Roland Brival
180 pages
Français

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Roland Brival , livre ebook

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180 pages
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Description

Cet ouvrage offre une approche originale sur le métissage dans l'oeuvre d'un écrivain martiniquais peu connu du grand public. Il fut le premier à focaliser sa créativité littéraire sur le personnage métis, quasi « in absentia » de la littérature antillaise. Cette étude analyse le métissage sous l'angle de l'anthropologie, de la culture, de la philosophie et de la littérature. Les codes et les créneaux des grands mouvements littéraires antillais sont transgressés pour révéler que Roland Brival donne naissance à sa propre mythologie du métissage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 25
EAN13 9782296472617
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Roland Brival


Métissages et identités caribéennes
EDITIONS L’Harmattan
COLLECTION « ESPACES INTERCULTURELS »

Directeurs de collection :
Emmanuel JOVELIN et Claudio BOLZMAN


La conjoncture mondiale dans laquelle nous vivons rend la question des contacts et des relations entre les cultures plus actuelle que jamais. « ESPACES INTERCULTURELS », collection de l’Association pour la Recherche Interculturelle (ARIC), créée depuis 1995, vise à prendre place dans la confrontation d’idées et des débats actuels, en privilégiant les perspectives pluridisciplinaires. Elle publie des travaux de qualité présentant des descriptions et analyses de recherches interculturelles, des articulations entre recherche et pratique, des réflexions théoriques, des synthèses, des monographies et des actes des congrès et colloques de l’ARIC.

La collection publie des travaux traitant des thèmes suivants : Les phénomènes liés aux contacts entre les groupes socioculturels ; les conditions d’existence des sociétés multiculturelles ; l’articulation entre les différents niveaux d’approche, et également de la confrontation internationale des points de vue, des théories et des pratiques ; les contacts entre personnes ou entre groupes sociaux se réclamant de cultures différentes et processus de changements individuels et collectifs résultant de ces contacts au sein d’une société ou d’un Etat, ou entre sociétés et Etats etc.


© L’H ARMATTAN , 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56228-8
EAN : 9782296562288

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Yolande Aline Helm


Roland Brival


Métissages et identités caribéennes


L’H ARMATTAN
Comité de lecture

Michèle VATZ LAROUSSI (Université de Sherbrooke, Canada)
Tania OGAY (Université de Fribourg, Suisse)
Aline GOHARD (Université de Fribourg Suisse)
Claudio BOLZMAN (Haute école spécialisée de Suisse occidentale – Université de Genève, Suisse)
René MOUKONKOLO (Université de Tours, France)
Mohammed LAHLOU (Université de Lyon, France)
Anne Françoise DEQUIRE (Université catholique de Lille/Institut social Lille Vauban)
Hédi SAIDI (Université catholique de Lille/Institut social Lille Vauban)
Gina THESEE (Université du Québec, Canada)
Emmanuel JOVELIN (Université catholique de Lille/Institut social de Lille France)
Mourad KAHLOULA (Université d’Oran, Algérie)
Fabienne RIO (Université Paris 8, IME, France)
Aissa KADRI (Université de Tours)
Anna ELIA (Université de Calabria, Italie)
Jean FOUCART (Haute Ecole Européenne Charleroi, Belgique)
Reinaldo FLEURI (Université Fédérale de Santa Catarina, Florianoplois, Brésil)
Marie Antoinette HILLY (Université de Poitiers, France)
Geneviève VERMES (Université de Paris 8, France)
Nicole CARIGNAN (Université du Québec, Montréal)
Tu as coulé ta vie comme le fleuve coule
ses courants, à la fois libre de tes sentes,
de tes calmes et de tes tourments,
à la fois tributaire des obstacles,
que tu as su ou n’a pas su contourner,
et des écueils où les mots se sont éclaboussés,
prisonniers des rives, mots inéluctables,
vivant, entre l’amont et l’aval, l’instant présent.
Tu savais au moins une chose :
les livres sont des bateaux,
et les mots, leur équipage.
Leur lumière a éclairé ta route,
comme la flamme s’avive joyeusement
sous le souffle du vent.
Mille Eaux


À tous ceux et celles qui sont autres.
Autres ouvrages de l’auteur


L’Eau : source d’une écriture dans les littératures féminines francophones. Amsterdam, New York : Peter Lang, 1995.

