La pensée politique des génocidaires hutus
136 pages
Français

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La pensée politique des génocidaires hutus , livre ebook

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Description

Rwanda, printemps 1994. Un million de personnes sont tuées en à peine cent jours, emportées par une vague de violence extrême. Une décennie après le génocide des Tutsis, les ouvrages qui y sont consacrés évoquent plus souvent son déroulement que ses origines idéologiques. L'objet de cette étude est précisément d'en cerner les contours. A travers un examen des représentations intellectuelles des génocidaires hutus, il est possible de dégager les traits fondamentaux de leur pensée politique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2006
Nombre de lectures 160
EAN13 9782336264110
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296008441
EAN : 9782296008441
La pensée politique des génocidaires hutus

Nicolas Agostini
Collection « Inter-National »
dirigée par Denis Rolland avec Joëlle Chassin, Françoise Dekowski et Marc Le Dorh.
Cette collection a pour vocation de présenter les études les plus récentes sur les institutions, les politiques publiques et les forces politiques et culturelles à l’œuvre aujourd’hui. Au croisement des disciplines juridiques, des sciences politiques, des relations internationales, de l’histoire et de l’anthropologie, elle se propose, dans une perspective pluridisciplinaire, d’éclairer les enjeux de la scène mondiale et européenne.
Série Sciences-Po Strasbourg (accueille les meilleurs mémoires de l’Institut d’Etudes Politiques de Strasbourg) :
M. Michaut, Cuba :l’encadrement idéologique et social face à la politique de déstabilisation des Etats-Unis.
A. Bizoux, Catalogne : l’émergence d’une politique extérieurs.
M. Lange, L’Autriche : un État neutre dans l’Union Européenne.
A. Rancurel, Le commerce équitable entre l’Europe et l’Amérique latine.
A. Adam, La lutte contre le terrorisme. Étude comparative : Union européenne — Etats-Unis.
D. Rolland (coord.), L’Espagne et la guerre du Golfe. D’Aznar à Zapatero.
Démocratie, violence et émotion.
M. Decker, Structures et stratégies des compagnies aériennes à bas coûts.
M. Henry, Tchétchénie : la réaction du conseil de l’Europe face à la Russie.
S. Huguenet, Droit de l’asile : le projet britannique d’externalisation.
M. Leroy, Les pays scandinaves de l’Union européenne.
J.-P. Peuziat, La politique régionale de l’Union Européenne.
M. Plener, Le livre numérique et l’Union européenne.
A. Roesch, L’écocitoyenneté et son pilier éducatif le cas français.
Série Première synthèse (présente les travaux de jeunes chercheurs):
D. Lambert, L’administration de George W. Bush et les Nations Unies.
P. Beurier, Les politiques européennes de soutien au cinéma.
C. Bouquemont, La Cour Pénale Internationale et les Etats-Unis.
A. Breillacq, La Tchétchénie, zone de non droit.
A. Channet, La responsabilité du Président de la République.
O. Dubois, La distribution automobile et la concurrence européenne.
A. Fléchet, Villa-Lobos à Paris.
O. Fuchs, Pour une définition communautaire de la responsabilité environnementale,
Comment appliquer le principe pollueur-payeur ?
A. Hajjat, Immigration postcoloniale et mémoire.
M. Hecker, La presse française et la première guerre du Golfe.
J. Héry, Le Soudan entre pétrole et guerre civile.
J. Martineau, L’Ecole publique au Brésil.
E.Mourlon-Druol, La Stratégie nord-américaine après le 11 septembre : un réel renouveau ?
M. Larhant, Le financement des campagnes électorales.
S. Pocheron, La constitution européenne : perspectives françaises et allemandes.
C. Speirs, Le concept de développement durable : l’exemple des villes françaises.
Pour tout contact : Denis Rolland, denisrolland@freesurf.fr Françoise Dekowski, fdekowski@freesurf.fr Marc Le Dorh, marctedorh@yahoo.fr
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Collection « Inter-National » - dirigée par Denis Rolland avec Joëlle Chassin, Françoise Dekowski et Marc Le Dorh. PRÉFACE AVANT-PROPOS INTRODUCTION - DU RWANDA PRÉCOLONIAL AU 6 AVRIL 1994 CHAPITRE PREMIER - LA RÉVOLUTION SOCIALE COMME RÉVOLTE DU PEUPLE HUTU CONTRE L’ORDRE TUTSI CHAPITRE DEUXIÈME - LA RÉPUBLIQUE EN DANGER : LA PERCEPTION DES TUTSIS COMME UNE MENACE POUR LES ACQUIS DU PEUPLE HUTU CHAPITRE TROISIÈME - LE GÉNOCIDE COMME POLITIQUE RATIONNELLE EN VUE DU SALUT DU PEUPLE HUTU CONCLUSION - LA NON-FIN DE L’HISTOIRE SOURCES BIBLIOGRAPHIE ANNEXES REMERCIEMENTS
