Les princesses de la nuit
64 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les princesses de la nuit , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
64 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Oalenn de BRAISE nous avait présenté dans son premier livre 7 Nuances d’Elles les vies de Naomie, Chanel, Isadora, Shahana, Lilas, Saphira et Sarah. Des « Travailleuses du sexe ». L’auteure nous avait raconté avec une plume tranchante et émouvante à la fois leur vie au travers de ce livre basé sur des faits réels. Dans Les Princesses de la Nuit, Oalenn nous invite à découvrir ce qu’a pu être, pour certaines d’entre elles, la suite de leur vie.
Nous retrouvons donc avec beaucoup de plaisir dans ce tome le parcours de deux personnages évoqués dans le premier opus. Oalenn a choisi de voir ce qu’était devenue Lily dans une première partie et nous recroiserons avec plaisir le destin incroyable de Doudou qui avait partagé un festival de Cannes inoubliable avec Chanel dans la seconde partie. Mais comme dit le proverbe « Seules les montagnes ne se croisent jamais »...
Kinou Go, Chroniqueuse sur le Web.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2021
Nombre de lectures 3
EAN13 9782381535203
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les princesses de la nuit
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité
Oalenn de Braise
Les princesses de la nuit  



 
Quand tu es heureux, regarde au plus profond de toi. Tu verras que seul ce qui t’apporte de la peine, T’apporte aussi de la joie. Quand tu es triste, regarde à nouveau dans ton cœur. Et tu verras que tu pleures ce qui te rendait heureux.  
Khalil Gibran
 
