La fusillade des fourmis

Jasmine De Rien

Description

Je suis l’électeur indécis. Cet imbécile qui ne sait pas pour qui il vote. La bête noire du monde de la classe politique.
La Fourmi, c’est moi. Quand une fourmi est en colère, elle mord. Mais quand une fourmi comptable travaille, elle est inépuisable.
J’ai découvert par un détour inattendu dans les budgets de l’Etat les arguments quantifiés qu’il me manquait pour prendre enfin la parole, mots pour mots, pour tirer sur la classe politique. Mais avant de sortir toutes mes armes, je conduis les politiciens devant un tribunal populaire imaginaire.
Je ne sais plus très bien à quoi sert une République ? La fin des privilèges ! Le partage des Richesses ! Il est temps de revoir nos livres d’histoire ! Comme c’est joli tout cela sur le papier ! Pardon ! Encore une déclaration d’intention totalement ratée.
Quand les politiciens parlent de la santé, ils toussent et se mouchent. A croire qu’ils viennent d’attraper la grippe. Ils n’ont pas grand-chose à dire, ça les rend tous malades.
Et Atchoum ! Le niveau de polluants de la couche d’ozone dans la sphère politique est tel, que cela devient irrespirable !
Je vais devoir prendre une mesure de toute urgence et vous passe la patate chaude en vous invitant à lire le livre de l’électeur indécis.

Informations

• Publié par: Les Éditions du Net
• Date de parution: 21 mars 2017
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782312051086
• Langue: Français

