Jusqu au dernier battement de ton cœur
135 pages
Français

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Jusqu'au dernier battement de ton cœur , livre ebook

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Description


« Il connaissait par cœur ces eaux troubles dans lesquelles il avait navigué. Elles étaient envahies de voitures, d’un pare-brise en mille morceaux... »


Deux ans après l'accident de voiture qui lui a arraché ses amis et son frère aîné, Even endure une existence solitaire. Il a l'impression d'étouffer à chaque nouveau pas dans les couloirs bondés de son lycée et se sent cerné par les regards de haine et les insultes. En réponse à cette colère, il n'a d'autre choix que d'attendre. Attendre que les jours passent, que la réalité reprenne un sens, que la lumière revienne dans sa vie.


Lorsqu'elle se montre, un beau jour d’automne, il ne la remarque pas tout de suite. Pourtant, Lucas, cet élève bruyant et lumineux, gravite autour de lui depuis l'enfance.


Even ne lui a jamais prêté attention, jusqu'à ce jour où, forcé de lui donner des cours particuliers, leurs mondes entrent en colision.


Et s'il y avait encore de l’espoir ?



#MM #NewAdult #SecondeChance


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 octobre 2023
Nombre de lectures 25
EAN13 9791038109445
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Elinna T. Higg 
Jusqu'au dernier battement de ton coeur




     
Teen Spirit
Mentions légales
Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
Teen Spirit © 2023, Tous droits réservés
Teen Spirit est un label appartenant aux éditions Bookmark.
Copyright © Elinna T. Higg 
Illustration de couverture ©  Ana Grigoriu-Voicu
    Suivi éditorial  ©  Lucile Stenger, Marc Philipps
  
  Correction ©   Relis-tes-ratures
Maquette © Rémi Laporte 

Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal. 
ISBN : 9791038109445
Existe en format papier


Prologue
 
Sombres ténèbres
 
 
Juin 2012
 
— Isac !
Le bruit de la pluie frappant le bitume ne fut pas suffisant pour couvrir la voix brisée d’Even. Isac se retourna et constata que les traînées de sang qui tapissaient le sol plus tôt n’étaient plus qu’un souvenir, tout comme celles qui recouvraient le bras et le visage de son petit frère.
Il partagea un regard avec le policer à ses côtés, n’osant pas faire un geste pour rejoindre Even. L’homme finit par s’éloigner de lui, lui donnant implicitement la permission d’aller à la rencontre du jeune homme en pleurs.
— Even, murmura-t-il, calme-toi, d’accord ?
Isac leva ses poignets liés et caressa la chevelure noire de son petit frère, coupée très court sur la partie inférieure de son crâne. D’habitude ébouriffées avec style, ses mèches plus longues sur le sommet de sa tête étaient désormais gorgées d’eau et collaient à son front. Cela ne préoccupa pas Even qui le fixait, terrifié. Il savait comment tout cela allait se terminer. Il n’y avait aucune autre échappatoire. Pourtant, il ne parvenait pas à l’accepter. Isac était tout ce qui lui restait.
Sa mine alarmée renvoya Isac quelques années en arrière, à une époque qu’il avait presque oubliée. Celle où son petit frère venait le retrouver dans sa chambre après avoir fait un cauchemar, à la recherche d’un réconfort qu’il était le seul à pouvoir lui donner.
— Isac, articula difficilement Even, ne pars pas… Je t’en supplie, ne me laisse pas !
Isac jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, vérifiant que le brigadier était à une distance suffisante. En le voyant discuter avec l’un de ses collègues, il s’adressa de nouveau à son frère, sans pouvoir empêcher sa voix de trembler.
— Je suis désolé, Even, souffla-t-il avec tendresse. J’aurais voulu pouvoir m’occuper de toi et te protéger. Ne t’inquiète pas pour moi. Prends soin de toi, d’accord ? Ne ressasse pas cette soirée. Je ne t’en veux pas pour ce que tu as fait, c’était un accident. C’est moi qui aurais dû faire plus attention. C’est de ma faute.
Sa voix se brisa sous le poids de la culpabilité. S’il avait été plus attentif à Even, s’il avait réussi à le comprendre, rien de tout cela ne serait arrivé. Ils n’en seraient pas là, sur le point de tout perdre. Personne ne serait mort.
— Ta faute… chuchota Even en donnant l’impression de ne pas comprendre le sens de ce mot.
Voir Isac le consoler le fit suffoquer. Il aurait dû être celui à l’apaiser. Son frère avait les poignets menottés. Il était à deux doigts de perdre sa liberté, de vivre une vie qu’il n’avait jamais demandée. Il allait l’abandonner, le laisser seul, hanté par ses démons.
— Tu veux rire ? reprit-il d’une voix plus forte. Comment tu peux dire que c’est de ta faute alors que c’est moi qui…
Avant qu’il ne puisse continuer, Isac plaça un doigt sur ses lèvres et lui fit signe de baisser d’un ton. Il vit Even fermer les paupières avec force, cachant ainsi ses yeux sombres larmoyants. Les mêmes que les siens.
— Il va falloir que tu te débrouilles seul à partir de maintenant d’accord ? J’ai confiance en toi.
Les pleurs d’Even s’intensifièrent, troublés par les sirènes et les voix autour d’eux. Il s’avança et cala son visage contre l’épaule d’Isac, le suppliant plusieurs fois de ne pas le quitter. Il enfouit son nez dans les longues mèches brunes, d’habitude nouées en catogan. Elles étaient désordonnées, sortant à moitié de l’élastique, mais cela ne l’empêcha pas de se gorger de leur odeur, enterrant ce souvenir au plus profond de son être.
Il s’en imprégna, conscient que cela apaisait les battements de son cœur.
Isac ne bougea pas, attendant que son frère se calme. Il ne parvenait pas à s’éloigner, alors il resta là et pria le ciel de prendre soin d’Even. C’était la seule chose qui pouvait l’aider dorénavant.
Une main se posa sur son épaule.
— Isac Lauzier, il est temps d’y aller.
Il hocha la tête et recula, forçant Even à se détacher de lui. Il se mordit l’intérieur de la joue pour s’empêcher de réagir à son regard de détresse et monta sans un mot dans la voiture de police. Il ferma les yeux, sachant qu’il ne pourrait pas supporter d’être une nouvelle fois témoin de sa propre impuissance.
Lorsque le véhicule se mit en route, aucun des policiers ne parla. Ils ne réagirent pas en voyant les larmes qui coulaient sur son visage et Isac leur en fut reconnaissant. En cet instant, la fatalité était partout dans l’air, les frappant, lui et son frère de plus en plus fort à chaque seconde écoulée.
À quelques mètres, Even laissa ses yeux se perdre sur cette voiture qui emportait toute sa vie. Son monde s’écroula quand il aperçut les lèvres d’Isac mimer les mots « excuse-moi ».
Cruellement, le froid prit possession de son corps.
 
