Discours sur la guerre ou la fatalité nécessaire
261 pages
Français

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Discours sur la guerre ou la fatalité nécessaire , livre ebook

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Description

l'Homme forme des communautés, qui deviennent sociétés puis Etats. La possibilité du conflit avec d'autres sociétés fait entrevoir l'usage des armes comme ultime moyen, fatalement nécessaire, pour "s'en sortir"... Cet usage de l'épée fera l'objet d'une réflexion continue, depuis les Pères de l'Eglise jusqu'à la création d'une Cour pénale internationale. Voici une réflexion sur la guerre toujours prête à frapper à notre porte.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2010
Nombre de lectures 40
EAN13 9782296248830
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Discours sur la guerre
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud,
B. Péquignot et D. Rolland


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Claude Cebula


Discours sur la guerre

ou la fatalité nécessaire


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11174-5
EAN : 9782296111745

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Cette étude est le prolongement d’une thèse de droit public présentée et soutenue publiquement le 16 janvier 2009 à la nouvelle Faculté de droit de Mulhouse et sous l’égide de l’École Doctorale de l’Université de Strasbourg.
Elle s’en inspire et réoriente la réflexion sur la problématique de la guerre dans nos sociétés par référence aux conflits du siècle passé.
« L’ironie(…) nous prive des certitudes en dévoilant
le monde comme ambiguïté »
Milan KUNDERA


à Catherine et Hélène
Évoquer la guerre réveille le souvenir d’un ami mort quelque part dans un camp de prisonniers, avive celui d’un oncle disparu après avoir répondu à l’appel d’une mobilisation générale, nous remémore telle vision d’un bombardement rapportée par tel reportage. Guerre, mot redouté et redoutable.
Nous considérons le guerre ou conflit armé ouvert comme un acte volontaire et préparé, destiné à faire valoir un droit estimé légitime par celui qui engage le combat ou destiné à préserver un droit déjà acquis, et ce, après échec d’une voie de droit pacifique, la négociation ou l’arbitrage.
Le glossaire « interarmées » des termes et expressions relatifs à l’emploi opérationnel des forces des septembre 1999 définit la guerre comme :
« une lutte armée entre groupes sociaux, et spécialement entre États, considérée comme un phénomène social. Elle se traduit, dans la zone d’affrontement, par un état de guerre » .
Cet état de guerre est dit « état juridique qui découle d’une déclaration de guerre ou d’un ultimatum avec déclaration de guerre conditionnelle » {1} Le droit international use toutefois rarement du terme de « guerre » ; une situation d’hostilités ou de confrontation est purement et simplement constatée, à savoir atteint « un seuil de violence ».
Dès lors, aborder une réflexion sur le sens de la guerre dans nos sociétés implique qu’elle le soit sous le prisme de l’Histoire, dont les guerres mondiales, mais aussi observée sous l’angle de ceux qui la veulent ou la subissent.
La Première Guerre Mondiale nous a semblé un angle d’observation remarquable en ce qu’elle fut précédée d’une longue préparation psychologique des populations.
La guerre ne saurait non plus être vue comme simple phénomène militaire. Elle suppose, et l’Histoire nous le démontre, l’intervention de concepts qui s’emmêlent ou se repoussent : les notions de foi et de patrie en vue du salut de la Nation.
Toutefois, le conflit armé reste-t-il plutôt attaché à l’obligation de survie, un ressenti qui pousse à user de la violence dès que le danger est à nos portes ?
Que retenir, par conséquent, de cette approche ? Elle nous paraît sous divers visages.
Un engagement militaire fut celui d’un journaliste néo-zélandais, volontaire durant le premier conflit mondial, exécuté le 29 octobre 1916 à l’aube et enterré à Rouen. John Braithwaithe avait 33 ans et s’était insurgé contre la condition du combattant. Il y eut ces caporaux fusillés le 17 mars 1915 pour l’exemple, pour faire face aux menaces d’insoumission au sein des Armées {2} .
Un parmi d’autres (près de 300 jeunes) quitta le quai numéro 3 de la gare de Colmar (Haut-Rhin) le 23 novembre 1943, au matin, sous le regard suspicieux de la gendarmerie allemande, un parmi d’autres contraint à partir en guerre contre sa propre patrie, une patrie qui avait baissé les bras {3} .
Et Emmanuel Kant dissertant sur « la malignité de la nature humaine », ainsi que de l’origine arbitraire du pouvoir en son essence, soulignait :
« La manière dont les États font valoir leur droit ne peut être que la guerre et jamais le procès comme dans une cour de justice internationale, mais ni la guerre ni son issue favorable, la -victoire-ne décident du droit ;… » {4}
La paix serait-elle d’abord armée ? La guerre est-elle inexorable, donc viscéralement accrochée à l’humain ? Avec cet écueil : à qui profite-t-elle ? Pierre Bourdieu la rendait moralement illégitime sous le prisme de son vécu en Algérie au milieu des années 1950 :
« La guerre fait éclater en pleine lumière ce qui est au fondement de l’ordre colonial, à savoir le rapport de force par lequel la classe dominante tient en tutelle la classe dominée » {5} .
Quel lien entre ces tragédies, ces approches du drame humain qu’est une guerre ? N’était-ce qu’une vision déformée du concept de conflit armé ? N’est-il peut-être que l’image horriblement déformée de notre propre humanité. Le droit apporterait une modération et une relative admissibilité.
P ARAGRAPHE 1 : ENTRE RAISON ET UTILITARISME
Les règles de Droit se forgent au sein de la communauté et dépendent de la conception commune que les individualités se donnent de l’existence, de son essence. Exorcisant la Mort, fin ultime de la règle de Droit, la guerre est le moyen de régulation et d’apaisement des inquiétudes. Le groupe est la protection sui generis , un exutoire des limites de l’humain. Il s’en dégage une règle supérieure transcendant la règle de Droit, la Morale qui la précède et indique comment agir en toutes circonstances grâce aux normes internes. Son but que l’on entrevoit est extérieur au Droit. Il est l’avenir de la communauté qui devra survivre en affrontant la Mort. Cette Mort est tout à la fois constat de crainte et de révérence à son égard. Il s’en dégagera une Pensée sur le bien et le mal, la philosophie, et la religion, ce sentiment qu’il existe une représentation acceptable qu’un Dieu soit synonyme de perfection, l’existence dans son essence, et une propriété positive, telle que décrite par le logicien Kurt Gödel {6} . Cette croyance est une partie, voire le fondement, déduite des aspirations diffuses des inconnus entourant l’humain. Face aux évènements incompréhensibles, perçus comme dépassant encore l’analyse immédiate, l’homme ressent le besoin d’imaginer un « hors humain » qui le précèderait, cet horloger de Voltaire, essence de nos craintes et explication supposée de l’inexplicable. Une quête dite spiritualité qui persisterait alors malgré la résolution de nos questions d’immédiateté, c’est-à-dire affectant notre proche environnement, après dépassement du soi, mais affectée désormais à l’analyse du « qui

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