Mes tempêtes intérieures : 25 témoignages porteurs d'espoir sur la santé mentale

Vanessa Beaulieu

Description

Sournoise, difficile à percevoir à l’œil nu, la maladie mentale prend souvent la forme de «tache au dossier» dans une société axée sur l’image et la performance.
Mes tempêtes intérieures met en scène des hommes et des femmes qui ont souffert, se sont relevés et ont choisi de témoigner afin de lever les tabous entourant cette réalité complexe. Biz, Ingrid Falaise, Patrice Godin, Florence K, P-A Méthot, Karine Champagne, Jean-Marie Lapointe, Marianne St-Gelais, Jean-Nicolas Verreault, Claudia Larochelle, Kevin Bazinet, Manon Massé, Carolane Stratis, Saskia Thuot, Andee, Véronique Bannon, Eliane Gagnon, Larry Beattie et Linda, Véronique, François Imbault-Dulac, Gabrielle Marion, Leah Parson et Same Ravenelle nous ont confié avec authenticité, générosité et humilité des épisodes difficiles de leur vie. Patrick Lagacé et Sonia Lupien complètent ce tableau intimiste en évoquant différents enjeux liés à la santé mentale.
Superbement illustré par Same Ravenelle, Mes tempêtes intérieures accompagnera sur le chemin de la guérison toute personne nageant en eaux troubles. Il montre aussi qu’en dépit des orages et des tremblements de terre, malgré les détours sombres que la vie nous fait parfois emprunter, on peut aspirer au bonheur.
Vanessa Beaulieu est assistante-réalisatrice dans les domaines du cinéma et de la télévision. Elle a travaillé sur les plateaux de la plupart des séries à succès des dernières années. Une grave dépression lui a donné l’idée d’écrire ce livre; sensibles à ce qu’elle vivait, plusieurs personnalités se sont alors confiées à elle.
Same Ravenelle est une portraitiste de grand talent. Mariant son goût pour l’esthétisme à son intérêt pour la psychologie, elle aime dévoiler les multiples facettes de la personnalité de ses sujets.

Informations

• Publié par: Guy Saint-Jean Editeur
• Date de parution: 11 avril 2018
• Nombre de lectures: 19
• EAN13: 9782897584610
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 33 Mo