***
Novembre 2014
 
Lorsque l’alarme de son téléphone retentit, Even papillonna des paupières. Incapable de se souvenir du jour ou de l’heure qu’il était, il resta immobile, fixé sur le plafond, un air de rock en fond sonore. L’idée d’attraper son portable pour désactiver son alarme l’effleura. Pourtant, il ne bougea pas. S’il prenait ce téléphone et éteignait cette musique, alors la seule chose qu’il entendrait serait un long et imperturbable silence. Juste cela. Il n’y avait personne d’autre dans cette maison, aucune autre vie. Juste lui.
Il s’assit sur le bord de son lit. Le lundi était toujours difficile. Pas parce qu’il signalait la fin du week-end, mais parce qu’il indiquait le début de la semaine. Il ne pouvait plus rester chez lui, loin de toutes ces personnes qui regrettaient son existence. Il devait sortir, aller en cours et supporter chaque insulte, souvent accompagnée d’un inéluctable remords.
Quand il entendit l’alarme redémarrer, il tendit la main pour la désactiver. Ses yeux parcoururent pour la énième fois la pièce dans laquelle il se trouvait. Il n’y avait plus aucun poster aux murs, plus aucune photo d’amis, plus aucun livre. Simplement un lit, une armoire et un bureau. Des murs blancs et des meubles noirs, accentuant cette ambiance froide et tragique qui s’accordait à sa vie.
En traversant le couloir pour se rendre dans la salle de bains, son regard se porta sur la porte close à côté de sa chambre. Il se remémora le temps où son frère partait travailler avant qu’il se lève, laissant la porte de sa chambre grande ouverte, signe qu’il n’était plus à l’intérieur.
Aujourd’hui, elle était constamment verrouillée. Plus personne n’allait travailler, plus personne ne dormait dans cette pièce. Depuis deux ans, Isac ne vivait plus dans cette maison.
Even soupira en pénétrant dans la salle de bains. Même s’il ne s’en souvenait pas, il savait qu’il avait eu droit à l’habituel cauchemar cette nuit. Son tee-shirt collé à sa peau et ses cheveux humides en étaient la preuve. Cela était devenu si fréquent que son cerveau effaçait ce songe dès qu’il ouvrait les yeux. Cependant, il connaissait par cœur ces eaux troubles dans lesquelles il avait navigué. Elles étaient envahies de voitures, d’un pare-brise en mille morceaux, de sang, de silhouettes sans vie, de son frère. L’enfer des abîmes qui l’entouraient à chaque crépuscule.
Il secoua la tête pour éloigner les images qui prenaient place devant ses yeux et s’engouffra dans la douche. Au moment où son corps entra en contact avec l’eau froide, il oublia tout.
 
***
Lorsqu’il descendit dans la cuisine dix minutes plus tard, il attrapa une pomme et s’installa à table. En prenant sa première bouchée, il essaya d’oublier le calme ambiant, seulement interrompu par le tic-tac incessant de l’horloge.
De sa place, Even pouvait voir le canapé en cuir beige qui meublait le salon. Son esprit divagua vers une époque où des rires emplissaient la pièce. Une époque où il se bagarrait avec son frère pour savoir quel film ils allaient visionner, où il n’hésitait pas à lancer des coussins sur Isac quand il l’énervait. Une époque où il n’était pas seul.
Une légère grimace apparut sur son visage. Il passa rageusement une main sur ses paupières devenues humides. Il haïssait cette faiblesse qui le submergeait quotidiennement. Il refusait de la laisser prendre possession de son être une nouvelle fois.
Il se releva, jeta le reste du fruit à la poubelle, et sortit après avoir pris son sac et enfilé ses chaussures. Le trajet jusqu’au lycée fut rapide. Les écouteurs dans les oreilles, Even fit fi des regards de haine et de pitié des élèves présents dans la cour de l’établissement. Il accéléra sa marche et bougea la main dans la poche de sa veste pour monter le son de sa musique, ne désirant pas entendre les insultes qui lui étaient adressées.
Il n’éteignit son lecteur de musique que lorsqu’il arriva devant sa salle de cours. Les yeux rivés sur l’appareil, il ne vit pas le garçon qui sortait de la pièce et le bouscula. Du coin de l’œil, il vit que la plupart de ses camarades s’étaient figés pour observer la scène avec une impatience malsaine.
—  Tu peux pas faire gaffe !
Even reporta son attention sur l’élève qui venait de lui parler. Quelques années plus tôt, celui-ci n’aurait jamais osé lui adresser la parole de la sorte. Eve

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