PRÉFACE
C’est à l’automne 2004 que Nicolas Agostini, alors étudiant en 4 ème année à l’Institut d’études politiques de Strasbourg, m’a demandé d’assurer la direction du mémoire de fin d’étude qu’il désirait consacrer aux événements tragiques qui ensanglantèrent le Rwanda au printemps 1994 et plus exactement à la Pensée politique des génocidaires hutus . Bien que non spécialiste de l’histoire de l’Afrique et de la région des Grands Lacs, j’ai cependant répondu favorablement à sa requête, tenté par une démarche implicitement comparatiste avec les pratiques criminelles du régime national-socialiste, qui me permettait d’élargir et de mettre en perspective ma propre expérience de chercheur. Tout au long de l’année universitaire 2004-2005, Nicolas Agostini m’a donc tenu informé des progrès de ses recherches et m’a soumis ses hypothèses de travail, tandis que je l’initiais en retour aux concepts et aux méthodes de l’historiographie du nazisme qui pouvaient lui être utiles. On laissera le lecteur seul juge de la pertinence et de la réussite de cette collaboration. Mais il faut se réjouir de ce que les éditions L’Harmattan puissent faire connaître ce mémoire, qui témoigne de l’excellente maîtrise déjà acquise par Nicolas Agostini dans le traitement d’un sujet difficile et a priori peu familier à l’expérience et à l’entendement d’un étudiant européen.
L’introduction fournit en quelques pages condensées les matériaux historiques indispensables à la compréhension des événements de l’année 1994, avant que l’auteur ne développe, en trois chapitres, l’analyse de la pensée des extrémistes hutus. Ce faisant, l’auteur développe une thèse qui charpente et donne cohérence à l’ensemble de sa recherche : le génocide des Tutsis du Rwanda a été pensé et la pensée hutuiste constitue le fondement du génocide des Tutsis. L’analyse de l’idéologie des génocidaires hutus est au cœur de son propos et de son explication du massacre de masse. On découvrira donc, dans les pages qui suivent, comment la construction d’un discours extrémiste permet de soutenir une altérité radicale entre un « Nous », les Hutus, et un « Eux », les Tutsis, figure de l’ennemi intérieur et extérieur. De la Révolution Sociale, qui accompagna au Rwanda le processus de la décolonisation, à la guerre civile qui débuta au mois d’octobre 1990, à la suite de l’attaque du FPR, et qui, en mettant en danger le pouvoir hutu à Kigali, constitua la toile de fond du génocide, les Tutsis furent perçus comme une menace grandissante pour les acquis du peuple hutu, à l’origine d’une peur irrépressible chez les tenants du hutuisme. L’idéologie hutuiste constitue donc un préalable nécessaire et une justification évidente à l’entrée en action des machettes des criminels.
Mais une telle approche permet-elle de rendre compte dans sa globalité d’un processus génocidaire ? Il est bien évident que la thèse défendue par Nicolas Agostini, que l’on pourrait qualifier d’intentionnaliste justement par référence à l’historiographie du nazisme, peut prêter matière à discussion et à controverse. Suffit-il en effet d’évoquer les motivations idéologiques et les représentations mentales, plus ou moins fantasmatiques, des criminels pour rendre compte d’un génocide et plus exactement du passage à l’acte et du basculement, difficilement concevable pour un individu équilibré et « civilisé », dans le « trou noir » du massacre de masse ? Une réponse négative semble devoir s’imposer, tant reste bien évidemment troublante, déroutante et complexe la singulière alchimie d’un génocide, comme vient de le rappeler Jacques Sémelin dans un livre important 1 . La guerre, et les bouleversements tant matériels que psychologiques qui lui sont associés, reste aussi, dans le cas du Rwanda comme dans l’ensemble des génocides du XX ème siècle, un facteur déclencheur nécessaire et essentiel. Elle favorise la diffusion des rumeurs incontrôlées, permet au pouvoir politique d’imposer des normes et des représentations réductrices et manichéennes qui excluent toute possibilité de compromis, elle élève aussi le seuil de tolérance de la population à l’égard de la violence, qui participe d’un processus de brutalisation de la société to

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