Sur le sentier de la psychanalyse
140 pages
Français

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Sur le sentier de la psychanalyse , livre ebook

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140 pages
Français

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Description

Cet ouvrage est parti d'une relation de parenté qui a beaucoup compté pour l'auteur, sa grand-mère était cousine avec Marie Bonaparte, celle-là même qui sauva Freud des griffes des nazis en 1939. Cette empreinte laissa sur notre auteur, entre-temps devenu psychanalyste, le désir d'en savoir plus sur les penchants et les intimités intellectuelles de Freud...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2014
Nombre de lectures 5
EAN13 9782336690698
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Du même auteur
L’homme qui voulait voir le monde - Le gorille et le psychanalyste , Paris, L’Harmattan, coll. « Là-bas », 2012
Titre
Mémoire
En mémoire de Mamée
et de Marie Bonaparte
Copyright
Crédits des illustrations intérieures : droits réservés

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-69069-8
Citation
« C’est l’éternel écoulement de la vie qui la rend si belle » .
Dit un jour Sigmund Freud à Marie Bonaparte.


1912-Le Comité secret

On y voit : Otto Rank, Sigmund Freud, Karl Abraham, Max Eitington, Sandor Ferenczy, Ernest Jones et Hanns Sachs.
Introduction
Mon adolescence fut marquée par l’atmosphère de la dernière guerre et c’est à cette époque particulière qu’en 1944-1945, ma grand-mère maternelle commença à me parler de Sigmund Freud. Mamée (1871-1970) me racontait souvent ce qu’elle savait sur son œuvre et en particulier du Groupe des sept (Sandor Ferenczi, Otto Rank, Hans Sachs, Karl Abraham, Max Eitingon, Ernest Jones et Sigmund Freud). Elle me fit découvrir son arrière petite cousine Marie Bonaparte avec qui elle correspondait, qui avait admiré Freud avec passion et l’avait sauvé des griffes des nazis en 1939. Ce personnage devint vite mythique pour le jeune garçon que j’étais et bien plus tard je découvris que derrière le Freud de ces confidences, celui des années universitaires, celui qu’on nous enseigna en philosophie, puis aux cours théoriques concernant la psychanalyse, un autre Freud plus énigmatique était resté longtemps inconnu du public dont je faisais partie, sauf peut-être de certains érudits. Ce n’est que depuis l’ouverture après la guerre d’archives accessibles aux historiens, que nous apprîmes qu’il s’était intéressé à beaucoup plus de choses qu’il n’en paraissait. Très curieux de symbolisme, des rites et de leurs origines, des traumas au transgénérationnel, de l’archéologie des civilisations à celle des âmes.
Malgré les apparences induites à l’issue de sa rupture avec C.-G. Jung, il n’a jamais rejeté tout intérêt pour certaines curiosités de ce dernier, telles le symbolisme et tout ce qu’on situe trop souvent dans l’occultisme. Mais la rigueur de son travail de neurologue qu’il voulait indispensable fut toujours maintenue d’autant qu’il s’agissait du cadre nécessaire à la transmission de son oeuvre, héritage qu’il désirait ardemment laisser au monde avec la nouvelle « Psychanalyse ».
Puis au-delà, nous avons découvert une discrète vie personnelle : par exemple un Freud créateur de loges maçonniques, tout comme nous avions découvert un Freud attaché à la culture hébraïque qui lui collait à la peau avec les souvenirs de son père. Moïse et le monothéisme et les affres de l’accouchement de ce livre en témoignent. Cette œuvre née sous les auspices d’un philhellénisme d’époque, fut une médiation entre deux civilisations rappelant ce qu’il devait à Schiller, Voltaire et Goethe, à la tradition des Lumières européennes plus qu’à l’égyptologie scientifique de son temps.
L’occident, de nos jours perd petit à petit de sa superbe, il se sent dépossédé de certains préjugés en se confrontant aux autres cultures qui aujourd’hui sont beaucoup plus accessibles depuis que l’impérialisme colonisateur qui nous aveuglait s’est dissous progressivement. Grâce à des anthropologues, des ethnologues, tels Lévi-Strauss nous avons accès à d’autres modes de penser jusqu’alors méprisés. Du côté de l’esprit, nous croyions avoir été supérieurs car nés d’une culture dominée par l’écrit et le monothéisme. Souvent nous rabaissions les cultures orales, d’autre part, faisant prévaloir le matérialisme, la matière avant la psyché c’est-à-dire tout ce qui peut être étudié par des sciences physiques, chimie, biologie, (excluant l’influence de l’expérimentateur) nous étions là, passés maîtres et pensions pouvoir dominer le monde.
Freud advint à cette époque charnière dans la suite « des Lumières » pour instiller une nouvelle forme de réflexion sur soi où l’on gagna en sagesse à retrouver une gaya scienza des temps anciens trop rapidement oubliée, telle la culture Bouddhique reliant psyché et soma dans ses concepts et ses pratiques. Depuis près de 5000 ans, la médecine chinoise, la médecine ayurvédique traitent de façon préventive et curative avec des pratiques encore éloignées des nôtres, car leurs théories et les nôtres ne se recouvrent pas. Mais leur efficace commence à être mieux reconnue en Occident. La mondialisation n’est pas qu’une uniformisation c’est aussi un brassage de cultures que nous avons à notre portée et qui devient une richesse si nous savons l’explorer et l’étudier.
Freud déclarait en 1935 dans son post-scriptum à l’Auto-représentation , que depuis 1923 il avait délaissé la psycha-nalyse pour se consacrer à l’essentiel de son intérêt et de ses forces créatrices pour mieux fixer son attention et ses réflexions sur la religion et les cultures en général 1 .
La psychanalyse qui se révèle toujours être une éthique du bien dire, peut nous fait retrouver d’autres pratiques du « dire » qui se passent sous d’autres cieux. L’homme quelque soit sa couleur et ses origines reste un parlêtre comme disait Lacan c’est-à-dire accessible à l’écoute et à la parole de l’autre son alter puis de l’Autre de l’autre. Monsieur Freud éternel chercheur, médecin curieux et insatisfait archéologue de l’âme vous fûtes un prophète des temps modernes. La sagesse antique vous l’avez renouvelée avec ce « Wo es war soll ich werden » et vous nous guidez ainsi sur les chemins de la connaissance. L’introspection qui nous conduit aujourd’hui vers cet « insu de nous » qui vit en chacun, n’est-ce pas plus qu’un outil thérapeutique pour des souffrants, qu’une quête d’harmonie, d’homéostasie via ce « Connais-toi toi-même, et tu connaîtras l’Univers et les dieux » ?
Vos orientations post-analytiques de 1935 ainsi que vos non-dits, expressions de votre prudence qui motiva votre destruction de lettres et documents afin d’éviter les risques d’interprétations ultérieurs de votre œuvre que vous avez voulu à tout prix protéger, ont provoqué notre curiosité. Aussi avons-nous laissé aller notre imaginaire.

