Ça ira mieux demain !
144 pages
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Ça ira mieux demain ! , livre ebook

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Description

La violente récidive d’un cancer foudroie Camille, en plein éclat de rire.
Les métastases anéantissent son quotidien, son travail d’écrivain, son couple, ses amis, sa vie.
Terrifiée, la pétillante Camille bascule du côté obscur des examens au scanner, des IRM, de la médecine nucléaire et des lourdes séances de chimiothérapie. Elle est abattue, touchée en plein « corps ». Terrassée par la maladie et les traitements, elle est éreintée, épuisée, mais surtout désespérée quand elle s’aperçoit que Mathieu, son mari, prend de la distance.
Si nous connaissions notre destinée, aurions-nous la force de la changer ? Si nous pouvions retourner dans le passé, serions-nous capables de le modifier ? Si la chrysalide savait qu’une fois devenue un élégant papillon, son existence ne serait qu’éphémère, sortirait-elle de son cocon ?
« Ça ira mieux demain ! » est une histoire simple, « drôlement » triste. C’est celle de l’auteur, sous bien des aspects. C’est peut-être aussi la vôtre. C’est surtout un message d’espoir qui donne force et courage face aux épreuves de la vie, car le rire est une formidable thérapie.
« Ça ira mieux demain ! » est le dernier roman anti-morosité de Kathy Dorl, qui aborde avec humour et tendresse un sujet grave qu’elle connaît bien, pour la joie de lire, malgré tout.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 septembre 2018
Nombre de lectures 446
EAN13 9782370116253
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ÇA IRA MIEUX DEMAIN !

Kathy Dorl



© Éditions Hélène Jacob, 2018. Collection Littérature sentimentale . Tous droits réservés.
ISBN : 978-2-37011-625-3
Tu ne sais jamais à quel point tu es fort,
jusqu’au jour où être fort reste ta seule option.
Bob Marley.
Préambule


La guerre des nichons

Tu as ressurgi un jour de septembre, puissant, terrifiant. J’espérais un répit, pas toi, tu t’en foutais, c’est dans ta nature. Tu m’as violemment jetée à terre, je suis tombée à genoux, heurtant douloureusement le sol de mon corps tremblant et malade, tu éructais de joie, prenant un plaisir malsain à m’envahir de métastases. C’est dommage, j’avais préparé des lasagnes maison pour le dîner.
Un carcinome infiltrant, stade 4, ou, tout simplement, un cancer du sein largement avancé.
La terre s’est ouverte sous mes pieds. J’étais terrifiée.
J’ai voulu porter plainte pour coups, blessures et harcèlement.
— Impossible ! m’ont répondu les spécialistes. Il faudra désormais compter avec lui.
— Guérir ? ai-je suggéré, effrayée.
— Non, allonger l’espérance de vie, m’a rétorqué honnêtement mon oncologue.
— Combien de temps ?
— Cinq, six ans…, mais oublions les statistiques. Profitez, Kathy, profitez de chaque jour, et tenez le cap. Un jour, peut-être, un traitement lui foutra la raclée du siècle : la recherche avance.
C’est un jour de septembre, Le premier jour du reste de ma vie, que j’ai décidé de me moquer de toi. Quelques jours plus tard sortait mon premier livre : Ce que femme veut…
Tu croyais quoi, avec tes idées noires ? Que j’allais me morfondre ? Jouer à la roulette russe ? Que nenni, j’ai décidé de rire, m’amuser et t’oublier. Alors j’ai continué à écrire. Tu voulais me stopper dans mon élan, vieille canaille ? Pas de bol pour toi, au contraire, tu m’as boostée !
Je me suis consacrée à l’écriture et j’ai plongé dans l’anti-morosité. L’humour et l’humour, toujours l’humour, au travers de mes livres « détente ». Une formidable thérapie.
Tu penses encore me flanquer la trouille avec tes foutus marqueurs qui jouent au yoyo, ces fichus cocktails qui me rendent malade, et cette terrible phrase inscrite sur toutes les poches de perfusion : « date de fin du traitement : inconnue » ?
Eh bien, non !
Pauvre nodocéphale, tu veux ma peau, mais tu n’auras pas ma joie de vivre, ma feel-good attitude, mon vaccin anti-déprime et mes bulles de champagne !
Ça ira mieux demain ! est une fiction humoristique sur les états d’âme de Camille, largement inspirée, au niveau médical, de mon quotidien de cancéreuse. J’espère qu’il fera rire, tout du moins sourire, les malades comme les bien portants.
La vie est si précieuse, quels que soient nos fardeaux.
Goûtons chaque minute qui passe, profitons de nos petits bonheurs : une citronnade en plein été, des palmiers qui bruissent, une bicyclette rouillée dans une allée bordée de platanes. Une heureuse tablée d’amis, marcher pieds nus, concocter une piperade, jouer avec le tapis des feuilles d’automne, se mettre au chaud sous un plaid avec un bon livre, décorer le sapin, et recommencer, en mieux, avec mille projets. Apprendre, découvrir, essayer. Aller vers les autres, écouter, donner, tout donner et regarder devant, toujours… autant qu’on puisse le faire.
Camille dans Ça ira mieux demain ! ne suivra évidemment pas mes conseils, pour ma joie d’écrire et, j’espère, votre joie de lire. Triste et drôle à la fois, Ça ira mieux demain ! est un mot d’espoir et de courage pour toutes les victimes dont la vie s’est arrêtée et qui combattent la maladie, quelle qu’elle soit.
Il y a aussi un peu de moi dans Camille, car, tout bien réfléchi, c’est grâce à ce cancer que la vie, mes proches, mes amis, mes lecteurs et chroniqueurs, ainsi que les chansons de Bob Marley, Tracy Chapman et Charles Trenet qui m’ont accompagnée dans l’écriture de cet ouvrage, me rappellent tous les jours que… mon cœur fait boum !

