La lecture à portée de main
186
pages
Français
Ebooks
2017
Écrit par
David Pradalié
Publié par
Edilivre
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Publié par
Date de parution
01 février 2017
Nombre de lectures
8
EAN13
9782334242509
Langue
Français
C’est à l’aide de l’intelligence humaine que chacun de nous ne fabrique jamais autre chose que du fantasme et nous croyons que la science nous apporte la vérité. Cette vérité scientifique fonde un monde compris comme objectivement constitué. Nous montrons que le nombre mathématique n’est nulle part dans la réalité. La simple proposition d’universalité de la structure évacue toute subjectivité. Cette « poussée » positiviste est concomitante de la consolation que nous cherchons à travers la science et/ou la religion. La philosophie, elle, n’est jamais entreprise de consolation. C’est pourquoi nous utilisons le langage pour condamner de façon certaine l’expérience individuelle, l’expérience authentique, l’expérience de cette vie propre à chacun, cette vie qui s’échappe parfois du carcan d’inspiration positiviste, quand elle rencontre notre être-vieillissant. C’est pourtant lui qui est le garant en quelque sorte de cette mémoire si pleine de ce que chacun de nous est, comme le vivant qu’il est. Le langage est le plus bel outil de lobotomisation de la masse. Nous revisitons sans cesse et ce depuis que nous nous servons de ce dernier, le constat de notre médiocrité en lui donnant une couleur acceptable parce que nous œuvrons dans la flagornerie. C’est ainsi que notre prétention se pare d’un instinct grégaire sans équivalent sur cette planète. La dynamique positiviste qui est la nôtre et qui écrase tout, prend le pouvoir jusqu’à celui absolu que nous avions explicité dans l’être-monde-fantasmé. Tout entière animée par l’hyperdésir d’immortalité, cette dynamique ressemble à s’y méprendre à celle du cancer. Malgré la promesse que le vivant dispense tout autour de lui et qui consiste en l’indéfectibilité première que tout doit disparaître sans laisser de traces, nous sommes tels d’inconsolables artisans d’un monde qui n’existe pour personne, d’inconsolables artisans d’un monde qui n’est fait que de mensonges. La messe est dite sans jeu de mots par ces quelques éléments de philosophie dernière.
Publié par
Date de parution
01 février 2017
Nombre de lectures
8
EAN13
9782334242509
Langue
Français
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Copyright
Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN numérique : 978-2-334-24248-6
© Edilivre, 2017
Avant-propos
La philosophie ne s’enseigne pas. Elle n’est jamais collection d’objets comme objets de la connaissance. Il n’y a que l’histoire de la pensée et donc autant de fantasmes comme autant de systèmes de pensées qu’il y a d’êtres-mondes-fantasmés, qu’il y a de philosophes appelés ainsi par cette même histoire, pour se nourrir de concepts tels que la vérité, la nécessité, l’universalité, bref tout ce qui prétend à la possibilité d’un vocabulaire, d’un langage faisant la part belle à la lobotomisation forcée qui impose une croyance en un système de représentations. La philosophie n’est rien de tout cela. Nous avons vu qu’il n’y a pas de niveau, pas de grades en philosophie à l’occasion de notre étude sur l’être-monde-fantasmé. Ce qui est essentiel se trouve être l’expérience individuelle et celle-ci ne se fait jamais que sur un seul mode : celui de la rencontre comme confrontation. La clarté de l’explication de mon monde ne vaut jamais comme vérité générale. L’expérience authentique, la rencontre de soi comme ce à quoi conduit l’écoute de l’être-vieillissant propre à chacun, c’est en cela que réside tout élément de philosophie dernière. J’ai horreur des ouvrages flanqués de préfaces et d’avant-propos qui n’en finissent pas. Aussi je vous rends à la lecture de celui-ci et à l’appropriation que vous vous en ferez, toujours unique, toujours vrai dès lors que celle-ci sera la vôtre. Bonne lecture.
