». J’avais six années, ma mère et lui venaient de divorcer, et lui de décider la faire « crever de tristesse », en la privant de moi « à jamais ». Lorsque j’eus sept ans, le tribunal de mon père vit que ma mère devait me lui « livrer », et moi je vis une grosse pierre près du bord du toit de la maison maternelle, tout juste au-dessus du portail : si mon père vient me prendre de force, pensai-je, je précipiterai de là-haut cette pierre sur sa tête pendant qu’il attendrait qu’on lui ouvre. Peut-être mon père voulait-il me prendre de ma mère pour que je ne l’« épouse » pas mais, moi, j’ai voulu le tuer parce qu’en menaçant de ne plus jamais me permettre de voir ma mère, il me mettait en danger de ne plus jamais pouvoir la reconnaître, et de l’épouser, par ignorance (comme Œdipe !), si je la rencontre par hasard quand je serai devenu grand. J’ai voulu tuer mon père pour ne pas épouser ma mère ! La psychanalyse a trop longtemps écouté le point de vue des pères enfantins : il est temps qu’on écoute celui des enfants, qui, parfois, ont plus de raison que les grandes personnes.
Respectueuses dames et messieurs bénis, Sigmund Freud savait bien que la jalousie seule ne peut pas mener au meurtre ; il était assez conscient de la nécessité d’y joindre (ou plutôt d’y substituer ) la haine , mais n’osant pas chercher la provenance de cette haine, il forgea sa triste expression de « haine jalouse », comme si la jalousie, qui ne suffit pour tuer qu’en fantasme , pouvait néanmoins suffire pour faire naître une haine meurtrière et mériter, ainsi, la folle punition paternelle réelle (seuls les fous confondent fantasme et réalité), plus ou moins agressive, – ou comme si la haine avait besoin de jalousie pour pouvoir tuer !
Mais d’où vient donc la haine qui pousse le garçon à vraiment souhaiter la mort de son père en transformant son fantasme œdipien en une pathologique idée criminelle ? Avant de vous dire qu’elle provient, très simplement, de la haine du père pour son fils , de la peur du fils d’un père qui le hait, remarquons que, vis-à-vis de son père biologique Laïos, roi de Thèbes, Œdipe peut être comparé à un garçon des temps sauvages, garçon dont le père, qui avait quitté la mère depuis qu’elle était peut-être encore enceinte, est soudain réapparu au moment où l’enfant commençait à éprouver du désir « œdipien » pour elle, et que, vis-à-vis de son père adoptif Polybe, roi de Corinthe, il peut dans le même temps être comparé au fils d’une famille civilisée, garçon qui, lorsqu’il a atteint son âge « œdipien », connaît déjà son père et est habitué à le voir, à écouter sa voix et sentir son odeur… et n’oublions plus que, lorsqu’il tua Laïos, l’Œdipe civilisé avait déjà un surmoi polybien et qu’il avait déjà passé sa phase « œdipienne » et son adolescence au palais de Polybe, qu’il croyait être son père, sans le tuer ni épouser Mérope qu’il croyait être sa mère ! Si donc le « surmoi » ne peut pas empêcher le crime, qu’est-ce qui pourra l’empêcher ? Et si le désir incestueux ne suffit pas pour mener au crime, qu’est-ce qui amena Œdipe à tuer son géniteur ? Ma mère et Yolanda m’ont aidé à vous le dire… mais remarquons aussi que, lorsqu’il fuit la Corinthe et tua Laïos, Œdipe avait déjà des doutes sur sa naissance, puisqu’un homme ivre l’avait traité d’« enfant supposé » ; pourquoi donc Œdipe a-t-il eu peur de tuer, à Corinthe, celui (Polybe) qui pouvait vraiment ne pas être son père, et n’a pas eu peur de tuer, ailleurs, un homme (Laïos) du même âge que Polybe et qui pouvait être, lui , son « vrai » père ? La réponse est simple : parce que Polybe l’a aimé , alors que son « vrai » père voulait lui-même sa mort.
