Carnet de guerres d un humanitaire
320 pages
Français

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Carnet de guerres d'un humanitaire , livre ebook

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320 pages
Français

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Description

Le monde de l'humanitaire fascine mais suscite aussi des controverses. L'auteur s'est investi dans un théâtre d'opérations bien particulier : la guerre et l'immédiat après-guerre. A travers son carnet, il invite le lecteur à se plonger dans le quotidien de ses missions, avec ses succès et ses revers. Ce Carnet de guerres fourmille de récits surprenants, parfois difficiles à croire, d'émotions, de coups de gueule et d'humour.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 176
EAN13 9782296703278
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Carnet de guerres d’un humanitaire
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12389-2
EAN : 9782296123892

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Jean-Dominique Bunel


Carnet de guerres d’un humanitaire

Grandeurs, misères et servitudes


Croatie – Bosnie – Rwanda – Kosovo - Congo-Brazzaville - Congo-Kinshasa – Burundi – Irak - Liban

(1992-2006)


L’Harmattan
A vous

Luka
De la République de Croatie
Ramadan
De la République du Kosovo
Mustafa et Ema
De la Fédération de Bosnie et Herzégovine
Bojan et Sinisa
De la République Serbe de Bosnie
Gelin
De la République Démocratique du Congo

Sans vous,
Sans votre exemple
Sans votre courage
Que serais-je devenu ?

Merci.


Merci également à
Klaus Steiner
Peter Amhof
Gabriel de Solages
Jean-Michel Muzard
Céline Trémillon
Arthur da Silva
Samuel et David Guidon

Pour leur soutien.
Introduction
Ce Carnet ne correspond vraisemblablement pas, ni dans son contenu ni par sa structure, au schéma traditionnel du témoignage d’un humanitaire. Il fut principalement conçu à partir des notes que j’ai prises, d’une façon très désordonnée et très incomplète, qui devaient me permettre de combler les lacunes prévisibles de ma mémoire lorsque je déciderai de rendre compte des grandeurs, des misères et des servitudes d’un humanitaire embarqué sur les principaux théâtres d’opérations de son époque, minés par la guerre et la misère.
Le lecteur accueillera donc ce Carnet de guerres d’abord comme une éruption trop longtemps contenue, comme un cri de bonheur et de colère, d’espoir et de désespoir tout à la fois, mais surtout comme un plaidoyer pour la paix et la solidarité entre les peuples, principalement adressé à la jeunesse de mon pays.
J’aurais pu narrer par le menu, dans un ordre chronologique, les étapes de mon parcours , pour tenter d’en souligner la progression, à travers ses écueils et ses réussites. Mais je craignais que le lecteur ne se lasse d’une chronique nécessairement conventionnelle, peut-être fade. J’ai préféré donner à ce Carnet la forme d’un florilège de récits brefs, de tableaux précis, d’anecdotes révélatrices d’un état d’esprit et d’une ambiance, d’un parcours original et chaotique. Je laisse au lecteur le soin de naviguer dans ce livre, au gré de son humeur et de ses centres d’intérêt.


* * *

Les extraits de mes notes, parfois retravaillées, comme les témoignages ou les documents présentés dans ce Carnet , sont mis en évidence par des caractères italiques. Ils se distinguent ainsi facilement de mes introductions, de mes commentaires et de mes analyses, disposés en police romaine.
Ce Carnet aligne une quantité importante de noms de lieux et de personnes, d’acronymes et d’expressions dont le lecteur n’est pas nécessairement familier. Aussi, la première occurrence de chacun d’entre eux sera-elle suivie d’un astérisque (*), qui renvoie en fin d’ouvrage à un index alphabétique, lequel propose de courtes définitions.
Dans le but de faciliter la compréhension des récits, ce Carnet inclut quelques encadrés, que j’ai insérés dans le corps du texte lorsqu’il m’est apparu nécessaire de fournir au lecteur quelques clefs de lecture . Il propose enfin, en queue d’ouvrage, des cartes schématiques originales, conçues pour se repérer facilement.
Tous les messages, rapports, courriers et courriels rédigés en Anglais (principalement au Kosovo et en Irak), ont été traduits par mes soins.