L’intelligence humaine
Je n’ai aucun souvenir qui soit lié à un évènement dont la date est antérieure à celle de ma naissance. Amusant me direz-vous ? Et pourtant. Ce faisant, il m’est tout à fait possible de dire un sens aux évènements en question et plus généralement à l’histoire de ces derniers, à leur genèse. Au-delà de l’histoire contemporaine et de celle qui prend en compte l’évolution économique, politique, culturelle, que sais-je encore ? Au-delà de l’histoire que je dis être celle des grands bouleversements qui ont marqué de façon significative nos comportements, nos mentalités, je peux également dire ou conter l’histoire la plus probable, la plus logique de l’espèce humaine eu égard aux connaissances notamment scientifiques de mon temps. Je peux penser une logique, celle la plus probable, qui explique l’histoire de la planète, l’histoire du système solaire. Je remonte ainsi le temps à coup de milliers, de millions et de milliards d’années. Je suis alors très loin des quelques dizaines d’années que j’occuperai réellement en tant que vivant. Soit. Procédant ainsi, nous prétendons agir comme ce vivant doué de raison qui progresse dans la sémantique en usant de cette intelligence qui est la nôtre. Premier problème de langage : aucune intelligence ici, seulement du fantasme. N’est-il pas alors judicieux d’interroger ce que nous entendons par « intelligence humaine » dès lors que nous nous mettons en peine d’expliquer ce qui nous dépasse éternellement ? Poussés par cette fièvre inquisitrice positiviste qui nous conduit à remettre l’église non plus sur la place du village mais à cette place qui est la sienne au sein de l’univers sans que qui que ce soit ne trouve à y redire, nous procédons petit à petit par certitudes et autres affirmations péremptoires. Qui ose dire aujourd’hui qu’il n’y a jamais eu de big-bang ? La thèse de l’univers stationnaire soutenue par Albert le relativiste n’a aujourd’hui pour adeptes que d’indélicats incultes et autres crétins patentés, avides de jouer les premiers rôles dans une science fiction fondée sur des équations mathématiques qui évacuent pourtant nécessairement tout ce qui peut être pensé en termes de durée. Nous avons inventé l’instant. Il y a un commencement et une fin à tout. Nous affirmons cela sans nous demander s’il ne s’agit tout simplement pas de l’unique possibilité qui est la nôtre de ne pouvoir penser toute chose qu’au moyen d’un instant initial et d’un instant final. Dans l’intervalle, il n’y a pourtant aucune durée possible puisque la durée réelle ne demande à aucun moment à être découpée par quelque système perceptif aussi élaboré qui soit. Proposons ici que le vivant c’est à 90 % de l’information et à 10 % des réactions physico-chimiques. En décidant d’un début à tout processus engageant le vivant et bien entendu d’une fin à ce même processus, nous coupons arbitrairement et à deux reprises un flux informationnel inaccessible à l’usage que nous prétendons faire de l’intelligence qui est la nôtre. Pourtant, c’est cette même intelligence qui nous permet de dire ici que notre attitude positivement scientifique fabrique un monde où tout est totalement découpé, dans lequel tout s’enchaîne à la manière de perles enfilées les unes derrière les autres, chacune formant ainsi un tout. Si les anciens ont raison de dire que le tout est antérieur à la partie, c’est parce que la partie est introduite par nos soins dans un tout qui ne demande à aucun moment à être scindé, mais cela, ils ne le précisent pas. Ce monde fantasmé n’a donc rien à voir avec la réalité. Ce n’est jamais qu’un simulacre, une sorte d’exemple de ce à quoi la réalité pourrait ressembler, si tout en elle y était découpé sans qu’aucun flux informationnel ne s’y trouve, sans qu’aucune cellule du vivant commençant à se dédoubler après la fécondation, ne contienne en elle toute l’information qui fera que progressivement chaque cellule connaîtra le rôle qui est le sien dans l’élaboration de l’être vivant en cours de construction continue et jamais interrompue. Ce que Bergson appelait « l’élan vital », « le grand