Raisonnement et argumentation infirmiers : Essai de logique et rhétorique des sciences infirmères
262 pages
Français

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Raisonnement et argumentation infirmiers : Essai de logique et rhétorique des sciences infirmères , livre ebook

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Description

Ce livre répond aux attentes d’une clarification scientifique et d’un contenu d’enseignement rigoureux du raisonnement et de l’argumentation infirmiers. Il présente la forme, le contenu et le caractère persuasif des liens que l’infirmier établit entre les données pour sa prise en soin personnalisée des patients et pour la crédibilité disciplinaire de chacun de ses actes. Il se veut une contribution à l’histoire de la rupture épistémologique des sciences infirmières dont nous donnons une ébauche nouvelle fondée sur les idées novatrices et non sur les dates, les lieux et les personnes
Cette étude introduit en science infirmière une perspective logique et rhétorique du raisonnement et de l’argumentation infirmiers. Elle aboutit, sur le plan logique, à la proposition de nouveaux concepts infirmiers, au statut des jugements cliniques et paracliniques, ainsi qu’à la formulation d’un modèle épistémologique du raisonnement clinique infirmier. Sur le plan rhétorique, elle introduit la notion d’argumentation infirmière décrite en termes de moyens discursifs qu’adopte le raisonnement infirmier pour produire un impact chez un patient ou un intervenant de santé. Elle s’achève par l’étude des erreurs infirmières de raisonnement et d’argumentation qui se manifestent par des erreurs de soin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 octobre 2022
Nombre de lectures 9
EAN13 9782312125695
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

