L épopée des tirailleurs sénégalais
454 pages
Français

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L'épopée des tirailleurs sénégalais , livre ebook

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Description

L'épopée des tirailleurs sénégalais couvre un siècle et demi, de 1818 à 1960; elle a été marquée par un drame, le 1er décembre 1944, à Tiaroye, près de Dakar. Pour l'auteur, ce drame est une charnière, mais c'est l'histoire de notre pays qui a entraîné la fin précipitée de cette épopée Les tirailleurs sénégalais, dans l'armée française, c'est la conquête de l'ouest africain, la grande guerre 1914-1918, la campgane pour la Libération de la France, la guerre d'Indochine. Un ouvrage complet et fort documenté sur cette aventure qui marqua si profondément les relations entre l'Afrique et la France.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2005
Nombre de lectures 265
EAN13 9782296402126
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2005
9782747585934
EAN : 9782747585934
Sommaire
Page de Copyright Page de titre AVANT-PROPOS INTRODUCTION Première partie - Avant le drame
Chapitre 1 - Une épopée dans l’Epopée des Troupes de marine Chapitre 2 - La conquête de l’ouest africain et autres territoires par les Tirailleurs Sénégalais Chapitre 3 - La Force Noire : genèse et développement d’un « concept » Chapitre 4 - De la brousse aux tranchées de la grande guerre Chapitre 5 - Une variable d’ajustement idoine Chapitre 6 - La drôle de guerre - vingt-cinq ans plus tard Chapitre 7 - Après les armistices : La France Libre et la participation des tirailleurs sénégalais à la Libération de la France
IIème Partie - Le drame du camp de Tiaroye
Chapitre 8 - Les évènements de Tiaroye
IIIème partie - Après le drame
Chapitre 9 - Les Tirailleurs sénégalais en Indochine Chapitre 10 - Les Africains et l’Algérie Chapitre 11 - Suite, Traces et Séquelles Chapitre 12 - Flux, Reflux pour la défense de la France
Conclusion Bibliographie (éléments généraux) L’Afrique à l’Harmattan
L'épopée des tirailleurs sénégalais

Eugène-Jean Duval
AVANT-PROPOS
« Nos Sénégalais

Par leur nombre, par leur valeur militaire, par les services qu’ils nous ont rendus et qu’ils nous rendent encore, les Sénégalais sont au premier rang de nos soldats indigènes.

L’appellation est singulièrement vague et inexacte si l’on songe qu’elle s’applique aux soldats tirés de territoires plus grands que l’Europe et répartis entre l’Afrique occidentale française et l’Afrique équatoriale françaises, appartenant à plus de vingt races. Mais cette appellation, donnée par les premiers contingents qui avec Faidherbe conquirent le Sénégal, puis avec Joffre, Borgnis-Desbordes, Archinard, Gallieni se battirent sur les bords du Niger ou dans le centre du Soudan, a fait fortune et, plus vraie que la vérité géographique même, elle témoigne bien par sa générosité de l’âme unique de nos troupes noires.

Bambaras du Haut-Niger, à l’esprit guerrier, pour qui compte seule la parole du chef ; Toucouleurs du Sénégal, orgueilleux et hautains ; Mossis de la boucle du Niger, fidèles et patients ; Sarakolés, Mandés, Sérères, Sonrhaïs ou Djermas, Lobis ou Dioulas, Saras des rives du Chari ou Gabonais, et tant d’autres, tous une fois coiffés et ceinturés de rouge, encadrés et commandés, deviennent des Sénégalais, c’est-à-dire, pour qui sait les conduire, autant d’exemples du courage, de la fidélité au service et de l’amour pour leur chef ». 1

Que recouvre ou qu’occulte ce cliché de circonstance, daté de mai 1940 ?

A Suivre...
INTRODUCTION
Le 10 novembre 1998, s’éteignait, à 104 ans, Abdoulaye N’Diaye, le dernier tirailleur sénégalais ayant participé aux combats de la grande guerre ; il devait être fait chevalier de la légion d’honneur, le lendemain, lors des cérémonies du 11 novembre, par le président de la République qui avait préalablement décidé de faire chevaliers de cet ordre national tous les anciens combattants de la guerre 14-18.

Quarante ans plutôt, le 4 octobre 1958, le vote de la Constitution instituant une Communauté “fondée sur l’égalité et la solidarité des peuples qui la composent” portait en germe l’indépendance des Etats africains et malgaches la constituant et, de ce fait, la fin de l’emploi par l’armée française des soldats originaires de ces pays et tout particulièrement de tous ceux que l’on rangeait sous l’appellation “tirailleurs sénégalais”.