Malika Mokeddem : envers et contre tout. Paris : L’Harmattan, 2001.

Métissages et Marronnages dans l’œuvre de Suzanne Dracius. Paris : L’Harmattan, 2009.
Prolégomènes
La pensée de nos institutions littéraires et universitaires est menacée de "lobotomie". Le conformisme social fait un retour en force et contribue au repli identitaire et culturel des hommes sur eux-mêmes, une rétrogradation qui s’était déjà accrue par l’attaque terroriste du 11 septembre. Notre siècle prêche le "multiculturalisme" et la tolérance mais charrie du sexisme et du racisme en contrebande. Vivre en marge des idées reçues, être autre est encore perçu comme une menace : si nous progressons dans le domaine des sciences et de la technologie, le retour vers une identité nationale bannissant l’ autre nous fait régresser dans notre humanité. Les adeptes de l’identité "comprennent bien effectivement que l’ennemi, c’est le langage et l’histoire, ces spectres qu’il convient d’occulter" (Laplantine & Nouss, Le Métissage, 142). Ainsi, il est d’autant plus essentiel de nous "ré-humaniser" et de nous tourner vers des penseurs qui véhiculent un discours marginal, une pensée de l’ autre qui ne cesse de nous surprendre. Car, se soumettre à toute orthodoxie, ce serait "Perdre l’Art" (Gide) et stériliser la pensée de l’Homme.

Depuis des temps immémoriaux, on ne cesse de s’interroger sur ses origines. Cette question préoccupe d’autant plus les écrivains d’anciens pays colonisés : revendiquer une subjectivité propre, tracer ses "rhizomes" (Deleuze) et exprimer sa singularité relèvent d’un questionnement qui reste plus que jamais d’actualité. Je veux dire l’urgence d’un débat sur la question identitaire dans le contexte de la vieille France sarkozyenne aux relents colonialistes. Roland Brival est partisan de l’effraction et de la liberté dans son sens le plus fondamental : par ailleurs, tout discours métis n’est-il pas un discours de la "libération" ? (Laplantine). Roland Brival étonne, questionne, dérange… Sa pensée métisse défie l’illusion d’une identité rassurante et donne un souffle nouveau à notre époque. D’autres textes ont dit le métissage et l’ont très bien dit : je pense, entre autres, à La Mulâtresse Solitude et à Pluie et Vent sur Télumée Miracle, qui constituent les plus beaux discours sur le métissage au-féminin. À ce propos, je retiendrai l’étude de Kathleen Gyssels sur l’identité antillaise : Filles de solitude : essai sur l’identité antillaise dans les (auto) biographies fictives de Simone et André Schwarz-Bart. Mon propos rejoint celui de Kathleen Gyssels dans la mesure où elle affirme le besoin de sortir de l’"ornière francophone" pour explorer d’autres horizons. Les personnages brivaliens, au même titre que les protagonistes des Schwarz-Bart, portent en eux la complexité d’une subjectivité métisse dissociée d’une identité de la plénitude prônée par les diverses théories de la créolité et de l’antillanité.
Un "Homme Orchestre"
Roland Brival, homme polyvalent, mène son métier d’écrivain et d’artiste à Paris où il vit "en dissidence". Né en Martinique, cet homme aux "semelles de vent" sillonne le monde : nomade dans l’écriture, dans le corps et dans l’âme, son œuvre est traversée par ses appartenances multiples à l’Amérique, à l’Afrique, à l’Europe et même à l’Asie {1} . Le fait d’être exilé lui permet (ainsi qu’à ses personnages fictifs) de s’imprégner d’autres cultures et d’en irriguer son œuvre. Roland Brival déclare que l’on peut écrire "avec l’ambition ou avec l’humilité des mots" {2} . La réserve d’un écrivain (à ne pas confondre avec l’effacement) constitue sans doute son atout le plus éminent ; sur elle, repose l’authenticité {3} du texte. L’œuvre brivalienne est sous-estimée en Martinique et en France ; cependant, François Busnel {4} , critique littéraire renommé, le décrit comme "le plus grand écrivain martiniquais" :
[Roland Brival] s’est engagé depuis quelques années sur la voie de l’excellence. Rien à voir avec cette littérature créole, volontiers baroque et crépitante, qui fleurit à l’ombre des tamariniers sous les plumes de Raphaël Confiant ou de Patrick Cha

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