La sécurité routière en France

Marie-Line Gallenne, Catherine Gabaude, Laurent Carnis

Description

Depuis les années 1970, l'accidentalité routière a connu une évolution remarquable, qui a conduit à moins de tués et moins de victimes sur les routes françaises. Mais les accidents restent trop nombreux et défraient encore les chroniques. Une plus grande sécurité routière justifie des mesures qui soulèvent des discussions animées où chacun se proclame expert. Pour aider à y voir plus clair, cet ouvrage guide le lecteur à travers des thématiques telles que les traumatismes des victimes, l'alcool ou les médicaments au volant.

Sujets

• Alcools
• Boisson alcoolisée
• Défense
• Armée
• Securite
• Sciences et techniques

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 29 mai 2019
• Nombre de lectures: 6
• EAN13: 9782140122750
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 6 Mo

Extrait

LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE EN FRANCE

© L’H ARMATTAN , 2019 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr/ ISBN : 978-2-343-17393-1 EAN : 9782343173931

Ouvrage coordonné par Laurent Carnis, Catherine Gabaude et Marie-Line Gallenne La sécurité routière en France Quand la recherche fait son bilan et trace des perspectives

Ouvrages publiés par les auteurs Laurent Carnis Avec Gilles Blanchard (dir.),Evaluation des politiques de sécurité routière, Nouvelles technologies, enjeux économiques et communication, L’Harmattan, (2017). Les politiques d’automatisation des contrôles de vitesse : Entre logiques institutionnelles, formes organisationnelles et contraintes opérationnelles, éditions de l’Ifsttar, Série Mobilité, logistique (2017). Avec Gilles Blanchard (dir.),Evaluation des politiques de sécurité routière, Méthodes, outils et limites, L’Harmattan, (2015). Avec Dominique Mignot (dir.),Pour une économie de la sécurité routière, Emergence d’une approche pour l’élaboration de politiques publiques, Economica, (2012). Avec Fabrice Hamelin et Vincent Spenlehauer,Les Polices de la route, Une approche comparée Etats-Unis, Nouvelle-Galles du Sud et Nouvelle Zélande, Les Collections de l’INRETS, (2006). Catherine Gabaude Avec André Chapon et Alexandra Fort,Défauts d'attention et conduite automobile : état de l'art et nouvelles orientations pour la recherche dans les transports, Les collections de l’Inrets, Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité, (2006). Marie-Line Gallenne Avec Lionel Algarra, Sari,Surveillance automatisée de la route pour l'information des conducteurs et des gestionnaires, Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de L'aménagement et des Réseaux, Etudes et Recherche des Laboratoires des Ponts et Chaussées (2011). Avec Bernard Jacob, Actes du séminaire PRAC2010,Prévention des Risques et Aides à la Conduite, Laboratoire central des ponts et chaussées et Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité (2010). Avec Olivier Fallou, Eric Dumont, Bernard Jacob,Projet Rodrigue, Bilan des actions et rapport final,Etudes et Recherche des Laboratoires des Ponts et Chaussées, CR 52, Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (2009). Avec Laurent Meillaud, Jean-Marc Blosseville, Jacques Ehrlich, Gilles Malaterre,Quels avenirs pour les systèmes d'assistances technologiques à la conduite ?, La Documentation Française (2008). Mise en oeuvre au finisseur, Etudes et recherches des laboratoires des Ponts et Chaussées, CR 29, Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (2002)

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SOMMAIRE

ÉDITORIAL 9 ......................................................................................................

INTRODUCTION 13 ............................................................................................

PARTIE 1 - LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE : ENJEUX ET CONSÉQUENCES 21 C HAPITRE 1.1. :T UÉS ET BLESSÉS DE LA ROUTE :  CONSTAT ET ESTIMATIONS 23 ........... Jean-Louis Martin, Emmanuelle Amoros C HAPITRE 1.2. :L A TRAUMATOLOGIE ROUTIÈRE : BILANS LÉSIONNELS , SÉQUELLES ET CONSÉQUENCES À LONG TERME 35 ................................................................................. Blandine Gadegbeku, Amina Ndiaye, Martine Hours, Jean-Louis Martin C HAPITRE 1.3. :L E COÛT DES ACCIDENTS DE LA CIRCULATION ROUTIÈRE 55 ................ Laurent Carnis