RAISONNEMENT ET ARGUMENTATION INFIRMIERS
RAPHAËL NTAMBUE - TSHIMBULU
RAISONNEMENT ET ARGUMENTATION INFIRMIERS
Essai de logique et rhétorique des sciences infirmères
LES ÉDITIONS DU NET 126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2022
ISBN : 978-2-312-12569-5
À vous, mes enfants, qui vous étonnez de me savoir, « en plus », infirmier !
– « Infirmier ! Ah bon ! Papa, t’es infirmier ! Hein ! ».
– « Eh oui, mes bébés, je suis infirmier ! comme quoi ! », vous ai-je répondu.
– « Eh ben ! Alors ? », m’avez-vous demandé.
– « Hum ! Là là ? Si vous saviez ! », ai-je conclu.
ABRÉVIATION
ACR : Arrêt cardio-respiratoire
AE : Alimentation entérale
AMA : Abcès de la marge anale
AP : Alimentation parentérale
ARE : Anesthésiste
AS : Aide-soignante
ASH : Agent des services hospitaliers
ATB : Antibiotique
ATE : Antiémétique
ATG : Antalgique
BU : Bandelette urinaire
CDAR : Cible, Donnée, Action, Résultat
CIP : Chambre implantable
COQA : Couleur, Odeur, Quantité et Aspect
Cs : Consultation médicale
Cstes : Constantes
DAR : Donnée, Action, Résultat
DASRI : Déchets d’activités de soins à risque infectieux
DID : Diabète insulino-dépendant
DNID : Diabète non insulino-dépendant
ECBU : Examen cytobactériologique des urines
EEH : Echo-endo haute
EN : Échelle numérique de la douleur
FAV : Fistule artério-veineuse
FEI : Fiche d’événement indésirable
FOGD : Fibro-oeso-gastro-duodénale
IBODE : Infirmier du bloc opératoire diplômé d’État (France)
IMC : Indice de masse corporelle
IPP : Inhibiteur de la pompe à protons
IV : Intraveineuse
J0 : Jour opératoire
J1 : Le lendemain du jour opératoire
Jn : Nième jour postopératoire (n étant un entier)
KTC : Cathéter central
OIIQ : Ordre des infirmières et infirmiers de Québec
PCN : Post Christum Natum
PES : Problème, Étiologie, Signes
PIA : Pratique infirmière avancée
Pst : Pansement
RA : Redon
RAI : Recherche d’agglutinines irrégulières.
RCI : Raisonnement clinique infirmier
RDV : Rendez-vous
RI : Raisonnement infirmier
RPI : Raisonnement paraclinique infirmier
RTUP : Résection transurétrale de la prostate
RTUV : Résection transurétrale de la vessie
SAD : Sonde à demeure
SECU : Organisme de sécurité sociale en France
SHA : Solution hydro-alcoolique
SNG : Sonde nasogastrique
SNPC : Sonde de néphrostomie percutanée
VAC : Vacuum Assisted Closure
VVC : Voie veineuse centrale
VVP : Voie veineuse périphérique
INTRODUCTION
Objet et notions majeures de cette étude
De l’objet de cette étude
Dans ce travail, nous essayons de comprendre et de décrire, sans polémique et sans arrière-pensée corporatiste, la structure, l’énoncé et le fonctionnement quotidien du raisonnement et de l’argumentation dans le contexte contemporain de la « prise en soin infirmière {1} ».
Il s’agit d’une étude multidimensionnelle, orientée vers la logique et la rhétorique des soins infirmiers.
Nous prenons l’infirmier lui-même comme point de départ ou comme référence. Nous présentons chaque acte infirmier tantôt comme une prémisse, tantôt comme la conclusion d’un raisonnement personnalisable. Ce qui nous fait dire que toute prise en soin infirmière est susceptible d’être justifiée et retracée.
La personnalisation de la prise en soin infirmière fait du patient un partenaire et un expert. Elle est portée par l’argumentation. Celle-ci comprend l’ensemble des mécanismes du discours qui, non seulement sollicitent les indices de la personnalité du patient ou de l’intervenant de la santé, mais surtout disposent chacun à adhérer au soin ou à refuser ce soin ou à s’y résigner.
Autrement dit, tout raisonnement infirmier s’accompagne d’une argumentation destinée à l’adapter à la socio-psychologie du patient ou de l’intervenant de la santé. C’est l’argumentation qui facilite ou complique ou relativise, par exemple, l’adhésion problématique du patient à son soin ou la relation soignant-soignant-soigné.
Dans cette étude, nous restons dans une optique de singularité disciplinaire ou mieux dans un processus de production des connaissances. Nous nous limitons, en effet, à la promotion des sciences et techniques infirmières en essayant d’accroître la compétence logique et rhétorique de l’infirmier. Nous mettons ainsi entre parenthèses la perspective interdisciplinaire de coordination des spécialités que recèlent les sciences de la santé ou le discours du « raisonnement clinique partagé ».
Notre but reste la description et la théorisation aussi bien du raisonnement que de l’argumentation qui fondent et accompagnent, tous les deux, la pratique et la science infirmière.
Notre ambition est double :
(1) présenter une étude qui résume la problématique et les aspects pertinents, non seulement du raisonnement clinique et paraclinique de l’infirmier, mais aussi de l’argumentation infirmière ;
(2) initier une approche logique et rhétorique des soins infirmiers, qui récupère les occasions manquées de l’action et la recherche infirmières.
Des notions majeures de cette étude
