MÉMOIRE DU SYMPTÔME
222 pages
Français

MÉMOIRE DU SYMPTÔME , livre ebook

-

222 pages
Français

Description

Qu’il soit physique ou psychique, le symptôme détient une mémoire. Dans la version psychologique, celle qui concerne essentiellement cet ouvrage, l’auteur appréhende le symptôme comme le territoire d’une mise en scène où se trouve traduit par la forme que celui-ci prendra, l’enfermement dans lequel un être a été placé face à une position parentale de toute puissance. Le mode pathologique, qui en découle parfois, s’inscrit dès lors comme le tracé d’une blessure qui dit l’histoire d’une réalité empêchée. L’auteur développe dans cet ouvrage toute une approche du symptôme, puisant, à l’occasion, dans le monde théorique de la pensée de Freud et de Jung.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2002
Nombre de lectures 58
EAN13 9782296303881
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MEMOIRE DU SYMPTÔMECollection Études psychanalytiques
La collection Études Psychanalytiques veut proposer un pas de côté et
non de plus, en invitant tous ceux que la praxis (théorie et pratique)
pousse à écrire, ce, "hors chapelle", hors "école", dans la psychanalyse.
Dernières parutions
Roseline RURION, Les crépuscules de l'angoisse, 2000.
Gabrielle RUBIN, Les mères trop bonnes, 2000.
Françoise MEYER (dir.), Quanrj,la voix prend corps, 2000.
Gérard BOUKOBZA, Face au traumatisme, Approche psychanalytique:
études et témoignages, 2000.
Karinne GUENICRE, L'énigme de la greffe. Le je, de l'hôte à l'autre,
2000.
Jean BUISSON, Le test de Bender: une épreuve projective, 2001.
Monique TOTAR, Freud et la guérison, 2001.
Radu CLIT, Cadre totalitaire et fonctionnement narcissique, 2001.
Katia VARENNE, Le fantasme de fin du monde, 2002.
Michèle Van LYSEBETR-LEDENT, Du réel au rêve, 2002.
Patrick Ange RAOULT, Le sexuel et les sexualités, 2002.
Christian FIERENS, Lecture de l'étourdit, 2002.
P.A. RAOULT (sous la direction de), Le sujet
post-modernepsychopathologie des Etats-Limites, 2002.Collection Etudes Psychanalytiques
Yves BOCHER
MEMOIRE DU SYMPTÔME
L'Harmattan L'Harmattan Hongrie L'Harmattan Italia
5-7, rue de l'École-Polytechnique Hargita u. 3 Via Bava, 37
75005 Paris 1026 Budapest 10214 Torino
FRANCE HONGRIE ITALIEcgL'Harmattan, 2002
ISBN: 2-7475-3320-4La généalogie du sytnptôtne
Regarder la vie en face, la mesurer à l'aune des faits, c'est
partir d'une réalité ancrée dans le visible, s'éloigner de cette
fâcheuse manie à projeter sur l'existence ce qu'on aimerait
qu'elle soit. Dès lors, les masques peuvent tomber et les
fragilités retrouver leur noblesse. Comme une roue qui tourne,
avec une bonne transmission de la mémoire délimitant l'espace
des frustrations et des souffrances, les malaises apparaissant çà
et là viennent de très loin, alimentés par des événements qui
tiennent autant des drames surgis au cœur des familles que des
confrontations difficiles d'un être, pourvu de ses
caractéristiques propres, avec son monde parental. Régie parfois
par dés règles trop strictes, ou encore démunie des repères qui
rassurent malgré tout, la famille est l'espace où les renonciations
voyageuses se donnent à voir, habituées qu'elles sont à une
répétition qui sait si bien leur donner corps. Ainsi l'enfant, dès
le départ, en tant que témoin situé à la croisée d'une lignée
parentale trimballant, avec plus ou moins de bonheur, les
dysfonctionnements provenant d'une déjà longue histoire,
commence à parler de lui en traduisant, par ses difficultés, le
langage secret de son identité en recherche de son expression.
Dire cela, en partant d'un héritage difficile à porter, n'est pas
une critique aveugle envers des parents désignés et épinglés
comme irresponsables, c'est tout bonnement reconnaître une
situation qui concerne tout le monde, avec des différences, bien
sûr, dans les attitudes. Les symptômes, qui ne manquent pas de
se présenter dans le cours de chaque vie, sont donc une
mémoire qu'il faudra bien arpenter pour découvrir les
événements qui les ont nourris. Confrontés à ce qui se présente,
dans un premier temps, comme encombrant, nous nous
apercevrons vite" au-delà du handicap généré par sa
manifestation, que le symptôme est, à sa manière, une porte
7d'entrée vers cet intime de l'être en attente de ce qui lui
correspond. En ce sens, le désir, forme parlante et agissante des