PARTIE 2 - LA POLITIQUE DE SÉCURITÉ ROUTIÈRE 73 ............................ C HAPITRE 2.1. :P OLITIQUE ET MANAGEMENT DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE 75 ................ Laurent Carnis, Sylvain Lassarre C HAPITRE 2.2. :L A POLITIQUE D ’ ÉDUCATION ET DE FORMATION ROUTIÈRE : VERS UN CONTINUUM ÉDUCATIF TOUT AU LONG DE LA VIE 95 ...................................................... Jean-Pascal Assailly, Bérengère Rubio, Marion Hay, Catherine Gabaude, Marie- Axelle Granié C HAPITRE 2.3 :L A POLITIQUE DE CONTRÔLE ET DE SANCTION ET LE RAPPORT À LA RÈGLE 117 ...................................................................................................................... Jean-Pascal Assailly, Laurent Carnis, Julien Cestac C HAPITRE 2.4 :L ES CAMPAGNES DE COMMUNICATION EN SÉCURITÉ ROUTIÈRE 137 ...... Patricia Delhomme

PARTIE 3 - INFRASTRUCTURES, VÉHICULES ET USAGES 157 ................. C HAPITRE 3.1. :L ES RISQUES D ’ ACCIDENT ASSOCIÉS AUX INFRASTRUCTURES PÉRIURBAINES ET INTERURBAINES 159 .......................................................................... Marie-Line Gallenne, Véronique Cerezo, Éric Dumont, Éric Violette C HAPITRE 3.2. :C OMMENT AMÉLIORER LA SÉCURITÉ DES INFRASTRUCTURES ROUTIÈRES ? 183 ............................................................................................................ Marie-Line Gallenne, Véronique Cerezo, Éric Dumont, Éric Violette C HAPITRE 3.3. :I NFRASTRUCTURES URBAINES ET SÉCURITÉ DES DÉPLACEMENTS 207 .. Thierry Brenac, Nicolas Clabaux C HAPITRE 3.4. :L A SÉCURISATION DES VÉHICULES ET LEUR PARTICIPATION AUX PROGRÈS DE LA S ÉCURITÉ R OUTIÈRE 225 ...................................................................... Nicolas Bertholon, Thierry Serre

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C HAPITRE 3.5. :A CCIDENTALITÉ , COMPORTEMENTS À RISQUE , ACCÈS AU PERMIS DE CONDUIRE : QUELLES DIFFÉRENCES ENTRE FEMMES ET HOMMES ? 245 .......................... Marie-Axelle Granié, Béatrice Degraeve, Florent Varet C HAPITRE 3.6. :C ONDUIRE POUR DES RAISONS PROFESSIONNELLES 269 ....................... Reinhard Gressel, Emmanuel Fort, Nicolas Guibert, Barbara Charbotel

PARTIE 4 - LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE : FACTEURS DE RISQUE ET VULNÉRABILITÉ 291 ........................................................................................ C HAPITRE 4.1. :L ES PIÉTONS : QUELLES VULNÉRABILITÉS ET QUELLES AMÉLIORATIONS APPORTER ? 293 .................................................................................. Aurélie Dommes, Marie-Axelle Granié C HAPITRE 4.2. :R ISQUE CYCLISTE ET VISIBILITÉ DES CYCLISTES POUR LES AUTOMOBILISTES 315 .................................................................................................... Nadine Chaurand, Joceline Rogé C HAPITRE 4.3. :L ES CONDUCTEURS ÂGÉS : QUELS ENJEUX POUR LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE ? 333 ............................................................................................................. Laurence Paire-Ficout, Sylviane Lafont, Maud Ranchet, Catherine Gabaude C HAPITRE 4.4. :L ES MOTOCYCLISTES ET LE RISQUE ROUTIER : COMPRENDRE ET AGIR 349 ........................................................................................................................ Thierry Serre, Isabelle Ragot-Court C HAPITRE 4.5. :L E TÉLÉPHONE AU VOLANT 367 ........................................................... Marie-Pierre Bruyas C HAPITRE 4.6. :L E RÔLE DE LA SOMNOLENCE DANS LE RISQUE ROUTIER 383 ............... Damien Léger C HAPITRE 4.7. :L A CONDUITE SOUS L ' EMPRISE D ' ALCOOL OU DE STUPÉFIANTS 399 ...... Blandine Gadegbeku, Jean-Louis Martin C HAPITRE 4.8. :L ES MÉDICAMENTS : SOIGNER SANS SE BLESSER 415 ............................ Ludivine Orriols, Emmanuel Lagarde

BIOGRAPHIES 429 .............................................................................................