Dans cette étude, le raisonnement s’entend de deux manières distinctes, mais complémentaires :
(1) comme une « activité mentale », d’aucuns diront comme un « processus cognitif » ou mieux comme un ensemble de mécanismes intellectuels de génération de liens inédits entre données ; et
(2) comme le « résultat de cette activité » ou mieux comme « l’énoncé explicite » des liens inédits entre données.
En tant qu’activité mentale, le raisonnement se définit de deux manières différentes mais équivalentes : la manière empirique et la manière rationnelle ou scientifique.
La manière empirique de définir le raisonnement consiste à utiliser les notions usuelles de « données » et de « liens conséquents entre données ». La façon rationnelle d’expliquer le raisonnement revient à utiliser les notions de la logique classique, notamment : le « concept », le « rapport entre concepts » connu sous le vocable de « jugement » et le « rapport entre jugements » appelé « raisonnement ».
Ainsi, de manière empirique, le raisonnement, en tant qu’activité mentale, consiste à établir des liens entre au moins deux données A et C préalablement « comparées » ou liés à une troisième et même donnée B. Il fonctionne sur base des connaissances disponibles, en vue d’un but quelconque et en fonction d’un certain intérêt. Il est boosté par l’habitude ou mieux par l’expérience du traitement des problèmes analogues. Il est ralenti et parfois faussé, non seulement par des contextes psychologiques malencontreux comme, entre autres, le stress et les émotions fortes, mais aussi par l’insuffisance des connaissances, l’intégration défaillante de celles-ci dans l’analyse des données, les biais cognitifs et la faiblesse des compétences. Il est à la base de la distinction classique entre infirmer novice et infirmier expert.
De manière rationnelle ou scientifique, le raisonnement, en tant qu’activité mentale, consiste à établir des rapports d’antécédent et de conséquent entre au moins deux jugements qui sont eux-mêmes des rapports entre concepts en jeu.
De ce double point de vue de l’activité mentale, le raisonnement constitue l’activité cognitive la plus partagée entre tous les humains lucides, particulièrement entre les intervenants de la santé, ainsi qu’entre ceux-ci, le patient et les proches de ce dernier. Ce qui nous amène à dire que l’infirmier, en tant qu’être humain et soignant, n’a jamais pu ne pas raisonner. Mais , historiquement, il n’a pas toujours raisonné de la même manière ni avec les mêmes types de données. Tout comme, dans l’histoire de la pensée, on ne lui a pas toujours reconnu les mêmes attributs de son raisonnement clinique. De même, il n’a pas toujours et partout raisonné de façon différente.
En tant que résultat de l’activité cognitive de l’infirmier, le raisonnement se présente comme l’énoncé de l’enchaînement logique non seulement des concepts et des jugements antécédents qui témoignent de l’état de santé du patient, de sa prise en soin direct, de la gestion de son environnement et de la prise en compte des problématiques diverses des soins, mais aussi des jugements conséquents générés par des jugements antécédents grâce aux liens entre tous les concepts.
Les études qui portent sur l’aspect de l’« activité mentale du raisonnement » s’intéressent au fonctionnement de ce dernier, au processus de production des liens entre données et aux conditions de possibilité de ces liens. Par contre, les recherches qui concernent l’aspect du « résultat de cette activité mentale » développent les notions de validité, de forme propositionnelle, de règles d’inférence, de codes conventionnels et de contenu scientifique du raisonnement.
Lorsque le raisonnement porte sur l’état de santé d’un patient ou sur la prise en soin direct de ce dernier, on parle de raisonnement clinique . Il s’agit ici d’établir des liens inédits, soit entre les données concernant le patient, soit entre ces données et celles de la littérature scientifique comme les pathologies, les catégorisations médicales ou paramédicales, les traitements, les résultats classiques des soins, les effets secondaires des médicaments ou des soins, les réactions somatiques et psychologiques aux soins ou aux pathologies, etc.
Le raisonnement clinique n’est pas monolithique. Il est, au contraire, protéiforme. Il prend donc plusieurs formes en fonction de ses visées dont, entre autres :
(1) la visée de catégorisation : identifier et classer le besoin d’un patient ou d’un soin à partir de ses indices ; identifier un problème global de santé ou de soin ; exemples : dyspnée sur base de ralentissement ou accélération de rythme cardiaque, de l’effort fourni pour respirer et de la perturbation de la fréquence respirtoire ; extravasation de la VVP sur base de gonflement, d’induration des tissus et de perméabilité difficile de la VVP .
(2) la visée diagnostique : lier un ensemble des signes ou symptômes ou facteurs de risque d’un problème de

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