L enseignement de l histoire-géographie de l école élémentaire au lycée
286 pages
Français

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L'enseignement de l'histoire-géographie de l'école élémentaire au lycée , livre ebook

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Description

Les professeurs d'histoire et de géographie qui ont participé à la rédaction de ce livre ne regrettent pas d'avoir continué à enseigner en classe de 3e et de 1re "La crise de 1929" pourtant rayée des programmes. Ce livre aborde de nombreuses questions d'histoire ou de géographie et la façon dont nos gouvernants voudraient les faire enseigner ou les effacer des programmes. Le nouveau projet de réforme des lycées pourrait faire de l'enseignement de l'histoire-géographie une discipline optionnelle en 1re et terminale.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2009
Nombre de lectures 185
EAN13 9782336258065
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechniqne ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1@wanadoo.fr
9782296075863
EAN : 9782296075863
L'enseignement de l'histoire-géographie de l'école élémentaire au lycée

Odile Dauphin
A nos élèves d’hier, à ceux d’aujourd’hui et de demain, à la jeunesse de ce pays.
Le courage c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho de notre âme, de notre bouche, et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques.
Jean Jaurès, Extraits du « Discours à la Jeunesse », lycée d’Albi, 1903.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dedicace INTRODUCTION : - UNE CRISE DE L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE-GEOGRAPHIE CHAPITRE I - DE LAVISSE A LA « PEDAGOGIE DE L’EVEIL » : PROGRES DE L’ESPRIT CRITIQUE OU AFFIRMATION D’UN NOUVEL OBSCURANTISME ? CHAPITRE II - CE QUE L’ON DOIT ATTENDRE DE L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE-GEOGRAPHIE EN COLLEGE ET LYCEE CHAPITRE III : - LES PERVERSIONS DE LA DIDACTIQUE CONCLUSION - QUELLE HISTOIRE POUR QUELLE SOCIETE ? ANNEXE I - COMMENT EN EST-ON ARRIVE LA ? ET Y A-T-IL UN AVENIR POUR L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE-GEOGRAPHIE ? ANNEXE II - MENACES SUR L’EDITION SCOLAIRE ou LA PASSION DES PATRONS POUR L’ENSEIGNEMENT ANNEXE III - LA « LIBERTE PEDAGOGIQUE », UN LEURRE ?
INTRODUCTION :
UNE CRISE DE L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE-GEOGRAPHIE
Les projets de nouveaux programmes pour le collège, publiés au printemps 2008 faisaient apparaître pour la première fois un « enseignement du fait religieux » en classe de 6 ème , sorti de tout contexte, puisque le dernier tiers des cours d’histoire devait être consacré aux « trois monothéismes ».
En 5 ème , 4 ème , 3 éme , l’horaire prévu pour l’éducation civique était officiellement égal à celui de l’histoire et à celui de la géographie, avec un contenu plus moralisateur qu’instructif.
Les réactions de nombreux collègues ont amené le Ministère a faire quelques menues concessions, mais pour combien de temps ?
En effet, force est de constater que ces nouveaux progammes tout en marquant une rupture, se placent aussi dans la continuité d’une évolution commencée il y a quelques années.

La question centrale est bien : pourquoi des cours d’histoire et de géographie ?
C’est dans cette perspective que se place notre travail. L’étude des programmes officiels et des manuels du second degré, abordés sous l’angle de leur contenu idéologique, en constitue l’élément central. Ce sujet qui soulevait les passions dans les années 70 semble aujourd’hui tabou. De nombreux ouvrages sont parus en quelques années sur la didactique de l’histoire et sur ses rapports à la mémoire, mais aucun, à notre connaissance, ne revisite cet enseignement sous l’angle idéologique. Est-ce à dire que nous aurions atteint un degré d’objectivité permettant de tenir la question pour dépassée ? Ce travail montre qu’il n’en est rien.
Pour nous, l’enseignement unifié par un seul professeur, spécifique de notre pays, de l’histoire et de la géographie, a pour but de donner aux élèves cette indispensable et double boussole dans l’espace et dans le temps. Il doit être fondé sur la rigueur, la réflexion, la comparaison, l’esprit critique, les efforts d’impartialité, de précision, ainsi que la curiosité et l’ouverture sur le monde.
Enseignement capital dans la formation « de l’homme et du citoyen », il est donc porteur à côté, certes, d’autres enseignements, mais sans doute davantage, de références et de conscience. En dehors de la filière ES (Economique et Sociale), les questions économiques, sociales, politiques, ne sont abordées qu’en histoire géographie, et éventuellement dans les cours de philosophie en terminale, mais d’une autre manière. Or, l’économie modèle le social et l’espace, l’espace commande l’économie et le social, qui commande à son tour les deux autres réalités.
D’où l’intérêt fréquent des élèves pour l’enseignement de ces disciplines, et l’attention particulière que lui portent les tenants de l’ordre établi. C’est à bon escient que George Orwell a choisi comme héros de son « 1984 » un homme qui travaille dans la chaîne de manipulation de l’histoire par l’Etat totalitaire : la manipulation de l’histoire en est une caractéristique essentielle.
Certes, la réalité d’aujourd’hui n’a rien à voir avec l’univers qu’imagine Orwell, du moins dans la plupart des pays européens. Mais on ne saurait sous-estimer les dégâts que peut susciter la façon avec laquelle, depuis quelque temps, on traite l’histoire, la géographie. Les procédés employés pour transformer les manuels d’histoire en outils de formatage politique étant moins grossiers que ceux en usage dans les Etats totalitaires, la démonstration est plus délicate à conduire, elle ne s’en impose pas moins.

L’enjeu de l’enseignement de l’histoire est d’importance: fournir aux futurs citoyens que sont l’enfant, l’adolescent, des données fiables sur le passé de la société dans laquelle il vit, afin de lui permettre de déterminer son jugement sur ce que l’humanité a fait avant lui, et sur les événements présents.
Il s’agit de transmettre, sans les interpréter, des connaissances élémentaires à un public qui ignore tout, ou presque, du déroulement factuel des événements du passé. Pour cela, il faut s’appuyer sur une chronologie rigoureuse. Mais celle-ci suppose des choix. Or, toute sélection comporte une part de subjectivité. Choisir de développer l’histoire des faits religieux aux dépens, notamment, de l’histoire sociale, n’est pas neutre.
L’enseignement thématique peut paraître une solution face à l’ampleur de la tâche, mais il présente aussi des écueils, surtout quand il atteint le systématisme, et amène à dégager de grandes « leçons » de l’histoire à des fins moralisatrices. La lecture des programmes du second cycle, et celle des manuels qui les présentent, donne souvent l’impression d’une suite de « tableaux » représentant de façon « statique » telle ou telle époque résumée autour de « thèmes », formulés d’une façon qui paraît arbitraire et éclectique. Quelques sous-chapitres rapides d’histoire « événementielle » sont parfois intercalés, mais sans articulation avec les parties thématiques. Etudier en seconde « la citoyenneté à Athènes au V ème siècle avant J.C. », sortie de tout contexte, ne peut donner aux élèves qu’une vision déformée de cette question. Le but premier n’est pas ici d’étudier l’histoire, mais de l’utiliser. Les choix thématiques qui sont faits semblent davantage destinés à démontrer qu’à instruire. Limiter l’étude de l’entre-deux-guerres mondiales à une opposition « démocraties »-« totalitarismes » , procède d’un choix politique qui déforme la réalité historique.

Parallèlement, l’instruction civique, devenue éducation civique, prend de plus en plus de place. Or, ne pouvant s’appuyer sur les acquis de l’histoire et de la géographie comme disciplines, elle navigue entre l’acquisition de données précises sur l’organisation administrative et politique (des éléments propres à l’histoire), et un contenu plus ou moins moralisateur, qui peut facilement déboucher sur l’endoctrinement, si l’on n’y prend pas garde.

Quant à l’enseignement de la géographie, il doit permettre d’apprendre à se situer dans l’espace, à se repérer grâce à des instruments de mesure, et à le comprendre. Pour saisir et expliquer la place réciproque des sociétés humaines parvenues à des stades de développement inégaux, la géographie distingue et fusionne à la fois sa double dimension physique et humaine. Elle étudie les phénomènes physiques qu’elle permet de comprendre, et donc d’en maîtriser en partie les effets, les rapports de l’homme avec son milieu, les transformations qu’il lui a apportées, sa mise en valeu

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