souffle de la vie ». Nous avons beau nous heurter sans cesse à cette réalité, à cette vérité, qu’importe, nous continuons vaille que vaille à affirmer que rien ne nous est inaccessible. C’est cela même qui est la preuve de notre immanence positiviste car tout ce que nous avons affirmé et que nous continuons de professer sur le vivant à travers celui dénaturé que nous fabriquons, est faux et ne cessera jamais de l’être. Pire encore, il semble que plus que jamais, nous ayons confié ce qui relève de l’intelligence humaine aux scientifiques et à eux seuls. C’est à la fois hallucinant et lamentable. Il n’y a aucune intelligence là où nous nous mettons en peine de déterminer ce qui de toute façon ne peut que nous échapper. Il y a de la persistance, de l’entêtement bref de la bêtise, celle humaine bien entendu et c’est là la preuve la plus manifeste de l’existence de l’hyper désir d’immortalité. Nous repoussons la mort et ce faisant c’est notre existence dont nous condamnons la possibilité. L’intelligence, si nous en étions flanqués autant que nous prétendons l’être, travaillerait à la réduction de la différence au sein du vivant et certainement pas à la domination et au contrôle de ce dernier. Travailler à cette réduction relève de ce constat premier qui prend conscience que rien n’est dissocié de rien. Nous retrouvons l’acharnement contraire dans tout ce que nous faisons, dans tout ce que nous disons. Nous prétendons parler de la connaissance universelle là où il n’y a que de l’expérience individuelle. Nous condamnons cette expérience individuelle à converger vers un socle commun. Nous prétendons encore qu’il existe une vérité en arrière plan de ce socle et que cette vérité sera atteinte par nos soins et par le progrès humain. Et c’est là-dedans que nous voyons de l’intelligence ! Tout ceci n’est pas sérieux. Il y a de la manipulation des consciences, cela est certain. Et non content de cela, nous faisons en sorte que ceux qui sont le plus éloignés du socle par leur parcours scolaire, soient le plus tôt possible dans leur existence, convaincus qu’ils n’étaient pas assez intelligents pour comprendre, persuadés que la performance notamment scolaire n’est l’affaire que de ceux qui seraient en quelque sorte frappés par la grâce alors que pour la plupart, ils sont simplement socialement favorisés. Comme l’expliquait Bourdieu, ce sont ceux qui ont le moins accès à la culture qui en ont en même temps le moins conscience de l’être. Nous fabriquons de la richesse, quoi que de moins en moins, je parle ici de celle économique, mais en aucun cas nous ne la partageons même en comité restreint à la taille d’une nation. Et on ose encore nous parler du bien-fondé d’élections dites au suffrage universel. Il y a en fait des habitudes prises individuellement ainsi que collectivement. Celles individuelles nous conduisent à n’évoluer que dans un monde totalement fantasmé, ce monde est propre à chacun de nous et il en existe autant qu’il existe d’êtres vivants, tout simplement. C’est là le sort de chacun de nous, le sort de l’être-monde-fantasmé. Les animaux aussi vivent dans un monde propre à chacun d’eux, à la différence de ce petit plus « moral » qui fait que ces derniers ne passent pas leur temps à tenter de convaincre leurs congénères que c’est leur vision du monde qui est la plus pertinente. Là encore, nous disons que nous sommes plus évolués donc plus intelligents, c’est donc que nous accompagnons l’intelligence de cette curieuse attitude consistant à « convaincre » l’Autre d’un bien-fondé qui ne lui appartient pourtant en rien. Il est absolument normal de chercher à convaincre ses congénères du bien-fondé de sa propre vision des choses et par-delà de sa vision du monde, puisque nous venons de le dire : nous vivons tous dans un monde qui nous est propre et que nous ne pouvons aborder autrement que par la réflexion. Cette réflexion est propre à chacun car à chaque fois qu’elle progresse dans son développement, elle fait appel à des représentations mentales qui quoi qu’il arrive ne ressemblent jamais à celles que peut avoir même une