Vents de sable
270 pages
Français

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Vents de sable , livre ebook

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270 pages
Français

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Description

Après la mort accidentelle de son mari, Maguy Vautier, la narratrice, effectue un séjour au Niger qui est pour elle une révélation. Elle rencontre des Touaregs, vit avec eux et se prend de passion pour ce peuple, son mode de vie et de pensée, sa culture. Elle leur consacrera plus de trente années de sa vie, un engagement dont elle retrace dans ce livre les fondements et l'itinéraire, non sans évoquer les difficultés rencontrées, ses doutes et ses incertitudes.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2006
Nombre de lectures 281
EAN13 9782336274928
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296006638
EAN : 9782296006638
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Rue des Ecoles Avertissement 1971 1974 1975 1975 1976 1977 1980 1981 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997-1998 1999 2000 2001 2002 2003 ANNEXES BIBLIOGRAPHIE
Vents de sable

Maguy Vautier
Rue des Ecoles
Cette collection accueille des essais, d’un intérêt éditorial certain mais ne prouvant supporter de gros tirages et une diffusion large, celle-ci se faisant principalement par le biais des réseaux de l’auteur.
La collection Rue des Ecoles a pour principe l’édition de tous travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc.
Déjà parus
Olivier DOUAL, Impossible n’est pas africain, 2006. Yves-Marie LAULAN, Un économiste sous les cocotiers, 2006.
Louis-Marie ORAIN, Le blé noir, 2006.
Stéphane MADAULE, Scènes de voyage à Amsterdam, 2006.
Anny MALROUX, Ceux du 10 juillet 1940. Le vote des quatre-vingts, 2006.
Pierre PICQUARTIGARNIER-GRIZOT, La terre de Berrouaghia, 2006.
Geneviève TOUQUETTE, Chronique hospitalière d’un autisme ordinaire , 2006.
Raymonde WEIL, Une petite mal élevée, 2006.
Georgette RICHARD-MARTIN, Le temps revisité, 2005.
Hanania Alain AMAR, Mémoires d’un psychiatre (dé)rangé, 2005.
Michel LUCAS, L’urbanisation à la lumière de la doctrine sociale de l’Eglise, 2005.
Odette LAPLAZE-ESTORGUES, Des friches et des chiffres, 2005.
Huguette MAX-NICARD, La passagère, 2005.
Alexandre TIKHOMIROFF, La tasse de thé, 2005.
Jean-Placide TSOUNGUI, Cette France qui refuse notre intégration, 2005.
Avertissement
Ce livre est le récit de plus de trente ans d’une vie passée auprès des Touaregs du Mali et du Niger, deux pays qui ont subi les mêmes drames climatiques et politiques :
- Deux vagues de grande sécheresse, de 1969 à 1974, puis de 1984 à 1986, ont entraîné pour les populations nomades la perte de leur cheptel à 80%, des famines, des maladies, et les ont plongées dans la misère en les obligeant à migrer et à changer profondément leur mode de vie.
- A cette situation catastrophique s’est ajouté, dans les années 90, un problème politique majeur qui a entraîné d’innombrables conflits avec les pouvoirs en place, des exactions, des massacres, des exils.
Durant toutes ces années de crise, l’Association Atlik, fondée par l’auteur, a mené un véritable combat pour venir en aide à ces malheureuses populations démunies, privées de leur essence même - le nomadisme - et obligées de se sédentariser.
En respectant leur mode de vie et leur culture, et afin de les rendre autonomes, elle a notamment créé pour elles des lieux de vie :

