Afrique faux débats et vrais défis
311 pages
Français

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Afrique faux débats et vrais défis , livre ebook

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Description

L'Afrique accuse un retard préoccupant et ploie sous le poids de conditionnalités généralement imposées. Démocratie, bonne gouvernance, liberté d'expression, protection des droits humains, libéralisation économique sont autant de prescriptions à respecter pour sortir de l'ornière. Mais cette "feuille de route du développement" n'a pas encore produit les effets escomptés. Seules la création et la redistribution des richesses peuvent inscrire durablement les sociétés africaines dans la modernité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2008
Nombre de lectures 168
EAN13 9782296921788
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AFRIQUE :
FAUX DÉBATS ET VRAIS DÉFIS
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-06225-2
EAN : 9782296062252

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Jean Marie NZEKOUE


AFRIQUE :
FAUX DÉBATS ET VRAIS DÉFIS


L’Harmattan
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions

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Gansa NDOMBASI, Le cinéma du Congo démocratique. Petitesse d’un géant , 2008.
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A ma mère
Qui a accompagné
Mes premiers pas à l’école


Au Frère Jean-Paul Dumais
Qui m’a communiqué la passion
De l’écriture et du journalisme
AVANT-PROPOS
A l’heure où la persistance d’une crise multisectorielle exige des solutions urgentes de survie, des élites dirigeantes d’Afrique semblent se complaire dans un jeu de conditionnalités définies et imposées de l’extérieur notamment par des institutions internationales de financement, soutenues en cela par l’engagement messianique de quelques grandes puissances qui fondent désormais leur rapport au reste du monde sur le triomphe d’une globalisation et d’une uniformisation ne laissant place à aucune dissidence. Le discours à l’adresse des princes qui nous gouvernent est à la fois simpliste et affligeant : « Puisque vous êtes incapables de vous gouverner et de vous développer par vous-mêmes, voici la voie à suivre désormais pour espérer atteindre le bout du tunnel. » La liste des recommandations à observer pour bénéficier de la compassion des grands argentiers s’allonge dès lors sans fin : démocratie, bonne gouvernance, défense des droits de l’homme, protection de l’environnement, libéralisation économique, lutte contre la corruption, etc. Autant de prescriptions à respecter à la lettre par tout pays qui souhaiterait la remise sur les rails de son économie par l’introduction des réformes structurelles, l’allégement du poids de la dette ou l’allocation des fonds supplémentaires. Après l’échec des précédentes formules concoctées au cours des décennies antérieures dans des « laboratoires du développement » situés dans les pays développés, on s’achemine depuis quelques années vers une nouvelle recette qu’on pourrait qualifier de « développement sous contrainte » et qui s’apparente en réalité à une course de haies où l’habileté, le faire semblant voire la ruse sont autant sinon plus déterminants que l’effort nécessaire pour atteindre le Graal du développement. Malgré d’énormes sacrifices consentis jusqu’ici par des peuples à qui rien ne semble avoir été épargné pour la conquête d’une hypothétique toison d’or, on ne peut jurer aujourd’hui sur l’impact positif qu’induirait l’application rigoureuse des politiques fondées sur le respect des conditionnalités en Afrique. Face aux énormes besoins en terme d’amélioration des conditions de vie par exemple, certaines exigences s’apparentent à un luxe de précautions voire à un chapelet de bonnes intentions qui sans rien résoudre dans le fond, permettent aux pays riches de se soulager la conscience et d’assouvir la satisfaction du redresseur de tort. Pour les dirigeants des pays pauvres, l’occasion semble également rêvée pour décrocher un brevet conférant une nouvelle respectabilité internationale. Il faut pourtant se rendre à l’évidence : l’introduction du multipartisme et de la démocratie par effet de mode n’a pas encore ouvert la voie du développement durable en Afrique au sud du Sahara. On en veut pour preuve la situation déplorable de quelques pays sahéliens pourtant « bons élèves » en démocratie mais qui ne parviennent pas à améliorer leur classement parmi les pays les plus pauvres du monde. Autant dire que dans la plupart de nos Etats, l’existence d’indicateurs fiables d’avancée démocratique (presse relativement libre, syndicats puissants, société civile vibrante…) n’a pas réussi jusqu’ici à éradiquer la corruption rampante, à réduire l’impact de la précarité et encore moins à inverser la courbe ascendante de la pauvreté en l’absence des valeurs éthiques sacralisant le respect du bien public. De même, un discours de type écologiste n’aura aucun impact sur des pauvres villageois africains vivant exclusivement de la chasse et de la cueillette. Au lieu de s’épuiser en de vaines discussions sur les préalables du développement et du progrès, le moment n’est-il pas venu de substituer aux joutes stériles qui occupent les élites, dispersent les énergies, divisent l’opinion et les communautés, des propositions concrètes pour impulser un nouvel élan au service d’un développement durable ? Comme l’ont prouvé d’autres peuples du monde notamment en Asie, la production des nouvelles richesses est à la base de toute redistribution matérielle et partant de l’élévation continue du niveau de vie. Alors qu’en Afrique, on continue d’attendre monts et merveilles de la démocratie annoncée comme le rédempteur suprême, la Chine communiste et d’autres « dragons » asiatiques n’ont jamais enfourché auparavant les chevaux d’une quelconque normalisation politique pour amorcer leur spectaculaire décollage économique. Au moment où il est tentant de croire que le salut de l’Afrique viendra uniquement du « tout politique » et du « tout libéralisme » , un autre son de cloche est possible. D’où l’urgence des mesures concrètes pour relever les défis qui interpellent le continent au triple plan économique, social et politique. Les chantiers sont nombreux et ne demandent qu’à s’ouvrir afin que l’illusion démocratique et d’autres gadgets à la mode n’emportent pas les dernières opportunités à saisir.
INTRODUCTION LE TEMPS DES PRESCRIPTIONS
L’Afrique qui accuse un retard préoccupant dans bien des domaines, ploie littéralement sous le poids des conditionnalités généralement imposées. Ce jeu complexe des préalables cumulés qui régissent désormais ses rapports avec le reste du monde notamment les pays riches et les grands argentiers internationaux, est fondé sur le postulat selon lequel un développement durable n’est possible sur le continent qu’à condition que certaines normes prédéfinies soient respectées à la lettre par des dirigeants et imposées sans état d’âme à leurs peuples. De prime abord, cette nouvelle approche du développement par la contrainte a été acceptée tacitement par les principaux concernés dans un élan de lassitude partagée. Dès lors qu’aucune des formules de développement expérimentées depuis un demi-siècle n’avait produit jusqu’ici les effets escomptés, il devenait par conséquent plus commode de prescrire des nouvelles recettes pour sortir de l’ornière. Aucun secteur d’activité ni aucun segment du champ social n’échappe désormais à cette normalisation progressive de la vie internationale et l’obligation faite aux pays pauvres notamment ceux d’Afrique, de suivre une espèce de « feuille de route du développement ». Au droit de regard tutélaire longtemps exercé par des anciennes puissances coloniales, viennent s’ajouter les exigences fort contraignantes des grands pays industrialisés, des institutions internationales

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