L évaluation dans les établissements scolaires
241 pages
Français

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L'évaluation dans les établissements scolaires , livre ebook

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Description

Les établissements scolaires vivent depuis plusieurs années des bouleversements inédits. Au cœur de ces changements sans précédents, les pratiques d'évaluation occupent une place centrale et leurs enjeux dépassent désormais le strict champ de la pédagogie. Il convient alors d'interroger dans toutes leurs dimensions - administratives, méthodologiques, pédagogiques, politiques… - les aspects d'un tel changement qui modifie en profondeur la gestion de l'école et le regard citoyen porté sur elle.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 202
EAN13 9782336251332
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296137820
EAN : 9782296137820
L'évaluation dans les établissements scolaires
Théories, objets et enjeux

Jean-Christophe Torres
« Fixer des prix, attribuer des valeurs, imaginer des équivalences, échanger — tout cela a préoccupé à un tel point la pensée primitive de l’homme qu’en un certain sens ce fut la pensée même. L’homme se désigne comme l’être qui estime des valeurs, qui apprécie et évalue, comme l’animal évaluateur par excellence »
NIETZSCHE : Généalogie de la morale
Je remercie Jean-Pierre Veran, sans qui ce travail n’aurait jamais été entrepris
Sommaire
Page de Copyright Page de titre INTRODUCTION CHAPITRE I : - LE CONCEPT D’EVALUATION CHAPITRE II : - ENJEUX ET PRATIQUES DES EVALUATIONS APPLIQUEES AUX SYSTEMES EDUCATIFS CHAPITRE III : - EVALUER LES PERSONNELS ET LES ELEVES : LA DEMARCHE DE REFERENTIALISATION APPLIQUEE A L’EVALUATION DES COMPETENCES CHAPITRE IV : - EVALUER LES ETABLISSEMENTS SCOLAIRES : LA DEMARCHE DE REFERENTIALISATION APPLIQUEE A L’EVALUATION DE LA PERFORMANCE Conclusion PRINCIPAUX OUVRAGES CITES
INTRODUCTION
Un constat s’impose aujourd’hui auprès de tous les acteurs du système éducatif, modifiant par là même – à défaut parfois de leurs pratiques – leur état d’esprit et la représentation qu’ils se font de l’exercice de leurs missions : les résultats de l’éducation doivent être évalués. Cette injonction s’exprime en effet avec d’autant plus de force qu’elle est portée par des voies diverses et multiples ; acculant pour ainsi dire les EPLE 1 à une obligation inédite de résultats. C’est tout d’abord le message des instances internationales qui imposent, dans le cadre européen comme dans celui de l’OCDE, de nouveaux critères d’efficacité et d’efficience au cœur des pratiques administratives : « le débat en cours dans les Etats-membres sur les ressources et les financements publics à consacrer à l’éducation et à la formation s’accompagne d’une volonté renforcée d’une plus grande transparence des systèmes et surtout d’une évaluation de la productivité des dépenses publiques en la matière » 2 . Suivant cette exigence, la Représentation Nationale française a profondément réformé le cadre administratif de gestion du système éducatif en instaurant, avec la LOLF 3 , des procédures plus strictes d’évaluation de la dépense publique soumise désormais à cette obligation de résultats. La société et les usagers de l’école ne restent pas indifférents à cette évolution, demandant eux aussi des comptes à travers des informations fiables sur les performances réelles des établissements auxquels ils confient leur bien le plus précieux : l’avenir de leurs enfants. Sur un plan plus strictement économique enfin, l’émergence depuis les travaux de Denison de la notion de « capital humain » ainscrit durablement la préoccupation éducative dans celle plus globale de la croissance et de la construction économique. Le monde de l’entreprise comme le monde politique ont vis-à-vis de l’école des attentes désormais précises et d’une exigence accrue : l’éducation n’est plus essentiellement un enjeu républicain et social, elle est devenue un enjeu économique majeur. Si personne ne conteste donc la légitimé comme l’opportunité de généraliser et d’intensifier les pratiques d’évaluation au sein des établissements scolaires, l’accélération des évènements depuis quelques années a semble-t-il pris de cours les acteurs de terrain. Les résultats de l’éducation doivent être évalués, mais peuvent-ils l’être de manière précise et rigoureuse ? Et comment le peuvent-ils ?