Kathy Dorl, en survie de récidive métastatique depuis plus de quatre ans.
(Extrait modifié de Mon combat à moi , billet publié chez lilasursaterrasse.fr le 6 avril 2016)
1 – « Cancerland »


— Quelle journée de merde !
— Soyez positive ! me lance une aide-soignante en ouvrant les stores de ma chambre d’hôpital.
— Alors, quelle belle journée de merde !
Cela fait dix jours que je suis à l’hosto, dix longues et douloureuses journées, dont quatre en soins intensifs, et je sors aujourd’hui.
Il y a des rencontres qui t’effleurent, qui te séduisent, d’autres qui te plaisent moins, et des retrouvailles qui te fracassent à coups de pelle.
J’en suis encore hébétée.
Une bonne récidive de mon cancer du sein, mais cette fois-ci, métastasée. Le panard ! L’éclate ! Moi qui pensais en être débarrassée depuis longtemps. Cet enfoiré a ressurgi insidieusement il y a quelques mois. Une fatigue et une faiblesse permanentes, un manque d’énergie que je mettais sur le compte de ma vie un peu mouvementée.
Puis, il y a eu cette douleur lancinante dans le bas-ventre, un rendez-vous chez mon gynécologue, un examen approfondi dans la foulée et une hospitalisation en urgence.
J’étais allongée sur la table du scanner quand la lourde machine s’est arrêtée et le médecin-radiologue est entré dans la pièce :
— Vous respirez correctement ? m’a-t-il demandé, inquiet.
— Bah, oui, pourquoi ? J’ai l’air d’un poisson rouge suicidaire qui vient de sauter de son bocal ?
— Vous avez un épanchement pleural, ainsi que dans le péritoine. J’appelle immédiatement votre médecin.
Il m’a invitée à me rhabiller et à le retrouver dans la cabine jouxtant le scanner, j’ai obtempéré silencieusement, je n’arrivais pas à penser, à réunir mes idées. Étrangement calme, je l’ai rejoint, il me tendait un combiné de téléphone que j’ai saisi en tremblant et porté à mon oreille :
— Camille, c’est très sérieux, nous devons vous hospitaliser immédiatement ! me disait la voix, d’habitude si rassurante, de mon gynécologue.
— Mais…
— Y’a pas de mais !
— Qu’est-ce que j’ai ?
— On n’en sait encore rien, mais on ne peut pas vous laisser partir avec du liquide dans les poumons. Rendez-vous aux admissions de la polyclinique, ils sont prévenus, ils vous attendent.
C’est le souffle coupé, au sens propre comme au figuré, que j’ai une nouvelle fois obéi. Le ton de mon chirurgien gynécologue, qui m’avait enlevé une tumeur au sein dix ans plus tôt, n’avait rien de réjouissant.
À peine installée dans ma chambre, une blouse blanche entre sans frapper, c’est le chirurgien thoracique. Je le trouve sympa. J’apprendrai par la suite que c’est une terreur dans son service, un gueulard, le genre de toubib qu’on adore ou déteste.
Il est clair :
— Je vais vous faire une ponction dès ce soir pour évacuer ce liquide, il y a au moins deux litres, me prévient-il.
Je tente de plaisanter :
— Ah ! Ben, c’est pour ça que j’ai pris du poids !
Ça ne le fait pas rire, il se tourne vers Mathieu, qui vient d’arriver, complètement affolé.
— L’acte ne sera pas douloureux, cela soulagera votre femme, elle pourra respirer normalement. Par contre, dès demain matin, elle passe au bloc, je vais lui placer un drain pour évacuer le restant du liquide et lui faire un talcage.
— Un talcage ? demande mon homme, déboussolé.
— Oui, on envoie un produit qui ressemble au talc pour faciliter le recollement de la plèvre. Nous la garderons plusieurs jours en soins intensifs.
— Mais qu’est-ce qu’elle a ? le questionne encore Mathieu.
Le toubib me lance un regard compatissant. Je n’aime pas ce genre d’attention, enfin si, quand j’ai envie de me faire plaindre de mes petits bobos, mais pas là, pas en cet instant. Je veux qu’il se mette à rire, qu’il nous assure que tout va bien, qu’il n’y a rien de grave, que c’est une erreur. D’ailleurs, je n’ai pas de mal à respirer ! Je suis partante pour un marathon !
Le médecin se contente de croiser les bras et de toucher son menton du bout des doigts, en pleine réflexion, puis lâche :
— Je ferai des prélèvement

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