L ombre déchirée, la puissance aérienne contre la terreur
130 pages
Français

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L'ombre déchirée, la puissance aérienne contre la terreur , livre ebook

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Description

Décrivant la nature et la rationalité des opérations paramilitaire (guérilla) et groupusculaire (terrorisme), l'auteur en analyse les conséquences sur l'utilité de la puissance aérienne et les évolutions qui en découlent. Il expose clairement les atouts de l'instrument aérien en s'appuyant sur une analyse de cas historiques (guerre du Rif, Vietnam) aussi bien que contemporains (Tchétchénie, Israël/Palestine, Irak), et présente les solutions testées pour repousser les limites de son emploi, notamment dans un environnement urbain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2007
Nombre de lectures 59
EAN13 9782336270425
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattanl@wanadoo.fr
9782296034228
EAN : 9782296034228
L'ombre déchirée, la puissance aérienne contre la terreur

Jean-Jacques Patry
Perspectives stratégiques
Collection dirigée par Guillaume Schlumberger

La Fondation pour la recherche stratégique (FRS) a pour objet de développer le débat et les recherches stratégiques en France et de faire rayonner la pensée française en matière de politique de défense et de sécurité. Ses travaux englobent les dimensions les plus variées relatives à la défense (questions militaires, technologiques, mais aussi touchant au terrorisme et aux nouvelles menaces). Disposant d’une équipe de recherche du plus au niveau, elle s’appuie aussi sur un réseau de chercheurs étrangers dont elle cherche à faire connaître les travaux. La collection perspectives stratégiques est héritière de l’activité des centres de recherche dont la fusion en 1998 a concouru à la création de la FRS.
Déjà paru
Jean-François DAGUZAN et Hélène MASSON, L’intelligence économique. Quelles perspectives ? , 2004.
À Nicole Vilboux pour son précieux appui quotidien et son regard éminemment critique.
Je tiens aussi à remercier Philippe Gros, pour ses indications et ses commentaires avisés.
Enfin, j’adresse mes remerciements sincères à l’équipe de la Cellule Étude des Stratégies Ariennes Militaires de l’état-major de l’armée de l’Air, et à son chef, sans lesquels ce document n’aurait jamais existé.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Perspectives stratégiques Dedicace Chapitre introductif Chapitre 1 - La puissance aérienne face aux formes non conventionnelles de combat Chapitre 2 - Les agresseurs de l’ombre Chapitre 3 - L’adaptation historique des armées de l’Air Chapitre 4 - Les formes contemporaines d’adaptation aux adversaires non conventionnels Chapitre 5 - Le désarmement des organisations proto-étatiques Chapitre 6 - La désorganisation des structures groupusculaires Chapitre 7 - Validité des effets classiques de la puissance aérospatiale contre les systèmes asymétriques Chapitre 8 - Puissance aérospatiale et stratégie de contre rébellion Chapitre 9 - Le cas de l’armée de l’Air française Chapitre 10 - Le cadre d’engagement des forces aériennes de projection Chapitre 11 - L’adaptation au cadre interarmées Annexe Glossaire
Chapitre introductif
L’ouvrage L’ombre déchirée: la puissance aérienne contre la terreur a pour origine une étude commandée par l’état-major de l’armée de l’Air pour mieux appréhender les défis que posent les adversaires asymétriques aux aviations occidentales 1 .

Le problème n’est certes pas nouveau et les militaires utilisent depuis le début du XX ème siècle la troisième dimension pour lutter contre des insurgés, des rebelles ou des terroristes. Dès 1913, l’armée française déployait quelques aéroplanes au Maroc pour soutenir les opérations terrestres dirigées contre des tribus locales. L’implication des forces aériennes ne s’est par la suite pas démentie, comme le montrent James S. Corum et Wray R. Johnson dans un ouvrage publié en 2003. Les deux auteurs analysent d’un point de vue aérien l’essentiel des « petites guerres », conflits de « basse intensité » ou « opérations militaires autres que la guerre » menés de 1916 (participation de biplans américains JN-3 Jenny à la lutte contre Pancho Villa) à 2002 (frappes israéliennes contre des cibles palestiniennes) 2 . Les aviateurs ont donc su faire face aux problèmes posés par les adversaires asymétriques en s’organisant spécifiquement et en adaptant leurs tactiques.

