Andalou
259 pages
Français

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Description

Mathilde guide des balades à cheval dans l’étang de Capestang. Elle mène une vie simple, une vie qu’elle a choisie, près des chevaux et de la nature qu’elle connaît sur le bout des doigts.
Jusqu’au jour où son employeur, Marcel, lui fait une offre qui éveille sa curiosité : « Je vais vous présenter un homme, un vrai ». Elle tombe de haut lorsqu’elle comprend que ce héros n’est autre que Gaetano Guardia, un torero andalou connu pour son physique de rêve et sa vie dissolue.
Et la corrida, Mathilde l’a en horreur !
Gaetano est un séducteur né, mais il est totalement exclu pour elle de tomber sous le charme d’un tueur de taureaux. Il est aussi habile qu’elle est rebelle. Et l’amourette qui aurait pu naître entre eux devient soudainement plus effrayante, car les anciennes maîtresses du torero qui croisent le regard de la jeune cavalière sont retrouvées mortes, sacrifiées selon un rituel tauromachique.
Dès lors, Mathilde et Gaetano ne partagent plus qu’une chose : ils sont soupçonnés de meurtre.
« Andalou » est un roman qui nous plonge dans l’atmosphère d’une ville en fête, qui nous égare parmi les traditions mystérieuses du monde tauromachique, sur le mode sensuel et humoristique, au cœur des décors viticoles de la région de Béziers.
Voici un polar ensoleillé, dans lequel seuls les recoins où l’on retrouve les cadavres sont obscurs…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 mars 2016
Nombre de lectures 589
EAN13 9782370114303
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ANDALOU

Liliane Fournier



© Éditions Hélène Jacob, 2016. Collection Policier/Polar . Tous droits réservés.
ISBN : 978-2-37011-430-3
La sévillane se danse en quatre parties :
La rencontre
La séduction
La dispute
La réconciliation.
Prologue


11 août 1987. Comme tous les matins depuis bientôt six mois, je pédale en bordure du canal du Midi pour me rendre au domaine de Roques Blanches. Ça en fait sourire plus d’un quand je dis que je vis en plein rêve : je n’ai rien, à part ma passion, les chevaux.
Cette année, je me réveille, je mange, je dors, en ne pensant qu’à eux. Alors, c’est vrai que mon choix inquiète tous ceux qui me connaissent.
Comment vas-tu t’en sortir ? me demande-t-on souvent. On ne gagne pas sa vie dans ce milieu-là, on la perd ! Mais j’ai toujours grandi avec la certitude que l’existence était courte et que chaque minute devait être employée à la recherche du bonheur. Pas le temps de gaspiller !
Quand Marcel, le propriétaire du domaine m’a proposé de développer une activité équestre à Roques Blanches, j’ai tout laissé tomber : mes études, qui de toute façon ne me menaient pas à grand-chose, ma chambre bien confortable chez mes parents et une grosse partie de mes amis qui n’a pas compris ma décision. Depuis, je me réjouis tous les jours d’avoir les pieds dans le crottin, des brins de foin plein les vêtements et le dos en compote certains soirs !
Je gagne à peine de quoi subsister, et encore, je m’en sors parce que je cohabite avec ma sœur et que nous partageons les frais. C’est vrai aussi que je ne peux faire aucun projet d’avenir, mais j’ai toujours évité d’en faire, je trouve ça tellement présomptueux !
Ce que je sais, c’est qu’ici et maintenant, je suis heureuse, très heureuse !
Chapitre 1


