Navigations militaires aux Antilles (1620-1820)
126 pages
Français

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Navigations militaires aux Antilles (1620-1820) , livre ebook

126 pages
Français

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Description

Cet ouvrage est à la fois une contribution à l'histoire maritime et à l'histoire antillaise. En s'intéressant aux navigations militaires aux Antilles, les chercheurs réunis ici proposent autant un état des lieux des recherches qu'une nouvelle vision de la présence navale européenne dans l'aire caribéenne. À travers la présence des flottes de guerre ou des unités navales isolées dans les eaux antillaises les auteurs s'intéressent aussi bien aux fonctions des navires qu'aux différents acteurs administrateurs engagés dans le jeu géo-stratégique complexe que se livrent les grands empires dans la Caraïbe au XVIIe, au XVIIIe et au début du XIXe siècles.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 septembre 2019
Nombre de lectures 4
EAN13 9782336880785
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « Histoire maritime des Antilles »
dirigée par Jean-Sébastien Guibert et Boris Lesueur
La collection « Histoire maritime des Antilles » se propose de renouveler les approches de l’histoire maritime dans cette partie du monde. Plutôt que de les considérer comme des espaces périphériques de l’Europe ou marginaux, on aspire à leur rendre toute leur centralité dans l’écriture d’une histoire non pas à part, mais à part entière. Cette volonté de décentrer le regard a pour but de faire émerger de nouvelles pistes de recherche et de rendre aux Antilles la dimension maritime de leur histoire, considérée d’un point de vue social, économique ou culturel.
Gageons que ces îles n’étaient pas seulement des relâches pour des navires venus d’ailleurs et leurs ports des entrepôts, mais qu’une civilisation maritime a pu se développer avec des multiples circulations à l’échelle régionale.
C’est cette thématique que des Journées d’études organisées par l’université des Antilles cherchent à explorer et que cette collection est destinée à mettre en valeur, grâce aux contributions des chercheurs les plus en pointe sur leur domaine. D’autres volumes sont à venir sur les circulations humaines, les réseaux commerciaux, les infrastructures maritimes…
Cet ouvrage est le premier à paraître dans la collection « Histoire maritime des Antilles »
Copyright

En couverture : extraits d’une carte cavalière de la Guadeloupe intitulée Aspect de la Guardeloupe [Sic] lors de l’expédition du général Codrington en l’année 1703 .
Dessin réalisé par le capitaine Parker et exécuté par De Pagez pour le Duc D’Ormond, vice-roi d’Irlande, The National Archives, Kew, CO 700/ West Indies 3.






© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-88078-5
Titre
Sous la direction de Jean-Sébastien Guibert & Boris Lesueur