Le stratégiste aérien se heurte cependant à une difficulté majeure dans ce domaine. Il n’existe pas de textes classiques, d’ouvrages théoriques, de doctrines établies pouvant servir de fondement à la réflexion lorsque des modes d’action doivent être élaborés contre un tel adversaire. Chaque génération semble redécouvrir le problème et doit puiser dans son imagination pour répondre aux mêmes questions que se posaient d’autres aviateurs quelques décennies auparavant.

Plusieurs explications peuvent être avancées pour expliquer ce manque singulier de production intellectuelle. Nous nous concentrerons sur deux d’entre-elles 3 .

Une des raisons les plus avancées outre-Atlantique par les spécialistes est que les aviateurs sont des praticiens plutôt que des écrivains. Ils se réalisent surtout dans l’action et se satisfont d’une tradition orale plutôt qu’écrite. Le « bar de l’escadrille » est le lieu symbolique de ce mode de transmission. L’ensemble des pilotes s’y retrouve le soir pour écouter presque religieusement les histoires vécues — et parfois exagérées — des plus anciens qui ne manquent jamais de tirer des enseignements de leurs aventures au profit des plus jeunes. L’expérience transmise est toujours très riche et la cohésion de l’unité s’en trouve affirmée.

Cette volonté d’échanger, de convaincre par l’exemple, par la parole, en s’imposant autant physiquement qu’intellectuellement a sûrement influencé la forme de l’œuvre de certains grands penseurs de la guerre aérienne comme John Boyd. Pilote de chasse américain, il a puisé dans son expérience du combat aérien, mais aussi dans les théories de Darwin, de Gödel, d’Heisenberg, dans la seconde loi de la thermodynamique et dans ses lectures d’ouvrages philosophiques ou de management l’essentiel de ses réflexions. Les aviateurs occidentaux s’appuient aujourd’hui sur celles-ci pour exprimer leur vision du commandement des opérations militaires. Inutile de chercher en bibliothèque ou dans des librairies en ligne ses ouvrages. Son œuvre principale appelée A Discourse on Winning and Losing se compose de ... 327 planches projetables par ordinateur que Boyd présentait à chaque fois à ses interlocuteurs avec une passion et une conviction jamais démenties.

Reprocher aux aviateurs leur préférence pour la culture orale pour expliquer principalement le déficit d’écrits sur les conflits asymétriques est néanmoins insuffisant et ne rend pas compte du fait qu’aucun stratégiste civil n’a investi ce champ de recherche et produit sur le sujet des œuvres dignes d’intérêt. Pour affiner l’analyse, il peut être pertinent de s’interroger sur un des termes employés dans le titre de l’ouvrage de Corum et Johnson. C’est celui de puissance aérienne ou Airpower en anglais.

Les auteurs anglo-saxons admettent que le terme Airpower apparaît pour la première fois en 1908 sous la plume d’ H.G. Wells dans son roman d’anticipation War in the Air 4 . La ressemblance entre le terme d’Airpower et celui de Seapower (puissance maritime), popularisé par Mahan 5 à la fin du XIX ème siècle, n’est pas fortuit. Mais si Mahan précise assez finement les caractéristiques de la puissance maritime et les effets que doit susciter sa mise en œuvre, force est de constater que les théoriciens de la puissance aérienne peinent encore à parvenir à un tel résultat. Aucune définition consensuelle du terme ne s’est imposée, faisant écrire à Hervé Coutau-Bégarie dans son fameux traité de stratégie militaire que « la puissance aérienne est restée un concept intermittente, qui reparaît périodiquement, mais n’a guère été théorisé de façon satisfaisante » 6 .

L’amateur de sciences politiques s’attendrait à trouver des définitions de l’Airpawer renvoyant aux notions de volonté, d’influence, de changement d’état, de rapports entre acteurs. Ce n’est généralement pas le cas. Cette préface n’a pas pour but de faire l’exégèse de cette notion, mais il peut être utile d’approcher l’idée que s’en font les aviateurs au travers de quelques définitions récentes. Dans le document de doctrine de l’United States Air Force (USAF) Air Force Basic Doctrine, Air Force Doctrine Document publié le 17 novembre 2003, l’armée de l’Air américaine décrit la puissance aérienne et spatiale ( Air and Space Power ) comme « l’application synergétique de système aériens, spatiaux et d’informations pour projeter une puissance militaire stratégique glob

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