Penser la guerre
232 pages
Français

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Penser la guerre , livre ebook

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Description

Les hypothèses traditionnelles dans l'explication de la violence internationale - la guerre pour la sécurité et la guerre pour le profit - ne sont pas nécessairement les plus pertinentes. Par contre, la perspective de la guerre pour l'affirmation identitaire permet de poser de nouvelles questions à l'égard de l'éclosion des conflits armés. Quel est le rôle des identités et des normes dans le déclenchement des guerres ? La violence est-elle générée par des comportements de stigmatisation ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2008
Nombre de lectures 163
EAN13 9782336262499
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Logiques politiques
Collection dirigée par Yves Surel

Créée en 1991 par Pierre Muller, la collection « Logiques politiques » a pour vocation principale de publier des ouvrages de science politique, ainsi que des livres traitant de thématiques politiques avec un autre angle disciplinaire (anthropologie, économie, philosophie, sociologie). Elle rassemble des recherches originales, tirées notamment de travaux de doctorat, ainsi que des ouvrages collectifs sur des problématiques contemporaines. Des séries thématiques sont également en cours de développement, l’une d’entre elles visant à publier des ouvrages de synthèse sur les systèmes politiques des États-membres de l’Union européenne.
Dernières parutions
Julien BARROCHE, Nathalie LE BOUËDEC et Xavier PONS (dir.), Figures de l’Etat éducateur, 2008.
Mohammad-Saïd DARVICHE et William GENIEYS (dir.), Penser les régimes politiques avec Juan J. Linz, 2008.
Thomas FROMENTIN et Stéphanie WOJCIK (sous la dir.), Le profane en politique. Compétences et engagements du citoyen, 2008.
Thierry BERTHET, Olivier COSTA, Rodolphe GOUIN, Xabier ITCAINA, Andy SMITH, Les nouveaux espaces de la régulation politique, 2008.
Frédéric Depétris, L’Etat et le cinéma en France. Le moment de l’exception culturelle, 2008.
Stephan MARTENS, L’Europe prochaine, 2008.
S. PREZIOSO, J.-F. FAYET, G. HAVER (Sous la direction de), Le totalitarisme en question, 2008.
Christian GONZALES LAPORTE, Genèse et développement des régulateurs sectoriels français , 2007.
Nadia HILAL, L’eurosyndicalisme par l’action. Cheminots et routiers en Europe, 2007.
A. FAURE, J.-P. LERESCHE, P. MULLER et S. NAHRATH (sous la dir.), Action publique et changements d’échelles : les nouvelles focales du politique, 2007.
Penser la guerre

Thomas Lindemann
© L’Harmattan, 2008 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296068421
EAN : 9782296068421
Remerciements
Merci d’abord à mes fidèles amis «internationalistes»: à Jean Klein, Josepha Laroche et Pascal Vennesson pour des corrections et conseils durant une période bien longue.
Merci aussi à Bertrand Badie, Daniel Bourmaud, Philippe Braud, Guillaume Devin, Olivier Dubos, Elisabeth Etienne, Eddy Fougier, Axel Honneth Jean-Pierre Marichy, Vincent Hoffman-Martinot, Slobodan Milacic, Rémy Martinot-Leroy, Christian Olsson, Patrick Le Bihan, Erik Ringmar, Claude Sorbets et Alexander Wendt.
Merci à la Revue Française de Science Politique, Raisons Politiques, Cultures et Conflits et aux éditions de Bruylant de permettre une «nouvelle vie» à mes articles parus.
Merci à Yves Surel pour sa patience «angélique» et à Christina Ehlers pour l’illustration de la couverture.
Un merci long et soutenu à Cécile Foulquier.
Articles partiellement utilisés pour l’ouvrage:

1. «Les néo-idéalistes et l’étude de la guerre», Revue Française de Science Politique , vol. 50; no. 3, juin, 2000 (pour le chapitre 1)
2. «Identités démocratiques et choix stratégiques», Revue Française de Science Politique, vol. 54, no. 5, octobre 2004 (chapitre VI).
3. «Sauver la paix. Les vertus de la politique de reconnaissance dans les crises internationales», in: P. Claret, J. P. du Bois du Gaudusson, Mélanges en honneur de Slobodan Milacic, Bruxelles, Bruylant, 2008, p. 881-913 (chapitre VII).
4. «Entre affirmation identitaires et intérêt national. Les guerres américaines dans l’après- guerre froide», Raisons Politiques, février 2004 (chapitre VIII).
5. «Des guerriers pour faire la paix», Culture et Conflits, no. 67, automne 2007 (chapitre IX).
Sommaire
Logiques politiques Page de titre Page de Copyright Remerciements Articles partiellement utilisés pour l’ouvrage: Introduction I. L’interprétation constructiviste de la guerre
Chapitre I : L’approche constructiviste Chapitre II  : Perceptions faussées et guerres Chapitre III  : Identités, normes et guerre Chapitre IV  : La guerre comme prophétie auto- réalisatrice
II. Etudes de cas
Chapitre V. Les origines symboliques de la Première Guerre mondiale Chapitre VI : Identités démocratiques et choix stratégiques Chapitre VII: Sauver la paix. La politique de reconnaissance dans les crises internationales. Chapitre VIII : Entre intérêt national et affirmation identitaire. Les guerres américaines dans l’après-guerre froide . Chapitre IX  : Des guerriers pour faire la paix. L’armée américaine en Irak
Conclusion générale Bibliographie très sélective
Introduction
Cet ouvrage correspond à une expérience pédagogique. Alors que l’approche constructiviste est peut être déjà devenue en Europe le paradigme dominant en relations internationales, il n’existe toujours pas d’ouvrage dans le monde francophone sur ce courant. Certaines tentatives de synthèses sont certes excellentes mais leur caractère abstrait — souvent dû à la complexité du constructivisme - peut dérouter les étudiants. Ainsi l’auteur de ces lignes a souvent entendu la question suivante: «à quoi ça sert, cette approche constructiviste? Cet ouvrage tentera une réponse qui se veut modeste à cette interrogation en exposant simplement quelques applications empiriques du constructivisme. Nous avons choisi les origines de la guerre entre Etats comme objet empirique pour «concrétiser» les théories constructivistes souvent perçues comme abstraites.
Cet ouvrage s’adresse en second lieu aux étudiants et aux chercheurs «constructivistes» eux-mêmes. Nous voulons contribuer à sortir cette théorie de sa tour d’ivoire en la confrontant encore plus à la réalité empirique. Contrairement à un préjugé tenace, il existe désormais une très grande variété d’enquêtes d’inspiration constructiviste. Toutefois, l’investissement théorique des chercheurs constructivistes reste sans doute supérieur à leurs enquêtes de «terrain». Cette posture n’est pas sans danger car la viabilité d’une théorie tient finalement à sa capacité à mieux expliquer la réalité que des approches alternatives.
Enfin, nous nous adressons aussi à ceux qui s’intéressent plus particulièrement aux origines de la guerre. Notre ambition sera de leur montrer que les suppositions traditionnelles dans l’explication de la violence internationale, notamment celle de l’homo politicus cherchant à maximiser le pouvoir et celle de l’homo economicus à la recherche du profit, ne sont pas nécessairement les plus pertinentes. Contrairement à de telles visions matérialistes et unidimensionnelles de la rationalité humaine, cet ouvrage vise à réexaminer la violence armée dans les relations internationales sous l’angle de l’identité et de la «reconnaissance». Celle-ci peut être définie comme le désir d’obtenir la confirmation d’une identité et d’une image valorisée de soi auprès des autres. La «lutte pour la reconnaissance» a été thématisée dans des travaux philosophiques (A. Honneth), sociologiques (E. Goffman, A. Pizzorno), «politistes» (P. Braud) et «constructivistes» (A. Wendt, E. Ringmar).
Selon notre thèse principale, la probabilité de la violence politique dépend aussi des coûts et des gains symboliques associés à l’option «belliqueuse». Cette perspective permet de poser de nouvelles questions à l’égard de l’éclosion de la violence. Par exemple, les acteurs recourent-ils aussi à la violence pour défendre ou maintenir une image valorisée de soi ou de leur collectivité? Quel est le rôle des normes et des identités partagées comme inhibition morale (en termes d’image de soi) à la violence? Quel est le lien entre «dénis de reconnaissance» - des discriminations multiples et des offenses mais aussi des actes de mépris contre des identités «particulières» (des cultures etc.) - et éclosion de la violence? La violence est-t-elle une prophétie auto-réalisatrice dans la mesure où les comportements de stigmatisation sont susceptibles de produire des identités exclusives qui risquent à leur tour de se muer en agressivité?
I. L’interprétation constructiviste de la guerre
Chapitre I : L’approche constructiviste
L’étude des relations internationales a longtemps été dominée par des approches “objectivistes” qui mettaient en avant l’influence des facteurs “matériels” sur la politique internationale comme la puissance (les contraintes du système international et la recherche de la puissance) 1 ou la recherche de gains économiques favorisant la coopération entre les États en raison des interdépendances multiples et de la “mondialisation” 2 . Malgré leur opposition, ces approches d’inspiration réaliste ou néolibérale se rejoignent sur

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