Les deux France du Front populaire
416 pages
Français

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Les deux France du Front populaire , livre ebook

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Description

Au printemps 1936 surviennent à la fois une victoire électorale des gauches unies "contre la menace fasciste" et un puissant mouvement social. France de gauche contre France de droite, la question des mobilisations se pose à travers le succès des rassemblements antifascistes et celui du Parti social français de La Rocque, alors que des forces traditionnelles comme le parti radical se délitent. Toutes les classes sociales y participent, se forgeant ainsi leur identité pour plusieurs générations. Aujourd'hui, de nouvelles approches permettent de renouveler le regard sur cette France du Front Populaire...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2008
Nombre de lectures 129
EAN13 9782336266299
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296057029
EAN : 9782296057029
Cette manifestation a été organisée avec le soutien de la Fondation Jean Jaurès et du Comité d’histoire parlementaire et politique. Laboratoires associés : le Centre d’histoire sociale du XX e siècle (Université de Paris I, Panthéon-Sorbonne, UMR-CNRS 8058), le Centre de recherche sur l’action politique en Europe de (Sciences Po de Rennes, (UMR-CNRS 6051), le Centre Georges-Chevrier (Université de Bourgogne, UMR-CNRS 5605).
Les deux France du Front populaire

Gilles Morin
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dans la même collection Des poings et des roses Introduction Première partie - Enjeux politiques et approches historiographiques du Front populaire
Belgique : un Front populaire de papier… Le Front populaire dans le champ des gauches européennes La vague de grèves du Front populaire : des interprétations divergentes et incertaines Les droites contre le Front populaire. Essai de bilan des recherches depuis dix ans Les archives « de Moscou » : histoire de l’État à la fin des années trente et naissance d’une source pour l’histoire du Front populaire
Deuxième partie - Les mutations du champ politique
Les débats parlementaires du Front populaire Génération Front populaire ? Renouvellement et caractéristiques du personnel socialiste au temps du Front populaire La nouvelle génération parlementaire modérée Sauver une France libérale : Pierre-Étienne Flandin entre stratégie centriste et attraction autoritaire Le Parti social français, élément majeur d’une refonte du système de contrôle politique des droites à la fin des années trente ? Une nouvelle extrême gauche s’est-elle formée ? Front populaire et radicalité
Troisième partie - Les dynamiques sociales
Le syndicalisme précurseur de l’unité : politisation et recomposition interne Les unitaires, le Front populaire et l’unité syndicale : mutations sociales, actions collectives et pragmatisme partisan Coopération et mutualité sous le Front populaire L’enjeu des classes moyennes sous le Front populaire L’Union nationale des syndicats agricoles (UNSA) face au Front populaire La convention collective, fondatrice de nouveaux rapports sociaux et politiques?
Quatrième partie - Politisation populaire et évolution des élites
Les campagnes du Front populaire : entre violence et politisation Le Front populaire et le militantisme antiraciste : l’exemple de la Ligue internationale contre l’antisémitisme (LICA) La Ligue de l’enseignement et la Ligue des droits de l’homme au temps du Front populaire : deux associations parapolitiques face aux enjeux politiques posés à la gauche citoyenne La réorganisation du patronat au temps du Front populaire Les instances consultatives de la politique économique et sociale Le Front populaire, un régime politique nouveau ?
Cinquième partie - Front populaire et Front de la liberté : tour de France
Le Front populaire dans les Bouches-du-Rhône : la droite en réaction L’Aquitaine, foyer de résistance radicale et de l’Union socialiste et républicaine ? L’Auvergne, entre Varenne et Laval L’Est, un bastion conservateur?
Sixième partie - Le choc des cultures
Le modèle républicain et le marxisme Le congrès de Mulhouse du Parti socialiste en 1935 : prévenir les risques de l’exercice du pouvoir Autour de la Gauche révolutionnaire : des femmes en politique au temps du Front populaire L’antifascisme, un trait d’union entre les gauches? Le pacifisme, facteur dissolvant des forces politiques et sociales Les affiches du Front populaire : quelle guerre des images ?