« La vie de Lily »
Paris : vendredi 29 mai 2015
Il fait beau aujourd’hui, je me promène sur la plus belle avenue du monde, j’ai l’esprit dépensier. J’ai besoin de lécher les vitrines, de me donner envie d’acheter. Les nouvelles reçues du médecin, ce matin, sont plutôt positives. Mon prétendu cancer du sein se révèle être une légère tumeur bénigne, je dois tout de même faire attention à ma santé, continuer de prendre ces foutus médicaments et faire des prises de sang tous les mois. Dire qu’il y a un mois, j’étais déjà presque enterrée.
Dans ces situations, j’ai besoin de flâner, d’acheter. Un passage au 101, chez Louis Vuitton, j’y retrouve Nathalie, une vieille amie de Lyon. On papote pendant nos essayages, on s’admire se complimente. Je finis par opter pour un tailleur mauve ma couleur fétiche, celle des jours de bonheur, et ce lundi en est un. L’ensemble retouché me sera livré à mon domicile du 12e arrondissement. Je quitte ma copine lyonnaise, prends un taxi, direction rue de Rivoli. Sans me l’avouer, je sais où je vais, je ne rate jamais un passage dans la boutique de chaussure Christian Louboutin lors de mes sorties shoppings. Je suis accueillie par la responsable des ventes qui me saute dans les bras en demandant de mes nouvelles. Je lui raconte un peu tout, famille, copine, santé… J’essaie trois paires, je finis par porter mon choix sur des escarpins en daim Kate 85, elles seront raccord avec l’ensemble acheté sur les Champs-Élysée, je paie et sors.
Je me rends directement à la terrasse du Richelieu, je commande un verre de champagne rosé. Nathalie arrive avec sa femme Virginie, c’est son anniversaire. Le verre est remplacé par une bouteille un « Perrier Jouet ». Je m’en doute, la discussion va être longue. Nous sommes toutes les trois de vraies pipelettes, je téléphone à Shamsi ma fille pour l’avertir que je ne rentrerai pas avant 20 heures. À 15 ans, elle peut se garder toute seule collée à sa tablette ou devant la télévision. Dimanche prochain, le 31 mai, je passerai ma journée avec elle, c’est la fête des Mères.
Comme à chaque fois, nous refaisons le passé, on a travaillé ensemble à Lyon, il y a 20 ans déjà, les souvenirs reviennent vite « et une telle, tu as des nouvelles ? Et la rousse, comment elle s’appelait déjà ? » Enfin, des banalités, mais elles nous font du bien, on rigole, on met l’ambiance en terrasse. D’éclats de rire en gorgées de champagne, l’heure avance. On se quitte en se promettant de se revoir bientôt. Je hèle un taxi, il prend direction rue Chambertin. En entrant, j’ouvre ma boîte aux lettres, une facture de gaz, mon assurance et un courrier de mon avocat. Je mets le tout dans mon sac, je lirais cela plus tard. D’abord une bonne douche.
Installée sur mon lit après un dîner léger, je me décide à ouvrir le courrier de mon avocat, je ne présume rien de bon, comme à l’habitude, je le lis à haute voix, ils sont tellement compliqués ces courriers avec leur langage judiciaire.
« Madame, pour donner suite à la requête que nous avons déposée auprès de la partie adverse pour résoudre définitivement votre séparation et ainsi pouvoir liquider les biens et dettes de communauté, celle-ci consent à nous recevoir, en présence de votre ex-époux le mercredi 22 juillet 2015 en leur cabinet de St Barthélémy. Le cabinet GKB, donc votre ex-mari, pose une condition que vous veniez aux Antilles avec Shamsi, votre fille. Dans l’attente d’une réponse rapide de votre part, je vous prie d’agréer, Madame l’expression de mes meilleurs sentiments. Votre conseil chez LDCF avocat, Bd de la Bastille 75012 Paris.
Ps : Votre adversaire consent à vous avancer vos deux voyages, par un versement en notre cabinet. Cette somme sera déduite des indemnités éventuelles à vous revenir ».
Je peste contre ce salaud si fort que Shamsi inquiète entre dans ma chambre :
  Que se passe-t-il, Mamounette ? Rien de grave ne t’inquiète pas, va te recoucher et fais un gros dodo. Ne te moque pas de moi, j’ai compris, tu sais, j’ai vu l’enveloppe de l’avocat, je sais ce que cela veut dire. Alors ? À quelle sauce sommes-nous mangées cette fois ?
Je lui explique le contenu de la lettre. Elle est heureuse de retourner aux Caraïbes, elle avait juste sept ans quand nous en sommes partis précipitamment. Persuadée de retrouver ses anciennes copines de classe, elle se met à égrener des prénoms, je souris de cette insouciance de l’enfant qu’elle est restée. Je n’ose pas la décevoir, mais toutes les anciennes amies citées font partie de familles amies de Fred, son père. Elle ne sera pas accueillie à bras ouvert, mais je n’ose pas la décevoir. Tu sais, ma biche, on va partir dans moins de deux mois, alors il faut déjà préparer les affaires que tu veux amener. Attention, nous ne pourrons prendre que trois valises pour nous deux, donc on n’amène pas toute notre garde-robe, ok. Je te donnerai plus de détails dès que j’aurai vu mon avocat. Allez, oust, au lit, il est tard, bisous, ma belle.
Il est déjà 23 h, malgré l’heure tardive, je téléphone à Nathalie. Elle décroche très vite. Je lui explique rapidement les dernières nouvelles. Je viens avec toi, chérie, pour l’argent du voyage, je trouverais un moyen. Tu auras besoin de moi là-bas. On a toujours tout fait ensemble, les bons moments comme les moins bons. J’ai mis le haut-parleur du portable, Virginie a tout entendu, elle me fait oui de la tête. On se voit dans la semaine dès que tu en sais plus, d’accord. Gros poutou ma belle, dors bien et pas de mauvais rêves.
Après ce bref appel, je réfléchis, évidemment, je n’aurais pas les moyens de lui offrir le voyage. Mes ressources sont conséquentes certes, je perçois 4 000,00 € de pension alimentaire par mois et mon loyer est gratuit. J’occupe un appartement, provisoirement à titre gracieux, il appartient à mon ex-mari. Mais je sais pertinemment que cette manne peut s’arrêter du jour au lendemain. Fred, issu d’une famille française, a la nationalité américaine. Il est riche, très riche. Propriétaire de trois hôtels avec plage privée, dans la partie française de St Barthélémy. Il est conseillé par une cohorte d’avocats français et américains. Je suis le petit-poucet lui est l’ogre.
Après une bonne douche, je me mets au lit. Ma pensée fait des retours en arrière, un flash-back sur ma vie d’avant me remplit le cerveau…
Le rêve : ma vie
Grenoble : mai 1990
Je déambule sur le marché Saint-Bruno, en quête de… rien. Je suis arrivée hier de ma Savoie natale. J’ai tout quitté sans bruit, sans me faire remarquer. Je n’en pouvais plus de cette vie, de ma vie.
Toute la journée d’hier, je suis allée d’offre d’emploi en offre d’emploi pour finir par signer un contrat dans une boîte de nuit spécialisée. Je vais devenir strip-teaseuse. Les essais ont été concluants. Je dois avouer que j’ai fait dix ans de danse, nous les Africaines, on sait faire bouger notre corps sur tous les rythmes. À 20 ans je suis plutôt belle, d’origine somalienne, un corps parfait paraît-il d’une couleur de peau ébène qui brille sous les lumières tamisées des projecteurs de la scène.
20 heures, j’arrive chez mon nouvel employeur, il m’avertit que ce soir, je ne serais pas sur scène, mais dans « la boîte ». Particularité de cette maison, elle a une salle réservée aux peep-shows. On m’explique rapidement le travail, simple, se trémousser très légèrement vêtue devant un, ou plusieurs clients qui se trouvent chacun dans une cabine différente. Je m’installe et attends.
Une lumière rouge m’avertit qu’un isoloir est occupé, le client a donc mis 10 francs dans le monnayeur : deux minutes de voyeurisme. Le rideau s’ouvre, et libère la glace sans tain pour mon spectateur un peu pervers. Je fais le taf demandé, je mime des caresses sur mes seins, mes cuisses, mon intimité, je simule des soupirs. Un autre rideau s’ouvre. Puis deux. Puis trois… Certains se referment et se rouvrent aussitôt. Tiens, il a remis 10 francs . J’aurais durant cette première soirée jusqu’à six clients en simultanés, et pas une minute de repos. Je ne vois évidemment pas les clients, mais je perçois leurs mains sur la vitre, elle est solide, je n’ai rien à craindre. Je les imagine se paluchant tranquillement dans leur espace confiné. À 22 heures, je suis remplacée, par une collègue, ouf. Je suis totalement crevée, deux heures à simuler est moins facile à faire que l’on peut l’imaginer.
Je vais me doucher et me mettre en peignoir. J’attends dans notre petit salon de repos les ordres du patron. Nous discutons entre filles, je suis la nouvelle donc l’objet de toutes les attentions. Celle qui me semble la plus âgée et le leader de ce petit groupe m’interpelle : Hé la nouvelle, c’est quoi ton prénom ? Heu Lily, Il paraît que tu as cartonné pour une première fois. Alors, calme-toi, primo parce qu'on ne veut pas perdre notre place et deuzio, tu risques de te coller le confessionnal, nom donné entre elles au peep-show, tous les soirs. Allez, sans rancune, sois la bienvenue parmi nous.
Nos papotages sont interrompus par l’arrivée du taulier. Il m’appelle. Bravo Lily, 70 clients pour toi seule ce soir et ce n’est pas fini. Tu sais que tu touches 1/3 des re

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents