Vivre ensemble et éducation dans les sociétés multiculturelles
225 pages
Français

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Vivre ensemble et éducation dans les sociétés multiculturelles , livre ebook

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Description

La première partie de cette étude comporte des contributions relatives à l'expérience du "vivre ensemble" de la part de différents types d'acteurs impliqués dans des situations de rencontre entre cultures. La deuxième porte sur la question du partage d'une culture commune confrontée au défi de la diversité dans le cadre de l'institution scolaire.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 61
EAN13 9782336278766
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ⓒ L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattant1@wanadoo. fr
9782296123298
EAN : 9782296123298
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Collection Racisme et eugénisme Vivre ensemble et éducation dans les sociétés multiculturelles Première partie. L’expérience du « vivre-ensemble » : héritages et perspectives
Couples mixtes : de la construction aux crises. Le cas des femmes marocaines mariées à un Européen Le point de vue d’adolescents atikamekw sur les problèmes psychosociaux qui touchent les jeunes de leur communauté Catégoriser pour éduquer ? Les adolescent-e-s en foyers d’éducation spécialisée Installation d’une première école dans une communauté algonquine du Nord du Québec vivant dans la forêt : vision des parents, paroles d’adolescents Soubassements psychologiques de situations scolaires « ordinaires » : approche comparative interculturelle chez des préadolescents La banalisation de la catégorisation ethnique dans les collèges « sensibles » en France : la culture commune en question ? Politique scolaire, interculturalité et rapports ethnico-raciaux en situation postcoloniale : l’exemple du Brésil
Deuxième partie. Le « triangle pédagogique » à l’épreuve de la diversité : contenus d’enseignement, enseignants, élèves
La politique curriculaire au Brésil entre valorisation de la diversité culturelle, prise en compte des mémoires particulières et construction d’une histoire commune : analyse des instructions officielles (1988-2008) Entre apartheid, diversité culturelle et culture commune : les nouveaux programmes et manuels d’histoire/sciences sociales sud-africains en fin de scolarité obligatoire (1996-2006) Roumains et Hongrois de Roumanie dans les manuels scolaires en Roumanie : quel héritage commun à propos de la Transylvanie ? La représentation de l’immigration dans les manuels scolaires d’histoire de classes de première sciences et technologie de la gestion en France : entre rejet et intégration Enseignants comme les autres ? Les enseignants liés aux immigrations face à leur métier dans l’enseignement public français (France, sud du département de l’Oise 2003-2007) Tradition culturelle et apprentissages scolaires dans le paradigme socioconstructiviste
Les auteurs
Vivre ensemble et éducation dans les sociétés multiculturelles