« À chacun son Freud… ».

Même mort vous devez encore faire face à des détracteurs toujours à l’affut de vous discréditer, vous ou vos travaux. Alors avec quelques touches de pinceau à la manière des pointillistes ( Les mystères de l’Art , Christophe Paradas, Paris O. Jacob, 2012) et toujours suivant les multiples cordes de votre arc, nous avons choisi de présenter cet essai, fictions ou non, d’un Freud inventif initiateur de nos propres curiosités.
Nous avons suivi le fil conducteur de celles-ci dans votre trace, avançant des associations sans conclure, tel le temps d’une séance de psychanalyse où l’on se laisse aller à tout ce qui vient à l’esprit. Chapitre après chapitre nous marchons sur le sentier de la psychanalyse, toujours asymptotique à votre inspiration.
*


1 CH. Malamoud, Féminité de la Parole , A. Michel 2005, p 149 & suivantes.
De la cellule au parlêtre
Au commencement était la cellule fécondée puis ce fut la blastula et la morphogenèse. Construction à partir d’une gastrula dissociée, d’un ectoderme d’un mésoderme d’un endoderme pour aboutir à un embryon puis passant par le fœtus, mettre au monde un humain.
De même à partir d’un organisme mystérieux on passe d’un être indifférencié à un être assujetti à sa mère puis à un Sujet (qui est sujet de son inconscient) si faire se peut, soit un être de langage, un parlêtre selon le néologisme lacanien. Freud dans sa Contribution à la conception des aphasies (Paris, PUF, 1983, p.53-123-127-153-154) évoque Wernicke. « Le processus physiologique du langage se présente à lui comme un réflexe cérébral. Les sons du langage arrivent par la voie du nerf acoustique dans l’aire située

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