C’est l’heure où les cigales se réveillent. Elles remontent des touffes d’herbes où elles ont passé la nuit. Ce n’est pas forcément agréable, même si tout le monde raffole de ces bêtes-là. Ce sont quand même de gros insectes vibrants et, quand elles vous dégringolent dans la chemise à même la peau, ça n’a vraiment rien de drôle. Je les évite à grand-peine et je manque de peu de tomber dans le canal. J’ai l’habitude, je fais ce trajet tous les jours. En un coup de guidon, je remets mes roues sur le chemin et je repars. Il n’est pas tout à fait 8 heures et les premiers touristes que je croise sont déjà sur le pont de leur péniche.
Encore un virage et ça y est, l’odeur des chevaux semble sortir de derrière les fourrés comme une bête sauvage. Je me faufile entre deux buissons, à droite de la prise d’eau et je déboule dans le domaine. Des hennissements de bienvenue me parviennent de l’enclos.
Salut, les filles, salut, les garçons !
Je les appelle comme ça, quatre juments et trois chevaux, cinq camarguais blancs comme neige et deux demi-sang espagnols noirs. Le bâtiment des caves est apparemment vide ; je laisse mon vélo contre le vieux mur en pierre et je continue à pied, sous les tilleuls, jusqu’aux écuries. Je suis à Roques Blanches, domaine viticole, comme il y en a au bout de chaque chemin dans cette région. Celui-ci fut édifié par Pierre-Paul Riquet, célèbre créateur du canal du Midi au XVII e siècle. La propriété est composée de plusieurs constructions éparpillées dans un vallon ombragé. Il y a la cave à vin, qui, comme son nom ne l’indique pas, n’est pas enterrée. C’est une vraie cave à l’ancienne, avec des cuves en béton peintes en rouge et blanc d’un côté et de gros foudres en bois de l’autre. Plus loin se trouve la maison du maître, petite et blanchie à la chaux. Plus bas encore, les communs où logent les ouvriers agricoles pendant les vendanges. Ils sont mitoyens avec les écuries et le pailler. En guise de cour intérieure, il y a une vieille vigne et, devant la maison des maîtres, un bosquet de tilleuls plus que centenaires. Le terre-plein, à côté de la cave, a été transformé en enclos pour les chevaux. J’ouvre la grande porte de l’écurie dans un long grincement de rouille. Persane et sa fille Jolie m’accueillent, grattant le sol en signe d’impatience. Elles sont les juments du propriétaire et ont le privilège d’être à l’intérieur, à l’abri des mouches et de la chaleur.
Du calme, les filles, ça vient !
Je leur caresse le nez et elles me soufflent dans les mains. J’ouvre l’arrivée d’eau et remplis leur abreuvoir. Est-ce le bruit de l’eau ou la peur de la déshydratation, mais chaque matin, c’est à ce moment précis que ces demoiselles se mettent à pisser ! Je monte au pailler. Ah ! Que j’aime cette odeur douce, plus sensuelle que les plus grands parfums ! Je balance trois balles de foin par les trappes et je les distribue, en premier aux deux privilégiées, puis aux chevaux de l’enclos. Je prends bien soin de répartir les paquets de fourrage loin les uns des autres pour éviter les bagarres. Mais comme chaque matin, le Gros Noir – on n’a jamais réussi à l’appeler différemment – couche ses oreilles et chasse la pauvre Ginette qui doit se contenter du tas le plus éloigné. Le plus urgent est fait. Je m’assieds un instant sur la murette en pierre sèche qui surplombe l’enclos. J’observe le ballet incessant des chevaux cherchant à voler le foin du voisin. Je profite de la fraîcheur matinale qui ne fera pas long feu. Les cigales entament leur chant d’amour, c’est l’été, il fait beau, j’ai 23 ans et je vis enfin ma passion : les chevaux !
Personne n’a jamais compris pourquoi j’étais à ce point fascinée par ces grosses bêtes. Pas un canasson dans la famille, pas de cavaliers, rien ! Je les aime et pourtant je ne compte pas les vols planés, les plaies, les bosses, les lèvres éclatées et, récemment, une fracture de la clavicule. Mais rien à faire, c’est peut-être du masochisme, mais je les adore !
Té, Pinky !
Voilà Marcel, le propriétaire de Roques Blanches. Pinky, c’est mon surnom, depuis que je me suis retrouvée le bras en écharpe. A priori, rien à voir, si ce n’est que je portais également un survêtement rose à ce moment-là et qu’ils m’ont trouvé une ressemblance avec un flamant rose, d’où le pink floyd puis Pinky . Quand je dis « ils », je veux parler de Marcel Garric et de Jean René Coste, dit JR, le propriétaire de la quasi-totalité des chevaux. Eh oui, moi, je ne suis propriétaire que de la bicyclette et encore, c’est celle de ma sœur ! Je travaille pour eux. Je débourre, je nourris et je monte les bêtes. L’été, je guide les touristes en balade et on se partage la recette tous les trois. Marcel est un quinquagénaire débonnaire, viticulteur, d’une vieille famille du terroir. Il est passionné par sa terre et son Languedoc dont il parle la langue.
Ah ! J’ai des Anglais qui débarquent à 10 heures, ils viennent de l’Albatros. Il y en a trois qui veulent monter. Vous allez vous régaler.
Nous nous vouvoyons tous, ce qui donne souvent un style très bourgeois à nos conversations.
Bonjour, Marcel, ça va très bien, merci et vous-même ?
Vous êtes bien susceptible de bon matin, bonjour, ma petite Pinky !
N’allez pas dire après que ce sont les jeunes qui sont malpolis !
Et il me colle une bise bruyante sur chaque joue. Nos rapports sont très souvent sur le mode humour. Nous passons notre temps à nous envoyer des piques. Marcel est obsédé par l’idée de me fiancer. Les clients, les amis, ce sont tous de potentiels candidats ! Aujourd’hui, je sais ce qui m’attend. L’Albatros, dont il vient de parler, est une grosse péniche de croisière qui sillonne le canal du Midi avec son plein de touristes. Son capitaine, un Anglais, s’appelle… Pinky ! Il est très anglais dans son genre, grand, maigre, un coup de soleil permanent colore son visage, d’où le surnom, et son long nez pèle du premier juin au trente septembre.
J’espère que vous aurez le temps de flirter avec ce pauvre Pinky. La dernière fois, vous l’avez planté là, sans explication, il était dépité !
Vous ne voulez quand même pas que je lui cède au premier rendez-vous ! Il faut qu’il me mérite !
Il éclate de rire.
Vous avez raison ! Et puis, c’est un Anglais, méfiez-vous, ils sont sournois !
D’accord, je l’aurai à l’œil !
Ne flirtez pas trop tard ce soir, c’est le début de la feria et j’aurai besoin de vous.
La bodega n’ouvre que demain soir !
Oui, mais j’ai un invité de marque et je tiens à vous le présenter.
Encore un fiancé ?
Non, celui-là, c’est LE fiancé ! Je suis sûr qu’il vous plaira !
Comme d’habitude, à vous entendre, ils sont tous beaux, riches, intelligents et amoureux de moi !
Vous êtes une ingrate, ou une aveugle, je ne sais pas. N’empêche que celui-là…
Assez de mystère, c’est le capitaine de quel navire ?
Marcel a pour habitude de faire table d’hôte le soir

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