Les pathologies rebelles

Olivier Schmitt

Description

Cet essai a un double fondement : d'une part le constat d'une augmentation des troubles du comportement et de l'humeur dans nos sociétés occidentales et d'autre part l'augmentation du nombre de ces patients chez les psychiatres en cabinet de ville. Dans le souci de réinterroger, voire d'actualiser la nosographie française, Olivier Schmitt poursuit une réflexion sur ces pathologies qu'il qualifie de rebelles.

Sujets

• Psychologie
• Psychanalyse
• Psychiatrie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 avril 2013
• Nombre de lectures: 70
• EAN13: 9782296534292
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

A ditions

Olivier SCHMITT

Les pathologies rebelles

PENTA

Essai de psychopathologie clinique à l’usage de la psychothérapie

Éditions

Les pathologies rebelles

Essai de psychopathologie clinique à l’usage de la psychothérapie

Collection « Psychanalyse, médecine et société »

r Dirigée par le D Abram Coen

Couverture : A&O Schmitt, illustration d’artiste des chapitres XI à XIV (voir note p.127)

Olivier SCHMITT

Les pathologies rebelles

Essai de psychopathologie clinique à l’usage de la psychothérapie

PENTA Editions

©P ENTA É DITIONS ,2013 59, rue Saint-André-des-Arts – 75006 Paris

[e-mail]

ISBN : 978-2-917714-07-2

EAN : 9782917714072

INTRODUCTION

L’idée qui est soutenue dans cet essai prend ses origines dans 1 ma participation aux Journées Nationales de l’AFPEP de 1992 dont le thème était « Les états-limites ». Les interven- tions lors de ce rassemblement à l’initiative des psychiatres privés ont permis sans conteste à mes yeux de mettre en perspective la profusion de contributions autour de ce concept protéiforme qui était devenu à la mode depuis quelques années. Il y a sans doute à cela deux raisons : d’une part, l’augmentation remarquable des troubles du comportement et de l’humeur pour lesquels les notions de psychose et de névrose n’apportaient pas d’éclairage satisfaisant ; d’autre part, ces patients étaient reçus en grand nombre par les psy- chiatres en cabinet de ville. 2 Dans le préambule des actes édités par l’AFPEP en 1993, Hervé Bokobza nous dit : « Y aurait-il une originalité, une !"#$%&$%'# $)**+,- .+ /),$'%),,-*-,' *-,'.0 1- ')+'-! 0-! variétés des états-limites et au-delà y a-t-il un dispositif éco- nomique particulier qui les distingue profondément des dis- positifs névrotiques et psychotiques ? » Et il ajoute : « Par ailleurs, dire que les patients états-limites deviennent de plus en plus nombreux nous impose de nous interroger sur le lien existant entre le moment socioculturel que nous vivons et ces pathologies. »

1  Association Française des Psychiatres d’Exercice Privé. 2 Les états-limites, ouvrage collectif édité par l’AFPEP. Préface de Jean Bergeret, 1993.

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Les pathologies rebelles

Les États Généraux de la Psychiatrie qui ont rassemblé 3 000 professionnels en 2003 ont produit une liste d’engage- ments de la profession dont le premier n’est pas des moindres : « Actualiser la nosographie française ». C’est dans cet esprit 2+- 34.% ")+5!+%6% *. 5#7-8%), !+5 $-! ".'9)0):%-! ; 0. /)%! rebelles à nos conceptions anciennes et portées par des patients bien souvent rebelles à la manière dont on les traite. Il ne peut pas y avoir de psychothérapie sans nosographie, de nosographie sans théorie, de théorie sans clinique et sans idéologie, d’idéologie sans éthique et d’éthique sans poli- tique. Revendiquée ou bafouée, l’éthique me semble indisso- ciable du politique. Cette position de principe m’amène à préciser sur quelles bases politico-éthiques j’ai été amené à conceptualiser cet essai de psychopathologie clinique, avant même d’aborder une théorisation sur la psychogénèse de ce que je préfère appeler les « limitoses ». Il y va pour moi de l’honnêteté intellectuelle de suivre le sens de cette démarche car, de mon point de vue, il n’y a pas de discours sans idéologie sous-jacente. Lorsque celle-ci est occultée, voire déniée, c’est sans doute qu’elle est inavouable.

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->)+' 14.?)51@ 0-! "5%,$%"-! 14#'9%2+-! !$%-,'%&2+-! 1- base et en particulier la notion de complexité car son déni 3 est source de tous les abus en science comme en politique .

-Ensuite, les points sensibles de la clinique psychothéra- pique tels que je les ai vécus ces trente dernières années

3  Henry Ey disait que l’art du médecin se confond avec son éthique.

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Introduction

face aux contraintes imposées par les politiques sociales et l’idéologie scientiste.

-A,&,@ 04-8")!# 14+,- '9#)5%!.'%), 2+% ,4. ".! 0. "5#'-,- tion de renier l’apport de nos maîtres en proposant une théorie autonome et fermée sur elle-même, mais consiste plutôt en une mise en forme théorico-clinique qui m’a permis de mieux appréhender la dynamique de ces patho- logies rebelles et m’a apporté des outils conceptuels qui m’ont beaucoup aidé dans la conduite des psychothérapies de ceux qui en souffrent.

Dans chaque partie de cet ouvrage on retrouvera un peu de ces trois dimensions tant les différents aspects sont intriqués. D’ailleurs, certains chapitres ont été écrits pour des colloques et gardent leur propre cohérence. Dans notre pratique, je pense que nous avons tous besoin d’une représentation personnelle de la psychopathologie mûrie le long des années grâce à l’écoute des patients que nous suivons et aux apports des confrères que nous rencon- trons. C’est convaincu de l’intérêt de cette interformation que je me suis décidé à écrire cette synthèse personnelle qui n’est, en aucun cas, une nouvelle vérité révélée mais une simple pierre à la compréhension polymorphe et collective de la psychopathologie.

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