besoins essentiels, rattache à une identité qui lui donne sa
couleur. Son expression, et la façon dont il sera reçu
extérieurement, déterminent les reliefs d'une problématique qui
ne manque jamais de s'installer là où un élan individuel a trouvé
en face de lui une résistance agissant comme des freins activés
par une normalisation imposée. La manifestation
symptomatique aura besoin de son temps d'expression pour
arriver, à force d'interrogations sur ce qu'elle traduit, à ce final
heureux où, libre de ce qui l'avait empêché de vivre, l'être s'en
va vers un devenir qui lui appartient, délesté du poids qu'on lui
avait placé sur le dos comme pour lui signifier à quelle
généalogie il est rattaché. Disons-le d'emblée, l'idéal n'existe
pas, il est un leurre qu'il vaut mieux déloger rapidement de sa
hauteur pour le faire descendre dans la vallée des faits, rien que
des faits. De là, nous voyons les choses comme elles sont et
nous pouvons commencer ce voyage vers nous-mêmes, sans les
illusions et leur forte tendance à la déformation.
La névrose étant somme toute l'expression d'un conflit
entre des tendances opposées dans l'être, elle est très bien
partagée par tous et nous aurons beau vouloir nous en
débarrasser par un effort mental d'adaptation aux normes, elle
sera toujours là comme un mauvais esprit qui nous targue et
nous blesse, du moins le temps que nous la reconnaissions pour
ce qu'elle est: un visage de l'être en recherche de son unité.
Dans ce contexte marqué par tous nos héritages, une inclination
se retrouve souvent dans les familles, celle de dessiner pour
l'enfant un tracé en ligne droite de la route qu'il devra suivre.
Dès lors, comme le refrain d'un texte écrit et réécrit selon des
formes transmises de génération en génération, le même constat
réaliste se dégage: un mode sacrificiel opère dans les coulisses
de l'être.
L'enfant, dans l'expression même de ses désirs, est un
révélateur des blessures que sa famille porte comme la trace
8d'une mémoire enfouie. Pour être en demande d'amour et de
reconnaissance, il est, pour ses parents, la bonne occasion d'une
prise de conscience: ce qu'ils ne peuvent donner, ils ne l'ont
pas reçu. Si, malencontreusement, ce rappel à la réalité ne se fait
pas, le même système inconscient se mettra en place, l'enfant
rendu responsable et puni de déranger un quotidien organisé
selon la logique d'une mécanique rodée à un fonctionnement de
renonciation. En conséquence, les voies d'accès à son désir
étant barrées, il ira chercher ce qu'il attend par les chemins d'un
sacrifice dont il sera à la fois l'exécutant et la victime. Ce n'est
pas dans l'expression pleine de sa demande qu'il se fera, mais
par la réduction de celle-ci à la limite que son milieu traduit.
Ainsi, pour rester à l'intérieur des limites familiales qui sont,
somme toute, ses références, l'enfant sera obligé de sacrifier la
partie de lui-même qui le définit dans son identité sensible.
Malgré tout, ce sacrifice plus ou moins conscient, pour
préjudiciable qu'il soit, lui laisse aussi toutes les chances de s'en
sortir un jour parce qu'il ne se sera pas usé dans une bataille
inutile où la force n'est pas de son côté. Pour un temps, œuvrer
dans l'intelligence du repli est essentiel et de bonne stratégie.
L'enfant se préserve ainsi à son insu la plupart du temps. Mais
nous ne pouvons faire des généralités, des différences énormes
existent entre les situations de chacun, la seule constante,
peutêtre, est le problème de fond que pose à l'enfant la réalité de ses
parents. A sa manière, le temps analytique travaille à la
restitution de cette première ambiance, tout en légitimant la
lutte à mener pour se dégager des mécanismes de
l'enfermement. Dans cette aventure, l'élan de libération et la
renonciation se côtoient, actifs l'un et l'autre, comme pour
marquer l'héritage où la retenue avait dominé sur le désir.
D'autre part, le changement, où le désir est plus fort que ce qui
le retient, n'est jamais brutal comme un claquement de doigts, il
se prépare dans un mouvement qui approche, tout d'abord de
l'intérieur, les réseaux morbides en activité au cœur de l'être.
Accéder à l'être-nature - ce qu'une personne est vraiment - n'est
9donc possible que dans un retour à l'histoire, à la mémoire.
L'écoute de l'inconscient, perceptibl

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