Les génies au long cours
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Les génies au long cours , livre ebook

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Description

Jusqu’au début du 20e siècle, la grande majorité des génies mourait avant 50 ans et n’avait donc, après leur apprentissage, qu’une courte période d’activité d’environ 30 ans. Quelques-uns seulement ont eu la chance de vivre plus de 80 ans et d’avoir une carrière d’une durée double de celle de la majorité de leurs contemporains. L’auteur les a nommés les génies au long cours et a sélectionné parmi eux ceux qui ont changé d’orientation pour, en milieu de carrière, se réinventer un nouveau destin. Il les a choisis dans les domaines les plus divers (beaux-arts, littérature, politique et sciences) et a retenu les noms suivants : Michel-Ange (1475-1564), Newton (1642-1727), Voltaire (1694-1778), Franklin (1706-1790), Hugo (1802-1885), Verdi (1813-1901), la Reine Victoria (1819-1901), Tolstoï (1828-1910), Monet (1840-1926), Freud (1856-1939), Picasso (1881-1973) et Mandela (1918-2013).

Informations

Publié par
Date de parution 20 mai 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029002892
Langue Français

Extrait

Les génies au long cours
Jean Rivière
Les génies au long cours
De Michel-Ange à Mandela















Les Éditions Chapitre.com
123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
Du même auteur
W. D. Howells, pionnier et coordinateur du mouvement réaliste américain (1837-1920) Lille : Atelier des publications des thèses, 1972
Le monde des affaires aux Etats-Unis Paris : Armand Colin, 1973
Les Etats-Unis à l’horizon de la troisième révolution industrielle
Presses universitaires de Nancy, 1986
Le système économique américain : emprise et entreprise
Presses universitaires de Nancy, 1988. Seconde édition en 1991
Enfance suspendue, jeunesse confisquée Paris : Editions Thélès, 2007
Mondes en mutation dans un système en crise Paris : L’Harmattan, 2011





