Navigations militaires aux Antilles (1620-1820)
Des mêmes auteurs
Des mêmes auteurs
Jean-Sébastien Guibert
Mémoire de mer océan de papier Naufrage risque et fait maritime à la Guadeloupe (mi- XVII e – mi- XIX e siècle) , à paraître, Pessac, PUB, 2019.
« Fort-Royal de la Martinique : Un fort devenu port ( XVII e - XIX e siècle) » dans LLINARES Sylviane et SAUPIN Guy (dir.), Ports nouveaux. La création portuaire de la fin du Moyen Âge à aujourd’hui , à paraître, Rennes, PUR, 2019.
« Du danger au risque : la prise en compte des risques maritimes en contexte antillais (fin XVII e -mi XIX e siècle) », dans La Maritimisation du monde de la Préhistoire à nos jours , GIS Histoire Maritime, Paris, PUPS, 2016, p. 151- 166.
« Des mouillages des rades et des ports. Les mots et la chose portuaire : contribution à l’histoire maritime des Petites Antilles » Outre-Mers Revue d’Histoire , 378-379, 2013, p. 67-75.
Boris Lesueur
Avec Dominique Rogers, Libres après les abolitions ? Statuts et identités aux Amériques et en Afrique , Paris, Karthala/CIRESC, 2019.
Avec Dominique Rogers, Sortir de l’Esclavage : Europe du Sud et Amériques ( XIV e - XIX e siècles) , Paris, Karthala/CIRESC, 2018.
Les Troupes coloniales d’Ancien Régime : Fidelitate per Mare et Terras , Paris SPM, 2014.
« L’artillerie et les colonies sous l’Ancien Régime », Revue historique des armées , 271, 2013, p. 6-19.
« La refondation de la défense des colonies après la guerre de Sept Ans », Revue d’histoire maritime , 15, 2012, p. 307-334.
« Les troupes embarquées sous l’Ancien Régime », Chronique d’histoire maritime , 69, 2010, p. 9-26.
« Transporter et combattre : les leçons de la guerre d’Indépendance américaine », Chronique d’histoire maritime , 71, 2011.
« Les troupes coloniales aux Antilles sous l’Ancien Régime », Histoire, Économie & Société , 4, 2009, p. 3-19.
INTRODUCTION
Boris L ESUEUR & Jean-Sébastien G UIBERT
« Du Fort-Dauphin au Cap, la côte est bordée d’un fond très-blanc, entouré d’un récif, au pied duquel il y a grande eau.
Ces récifs laissent quelques passes, par lesquelles on peut bien pénétrer au milieu des fonds blancs & venir mouiller dans la grande terre ; mais ces passages sont tellement barrés de haut-fonds & de récifs, qu’il est bien difficile, pour ne pas dire impossible, de venir les chercher sans un Pilote qui les connoisse parfaitement 1 . »
À l’image de la Méditerranée de Braudel 2 , la mer des Antilles qui s’est retrouvée connectée à l’Économie-monde dès les premiers voyages de découverte, peut être pensée comme un espace autour de laquelle des sociétés particulières ont pu se développer à l’époque Moderne. Pour les marins arrivant dans les ports de la région, le dépaysement était assuré. Mais les cyclones, la méconnaissance des dangers faute d’une cartographie marine qui mit du temps à se constituer – c’est ce que rappelle la citation mise en exergue –, les tarets ou les maladies endémiques faisaient des mers chaudes des espaces de danger. On partait pour « les Îles », sans être toujours certain d’en revenir ; et c’était vrai aussi pour les marines militaires.
Associer dans une démarche historiographique les navigations militaires et les Antilles, n’est pourtant pas une évidence, car on se place à l’intersection de deux champs historiques encore largement étrangers l’un à l’autre.
L’histoire des Antilles et des marines
L’histoire antillaise, soit qu’on la définisse comme un sujet d’étude autonome, résultat d’un processus d’appropriation de leur histoire par les Antillais, ou d’une volonté d’envisager les territoires selon des problématiques qui leur sont propres, est un champ historique relativement récent même si des chroniques existent depuis le XVI e siècle et des ouvrages historiques depuis le XIX e siècle. C’est un champ historiographique en plein renouvellement, passé d’une histoire « entièrement à part » à une histoire « à part entière » selon l’expression de Danielle Bégot, c’est-à-dire participant pleinement de la recherche universitaire 3 . La définition géographique qu’on peut en donner est intéressante puisqu’elle atténue la césure entre périodes précolombienne et post-colombienne, et qu’elle se décentre ainsi de l’Europe : c’est un point fondamental. Elle introduit également des spécificités climatiques ou territoriales, avec la prédominance de territoires insulaires dans l’arc caraïbe, situées dans une mer chaude. L’histoire du peuplement à l’époque moderne pose également un cadre spécifique, qui est celui de la société d’habitation et du développement de la plantation esclavagiste. Si on est resté longtemps prisonnier de l’holisme de la plantation, pour reprendre la forte expression d’Anne Pérotin-Dumon 4 , on est au contraire frappé par la grande diversité des champs d’étude aujourd’hui parcourus. On renvoie au Guide de l’histoire antillaise porté par le laboratoire AIHP-GÉODE de l’université des Antilles qui s’efforce de dresser dans de grandes rubriques un panorama qui atteste de la vitalité et de la diversité de la recherche.
Or, cet ouvrage, n’a pas d’ouverture sur une histoire maritime 5 , comme si dans « les territoires de l’histoire antillaise » le fait maritime avait encore à trouver sa place 6 . En tout cas, aucune rubrique spécifique n’est consacrée à l’histoire maritime des Antilles, et encore moins aux considérations navales ou simplement militaires. Dans l’imaginaire collectif et dans une part non négligeable de la recherche, la mer des Antilles semble se limiter aux pirates, flibustiers ou autres corsaires 7 , ou encore aux sinistres navires effectuant la traite des esclaves. Mais il y a de grands vides, car une histoire maritime des Antilles reste largement à écrire : on a pu remarquer que dans les recensements de population coloniaux, les marins, ne sont pas recensés, alors qu’ils pouvaient représenter un apport démographique considérable – il suffit de penser à l’équipage d’un 74 canons, plus de 700 hommes, arrivant dans un port. Les infrastructures portuaires, les lieux de sociabilité spécifiques, comme l’influe

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