Sur la piste du Noun
53 pages
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Sur la piste du Noun , livre ebook

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Description


Un retour aux origines, touchant et vivant




On dit que tout se joue avant cinq ans. C’est vrai pour le narrateur. Après la lecture de ce livre, vous vous demanderez depuis combien de temps vous n’avez pas rêvé votre enfance. Alors vous interrogerez vos parents, vos proches et surtout vos souvenirs. Chacun d’entre nous est confronté à un moment ou à un autre de sa vie à cette réflexion désormais populaire et tellement empreinte de sagesse : « C’est en sachant d’où l’on vient que l’on sait où on va ».


En livrant ces onze récits d’enfance, le narrateur fait plus que replonger dans ces souvenirs, il convoque tout à la fois ses yeux d’enfant et d’adulte pour raconter les aventures extraordinaires dont son père est le héros. Des aventures qui ont façonné sa vie d’homme. Mais il ne s’agit pas de n’importe quelles aventures. Ces aventures, c’est l’Afrique noire des années 50. C’est la colonisation, juste avant l’indépendance. Ces aventures extraordinaires vous plongent à la rencontre d’un homme singulier, une confrontation entre l’idéal du missionnaire protestant et la réalité de l’humanitaire. Un électron libre qui considère l’indigène comme son égal et sa mission au service exclusif des populations. Bref, un récit qui éclairera d’une lumière particulière le contexte géopolitique d’aujourd’hui.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 février 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381539546
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sur la piste du Noun
Mon histoire africaine
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Jean-Jacques Maurel
Sur la piste du Noun
Mon histoire africaine
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Remerciements
Sans le soutien et les encouragements de mon épouse Bénédicte et de mes enfants, Baptiste, Fabrice et Antoine, ce recueil n’aurait pas vu le jour.
 
J’associe également, Jacquet, mon ami d’enfance, Jean-Jacques BROUSSOUS, fidèle compagnon, qui, non content de veiller sur moi, prenait souvent l’initiative de me secourir, m’épargnant ainsi les sanctions corporelles infligées par les coups de martinet de mon père. Pour exemple, il jetait, chaque fois qu’il le pouvait, ce vilain objet sur le toit de notre maison.
Je rends aussi hommage à une amie d’enfance franco-africaine que mes parents ont bien connue, Claude BERGERET NJIKE, dite la Reine Blanche. Au cours d’une discussion lors de mon retour au Cameroun en 1995, elle me conforta dans notre devoir de transmettre comme elle a su si bien le faire à travers son livre : «  La Reine Blanche  » 1 ainsi que dans l’émission «  Envoyé Spécial  ».
Également je voudrais associer un très grand ami de notre famille et surtout de mon père. Il s’agit d’Alain GANDOLFI. Ancien administrateur des colonies puis enseignant à la Faculté de Droit et de Sciences Politiques de Clermont-Ferrand puis d’Aix-en-Provence, auteur de nombreux ouvrages, dont l’un a retenu particulièrement mon attention : « Autrefois la barbarie en Afrique Noire  » 2 . Il a joué un rôle prépondérant durant notre séjour et je lui en suis infiniment reconnaissant. Je lui adresse à travers ces quelques lignes ma profonde gratitude.
Mon ami et professeur honoraire de la Faculté de Montpellier, Michel LAUNAY, intègre lui aussi le groupe restreint de ceux qui comptent pour moi.
 
Soyez tous remerciés et recevez mon affection sincère.
 
Pour finir, une pensée pour ceux qui m’ont quitté c’est-à-dire mes parents. Ils sont et resteront, à travers ces différentes épopées, les acteurs héroïques de mon histoire africaine qui les honore et leur octroie une place de choix dans l’univers grandiose de ceux que j’aime.
 
DES ÉPISODES DE MON HISTOIRE AFRICAINE
Remerciements
Introduction
1. Le Noun
2. Les Sissongos
3. La Calebasse
4. Le Fétichiste
5. L’École
6. L’Administrateur
7. Le Ministre
8. Le Docteur
9. L’Orphelin
10. Le Cardinal
11. La France
Épilogue

 
Introduction
Cet ouvrage a comme unique objet de relater des moments de mon histoire. Ils permettent de mieux appréhender la vie des colons et des missionnaires dans ces espaces vierges désertés par endroit de toute civilisation. Ils sont aussi l’occasion de mettre en lumière ces micro-communautés où l’humanité et la richesse de cœur d’hommes et de femmes de bonne volonté rendaient la vie plus belle, par leur bonté et leur générosité délivrant ainsi un message de joie et d’espérance pour les générations montantes.
 
