Dans l ombre d un handicap
148 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Dans l'ombre d'un handicap , livre ebook

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148 pages
Français

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Description

Etre normale, voilà le rêve de Melinda : sortir de l'ombre de son handicap et vivre comme toutes les filles de son âge. Avec la présence de ses amis et surtout de David, Melinda parviendra-t-elle à faire la paix avec son handicap ? Parviendra-t-elle à surmonter ce complexe et affronter la vie avec plus d'optimisme ? Voilà la grande question que pose l'auteure, sur fond d'interpellation des handicapés du monde entier.


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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 septembre 2015
Nombre de lectures 65
EAN13 9782336389967
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Femmes et savoirs
Femmes et savoirs
Collection dirigée par Alice Delphine TANG

La collection « Femmes et savoirs » intègre tous les ouvrages qui contiennent des savoirs diffusés par les femmes, des savoirs diffusés pour les femmes et des savoirs diffusés sur les femmes. Dans ces rubriques se retrouvent aussi bien les œuvres de fiction (roman, nouvelle, poésie, théâtre, épopée, conte, etc.) que les essais littéraires, philosophiques, ethnologiques, anthropologiques, sociologiques et mythologiques. La collection « Femmes et savoirs » est un espace scientifique dont le but est de donner une grande lisibilité des écrits réalisés par les femmes ou portant sur les femmes.

Déjà parus

H. Clément AWONO AMBASSA, Au palais. Le prix de l’imposture , 2014.
H. Clément AWONO AMBASSA, La collation. Un hommage à nos morts , 2014.
Emmanuel EKA MENGUE, La fronde ou la condamnation du fanatisme , 2013.
Marie-Thérèse AMBASSA BETOKO, Le film de ma jeunesse. Nouvelles , 2013.
Sophie Françoise BAPAMBE YAP LIBOCK , Les couloirs du bonheur. Roman , 2012.
Alice Delphine TANG et Marie-Rose ABOMO-MAURIN (éds ), Jacques Fame Ndongo. Esthétique littéraire , 2012.
Charles LE GRAND TCHAGNÉNO TÉNÉ, Demain l’Afrique. Poèmes , 2012.
Fidoline NGO NONGA, Économie de l’environnement. Outils de gestion économique de la biodiversité , 2012.
Ben MAGE , Les marguerites. Poésie , 2012.
Serge Cyrile NWAWEL, Reflets. Poésie , 2012.
André Marie AWOUMOU MANGA, Le coupable. Pièce de théâtre en cinq actes , 2012.
François A. NTSAMA, Partage. Poésie , 2012.
Titre
Ève K- RENE