Extrait

int_MesTempetesInterieures_288p_final.indd 1 2018-03-23 09:41int_MesTempetesInterieures_288p_final.indd 2 2018-03-23 09:41VANESSA BEAULIEU
Photographies de Same Ravenelle
Mes tempêtes
intérieures
25 témoignages porteurs d’espoir
sur la santé mentale
int_MesTempetesInterieures_288p_final.indd 3 2018-03-23 09:41Table des matières
9 Introduction
Les orages 12
14 Saskia Thuot
Apprendre à s’aimer comme on est
22 Jean-Nicolas Verreault
Les défis de la vie de famille
30 Gabrielle Marion
Devenir une femme
40 Marianne St-Gelais
Se relever d’un échec
Les ouragans 50
52 Kevin Bazinet
L’anxiété et l’isolement
64 Same Ravenelle
Le trouble obsessionnel compulsif et l’anxiété
76 P-A Méthot
Le trouble bipolaire
88 Andee Leclerc
La psychose
100 Florence K
La dépression quand on est une maman monoparentale
112 Véronique Bannon
L’abandon, la recherche de soi et le mal de vivre
124 Larry Beattie et Linda
Le choc post-traumatique
136 Carolane Stratis
L’importance de la médication dans le traitement
de la dépression
int_MesTempetesInterieures_288p_final.indd 4 2018-03-23 09:41S’éloigner de l’œil du cyclone 148
150 Eliane Gagnon
S’affranchir de la dépendance
160 Véronique
La superwoman qui voulait mourir
170 Jean-Marie Lapointe
Vaincre les troubles alimentaires
182 François Imbeau-Dulac
Contrôler son alimentation
192 Ingrid Falaise
Après la violence conjugale
Après la tempête 202
204 Leah Parsons
Le suicide de son enfant
212 Claudia Larochelle
La perte d’un être cher
222 Biz
La dépression post-partum au masculin
232 Patrice Godin
Le sport comme exutoire
240 Karine Champagne
Changer de vie après la maladie
250 Manon Massé
Se servir de sa différence pour aider les autres
Le manque de ressources et le stress 260
262 Patrick Lagacé
L’importance de la parole
272 Sonia Lupien
Le stress
281 Conclusion
282 Remerciements
283 Ressources
284 Références
int_MesTempetesInterieures_288p_final.indd 5 2018-03-23 09:41int_MesTempetesInterieures_288p_final.indd 6 2018-03-23 09:41Marie et Jadou,
Aucun de vos rêves n’est trop grand.
Je vous aime.
Maxou,
Peu importe où tu es, tu me manques.
int_MesTempetesInterieures_288p_final.indd 7 2018-03-23 09:418
int_MesTempetesInterieures_288p_final.indd 8 2018-03-23 09:41ans notre société occidentale favorisant la perfection, Dl’accomplissement de soi et la réussite, je me suis essoufflée.
J’avais un trop-plein de « je dois être parfaite ». J’essayais d’être la
meilleure à l’école, dans ma troupe de danse, comme saxophoniste…
Devant un échec, j’étais démolie. Le problème, c’est que je ne suis
pas parfaite, ni aucun d’entre nous.
J’ai eu mon premier contact avec la maladie mentale à l’âge de
19 ans. J’ai dû identifier le corps de mon frère de 17 ans, décédé
d’un grave accident de voiture. Le drap, qui s’était déplacé durant les
manipulations, a laissé voir les vestiges des soins qu’il avait reçus. Son
visage blême, sans vie, m’est resté en tête longtemps et envahissait
constamment mes pensées. J’en ai fait des cauchemars. Quelques
mois après, j’ai reçu un diagnostic de stress post-traumatique.
Deux ans plus tard, mon papa a fait un AVC. Nous avons dû produire
un mandat d’inaptitude en moins de deux heures, avec l’équipe
de l’hôpital. Je suis devenue responsable de lui cette nuit-là.
À 21 ans, je devais m’occuper d’un adulte tout en travaillant 35 heures
par semaine en plus de mes études universitaires à temps plein.
J’ai fait un burn-out quelques mois plus tard.
Après mes études, j’ai décroché l’emploi de mes rêves en cinéma et
en télévision. J’ai vite déchanté. Pas parce que je n’aimais pas mon
travail, mais parce que je suis tombée sur une maison de production
qui aimait manipuler et intimider ses employés. Tous les jours pendant
près de deux ans, j’ai eu droit à des cris, des menaces et des insultes.
J’ai essayé d’en parler, mais on n’a rien fait. Au même moment, mon
amoureux m’a quittée. Il n’en pouvait plus d’être avec une personne
constamment malheureuse. J’avais 25 ans. Toutes les petites choses
que j’ai accumulées au fil des années m’ont menée à un débordement
d’émotions négatives. Ça m’a pris huit mois avant d’aller consulter
mon médecin. J’avais honte d’être « faible ». Elle m’a aussitôt
mise en arrêt de travail pour dépression majeure et m’a prescrit
un antidépresseur.
Autour de moi, on tentait de m’aider en me disant d’être heureuse
et que tout allait passer. Je me sentais comme une usurpatrice de la
tristesse. Comme si je n’avais pas le droit de me sentir malheureuse
parce que j’avais une vie que plusieurs enviaient. Quand l’anxiété
envahissait mon quotidien et que les crises de panique m’envoyaient
au plancher n’importe quand, on me disait que je devais me tenir
droite et faire comme les acteurs : jouer un personnage.
9
int_MesTempetesInterieures_288p_final.indd 9 2018-03-23 09:41Trois mois après mon diagnostic, je n’en pouvais plus. Mourir était
la seule option qui me restait pour taire ce mal-être qui ne faisait
que grandir depuis un an. Mon antidépresseur n’arrivait pas à
accomplir sa mission. L’idée oppressante du suicide m’envahissait.
Dans une ultime tentative de demande d’aide, je me suis confiée
à un collègue. Nous étions assis sur un trottoir d’Hochelaga et il m’a
laissée pleurer sur ses genoux, sans me juger. C’est grâce à lui si je
suis toujours en vie aujourd’hui.
Il m’a conduite à l’Hôpital Saint-Luc et j’ai aussitôt été admise à
l’urgence. On m’a donné un comprimé d’Ativan et après une nuit
de sommeil, j’ai été transférée à l’urgence psychiatrique de l’Hôpital
Notre-Dame. C’est en voyant les patients de cette unité que j’ai eu
mon déclic : je ne voulais pas entrer là. J’ai compris que si je ne prenais
pas soin de moi, j’allais me ramasser emprisonnée derrière cette porte
vitrée. Je n’y ai jamais remis les pieds et j’espère ne jamais y retourner.
Aujourd’hui, j’ai 28 ans et je sais que je serai toujours sujette à la
dépression. Elle a d’ailleurs tendance à me faire un®petit coucou
à l’automne. Malgré tout, je me sens plus forte que jamais parce que
j’ai appris à imposer mes limites. Je sais exactement ce que je ne
veux plus dans ma vie. J’ai écarté des amies et des collègues;
les personnes qui m’entourent aujourd’hui, je les ai choisies et
elles ne me jugent pas sur mes faiblesses.
Le jugement fait mal et pousse la personne malade à avoir honte
d’une maladie qu’elle n’a pas choisie. Il retarde trop souvent le
moment d’une prise en charge et pousse à un plus grand isolement.
La maladie mentale est potentiellement mortelle. Tout comme le
cancer. C’est pour cette raison que j’ai voulu écrire ce livre. Pour
essayer, à ma façon, de changer la vision qu’ont les gens de cette
maladie invisible.
Mes tempêtes intérieures présente 25 témoignages porteurs d’espoir
sur la santé mentale. Ils nous montrent qu’il est possible de vivre et
d’être heureux malgré tout, et que lorsque nous sommes malades et
seuls, il faut se rappeler que d’autres personnes se sentent comme
nous. Chaque texte, lumineux à sa façon, expose les cicatrices d’êtres
humains qui ont souffert et qui en parlent avec sérénité.
Maintenant, il est à vous.
Prenez-en soin.
10
int_MesTempetesInterieures_288p_final.indd 10 2018-03-23 09:41« La prochaine
génération doit
grandir en sachant
que la santé mentale
est un élément-clé
de la santé en
général, et qu’il n’y
a pas de honte, de
tabou ou de barrière
à aller chercher
de l’aide. »
Hillary Clinton
Traduction tirée du magazine Elle Qu