À l ombre de la mine - Tome 1
201 pages
Français

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À l'ombre de la mine - Tome 1 , livre ebook

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Description

1937. Jeunes mariés, Jeanne et Kristoff Rudenko filent le parfait bonheur dans le village minier de Bourlamaque, en Abitibi. Ne manque que la venue d’un enfant pour compléter ce tableau idyllique. Pourquoi est-ce si difficile? Marek, frère de Kristoff et voisin immédiat, en a déjà trois avec sa femme Charlotte… À la recherche de réponses, Jeanne se culpabilise.
Les deux frères d’origine ukrainienne, malgré des profils diamétralement opposés, ont un objectif commun: découvrir la vérité sur les circonstances du décès de leur père, envoyé au camp de détention pour ressortissants étrangers de Spirit Lake, non loin de là, et assassiné dans des circonstances nébuleuses. Qui l’a tué? Pourquoi?
Secrets de famille, apparences trompeuses, espoirs de bonheur, luttes de travailleurs dans un milieu difficile, conflits entre deux frères, amours complexes… Cette nouvelle saga familiale de France Lorrain, très attendue, décrit le quotidien de gens aussi fascinants que profondément attachants. Coup de cœur assuré!

Informations

Publié par
Date de parution 31 octobre 2018
Nombre de lectures 12
EAN13 9782897585327
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

l ombre de la mine
TOME 1
Jeanne et Kristoff
FRANCE LORRAIN
l ombre de la mine
TOME 1
Jeanne et Kristoff
Guy Saint-Jean diteur
4490, rue Garand
Laval (Qu bec) Canada H7L 5Z6
450 663-1777
info@saint-jeanediteur.com
saint-jeanediteur.com

Donn es de catalogage avant publication disponibles Biblioth que et Archives nationales du Qu bec et Biblioth que et Archives Canada

Nous reconnaissons l aide financi re du gouvernement du Canada ainsi que celle de la SODEC pour nos activit s d dition. Nous remercions le Conseil des arts du Canada de l aide accord e notre programme de publication.

Gouvernement du Qu bec - Programme de cr dit d imp t pour l dition de livres - Gestion SODEC
Guy Saint-Jean diteur inc., 2018
dition: Isabelle Longpr
R vision: Isabelle Pauz
Correction d preuves: Johanne Hamel
Conception graphique de la page couverture: Christiane S guin
Illustration de la page couverture: Talisman illustration design - Alain Fr chette
Mise en pages: Christiane S guin
D p t l gal Biblioth que et Archives nationales du Qu bec, Biblioth que et Archives Canada, 2018
ISBN: 978-2-89758-531-0
ISBN EPUB: 978-2-89758-532-7
ISBN PDF: 978-2-89758-533-4
Tous droits de traduction et d adaptation r serv s. Toute reproduction d un extrait de ce livre, par quelque proc d que ce soit, est strictement interdite sans l autorisation crite de l diteur. Toute reproduction ou exploitation d un extrait du fichier EPUB ou PDF de ce livre autre qu un t l chargement l gal constitue une infraction au droit d auteur et est passible de poursuites l gales ou civiles pouvant entra ner des p nalit s ou le paiement de dommages et int r ts.
Imprim et reli au Canada
1 re impression, octobre 2018