Cent ans plus tôt, très précisément à l’été 1858, le général Faidherbe, gouverneur du Sénégal, faisait savoir à l’Empereur Napoléon III que le bataillon de tirailleurs sénégalais, créé en application du décret du 21 juillet 1857, était : “ entièrement constitué pour l’époque où je l’avais promis. C’est une très belle troupe et nous sommes persuadés qu’elle nous rendra tous les services que nous attendons”. 2

En réalité, il faut remonter encore au moins 40 ans plus tôt, en 1818, lorsque le colonel Schmalz, célèbre rescapé du naufrage du radeau de la Méduse, incité par son ministre, commence à recruter les premiers soldats noirs « réguliers » au service des armes de la France.

Cette courte chronologie rétrospective, très saccadée, montre, à travers quelques dates repères, que la présence des soldats noirs au service de la France remonte loin dans le passé et sûrement même bien avant 1817, date à la quelle les Anglais, appliquant enfin les traités de 1814 et 1815, consentirent à restituer à la France la colonie du Sénégal ou ce qui en tenait lieu.
Mais que s’est-il passé entre ces dates repères ? qu’est-ce qui se cache ou est caché derrière ces sommets que l’on repère encore, sur ce fond de paysage, de plus en plus brumeux, des relations entre l’Afrique et la France ?

La présence de soldats noirs dans les rangs de l’armée française, en dehors des milices ou des corps d’auxiliaires que les chefs militaires rassemblent sous divers noms et entretiennent dans des conditions parfois mal définies, est en quelque sorte une tradition de l’année de la France aux colonies ; elle est même, de loin, antérieure à la mise sur pied des premières formations des troupes de marine, c’est à dire des régiments d’infanterie de marine “affectés”, selon l’ordonnance du 20 novembre 1838, “au service des garnisons militaires du royaume et à celui des colonies”.

Près de quatre ans avant la création du corps de tirailleurs sénégalais, le secrétaire d’état à la marine, reprenant les idées d’un de ses prédécesseurs, rappelait le 8 décembre 1853 à sa Majesté l’Empereur “l’utilité de substituer, du moins en partie, le recrutement colonial au recrutement européen et de remplacer progressivement nos soldats d’infanterie de marine par des milices indigènes. Cette mesure, inspirée à votre Majesté par des idées d’humanité encore plus que par des idées d’économie, peut, dès maintenant, recevoir par mes soins un commencement d’exécution... L’expérience nous démontrera, je l’espère, qu’on peut attendre d’utiles services des corps de troupes indigènes.
Dans plusieurs conflits récents entre la colonie et les tribus hostiles du fleuve, cette troupe a puissamment contribué à nos succès, en bravant des fatigues et des dangers qui décimaient nos soldats malgré leurs efforts et leur constance héroïque”.

Cent cinquante ans plus tard, alors que depuis longtemps, déjà, la France a cessé de recourir à l’appel des contingents africains, l’histoire montre, semble-t-il, que le secrétaire d’état à la marine et aux colonies de 1853 avait une certaine clairvoyance.

En effet, depuis cette date et même avant cette date, la France n’a cessé de faire appel de façon officielle aux soldats indigènes des pays qu’elle avait colonisés, en particulier des pays de l’Afrique dite noire. 3
Quel que soit son régime politique, la France a ainsi marqué une certaine forme de constance dans son action de colonisation. Jusqu’à la “décolonisation” — qui ne saurait être assimilée à une oeuvre de déconstruction — elle ne cessera de faire appel aux ressources humaines combattantes de l’Afrique noire. Comment comprendre le mouvement de “décolonisation” conduit par la France depuis 1958, ou plus précisément depuis 1960, si l’on ne commence pas par rappeler quelques éléments essentiels de cette période de colonisation que nos livres d’histoire ont sans doute un peu trop tendance à présenter de façon unilatérale et, disons le, souvent, de façon dithyrambiquement “blanche”.

A cet égard, force est de constater qu’en dépit de quelques voix plutôt isolées, nul n’ose toucher à la grande oeuvre de colonisation menée souvent par l’alliance du sabre et du goupillon et au son du clairon. Comment ne pas citer cette envolée de Paul Reynaud lors de l’ouverture de l’exposition de 1931 : “La colonisation est le plus grand fait de l’histoire. Non, le fait colonial n’est pas mort. Il n’est pas arbitraire, il est aussi fatal qu’une loi physique, car il tend à combler une différence de niveau entre deux civilisations contemporaines. Il y a une loi des vases communicants. On peut ennoblir ou avilir le fait de la colonisation, mais il est inutile de le justifier....
C’est la civilisation de l’Europe que les caravelles emportaient dans leurs flancs, quel que fut leur port d’adieu. Qu’il le veuille ou non, le peuple qui colonise travaille pour la communauté......
Sans doute les civilisations des

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