Du Sénégal à Marseille
174 pages
Français

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Du Sénégal à Marseille , livre ebook

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174 pages
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Description

Thomas Samba Sarr dit Tom, propriétaire éclairé d'une boutique rasta implantée en plein coeur de Marseille est tailleur et créateur, mais est aussi passeur, passeur entre les hommes et les cultures mais aussi passeur d'idées. Toujours tourné vers le monde, il est à la fois ancré dans la mobilité et résolument présent dans sa ville d'adoption. C'est l'histoire d'un parcours migratoire, entre le Sénégal et Marseille.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2009
Nombre de lectures 363
EAN13 9782336272184
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ecrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen
Dernières parutions
Bazoumana OUATTARA, Le sacrement constitutionnel, 2009.
Colette LANSON, Professeur Béatrice Aguessy. Une vie de femme(s), 2009.
Bertrand LEMBEZAT, Palabres en pays kirdi, 2009.
Viviane MPOZAGARA, Ghetto de riches, ghetto de pauvres, 2009.
Pascal DA POTO, Mort héroïque, 2009.
Mahmoud BEN SAÏD, La Guinée en marche. Mémoires inédits d’un changement. Volute 2, 2009.
Aboubacar Eros SISSOKO, Une enfance avec Biram au Mali, 2008.
Bellarmin MOUTSINGA, La Malédiction de la Côte, 2008.
Daniel GRODOS, Niamey post, 2008.
Kamdem SOUOP, La danse des maux, 2008.
Alain FLEURY, Congo-Nil. A travers les récits des missionnaires 1929-1939, 2008.
Paul Evariste OKOURI, La Sobanga des paradoxes, 2008.
Chehem WATTA, L’éloge des voyous, 2008.
Gabriel Koum DOKODJO, Noël dans un camp de réfugiés, 2008.
Louis KALMOGO, Un masque à Berkingalar, 2008.
Léon-Michel ILUNGA, Le Petit-Château, 2008.
Der Laurent DABIRE, Chemin de croix, 2008.
Alain THCJILLIER, Du fleuve Komo à l’Oubangui-Chari, 2008. Sékou DIABY, La force d’une passion, 2008.
Emmanuel MATATEYOU, Palabres au Cameroun, 2008. Christophe FARDEL, 365 jours à Sassandra, 2008.
Fatou NDIAYE DIAL, Nerfs en feu, 2008.
Alain THUILLIER, Vivre en Afrique, 1953-1971, 2008.
Alain THUILLIER, De la Forêt des Abeilles au mont Cameroun, 2008.
Juliana DIALLO, Néné Salé, récit d’une naissance, 2008.
Boubacar DIALLO, Réalités et romans guinéens de 1953 à 2003, 2008.
Du Sénégal à Marseille
Migration réussie d'un gentleman rasta