Guy Saint-Jean diteur est membre de l Association nationale des diteurs de livres (ANEL).
Pour tous ceux et celles qui ont b ti le Nord
Prologue
Montr al, 1915
Les deux gar ons de sept et huit ans chaudement v tus jouaient sur le bord de la route lorsque les soldats arriv rent pr s d eux.
- Vous connaissez la famille Rudenko? demanda le plus grand.
Kristoff et Marek lev rent la t te pour voir qui leur adressait la parole avec cette voix ferme. L a n haussa les paules sans dire un mot, alors que le cadet se releva avec int r t. Le petit r pondit en riant:
- Bien oui, c est nous!
Les soldats, au nombre de trois, s chang rent un regard entendu qui n chappa pas Kristoff. Il voulut prendre la main de son petit fr re pour s loigner, mais une poigne solide sur son bras l en emp cha.
- Alors votre papa est Yuri Rudenko?
- Oui.
- Peux-tu me dire o vous habitez, mon gar on?
Et, avant que son fr re ne puisse l en emp cher, Marek pointa une mitaine crasseuse vers la porte de leur appartement, une centaine de pieds plus loin. Les soldats cogn rent leurs bottes sur le sol enneig et s loign rent aussit t. L un d eux remercia l enfant avant de passer une main dans ses boucles fonc es. Fier, le petit se retourna vers son a n , qui affichait pr sent un air soucieux sur son visage rond.
- Qu est-ce que tu as fait, Marek?
- Hein?
- Il fallait pas dire o on habitait.
- Pourquoi? s informa le gamin, en se penchant pour prendre son camion de bois tomb sur un monticule de neige.
- Parce que ces hommes-l sont pas gentils.
Les fr res h sit rent sur la conduite tenir puis observ rent quelques instants les fen tres de leur logement du rez-de-chauss e. Comme tout semblait calme de l autre c t des murs, Kristoff se d tendit. Ces soldats canadiens ne devaient pas tre les m chants qui enlevaient les papas comme l avait pr venu un ami de son cole. Apr s un long silence, Marek posa ses yeux bruns sur son a n et le questionna avec curiosit .
- Pourquoi tu dis que les monsieurs sont m chants?
Mais avant que Kristoff ne puisse pr ciser les raisons qui avaient motiv ses paroles, la porte de leur logis s ouvrit en claquant sur le mur et leur p re, encadr par les m mes hommes qui venaient de les questionner quelques minutes auparavant, en sortit, la mine r sign e. Derri re les rideaux des maisons voisines se tenaient d autres immigr s, qui priaient afin que leur tour ne vienne pas. Yuri Rudenko jeta un long regard ses fils avant de suivre les militaires. Il remerciait le Ciel que sa femme Polina soit partie au march , car les soldats n auraient pas h sit embarquer la famille au complet. Ce fut la derni re fois que Marek et Kristoff virent leur p re vivant.
Table des mati res
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Dans le prochain tome
Notes de l auteure
Liste des personnages
Remerciements
Chapitre 1
Septembre 1937
Les gens quittaient l h tel de ville, situ sur la 3 e Avenue, le c ur rempli de fiert . Val-d Or, le joyau de l Abitibi, avait re u le titre de municipalit au mois de mai dernier et, en ce dimanche soir, le maire venait de livrer une vibrante allocution pr sentant ses projets venir pour la communaut . Jeanne et son mari Kristoff marchaient c te c te d un pas nonchalant. M me s ils n habitaient pas les lieux, la plupart des r sidents des alentours avaient choisi de se d placer pour assister l v nement.
- C tait une belle c r monie, non? demanda la femme rousse en levant son menton pointu vers son mari.
Le grand blond hocha la t te sans parler. Il acquies a tout de m me avec retenue aux paroles de son pouse. Son esprit tait ailleurs. Tout au long de la soir e, il avait t distrait. Bient t, il devrait passer l action.
- Kristoff?
- Oui, oui.
Le ton sec de son poux fit tressaillir Jeanne et son visage fin montra son incompr hension. Le jeune couple tait mari depuis bient t deux ans. M me si ses parents avaient tent de la dissuader d pouser un Sheptetski* 1 , rien n aurait pu emp cher la femme d aller de l avant avec cette union. Pourtant, elle n tait pas du genre contredire sa famille. Mais personne n aurait t en mesure de l arr ter dans cette d marche, elle qui avait d couvert, au contact de Kristoff, une partie insoup onn e d elle-m me. Alors, passant outre les r ticences de sa famille, Jeanne avait pous son fro - son foreigner - nom donn tous ces travailleurs venus de l tranger. Elle ne l avait pas regrett , m me si, parfois, il lui donnait des sueurs froides en l obligeant d coder ses humeurs. Son homme la faisait sourire quand il insistait pour l aider marcher comme si elle tait une petite vieille ou qu il s endormait, assis dans le salon, peine le souper termin . Il tait tendre et chaleureux, mais avait aussi un c t ombrageux qui lui rappelait que la raison principale de sa venue dans le nord du Qu bec tait de retrouver un homme qu il d testait. Elle connaissait son pass douloureux, prot geait ce secret.
D sireuse d arriver enfin chez elle pour enlever sa nouvelle paire de chaussures, Jeanne acc l ra le pas, jusqu ce qu elle aper oive son beau-fr re Marek et sa belle-s ur Charlotte un peu plus loin devant eux. Comme leurs maisons au village de Bourlamaque taient c te c te, pas une semaine ne passait sans qu elle doive subir le caract re irascible de cet homme, un an plus jeune que Kristoff. Elle tenta donc de faire diversion pour viter qu ils ne rejoignent l autre couple.
- Le maire Chalykoff a fait un bon discours, tu trouves pas? insista-t-elle.
Perdu dans ses pens es, Kristoff ne r pondit pas. L automne n tait pas encore commenc , mais la plupart des arbres avaient perdu leurs feuilles. C est que le froid n attendait gu re les mois d hiver pour se pr cipiter aux portes du Nord. Ici, dans les campements autour des mines construites sur la faille de Cadillac, tous s taient habitu s sortir leurs v tements chauds d s la fin du mois d ao t. Heureusement, cette soir e tait douce. Le magistrat de Val-d Or avait gay une grande foule, qui s tait d plac e de Bourlamaque Sullivan. Les villageois des environs d ambulaient dans les chemins de terre pour retourner lentement chez eux. Certains continueraient leurs p r grinations dans les rues d sorganis es de Val-d Or, alors que d autres, comme Jeanne et Kristoff, poursuivraient leur route jusqu aux rues bien structur es de Bourlamaque. Jeanne mit sa main gant e sur le bras de son poux:
- Kristoff? Tu m coutes?
- Hein? Oh oui, c tait un bon discours. Un peu long, par contre, si tu veux mon avis.
La femme sourit gentiment.
- Peu importe qui le prononce, tous les discours t ennuient, mon amour!
- En effet, approuva l homme en lui faisant un clin d il.
- Mais j esp re qu ils vont mieux s organiser, maintenant que Val-d Or est une ville, parce que je te dis que l am nagement est pas leur fort. Une chance qu on habite Bourlamaque!
- Hum
D ue du manque d int r t de son poux, Jeanne se tut pour regarder autour d elle. Ils arrivaient au coin de l avenue Perreault et tourneraient bient t sur la rue Lemieux, o tait situ e leur maison, semblable toutes les autres du village. Devant eux, Marek marchait d un pas nergique, alors que Charlotte et leurs trois enfants se pressaient sa suite pour le rattraper. Jeanne sourit en voyant la plus jeune de la famille, C cilia, s arr ter pour ramasser un caillou.
- Elle est adorable, murmura la femme pour elle-m me.

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