- au Niger, à Birri (région de Tahoua), et à Niamey pour apporter une aide d’urgence aux réfugiés dans les bidonvilles de la périphérie,
- au Mali, à Ebangue, Bariz et Tirriken (région de Tombouctou), pour la réinsertion sur leur lieu d’origine de milliers de familles qui avaient été contraintes de s’exiler dans les pays voisins.
Le lecteur trouvera à la fin de l’ouvrage une carte sur la zone d’extension des populations touarègues dans le Sahel, ainsi que des cartes du Mali et du Niger situant les lieux de vie créés par Atlik.
Aujourd’hui le Niger est considéré comme le pays le plus pauvre d’Afrique.
Quant au Mali, il se relève lentement et essaie de réparer l’injustice causée à la zone du Nord où vivent les nomades, avec l’aide de nombreuses organisations internationales, d’associations, d’ONG dont Atlik, et de bénévoles privés.
La dune a la rondeur d’une femme endormie - Qui a fait la dune ? - C’est moi, dit le vent !
Et il se remit aussitôt au travail.
1971
Mon mari, mon amour est mort, tué sur une route en Libye.
J’avais dit que s’il mourait, je mourrais aussi.
Je vis. Je vivrai encore, pour ma fille. Elle a quatre mois.
Je fais une demande d’emploi au Ministère de la Coopération, et un matin on m’appelle au téléphone. - Nous avons un poste pour vous à Niamey, au Niger. L’acceptez-vous ?
Je ne réfléchis pas une seconde. - Oui, bien sûr. Quel travail ? - Productrice d’émissions télévisuelles. - J’accepte. - Vous allez recevoir votre contrat.
Je suis éberluée, sonnée. Productrice? En quoi cela consiste? Cette appellation me paraît obscure, inquiétante, hors de mes compétences. Serais-je capable ? Où ? A Niamey. Je n’ai pas entendu parler de cette ville.
Je me précipite sur un Guide des années 60 que mon père a dans son bureau : « Niger, capitale Niamey, 450.000 habitants... ville sans intérêt ... »
Sans intérêt. Après tout, qu’importe ! J’ai du travail. Je pars. Je découvrirai. Et malgré ce « sans intérêt », cette absence de repères, cet inconnu, une immense joie m’envahit. Je pars, cela seul compte.
J’ai su, plus tard, que des émissions que j’avais écrites pour la radio et la télévision en Lorraine, conjuguées à mon métier d’institutrice avaient décidé de ce choix, soutenu par le Consul de France en Libye pour qui le décès de Serge avait suscité beaucoup d’émotion. Pilote de mirage, officier, compagnon apprécié de tous, père d’un bébé, Sandra notre fille, et mourir à trente-sept ans... c’est sans doute grâce à lui que je vais m’envoler pour Niamey.
Merci Serge de veiller encore sur nous.
Dans l’avion, je me pose cent questions.
Saurai-je me situer dans cette ville inconnue ? Où vais-je loger ? Trouverai-je l’alimentation et les soins nécessaires à la vie d’un bébé? Serai-je compétente dans mon travail ?
Les questions me harcèlent mais ne m’inquiètent pas. Ce départ me donne une sérénité absolue. J’ai vécu le pire avec la mort de Serge. Tout ce qui peut m’arriver maintenant ne peut plus me bouleverser. J’affronterai toutes les difficultés.
Tout se passe admirablement bien : deux personnes de la Télévision m’accueillent à l’aéroport et me conduisent à l’appartement d’un immeuble qui sera dorénavant mon logement. Il est situé au centre de la ville, face à une piscine que j’apprécierai beaucoup par la suite.
Délicatesse qui me touche : le réfrigérateur est plein d’aliments et de boissons fraîches et, ce qui me paraît le comble du luxe, il y a un climatiseur dans la chambre, objet pratiquement inconnu dans nos régions tempérées. Je doute de son utilité. - Vous en aurez besoin. Si la température est de 30° en ce moment, vers le mois de mai 50° ne seront pas exceptionnels.
Je m’installe et peu à peu, je fais ma place dans le grand système de la Télévision Scolaire. Je suis chargée d’écrire des scénarii qui seront filmés, enregistrés et diffusés dans des écoles de brousse, près des villages où les enfants ne sont pas scolarisés. Les villages n’ont pas d’électricité. Ce sont des capteurs solaires qui fournissent le courant utile à la marche des récepteurs. Le poste de télévision est dans la classe. Un maître au rôle d’animateur, répétiteur, suit chaque émission et à l’aide d’un livret qui accompagne la leçon fait travailler les enfants.
L’année précédente il a fallu préparer les élèves à l’approche de l’image. Il a fallu filmer des personnes en entier. Un plan réduit jusqu’à la taille terrorisait les enfants qui croyaient voir une personne coupée en deux. Ils s’effrayaient d’un zoom et cachaient leurs visages sur leurs bureaux, ou se levaient pour voir derrière le téléviseur celui qui s’y cachait. Certains pleuraient, convaincus d’assister à des manifestations de génies sorciers. Il a fallu plusieurs mois pour effacer la peur de l’inexpliqué.
L’accoutumance à l’image s’est faite, et pour illustrer les leçons l’imagination a libre cours.
Tous les procédés s’utilisent, sketches, jeux, photos, films, marionnettes, mimes, dessins, reportages.
Chaque bureau a sa spécialité : français, dessin, musique, maths, travaux pratiques, sport...
Je me suis chargée des activités d’éveil, ce qui me convient et me permet effectivement d’imaginer librement et d’inventer des histoires attrayantes. Chaque bureau a son réalisateur, son photographe, son cinéaste, et son preneur de son. C’est ainsi que Claude, un collègue me dit : - Je vais partir dans un campement touareg. - Pourrais-je aller avec toi ? Je prendrai un magnétophone, et si c’est possible j’enregistrerai de la musique ou des chants. - Oui, viens.
Des paroles de mon père, à propos des Touaregs, je n’avais retenu que les images d’hommes grands, mystérie

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