Les mutations de l intégration des Etats en Afrique de l Ouest
196 pages
Français

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Les mutations de l'intégration des Etats en Afrique de l'Ouest , livre ebook

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Description

Le regroupement institutionnel des Etats d'Afrique de l'Ouest est resté contrarié pendant de longues années par des obstacles de natures diverses. L'auteur revient sur ces difficultés d'intégration dans une perspective juridique, renouvelant ainsi de façon originale la réflexion autour des questions d'intégration internationale. Il analyse les mutations récentes de ces Etats, issues de la naissance ou de la renaissance d'organisations telles que l'UEMOA ou la CEDEAO.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2007
Nombre de lectures 475
EAN13 9782336267104
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa

Déjà parus
Jean-Marc ÉLA, L’Afrique à l’ère du savoir : science, société et pouvoir, 2006.
Djibril Kassomba CAMARA , Pour un tourisme guinéen de développement, 2006.
Pierre FANDIO, La littérature camerounaise dans le champ social , 2006.
Dominique BANGOURA, Emile FIDIECK A BIDIAS, L’Union Africaine et les acteurs sociaux dans la gestion des crises et des conflits armés, 2006.
Maya LEROY, Gestion stratégique des écosystèmes du fleuve Sénégal, 2006.
Orner MASSOUMOU (dir.), La marginalité en République du Congo , 2006.
Gilchrist Anicet NZENGUET IGUEMBA, Le Gabon : approche pluridisciplinaire, 2006.
Innocent BIRUKA, La protection de la femme et de l’enfant dans les conflits armés en Afrique, 2006.
Alain BINDJOULI BINDJOULI, L’Afrique noire face aux pièges de la mondialisation, 2006.
Benedicta Tariere PERETU, Les Africaines dans le développement, le rôle des femmes au Nigeria , 2006.
Armand GOULOU, Infrastructures de transport et de communication au Congo-Brazaville, 2006.
Abraham Constant NDINGA MBO, Savorgnan de Brazza, les frères Tréchot et les Ngala du Congo-Brazzaville (1878- 1960), 2006.
Alfred Yambangba SAWADOGO, La polygamie en question, 2006.
Mounir M. TOURÉ, Introduction à la méthodologie de la recherche, 2006.
Charles GUEBOGUO, La question homosexuelle en Afrique, 2006.
Pierre ALI NAPO, Le chemin de fer pour le Nord-Togo, 2006. Université Catholique de l’Afrique Centrale, Faculté de théologie, Le travail scientifique, 2006.
Les mutations de l'intégration des Etats en Afrique de l'Ouest

Alioune Sall
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296022942
EAN : 9782296019829
Sommaire
Etudes Africaines Page de titre Page de Copyright PREFACE INTRODUCTION PREMIERE PARTIE : HYPOTHEQUES D’HIER
CHAPITRE I — L’HYPOTHEQUE COLONIALE CHAPITRE II : L’HYPOTHEQUE POLITIQUE CHAPITRE III — L’HYPOTIEQUE TECHNIQUE
DEUXIEME PARTIE : TENDANCES d’AUJOURD’HUI
TITRE I : LE REAJUSTEMENT INSTITUTIONNEL TITRE II : L’APPROFONDISSEMENT DES ENJEUX
CONCLUSION
PREFACE
Après leur accession à l’indépendance dans le cadre des anciens territoires coloniaux, les Etats africains n’ont eu de cesse de mettre sur pied diverses formes de regroupements pour tenter de surmonter les inconvénients inhérents à ce qui fut naguère appelé la «balkanisation» du continent. Ce phénomène a été particulièrement marqué dans la région de l’Afrique de l’ouest, où l’on a assisté à une prolifération d’organismes internationaux présentant des caractéristiques variables quant à leur objet, leur composition, leurs fonctions, leurs pouvoirs et leur mode de fonctionnement. Depuis quelques années, cependant, les dirigeants ouest-africains ont ressenti le besoin d’une remise en ordre et d’une certaine rationalisation des différentes structures inter-étatiques, en même temps qu’ils ont perçu la nécessité de dépasser le stade de la simple coopération inter gouvernementale. Les solidarités propres aux populations de la région, jointes à une relative homogénéité territoriale, ont fait naître le dessein de la construction d’un grand ensemble sur la base d’une intégration économique des Etats de la région
C’est ce grand dessein porteur d’espoir que Monsieur Alioune Sall a entrepris d’analyser et d’expliquer. Il l’a fait d’une manière lucide et objective, en dressant un inventaire sans complaisance des obstacles qui ont longtemps obstrué la voie de l’intégration et en dégageant les nouvelles tendances apparues à la suite des récentes métamorphoses du cadre même de l’intégration ouest-africaine. En sa qualité de juriste, il ne pouvait que privilégier une approche institutionnelle de l’intégration, approche désormais d’autant plus nécessaire qu’une certaine «mystique du droit» anime aujourd’hui tout le processus en cours.
Ce qui frappe à la lecture de son ouvrage, c’est à la fois le caractère méthodique et systématique du propos, ainsi que l’esprit critique de l’auteur. Il ne se contente pas d’examiner et de décrire les institutions en charge du processus d’intégration. Se gardant de tout jugement subjectif de valeur, il n’hésite pas à formuler des appréciations portant non seulement sur la qualité rédactionnelle des textes ou leurs incohérences, mais aussi sur la tentation à laquelle ont parfois succombé les négociateurs des traités ouest-africains de reproduire plus ou moins grossièrement et servilement un modèle européen inadapté aux réalités africaines.
C’est dire combien ce livre peut être utile. Il permet de mieux saisir les enjeux de l’intégration des Etats d’Afrique de l’ouest et de mesurer le degré d’adéquation aux fins poursuivies des moyens mis en œuvre par les gouvernements de la région Par les perspectives qu’il ouvre ou qu’il laisse entrevoir, ce livre est aussi un acte de foi en l’avenir.