Soudain apparut, comme se lève le vent des sables sans signe avant-coureur, la déstabilisation et l’insécurité croissante, vecteurs d’un nouveau monde.
 
Si la décolonisation connaît à l’heure actuelle dans ses effets de nombreux retentissements, une des régions de l’Afrique noire que j’ai connue dès ma naissance était à travers les souvenirs enfantins que je garde aujourd’hui en mémoire une contrée magnifique qui faisait beaucoup d’envieux. La vie y était facile, agréable. La végétation luxuriante, la gentillesse des êtres, la douceur du climat avaient comme un avant-goût de paradis.
Quelles transformations se sont opérées et pourquoi ?
 
Le questionnement initié depuis lors doit être poursuivi comme étant le passage incontournable pour nos générations futures. Comment, dans ce monde qui bouge et qui verra nos richesses s’épuiser, retrouver une cohérence dans la redistribution de ces espaces et donc un sens pour l’accès à un renouveau au service des hommes ?

 
1. Le Noun
Au loin, le son du tam-tam se fait entendre et envahit progressivement la plaine. Son rythme soudain s’accélère, s’arrête et reprend. Le mouvement devient lancinant et sourd. C’est un message destiné à être entendu par tous. Subitement, tous les villageois stoppent leur activité. La raison, eux la connaissent : le chef Nono est mort.
Réveillés depuis peu, je perçois la voix de ma mère qui s’adresse à mon père : « Les ouvriers ne seront pas légion, tu vas plutôt te retrouver seul ».
En effet, aujourd’hui ne sera pas un jour comme les autres.
 
Comme le veut la coutume, après l’annonce du décès du chef, chacun des villageois rentre chez lui, regagne sa case. Le village est en deuil. La période des lamentations commence et va durer une semaine. Toute activité s’arrête. Ici le rituel d’accompagnement des défunts à leur dernière demeure est sacré, à plus forte raison lorsqu’il s’agit du chef. Il répond à un rituel très précis.
Ce matin-là, Jacquet, Florence, Séverine, Nathalie, Dominique, Jean-Luc, et Jacques nous retrouvons tous ensemble à l’école. L’enseignement est dispensé par ma mère. Il s’avère pour moi particulièrement difficile, voire insupportable, car synonyme de contrainte. Le lieu de notre scolarité s’effectue au sein même de notre habitation et réduit d’autant mon espace de liberté. J’éprouverai au cours de notre séjour à Bangwa un malaise persistant, induit par une incapacité notoire à faire la différence entre mon espace de loisir, de jeux et l’espace d’apprentissage du calcul et de l’écriture.
 
Le village de Bangwa, où nous habitons depuis notre arrivée du Gabon, se situe à une hauteur topographique élevée, 1500 mètres d’altitude. L’air y est frais toute l’année, ponctué par deux saisons, l’une dite saison des pluies, l’autre saison sèche. Vêtu la plupart du temps d’une chemise et d’un short avec, pour uniques chaussures, des espadrilles, tout respire ici la liberté, le bien-être, le farniente .
Dans mon univers d’enfant, tout me semble totalement contradictoire. En effet, pourquoi s’instruire, pourquoi étudier, pourquoi apprendre les fables de Jean de La Fontaine ? Au final, pourquoi de telles contraintes ? Du haut de mes 6 ans, je ne vois dans cette démarche aucun intérêt, aucun sens. Apprendre des textes par cœur s’inscrit en moi comme une perte de temps. Et pour cause : les êtres qui m’entourent s’activent uniquement à des tâches simples, indispensables au quotidien et que, de surcroît et malgré mon jeune âge, je pourrais accomplir sans trop de difficulté !
Au cours de cette période de ma jeune vie, je m’inscris ainsi systématiquement dans une attitude d’opposition, de refus vis-à-vis de mon père et de ma mère. Ce qui motive ma posture est en lien direct avec ce qui s’apparente pour moi à une perte de temps. Ce que l’on attend de moi, je le rejette forcément avec force « foutez-moi la paix, j’ai mieux à faire ! », même si ce commentaire n’a jamais franchi mes lèvres, restant à l’état de réflexion personnelle !
A contrario, ma sœur, plus docile, a déjà compris que son intérêt passe par la soumission afin d’éviter tout conflit et par conséquent toute sanction. Les filles auraient-elles cette perception de mise en garde qui ferait défaut à nous les garçons ?
J’ai une envie très forte, subite, celle de battre la campagne, comme nous le disons en France, car le mot ici n’est pas usité. À l’évidence c&#

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