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ÉDITORIAL

René Amalberti, ancien Président de l’axe Qualité et Sécurité du PREDIT III et IV, 2006-2016

La route est l’artère de la vie.

Elle donne la possibilité de se déplacer rapidement et confortablement sur le territoire pour des objectifs privés ou publics. Elle ouvre toute la superficie du territoire à l’habitat, conditionne l’accès au travail, structure le lien social, familial, communautaire et régional.

Sans son irrigation sans cesse étendue et améliorée sur notre territoire, le corps social se déliterait, le préjudice économique serait immense, le progrès fortement ralenti, et pire encore, l’isolement frapperait les communautés humaines en les renvoyant à un passé lointain de misère et d’insécurité.

Objet de toutes les attentions depuis l’antiquité, le réseau routier par son extension et sa qualité représente une immense richesse pour un pays. Donner aux citoyens le droit ouvert à s’en servir en toute sécurité est un challenge majeur humain, technique, scientifique et politique qui exige une forte posture de l’État, un engagement du privé, et une forte citoyenneté de la part de ses usagers.

Mais l’artère est fragile, vieillit, saigne, se sature, et ses usagers la traitent mal ; elle est sous pression croissante de son entretien et d’un partage entre usagers toujours plus nombreux et multiples dans les formes qu’ils peuvent prendre.

L’accident est le symptôme ultime de cette fragilité : entretien du réseau insuffisant, expositions forcées à prendre des risques inutiles par défaut de cohérence globale de l’offre, excès de vitesse, égoïsme et imprudences des usagers.

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La sécurité routière est l’expression ramassée de tout ce qu’il faut faire sur ce triptyque infrastructure – véhicule – usager sans oublier les politiques publiques et de santé, pour que l’accident n’arrive pas – en tout cas arrive de moins en moins – tout en laissant le système suffisamment ouvert, maintenant et dans le futur, à tous les usages pour servir sa cause première de bien social partagé.

L’accident, même un seul, est toujours de trop dans un bilan de sécurité, mais l’artère est plus soignée et robuste que ne le laissent penser les voix chagrines qui déplorent une politique publique inefficace et plaident pour des exclusions et contraintes toujours plus fortes pour sécuriser la route.

On était 52 millions de Français au recensement en 1980, nous sommes 65 millions. Dans ces années 1980, les motocycles étaient cinq fois moins nombreux que de nos jours, le parc des automobiles comptait 30 millions de véhicules (contre presque 40 aujourd’hui), les mêmes écarts touchent les parcs de camions et de bus, les vélos en étaient au crépuscule de leur usage urbain ; quant aux vélos électriques, trottinettes électriques, gyropodes et autres machines autonomes, ils étaient quasi inexistants dans nos rues.

L’habitat était aussi bien plus concentré dans les agglomérations, les trottoirs étaient moins saturés de véhicules, et nous étions simplement moins nombreux à déambuler et utiliser le milieu de la route/rue/avenue pour jogger, jouer, faire ses courses, ou simplement promener son chien.

Dans ces conditions, dire que la situation s’est complexifiée est une litote.

Et pourtant, la sécurité routière était 5 à 6 fois moins bonne. Nous avions 17 000 morts par an, nous sommes proches aujourd’hui de 3 000. C’est encore bien trop, mais quel incroyable progrès malgré une complexification aussi rapide du problème de sécurité ; et quelle gageure, et quel challenge pour continuer à progresser dans un tel contexte et une telle demande croissante en exigeant plus d’efforts à chacun, des apprentissages de sécurité maillés à des composants plus sécurisés, mais sans tomber dans une solution systématique d’accessibilité limitée voire d’exclusion pour tout usager ou condition qui présenterait un sur risque statistique d’accident. On confondrait en effet une réponse locale optimisée (sécuriser la route) avec une réponse globale dégradée (renoncer à sécuriser la société dans sa globalité, en amputant la connectivité sociale).

Alors félicitons-nous d’abord de ces formidables progrès et de notre pensée systémique ; ces progrès sont en grande partie dus à la recherche, aux nouvelles technologies embarquées de nos véhicules, à l’amélioration continue de nos infrastructures et de notre signalisation, à la surveillance

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