Dans l’ombre d’un handicap
Copyright


























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-74007-2
Citation


« Nous nions notre propre beauté parce que les autres ne peuvent pas, ou ne veulent pas la reconnaître. Au lieu d’accepter ce que nous sommes, nous voulons imiter ce que nous voyons autour de nous. »
Coelho Paulo.
I.
Melinda se calma un instant, tout en se nettoyant les yeux du revers de sa main, c’était en vain. Les larmes coulaient toujours, on aurait dit qu’elles ne pouvaient plus se contenir dans ses yeux. Cette fois-ci, elle essaya de se calmer pour pouvoir réfléchir. Il fallait trouver une explication rationnelle à cette situation. C’était pire qu’un cauchemar, et elle voulait comprendre ce qui venait de se passer. Tant de questions se bousculaient dans sa tête, qu’elle crut que celle-ci allait exploser. Comment tout ceci avait bien pu se produire ? Pourquoi tout cela était-il arrivé ? se demanda-t-elle une énième fois, tandis qu’un flot de larmes inondait de nouveau ses joues. Pourtant malgré les larmes, on aurait dit qu’à force de se poser la même question, son cerveau avait la réponse toute prête. Et Melinda ne fut pas du tout surprise quand cette réponse s’imposa à elle.
Roddy Fono !
S’il fallait un coupable, Melinda n’aurait pas hésité à accuser Roddy. Il était la cause de tout cet échec, de tous ces malheurs. En effet, c’était de sa faute si elle avait cru être comme toutes les filles. Il avait passé son temps à lui dire qu’elle n’était pas différente des autres malgré son handicap. Aujourd’hui, elle se rendait compte que c’était faux, tout n’était que mensonge dans les paroles de celui-ci. Depuis sa naissance, personne ne la voyait autrement que ce qu’elle était : une infirme qui suscitait de la pitié et rien d’autre.
Melinda essuya de nouveau les yeux, cette fois-ci, d’un geste rageur. Depuis combien de temps pleurait-elle ainsi ? Elle ne le savait même pas. Elle ignorait qui elle détestait le plus au monde : Roddy ou Martial ? Mais, Roddy l’emportait simplement, parce qu’il avait été son premier amour. Elle l’avait aimé durant des années, et pour finir, il lui avait brisé le cœur. Tout cela, après quatre ans de promesses d’amour et de fidélité. La présence d’une autre dans sa vie ne constituait pas un drame en réalité. Le plus dur dans tout cela était qu’il avait eu un enfant avec cette fille. Roddy l’avait trompée durant tout ce temps, il lui avait fait croire qu’elle était la femme de sa vie. Et elle, comme une idiote, avait cru en lui et lui avait confié son cœur…
La vérité avait finalement éclaté un 24 décembre. Fermant les yeux, Melinda revit les images ressurgir avec force dans sa tête, on aurait dit que tout était encore présent dans son esprit, et d’ailleurs c’était le cas, incontestablement.
Elle était allée le rejoindre, pour passer avec lui les fêtes de fin d’année en amoureux. Mais à son arrivée, Melinda avait trouvé une autre fille chez lui : Diane ! Roddy était venu les rejoindre après son coup de fil colérique, et là, Melinda avait vu son monde s’effondrer quand celui qu’elle croyait être l’homme de sa vie lui avait demandé de rentrer. Au bord de la route où il l’avait accompagnée prendre le taxi, il lui avait ouvertement dit de ne plus revenir. Roddy avait ajouté que leur histoire était juste des enfantillages, qu’il avait grandi et avait déjà une famille.
– Pourquoi ? avait-elle demandé en le regardant droit dans les yeux, elle voulait être sûre qu’elle ne rêvait pas.
Il avait détourné son regard, avant de lui dire ces mots qu’elle n’oubliera jamais.
– Diane possède tout ce qu’un homme désire chez une femme. Avec elle, je ne me sens pas coupable. Or quand je suis avec toi, on me regarde comme quelqu’un qui commet un crime. Tu ne peux pas comprendre ce que ça fait quand on te regarde ainsi ; toi tu es habituée, mais moi, je n’en pouvais plus. J’étais vraiment attiré par toi, mais pour être honnête, j’en ai eu marre avec le temps, tu es si coincée ! Même faire l’amour, tu en es incapable. Tu sais quoi ? Être avec toi était un calvaire.
– Roddy…
C’est tout ce qu’elle avait pu répondre. Elle savait qu’en ouvrant la bouche pour dire un mot de plus, elle en mourrait de chagrin. Puis sans un mot, elle s’était engouffrée dans le taxi jusqu’à la gare routière. Dans le car, elle était dans un état second, seules les larmes coulaient dans cette voiture sans lumière. Elle put pleurer ainsi en silence, non seulement durant tout le trajet qui la ramena à Yaoundé, mais aussi, pendant les deux années qui suivirent. Melinda dut enterrer cette douleur au fond d’elle, ne trouvant pas le courage d’aborder le sujet et de dire que Roddy l’avait laissée parce qu’elle était infirme. C’était horrible et honteux à avouer. Elle préféra garder tout pour elle-même. Elle se disait que jamais plus, elle ne rencontrerait l’amour.
Mais curieusement, avec le temps, et sa rencontre avec Martial, la douleur s’estompa, et Melinda finit par l’oublier tellement elle était fascinée par Martial Angonomane.
Martial…
La première fois que Melinda le vit, c’était à l’aéroport international de Nsimalen. Elle était allée faire ses adieux à une amie d’enfance Claire Messina qui allait poursuivre ses études au Congo Kinshasa. Lui, il était juste à l’entrée et attendait le départ de son vol pour la Tunisie, rejoindre son club. Il n’était pas mal comme homme, grand, des yeux rieurs, des épaules larges, et surtout il paraissait très sympathique. Après les dernières formalités, il vint les rejoindre sur le siège où elles étaient assises pour se dire au revoir. Martial entama la conversation avec l’éternel « bonjour ». Claire en profita pour s’éclipser auprès de sa famille, laissant son amie seule avec Martial. Melinda se retrouva en train de se confier à lui, on aurait dit qu’elle se libérait, motivée peut-être par la conscience qu’ils ne se reverront plus jamais. Martial l’encourageait fortement avec des mots gentils. Et, en se disant au revoir, Melinda avait trouvé naturel de lui donner son numéro et son adresse e-mail pour rester en contact avec lui.
Plus tard, il arrivait à Melinda de penser à Martial, mais avec le temps et l’intervention de la raison, Melinda finit par oublier toute cette histoire.
Pourtant, quelques mois plus tard, elle eut l

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