Jean-Pierre QUENEUDEC Professeur émérite de l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne Président d’honneur de la Société Française pour le Drait International (SFDI)
INTRODUCTION
A qui s’intéresse au problème du regroupement des Etats en Afrique de l’Ouest, c’est d’abord l’histoire qui fournit de la matière. La relative précocité du phénomène a été soulignée par nombre d’historiens qui s’y sont penchés 1 . Contrairement à d’autres parties du continent en effet, l’Afrique de l’Ouest a tôt expérimenté des formules fédératrices, ce qui a bien entendu facilité les entreprises d’intégration post-coloniales. Il est vrai que, d’une époque à l’autre, les motivations ont changé. Les grands empires pré coloniaux ont réalisé l’unité de la sous région dans une perspective hégémonique ; il s’est souvent agi pour eux, non de fédérer des collectivités sur une base égalitaire ou dans un ensemble générateur de profits équitablement redistribués, mais plutôt d’assujettir d’autres royaumes, d’annexer d’autres terres. Il n’en reste pas moins que même assez factices, mêmes violentes, ces tentatives d’unification de l’Ouest africain vont constituer, à l’heure des indépendances, un “acquis”, une donnée favorable au regroupement.
Dés le X ème siècle en effet, c’est dans le futur espace Ouest-africain qu’émerge le “premier empire noir connu avec assez de précision” 2 . Il s’étend alors du Tagant au Haut Niger, et du Sénégal à Tombouctou. Lorsque cet empire décline, ses successeurs n’en restent pas moins préoccupés d’unification. C’est l’empire du Mali notamment qui, dans ce domaine, va prendre la relève. Vers 1240, son bâtisseur, Soundjata Keita, est à la tête d’une vaste confédération de peuples. Son empire s’étend jusque dans le Haut Sénégal et la Basse Gambie, il mord sur les provinces extra occidentales de l’ex-empire du Ghana 3 . Chaque conquête est suivie d’une entreprise de colonisation proprement dite, ce qui favorise le brassage des peuples. La conquête de la Sénégambie en particulier sera suivie d’une arrivée massive de colons et de commerçants originaires du pays Malinké.
Sous le règne de l’empereur Kanka Moussa, cet empire Ouest-africain “s’étend à un an de longueur de marche à pied... Si l’Adrar des Iforgha et le Tagant n’y étaient pas entièrement englobés, les groupes berbères du Sud saharien étaient sous son autorité, qui s’étendait au sud jusqu’à la forêt guinéenne et, d’Ouest en Est, de l’Atlantique au pays Haoussa” 4 . Incontestablement, l’empire du Mali a joué un rôle majeur dans le rapprochement des peuples de l’Ouest- africain. Le symbole qu’il représente et le prestige dont il a joui sont restés si vivaces que son nom même a été repris par l’ancien Etat du “Soudan”. Le Mali a réalisé un modèle d’intégration politique où des peuples aussi variés que les Touareg, les Wolofs, les Malinkés et Bambara, les Songhai, les Peuls et Toucouleurs, les Dialonkés et autres populations reconnaissaient un seul souverain. Dans cet espace, les hommes, les biens et les idées circulaient librement. Il n’était pas nécessaire d’aller en caravane 5 .
A partir du XVI° siècle, et jusqu’au XIX°, les grands empires sont sur le déclin et, subséquemment, les desseins fédérateurs se font rares. Ils resurgissent avec les entreprises de Ousman Dan Fodio et d’El Hadj Omar Tall, peu avant que l’Afrique de l’Ouest ne tombe complètement sous la domination coloniale. Le second empereur va, vers 1865, construire un ensemble de mille kilomètres d’Est en Ouest. Sans aucun doute, il partage avec l’empire du Mali la palme de la réussite dans l’“entreprise unifcatr

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