© Les Éditions Chapitre.com, 2015
ISBN : 979-10-290028-9-2
Sommaire
Sommaire
Entrée en lice
Michel-Ange (1475-1564) ou le phare de la Renaissance
Interlude I
Isaac Newton (1642-1727) ou le mouvement universel
Voltaire (1694-1778) rebelle à tous les pouvoirs
Benjamin Franklin, héraut des deux mondes (1706-1790)
Interlude II
Victor Hugo (1802-1885) ou le verbe indigné
Giuseppe Verdi (1813-1901) ou une vie d’opéras
La Reine Victoria (1819-1901) ou les aléas de la puissance
Léon Tolstoï (1828-1910) ou peut­on changer sa (la) vie ?
Interlude III
Claude Monet (1840-1926) ou l’Impressionnisme pleinement assumé
Sigmund Freud (1856-1939) : une ville, une vie, une voie nouvelle
Pablo Picasso (1881-1973) ou la somme réinventée de l’art universel
Nelson Mandela (1918-2013) ou un destin africain exemplaire
Envoi
Table des matières
1
Entrée en lice
Les démographes ont remarqué depuis plusieurs années que les octogénaires et les nonagénaires constituent aujourd’hui une génération à eux seuls. Leurs effectifs, en nombre et en proportion, ne feront que s’élargir au fil des ans dans un contexte où, souvent en Europe, la faible natalité n’arrive pas à remplacer la population existante. Ils étaient autrefois des patriarches : à peine quelques unités sur cent naissances enregistrées. Enfant en 1939, je n’ai connu que des dames octogénaires. Aucun homme pour moi donc dans ce groupe
La conscience de ce phénomène et l’idée de l’appliquer à l’étude des grands génies me sont venues au cours d’une visite à l’exposition Claude Monet dans les galeries du Grand Palais en 2009-2010. Partant des premiers tableaux de Monet dans la droite ligne de Charles-François Daubigny et de l’école de Barbizon, on aboutissait en fin de parcours à la féerie des Nymphéas . A supposer que Monet soit mort avant 50 ans, nous n’aurions eu ni les tableaux londoniens, ni les C athédrales de Rouen , ni les Nymphéas .
A une époque où, jusqu’au 20 e siècle, l’espérance de vie était inférieure à 50 ans, les génies octogénaires avaient une double carrière : un apprentissage d’environ vingt ans, une première carrière jusqu’à 50 ans et une seconde jusqu’à 80 ans, cette seconde chance n’étant accordée qu’à une infime minorité. Certes tous les octogénaires (artistes, savants, écrivains, hommes politiques) n’ont pas eu une seconde carrière : beaucoup ont persévéré dans l’accomplissement médiocre ou accompli de leur premier élan. Nous ne retiendrons donc ici que ceux qui ont eu une double carrière, s’y sont consacrés jusqu’au bout et ont été un modèle pour les générations futures.
Beaucoup d’octogénaires au talent accompli dans leur art ou leurs diverses activités n’ont pas renouvelé ou bouleversé les idées et les pratiques de leur époque ou légué un message original qui s’est perpétué après eux. Je citerai par exemple quelques peintres. Lucas Cranach l’Ancien (1472-1553) excelle dans tous les genres : tableaux mythologiques et religieux, portraits (celui de Luther est le plus célèbre) et gravures. Il demeure partout un excellent professionnel, mais pas un créateur audacieux. Jean-Simon Chardin (1699-1779) vit dans toutes les mémoires par son Benedicite et son Enfant au toton , même si La Raie de sa période finale demeure un chef-d’œuvre de la nature morte. Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842) reste dans un registre apaisé et flatteur pour peindre la haute société de son temps.
Parmi les musiciens, je citerai le cas de Georg-Philipp Telemann (1681-1767) qui brilla dans tous les genres (opéras, musique instrumentale religieuse et profane) mais ne laissa ni postérité, ni enthousiasme chez ses auditeurs. Camille Saint-Saëns (1835-1921) nous charme toujours pas sa perfection formelle s’opposant aux envolées allemandes et italiennes : sa Danse Macabre , son Carnaval des animaux et son Samson et Dalila resteront au répertoire des professionnels et à l’appréciation du grand public, mais ce compositeur n’a pas fait bouger les lignes d’un classicisme enchanteur, certes, mais peu innovant.
Si mon choix visait uniquement la longévité, je choisirais la carrière du quasi-centenaire Bernard Le Bovier de Fontenelle (1657-1757), neveu de Corneille, dont les Entretiens sur la pluralité des mondes mit la science nouvelle à la portée des classes supérieures : il demeure un vulgarisateur audacieux par les défis qu’il porte à l’ordre établi et surtout par la façon dont il avait décelé les avancées de Newton par rapport à Descartes.
Les génies fulgurants
Une objection que l’on peut faire à ma liste des génies octogénaires est qu’il n’est nul besoin d’avoir vécu 80 ans ou plus pour laisser une trace durable dans l’histoire de l’humanité. Les génies qui ont vécu « peu d’années suivies d’une longue mémoire », sort promis à Achille dans l’ Iphigénie de Racine, sont légion. On peut parler ici d’un phénomène de fulgurance. J’en citerai de nombreux exemples pour bien situer ce phénomène et ne choisirai que des génies authentiques morts avant 40 ans.
De la liste des génies musicaux éclate un véritable feu d’artifice où domine Mozart (1756-1791) auquel spontanément professionnels et amateurs donnent une place éminente dans le panthéon de la musique. Milos Forman dans son film Amadeus nous montre le désespoir de Salieri de ne pouvoir reproduire le phrasé inimitable de la musique du maître de Salzburg. Bellini (1801-1835) s’exprime tout entier dans sa Norma dont la cavatine, Casta Diva , chantée par la Norma elle-même est une des plus belles expressions lyriques de tout le répertoire du grand opéra. Pour Georges Bizet (1838-1875), son opéra Carmen est le plus joué au monde. Franz Schubert (1797-1828) a légué au répertoire universel son Roi des aulnes, sa Truite et sa Rose de bruyère. On pourrait en dire autant d’ Un Américain à Paris, Rhapsody in blue et Porgy and Bess de George Gershwin (1898-1937).
Quant à la littérature, je dois me contenter de donner une courte liste : les écrivains morts avant 40 ans sont légion partout. En France, François Villon (1431-1463) et Joachim Du Bellay (1522-1560) ouvrent la marche. André Chénier (1762-1794) doit à son sort tragique d’y figurer. Au 19 e siècle, Arthur Rimbaud (1854-1891) et Lautréamont (1846-1870) mènent la colonne des poètes maudits. Le premier signa son « Dormeur du val » à 16 ans et « mourut à la littérature » à 22 ans. Au 20 e siècle Raymond Radiguet (1903-1923) reste l’inoubliable auteur du Diable au corps et du Bal du comte d’Orgel . Le météore Boris Vian (1920-1959), ingénieur de formation, poète, dramaturge et parolier, a secoué et fait trembler le monde littéraire. Souvenir personnel : appelé en Algérie, un musulman, partisan du FLN, m’a fait écouter chez lui une chanson de Boris Vian, interdite à l’époque : Le déserteur , interprétée par Mouloudji.
Chez les Anglais, je citerai d’abord Robert Burns (1759-1796) dont le poème « For auld lang syne »est devenu le « Ce n’est qu’un au revoir » universellement connu et chanté. Le trio romantique John Keats (1795-1821), P. B Shelley (1792-1822) et Lord Byron (1788-1824) a disparu en trois ans en Italie et en Grèce. Chez les Américains, Stephen Crane (1871-1900) a vu son œuvre The Red badge of Courage devenir sous la forme d’un f

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