Claude Carpentier
Emile-Henri Riard
Collection Racisme et eugénisme
Dirigée par Michel Prum
La collection “Racisme et eugénisme” se propose d’éditer des textes étudiant les discours et les pratiques d’exclusion, de ségrégation et de domination dont le corps humain est le point d’ancrage. Cette problématique du corps fédère les travaux sur le racisme et l’eugénisme mais aussi sur les enjeux bioéthiques de la génétique. Elle s’intéresse à toutes les tentatives qui visent à biologiser les rapports humains à des fins de hiérarchisation et d’oppression. La collection entend aussi comparer ces phénomènes et ces rhétoriques biologisantes dans diverses aires culturelles, en particulier l’aire anglophone et l’aire francophone. Tout en mettant l’accent sur le contemporain, elle n’exclut pas de remonter aux sources de la pensée raciste ou de l’eugénisme.
Déjà parus :
Dominique CADINOT, Michel PRUM et Gilles TEULIE (dir.), Guerre et race dans l’aire anglophone, 2009.
Michel PRUM (dir.), Ethnicité et Eugénisme, 2009.
Michel PRUM (dir.), La Fabrique de la « race ». Regards sur l’ethnicité dans l’aire anglophone, 2007.
Lucienne GERMAIN et Didier LASSALLE (sous la direction de), Les politiques de l’immigration en France et au Royaume-Uni : perspectives historiques et contemporaines, 2006.
Xavier YVANOFF, Anthropologie du racisme, 2005.
Jean TOURNON et Ramon MAIZ (Sous la dir.), Ethnicisme et Politique, 2005.
Michel PRUM (dir.), L’Un sans l’Autre, 2005.
Frédéric MONNEYRON, L’imaginaire racial, 2004.
Michel PRUM (dir.), Sang-impur, Autour de la « race » (Grande-Bretagne, Canada, États-Unis), 2004.
Martine PIQUET, Australie plurielle, 2004.
Michel PRUM (dir.), Les Malvenus, Race et sexe dans le monde anglophone, 2003.
Vivre ensemble et éducation dans les sociétés multiculturelles
Chaque groupe humain a tendance à se définir par rapport à une prétendue origine commune qui lie ses membres entre eux à travers un pacte, bien plus imaginaire que réel, inventeur de traditions, selon l’expression de l’historien Hobsbawm, et de mythes fondateurs. Comme l’a bien montré Max Weber, ce qui fait la réalité de l’« ethnos », ce qui lui donne force et efficience, c’est la croyance partagée en son existence et non sa réalité substantielle supposée qui devient un vrai faux problème. Une telle démarche est constitutive d’un aspect fondamental de l’identité qui se traduit chez les individus par un processus d’identification. Dans le même temps, et de manière complémentaire, un processus de différenciation est à l’origine de la construction de « frontières ethniques ». La dialectique de l’« ipséité » ( Selbstheit en allemand et selfhood en anglais) et de la « mêmeté » ( Gleichheit en allemand et sameness en anglais) proposée par P. Ricœur permet de penser l’articulation complexe des facettes de l’identité. Le rapport entre les groupes humains, les « ethnies » ou les cultures s’inscrit donc dans un processus caractérisé à la fois par la délimitation de « frontières » entre le même et l’autre, le Soi et l’« étranger », conditions de l’identification subjective, et la perméabilité qui permet les rencontres, les échanges, le partage et, qui sait, le métissage.
Ces frontières, qui ont fait l’objet d’une analyse théorique de la part de l’anthropologue norvégien Fredrik Barth, ne doivent donc pas être pensées comme des obstacles infranchissables interdisant ou rendant difficiles les échanges. Ces derniers ont lieu selon des procédures qui accordent à certains « traits » culturels, en un temps donné, la fonction de marquer les « frontières » perméables à la circulation des autres traits. Le paradigme proposé par Barth s’inscrit donc dans le courant polymorphe de déconstruction du modèle substantialiste, primordialiste, voire créationniste, qui a longtemps constitué un véritable obstacle épistémologique. Son importance justifie une citation un peu longue mais éclairante pour notre propos :

« Sans aucun doute l’histoire humaine est le récit du développement de formes émergentes, aussi bien pour ce qui concerne les cultures que les sociétés. Le cœur du débat en anthropologie a été de savoir comment décrire au mieux cette histoire, et quels types d’analyse permettent de découvrir des principes généraux dans les séquences du changement.
Ma proposition est que les frontières sont… maintenues entre les unités ethniques et que par conséquent il est possible de spécifier la nature de la continuité et de la persistance de telles unités […] les frontières ethniques sont maintenues dans chaque cas par un ensemble limité de traits culturels. La persistance de l’unité, en situation de contact, dépend alors de la persistance de ces traits culturels différenciateurs, tandis que sa continuité dans le temps peut aussi être spécifiée à travers les changements que connaît l’unité du fait de modifications dans les traits culturels différentiateurs définissant la frontière.
Cependant, la plus grande partie de la substance culturelle qui, à un moment donné, est associée à une population humaine n’est en rien contrainte par cette frontière ; cette substance peut varier, être apprise, et changer sans aucune relation décisive avec le maintien des frontières du groupe ethnique. Ainsi, quand on retrace l’histoire d’un groupe ethnique dans la durée, on n’est pas du tout simultanément, dans le même sens, en train de retracer l’histoire d’« une culture » : les éléments de la culture actuelle d’un groupe ethnique ne sortent pas tels quels de l’ensemble particulier qui constituait la culture de ce groupe dans une période antérieure, tandis que le groupe a une existence organisationnelle sans interruption, avec des frontières (des critères d’appartenance) qui, malgré des modifications, n’ont cessé de délimiter une unité continue 1 . »
Ainsi définie dans sa forme, la « rencontre des cultures » est à préciser dans ses modalités, la plus fondamentale d’entre elles étant caractérisée par les rapports sociaux dans lesquels s’opère cette rencontre dans l’histoire. Il n’existe pas de culture close, les migrations et les éc

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