* * *
Avant-propos
Les guerres se sont succédé aux guerres dans le monde depuis vingt ans, principalement dans l’hémisphère sud mais aussi aux marches de l’Europe. Jusqu’en 1992, comme la plupart des Français de ma génération nés après-guerre ayant tout juste échappé aux événements d’Algérie , je n’avais connu des conflits armés que ce qui m’avait été enseigné tout au long de mes études ; essentiellement des faits d’armes, des victoires glorieuses, peu de récits de deuils et de souffrances. Je regrette de n’avoir pas tendu une oreille plus attentive aux propos des membres de ma famille qui avaient été confrontés à la barbarie humaine, ou plutôt de ne pas les avoir questionnés davantage, car ils ont toujours conservé une grande discrétion à ce sujet.
Je pense en particulier à ma tante Marie, religieuse de la congrégation des Franciscaines Missionnaires de Marie, qui fut d’abord envoyée au Vietnam en 1964 et séjourna à Saigon avant d’intégrer une communauté de son ordre à Dalat. De la situation dans ce pays, elle écrira : « Cette guerre ne ressemble en rien à celles de l’Europe. Les Viêt-Cong qui représentent dans le Sud les communistes du Nord se cachent dans les forêts et attaquent pendant la nuit. Si bien que j’ai presque toujours connu le couvre-feu à partir de 19h ou 20h. Les Américains aident les Sud-Vietnamiens surtout par leurs forces aériennes. » Ces mois passés à Dalat, au milieu des réfugiés* épeurés, furent d’autant plus éprouvants et dangereux qu’un fort courant anticolonialiste avait pénétré jusque dans les écoles que les Franciscaines dirigeaient. Dans la Belle histoire de ma vie , ma tante fait état de ses craintes en ces termes : « Nous vivons quinze jours réfugiés dans un séminaire avec mille autres personnes, au milieu des bombardements et des batailles de rues. Le soir, je préfère coucher sous mon lit que dessus. J’ai moins peur. » Nommée à Jérusalem en 1972, tante Marie fut prise dans la tourmente de la Guerre du Kippour (octobre 1973), un conflit particulièrement intense mais heureusement bref.
Je pense aussi à mon oncle Louis Terrenoire, par deux fois arrêté par la Gestapo en 1943 et 1944, alors que mon grand-père Francisque Gay et toute ma famille, recherchés par les nazis, changeaient chaque nuit d’abri, par crainte d’une rafle. Dans son livre Sursitaire de la mort lente , Louis évoque les souffrances de ses anciens camarades internés au camp de concentration de Dachau, où il avait été enfermé dès le mois de mars 1944, et plus encore la manière dont ces déportés y aménagèrent leur survie. Même si je fus relativement proche de cet oncle qui devint ministre du général de Gaulle, jamais nous n’avons évoqué ensemble la Deuxième guerre mondiale, la Résistance, la déportation et les camps. Il se fit le champion de la réconciliation entre les deux pays et força mon admiration.
Sens, 11 octobre 1992 - Je me trouve en plein déménagement professionnel. Je viens d’installer mon entreprise de formation informatique boulevard du Mail, à Sens, où je dispose du rez-de-chaussée et du vaste grenier d’un hôtel particulier spécialement bien adapté à mon activité. Ayant pris la décision d’emménager dans ces lieux cossus, j’ai quitté sans regret mon petit appartement de Saint-Clément.
Les Français se montrent de plus en plus inquiets par la détérioration de la situation dans ce que l’on appelle encore l’ex-Yougoslavie*.

Clef de lecture
Situation en Croatie en décembre 1992
Indépendante et reconnue par la communauté internationale depuis janvier 1992, sa capitale est Zagreb* et son président Franjo Tudjman*. Depuis le 1 avril 1991, 30% de son territoire forme la République serbe de Krajina* , composée presque exclusivement de Serbes ; sa capitale est Knin*.
Sur le territoire croate, sont alors déployées trois forces principales : 1/ l’Armée de Yougoslavie, issue de l’ancienne Armée populaire yougoslave *, composée presque exclusivement de Serbes, et placée sous le commandement du général Radko Mladic* ; 2/ les troupes dépendant de la République serbe de Krajina , déployées en Krajina occidentale* et en Krajina orientale* ; 3/ la jeune armée croate.
Les premiers combats entre forces serbes et croates commencèrent en juillet 1991, principalement en Slavonie*. Le 8 novembre 1991, après un long siège, la ville croate de Vukovar* fut perdue. Parallèlement, les forces serbo-monténégrines attaquèrent puis encerclèrent Dubrovnik*. Hor

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