La haine ne provient que de la peur d’une autre haine ! Œdipe a tué son filicidel « père » biologique, Laïos, parce que Laïos, qui croyait aux oracles plus qu’il ne croyait en la force de l’amour filial, c’est-à-dire autant que Freud croyait en celle de l’amour « biologique » pour la mère, voulait lui-même le tuer , mais, bien qu’il croyait être fils de Polybe, il n’a ni tué Polybe ni épousé Mérope dont il croyait être né… parce que Polybe l’a protégé, aimé … d’un amour humain représenté par la tendresse du berger Phorbas… alors que le loup Laïos le haïssait d’une haine qui n’a rien à voir avec la jalousie et dont je vous montrerai la folle cause ! Le philosophe Épicure disait qu’on ne se suicide que de peur de la mort ; paraphrasant cette maxime d’Épicure, je dirai qu’on ne peut désirer la mort du père que de peur d’être soi-même tué par lui s’il reste vivant, et que le père hait son fils parce qu’il a peur de la mort naturelle à laquelle il a besoin d’assigner une « cause » évitable, humaine, c’est-à-dire inhumaine … pour pouvoir l’éviter : S’il pouvait tuer tous les animaux dangereux, et tous ceux qui, selon lui, le « haïssent », à commencer par ses faibles petits enfants, il resterait vivant à jamais…
Demandons-nous donc si Freud et/ou ses traducteurs français, lorsqu’ils attribuèrent au petit garçon une « haine jalouse » pour son père, n’avouaient pas, à leur insu, que c’est la haine qui est jalouse à mort , et non l’amour ! Demandons-nous s’ils n’ont voulu dire que la jalousie se nourrit de haine et non l’inverse, et que le fantasme incestueux, qui est d’abord un fantasme amoureux, ne peut devenir un coupable désir (réel, générateur de culpabilité, et non fantasmatique) qui souhaite réellement, et non fantasmatiquement , la destruction du père, c’est-à-dire ne peut devenir une coupable idée qu’en se nourrissant de haine « paternelle » et non d’amour pour la mère…
Mais la barbe de ton fils, monsieur, a poussé – rase donc la tienne sans te castrer ! Laisse-le vivre sans te tuer, laisse tes enfants respirer sans peur que leur souffle t’ôte le tien… y a de l’air pour tout le monde, papa !
Première partie Clair de lune
 
 
Mardi dernier, vers dix heures du soir, Eugène Fils de Tyran attendit longtemps qu’on allumât les lumières dans la salle de cinéma où il venait de voir le film Dalida de Lisa Azuelos. Le générique de fin était terminé, l’écran devint tout noir, la salle tout entière se perdit dans le noir, et s’étonnant du silence des autres spectateurs, qu’il avait pourtant vu voir le film avec lui, Fils attendit longtemps qu’on allumât les lumières, qu’on avait pourtant coutume d’allumer avant la fin des génériques. Plus d’une seconde passa avant qu’il eût l’idée d’ appeler  : nulle réponse, rien que le noir silence… et ce n’est que le désir de fumer qui lui donna l’idée d’allumer son briquet. Il se leva doucement de son siège, chercha dans ses poches, alluma et ne vit que des chaises vides ! À la lumière du briquet, il marcha fermement vers la porte, et l’ouvrit. Comme il s’y était quelque peu attendu, il ne vit personne au dehors, mais un gros fil de sang coulait de l’oreille d’un homme gisant à terre : à part ça , personne…
L’entrée du cinéma était normalement éclairée ; il avait remis le briquet dans sa poche, chercha les toilettes, se soulagea et sortit de l’immeuble en allumant une cigarette. Rues désertes ! Un silence absolu, absolument absolu, régnait sur la ville… sur terre … Pas un souffle autre que le sien, pas un son autre que celui de ses pas, pas un battement … pas même le bruit d’une automobile… Fils voulut prendre la sienne, mais il remarqua que des voitures étaient garées, ou plutôt arrêtées, dans la rue, torches allumées, et vitres souvent ouvertes, mais moteurs éteints et personne dedans… au beau milieu des rues.
Il n’habitait pas

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