Brigitte Bertoncello
Sommaire
Ecrire l’Afrique - Collection dirigée par Denis Pryen Page de titre Page de Copyright LE SENEGAL, POINT DE DEPART D’UNE AVENTURE L’ENVIE DE PARTIR: JEU DE MIGRATIONS UN PORT D’ATTACHE TOM, UNE FIGURE AFRO-MARSEILLAISE MARSEILLE, MA VILLE EPILOGUE BIBLIOGRAPHIE TÉMOIGNAGES Un homme, Tom
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296081130
EAN : 9782296081130
C ET OUVRAGE, c’est l’histoire d’un parcours migratoire entre le Sénégal et Marseille. C’est l’histoire d’un homme Thomas Samba Sarr dit Tom, propriétaire éclairé d’une boutique rasta implantée en plein cœur de Marseille, dans le quartier Belsunc, quartier d’accueil des différentes vagues migratoires qui se succèdent dans la ville depuis la fin du XIX e siècle. C’est aussi l’amour d’une ville, Marseille, et d’un véritable attachement pour un pays le Sénégal avec une attention particulière accordée à Palmarin et ses habitants, le petit village de pêcheurs où Tom a grandi.
Français d’origine sénégalaise, Tom est installé dans la cité phocéenne depuis près de 40 ans et partage sa vie avec son épouse, Claudie, plus aristocratiquement baptisée la Baronne. Tailleur et créateur, il s’est forgé un look bien à lui et déambule dans les différents quartiers de Marseille, à bord d’un taxi anglais aux couleurs rasta. Tom porte des chaussures dépareillées, s’habille avec de larges pantalons cousus dans des chutes de tissus récupérées, noue parfois des lacets rouge, jaune et vert en guise de cravate, et se coiffe d’un béret arborant la carte d’Afrique, d’un calot en bogolan ou encore d’un turban à la façon des Touaregs.
Régulièrement associé à la vie artistique marseillaise, il est aujourd’hui une référence afro-marseillaise et n’hésite pas à donner son point de vue sur l’actualité ou les grands thèmes de société aux journalistes des quatre coins de la planète qui viennent le solliciter.
«Ce matin, on peaufine, on met des petits mots version «académie française», hé ! le petit Noir n’est jamais allé à l’école mais il sait s’exprimer. En ce moment, je ne sais pas ce que j’ai, j’ai enlevé la soupape et je ne fais que de belles phrases. Les biographistes, oui tu as bien entendu, c’est comme ça que je les appelle… Les biographistes donc ne savent plus où ils en sont. On leur demande de tout noter, de faire le tri et de subir les humeurs de celui qui raconte. Parfois, c’est une petite danse le matin, à l’arrivée, il ne faut pas se laisser surprendre. J’ai même essayé plusieurs fois le coup du Gabonais ou celui du Yombo-yombo, mais elle a bourlingué la Petite, elle ne se laisse pas faire. Elle a son crayon et moi j’ai ma tchatche, c’est pas triste ! J’adore, elle me regarde par dessus ses lunettes, on dirait presque une prof d’Université ! Le rêve (rires)… La Baronne, mon épouse pour ceux qui ne la connaissent pas encore, dit même que le grand Noir a trouvé son nègre blanc. Oui, je la fais travailler, je la saoule … Depuis quatre ans, je lui fais mener une vie infernale mais je crois que je l’inspire ! On en a fait des kilomètres dans Marseille, en taxi et dans nos têtes, on a passé du temps au Sénégal dans les barques de pêcheurs ou dans les champs de mil, j’ai même réussi à la faire venir à Palmarin, et j’ai beaucoup travaillé pour ça. Mais c’était essentiel de voir d’où je venais, d’où était parti le petit Noir.
Cette histoire, on ne va pas la raconter dans l’ordre, dans la mesure où le protagoniste est vrac-à-lisé, oui, je suis en vrac mais tu vas voir, je sais vite me ramasser, non, c’est mieux, me rassembler. Ce qu’on va raconter là, c’est un bout de ma vie seulement, le reste c’est mon jardin secret avec du positif et du négatif, je l’emporterai avec moi. Si nos ombres pouvaient parler, on en saurait des choses. Ce jardin secret, je l’entretiens, je l’arrose bien sûr mais je ne le dévoilerai pas. Et puis si je racontais tout, personne ne me croirait tellement j’en ai fait… Des photos, j’en ai des centaines avec des personnalités de tous les bords; aujourd’hui je laisse tomber les images, j’essaie de tout emmagasiner dans mes neurones. Tout ça, ce sont des bêtises que je voulais léguer depuis longtemps, il faut faire vite, j’ai 66 ans. Tu sais, la vieillesse est un naufrage et du coup quand tu penses à quelque chose, il faut le faire tout de suite. Mais la vieillesse c’est aussi un privilège, tout le monde n’y arrive pas, il y a beaucoup de candidats mais très peu d’élus : pour tout dire, il y a des abandons de corps et âmes en cours de route. La vieillesse, ça peut être très long alors il vaut mieux commencer tard ; d’ailleurs, me concernant, moi et en personne, j’ai remis à plus tard, même si je suis sur la rampe de Charly Chaplin, oui, la rampe descendante ! Allez, on est sérieux, on se parle en protocole, on se vouvoie même pour mieux se concentrer. Je peux même servir un petit café pour le lancement de l’opération, non, deux cafés : un pour la main droite, un pour la main gauche, en fait un pour embêter l’autre… (clin d’œil) !
LE SENEGAL, POINT DE DEPART D’UNE AVENTURE
« On peut venir du fin fond de la brousse africaine et devenir un homme intégré dans la société française, sans lâcher les relations avec le village. C’est presque un casse-tête chinois mais ça tient la route! ».
Tom, 29 octobre 2002

Une enfance africaine dans un village de pêcheurs
Q UAND ON EST AFRICAIN, parler de l’origine, de là où on vient, c’est se référer à la lignée qui se perpétue à travers chaque individu. Débuter le récit de sa propre vie, c’est évoquer les deux lignées maternelle et paternelle et se rapporter à un territoire auquel est rattachée l’histoire de la famille.
Tout a commencé à Palmarin, un village implanté à environ 130 kilomètres au Sud de Dakar, là où les plages de la Petite Côte se fondent dans le labyrinthe de bolongs du delta du Siné-Saloum. C’est là que Thomas Samba SARR est né vers 1942. Trois frères et deux sœurs ont partagé ou traversé son enfance sous le regard attentif de Charlotte Dibor Sarr et de François Diegane Sarr.

Maman Charlotte et Papa François, années 1960 () Photos d’identité, collection T. S. Sarr
« Palmarin... du sable et beaucoup d’arbres ; des fromagers, des baobabs, des cocotiers... à proximité de l’océan. Palmarin, ... un village sans eau courante, ni électricité. Dès la tombée du jour, un village très noir, un noir qu̵

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