Extrait

La fusillade des fourmis
Jasmine De Rien
La fusillade des fourmis
L’électeur indécis
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2017
ISBN : 978-2-312-05108-6
Avant -propos
L’électeur indécis
Je suis l’électeur indécis.
Cet imbécile qui ne sait pas pour qui il vote.
La bête noire du monde de la classe politique. La dernière chance du monde de la classe politique. Celle qu’il faut flatter. L’électorat indécis. Je suis donc le pire cauchemar des hommes politiques.
Car au lieu de rester chez moi, voter blanc et me taire, j’enfile ma petite paire de chaussures usagées.
Je prends mon anti allergique à sept euros qui n’est plus remboursé, ni par la sécurité sociale à qui j’ai donné quarante-deux ans de cotisations, ni par la mutuelle (avec mes cotisations) qui n’arrive plus à éponger la dette de la sécurité sociale.
Je cherche ma petite carte d’électeur tamponnée, à souhait depuis 1974, l’âge de ma majorité, au fond de mon sac à main qui n’est plus de la dernière mode.
Et je me rends à pied, chaussée de bottes usées, avec tout ça dans ma petite tête jusqu’au bureau de vote. Pour voter.
Je suis l’électeur de la classe moyenne. Somme toute la majorité.
Toujours en quête d’information, je vais suivre les politiciens.
Sont-ils, à une entourloupe près, presque tous pareils ?
Vont-ils réaliser leurs promesses électorales ?
Tous les propos qui seront tenus dans les prochaines campagnes ne seront-t-ils que mensonges, tours de passe-passe et illusions.
Je vais les écouter pour me rendre compte par moi-même.
Et il faudra une tonne d’arguments pour me convaincre.
Et le pire ! Je suis encore capable de changer de liste à la dernière minute.
Une liste quelconque.
D’ailleurs pourquoi je vote ?
Je ne suis plus très sûre de savoir à quoi sert une République.
Le peuple est-il souverain de la République ?
La Loi est l’expression de la volonté générale. En droit constitutif, le gouvernement nous représente (art 6)
Lorsqu’une république ne représente plus la voix du peuple, c’est le peuple qui doit prendre la parole.
Mais dans l’histoire de l’électeur indécis c’est la fourmi qui prend la plume.
La fourmi
La Fourmi, c’est moi. Quand une fourmi est en colère, elle mord.
Mais quand une fourmi comptable travaille, elle est inépuisable.
Je vais vous raconter cette étrange histoire de la fourmi nommée : l’électeur indécis.
L’électeur indécis, un individu parmi tant d’autres qui ne sait plus pour qui il vote.
Jeune cadre retraitée ou jeune retraitée cadre, ou cadre jeune retraitée.
Ça commence bien ! On peut faire dire ce que l’on veut à la langue française !
Je ne sais pas vraiment, je deviens déjà gaga ou décatie comme les parlementaires que je regarde au petit écran.
Ils s’endorment au sénat quand le sujet ne les intéresse pas.
Leurs pupilles et papilles tombent, quand par leur grand âge avancé, ils n’osent libérer le siège qu’ils occupent au profit d’un jeune diplômé.
Ils ne se pointent pas toujours au parlement ou au sénat, ce n’est pas grave, ils sont indemnisés.
On devrait leur remettre comme à l’école une enseignante avec un peu d’autorité, un carnet de correspondance et un certificat d’assiduité pour pouvoir être rémunérés.
C’est ce que l’on fait dans l’automobile pour pouvoir verser la prime d’outillage aux mécaniciens, on vérifie que les outils sont bien en place.
Comptable de métier, je ne sais de quoi ils parlent. Personne n’est d’accord sur un chiffre. Les politiciens ne sont pas très convaincants.
Ils parlent pour ne rien dire.
J’ai décidé d’éclairer ma lanterne et de voir par le petit bout de la lorgnette de l’électeur indécis quels sont les chiffres relatifs à l’économie de notre pays.
Je viens de trouver de quoi m’occuper pour le début de ma retraite.
Je rappelle que le gouvernement gère l’argent du peuple et que nous avons le droit d’être informé.
Dans ma vie, si je ne mesure pas quelque chose, je ne le comprends pas. Si les chiffres pour certains sont rébarbatifs, pour moi ils sont une source d’information inépuisable.
Et cela va paraitre incroyable pour certains, je me suis régalée en parcourant tous ces chiffres et ils m’ont informée plus que tous les débats politiques sur les performances gouvernementales depuis 1981 et la situation économique de ce pays.
Tout un chacun peut connaître ces données avant de voter.
J’ai donc décidé de voir les comptes qui me sont rendus en matière de gouvernance.
Art. 15. La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration.
Voir par moi-même comment est géré l’argent que je confie à l’administration.
Et je me suis fiée à la cours des comptes pour voir qu’elle est le jugement qu’elle a rendu à travers son rapport sur la gestion.
Des informations à la disposition de tous
J’ai consulté les chiffres publiés et officiels.
Elles sont à la disposition de tous, mais pas toujours à la portée de tous.
Lorsque j’ai voulu partager des informations avec mes amis, ils m’ont dit ; trop de chiffres, trop de sites, je n’y comprends rien.
Les informations, ne sont pas à la portée de tous les citoyens, elles s’adressent plus souvent aux économistes, aux comptables, aux juristes aux diplômés de grandes écoles, et aux citoyens avisés et curieux ou ayant le temps de satisfaire leur curiosité.
Les administrations, en qui j’ai toute confiance, mette à notre disposition des données en principe en toute impartialité.
Je le rappelle, les pouvoirs exécutif et législatif sont indépendants, même si parfois, on peut se demander si cette indépendance a quelques limites.
L’agent assermenté travaille comme tout un chacun avec sérieux.
Leurs informations me sont indispensables pour juger la performance gouvernementale.
Je vais en faire partager un nombre certain, en me limitant à l’essentiel. Il y en a tant.
Tout au long de ma démarche, j’ai décidé :
– De ne faire confiance qu’aux chiffres publiés pas des agents assermentés.
– D’écarter, à part quelques fois, les inepties racontées dans la presse et dans les médias par les journalistes et les politiciens.
– De ne retenir dans les sites autres et les médias, que ceux qui me paraissaient relever d’un calcul justifié et cohérent.
Les gouvernements, ont-t-ils géré en bon père de famille ?
J’ai constaté par moi-même que selon les époques, certains ont été meilleurs que d’autres.
J’essaye d’être impartial dans mes propos, je ne fais pas de politique, je fais mon travail de petite fourmi : d’électeur indécis.
Pour faire passer la pilule des chiffres détestés, parfois, mes propos sont ludiques. Ils servent tout en s’amusant à faire un peu d’économie.
Et pour faire passer l’histoire de l’électeur indécis, j’utilise un langage tantôt littéraire, tantôt le parlé franc de tous les jours.
La naissance l’électeur indécis
Ce livre a pris naissance il y a dix ans dans ma tête. Il s’immisçait en moi comme une partie de moi-même.
Au fil de ma perte de conviction, j’ai posé des mots dans mes neurones sans prendre le temps de les coucher sur papier. Il y a le citoyen dans la vie de tous les jours et l’électeur indécis que je devenais à travers le temps.
Plus je prenais des coups dans le monde de la vie, et plus il me susurrait des mots dans l’âme. Il me tomba un matin comme une évidence. Il me fallait écrire ce livre.
Plus j’écoutais les politiques et plus j’avais la tête tourneboulée.
En effet, ils penchent la tête, et le discours qui va avec, à droite même s’ils sont de gauche et à gauche quand ils sont de droite. Ils te donnent le tournis. Parfois tu ne sais plus de quel côté ils sont. L’électeur indécis que je suis non plus d’ailleurs.
Il y a dix ans, je m’y étais essayé et faute de temps, j’ai laissé tomber.
Il y a une poignée de mois, j’ai commencé à coucher dans une course folle effrénée des revendications, de la colère, de la hargne et tous les objets de mon mécontentement.
D’habitude, on donne les remerciements à la fin du livre.
Je ne ferais pas de même. La première version de l’électeur indécis était tout autre et je n’avais rien fait de plus que les politiciens, manier le verbe et les grandes phrases.
Râler seule sur mon plateau télévision imaginaire, pendant qu’eux se débattaient sur la scène en attendant que le rideau tombe.
Je dois à Lucie , une amie psychiatre, une deuxième version plus structurée. Mon livre ressembla