Car, il faut l’avouer, un certain désarroi - ou au mieux une hésitation - se fait sentir dans les EPLE quant à la mise en œuvre de ces exigences. Il convient à cet égard de mesurer l’importance du changement demandé : les établissements étaient auparavant administrés par un mode d’organisation centralisé garant de l’universalité des enseignements et d’une certaine idée de la gestion publique. Ils sont aujourd’hui pilotés dans un cadre complexe de décentralisation/déconcentration 4 que viennent récemment compléter de nouveaux dispositifs de contrôle de tutelle 5  : sans que par ailleurs les missions et les statuts ne soient modifiés. Le problème généré par cette importante évolution administrative est donc d’abord un problème de méthode  : il est difficile de réformer par décret une institution administrative centenaire 6 . Le second problème posé est celui du sens  : comment comprendre de manière globale la multiplicité et la complexité des enjeux impliqués dans cette exigence nouvelle d’évaluation ?
Le point de départ de ce travail est d’abord marqué par un souci de clarification professionnelle : comment un chef d’établissement – ou tout autre personnel de l’éducation nationale -, acteur modestement inscrit dans cette évolution en marche, peut-il tenter de mieux en comprendre les causes et les conséquences ; mais surtout les adaptations nécessaires de ses pratiques ? Comment faut-il modifier les habitudes précédemment acquises dans le cadre de ses missions – qui restent inchangées - pour satisfaire au mieux les exigences de progrès imposées par un tel renouvellement contextuel ? Cette question s’adresse donc à tous les contributeurs du service public d’éducation : personnels de direction, d’administration ou d’enseignement ; comme à quiconque est intellectuellement soucieux d’analyser des problématiques qui sont aux frontières du pédagogique et de l’administratif. Car il ne faut s’y tromper : au-delà des mesures conjoncturelles liées aux aléas des politiques gouvernementales, des changements structurels sont en cours et redessinent substantiellement les contours de l’action pédagogique. Jusqu’à présent abrité derrière le paravent de sa spécificité fonctionnelle, le service public éducatif français mis à mal par de nombreuses enquêtes 7 ne peut désormais plus se prévaloir des arguments de complexité pédagogique : «l’éducation est une activité essentielle mais elle ne peut être considérée au-dessus de toute considération de nature évaluative, au risque de souffrir un jour d’un retournement brutal de l’opinion publique à son égard » 8 . Si l’acte de transmissions pédagogique est en effet complexe, si la prise en compte rigoureuse des facteurs influençant la réussite des élèves reste malaisée à cerner, la nécessité d’en mesurer les causes afin d’éclairer en retour les politiques et les pratiques éducatives ne s’impose pas moins comme l’objectif majeur de l’ère administrative à venir. L’obligation de résultats implique ici un moindre droit à l’erreur : et qui peut le déplorer lorsque toute « erreur » en la matière concerne la conduite d’une existence qui peut être définitivement gâchée par une orientation mal décidée ou des enseignements inadaptés. Au-delà des logiques de « coût » et d’efficience, il ne faut pas perdre de vue que la véritable légitimité de ces exigences accrues relève de la plus élémentaire humanité : le service public n’a pas le droit de compromettre des existences individuelles par des pratiques potentiellement perfectibles à condition d’être évaluées avec précision et soumises à plus de rigueur administrative.
S’interroger de manière globale sur les pratiques d’évaluation concernant les établissements scolaires, c’est donc dans un premier temps prendre la question de manière exogène : c’est le problème de l’évaluation de l’établissement posé depuis des référents divers - politiques, sociaux, économiques. Mais cette question exogène devient alors de fait endogène : préalablement à l’évaluation de l’établissement se définit celle qui est faite par l’établissement lui-même. Car avant d’être lui-même objet d’évaluation, l’EPLE en est sujet et acteur

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