Conclusion Bibliographie Index nominatif Des poings et des roses  : une équipe et un projet La Fondation Jean-Jaurès est une fondation politique.
Dans la même collection
Albert Gazier (1908-1997). Autour d’une vie de militant
Bruno Demonsais,
Gavroche. Un hebdomadaire culturel socialiste de la Résistance à la Guerre froide Christelle Flandre,
Socialisme ou social-démocratie ? Regards croisés français allemands, 1971-1981 Robert Chapuis,
Si Rocard avait su… Témoignage sur la deuxième gauche
Jacques Moreau,
L’Espérance réformiste.
Histoire des courants et des idées réformistes dans le socialisme français Emmanuelle Jousse,
Réviser le marxisme ? D’Édouard Bernstein à Albert Thomas, 1896-1914
Des poings et des roses
collection dirigée par Pierre Mauroy et Alain Bergounioux
conception graphique|réalisation béatriceVillemant
illustration de couverture : Vu , n° spécial, 30 novembre 1935. (Coll. L’OURS.)
Introduction
Gilles Morin* et Gilles Richard** * Docteur en histoire, professeur à la cité scolaire Marie-Curie, Sceaux, chercheur associée à l’UMR 8058, Centre d’histoire sociale du XX e siècle, université Paris I. ** Professeur d’histoire contemporaine à Sciences Po Rennes, Centre de recherche sur l’action politique en Europe (UMR-CNRS 6051).
Le début du XXI e siècle semble bien éloigné des années trente. La perspective d’une grève générale est hautement improbable dans la France d’aujourd’hui : la dernière en date remonte à 1995 ; encore ne fut-elle menée que «par procuration ». La CGT n’est plus que l’ombre d’elle-même, et le syndicalisme, envisagé dans son ensemble, paraît aussi affaibli que divisé, tandis que le Medef, héritier du CNPF, lui-même directement issu de la Confédération générale du patronat français restructurée en 1936, triomphe sur les ruines de ses adversaires. La victoire électorale des gauches semble tout aussi improbable, après un quart de siècle d’alternances et de cohabitations. Le radicalisme survit à peine dans deux partis groupusculaires et rivaux; le PCF, dont la montée en puissance avait commencé justement en 1934-1936, s’est littéralement volatilisé depuis deux décennies. Quant au PS, il n’a plus grand-chose à voir avec la SFIO de Léon Blum. Pourquoi dès lors revenir une fois de plus sur le Front populaire, après les importants colloques organisés par la Fondation nationale des sciences politiques notamment, des années soixante aux années quatre-vingt ? Trois raisons, de nature bien différente, peuvent être avancées.
La première raison relève de l’intérêt général des citoyens : le Front populaire fut un moment exceptionnel en termes de mobilisation politique, de confrontation sociale et symbolique. Ce caractère exceptionnel tient au fait que survinrent en même temps, au printemps 1936, une victoire électorale des gauches unies et un puissant mouvement social. Cela pour la première, et, jusqu’à ce jour, la seule fois dans l’histoire contemporaine française. D’où l’intérêt que ne peut manquer de provoquer l’événement encore aujourd’hui, qu’on y adhère ou qu’on le rejette.
La deuxième raison tourne autour des questions du totalitarisme et de l’antifascisme, toujours d’actualité. Elles se posèrent pour la première fois dans les années trente, et la réponse française, au moment du Front populaire, ne fut pas sans ambiguïté. Alors que dictatures et régimes totalitaires triomphaient largement en Europe, le danger fasciste existait-il en France? L’antifascisme ne fut-il pas une invention communiste, expliquant la force exceptionnelle du communisme en France pendant longtemps? Autrement dit, la peur du fascisme ne dissimula-t-elle pas le péril stalinien ? Au contraire, l’engagement antifasciste du PCF lors du Front populaire puis dans la Résistance ne contribua-t-il pas à intégrer le communisme français dans la République, aidant à comprendre le maintien à long terme d’une culture politique d’extrême gauche en France? Ces questions font l’objet de débats animés entre historiens depuis plusieurs années déjà. Mais n’ont-elles pas occulté d’autres questions de fond : comment la démocratie a-t-elle résisté? Par-delà les affrontements réels ou symboliques et par-delà la bipolarisation, quel fut le rôle des médiateurs? N’y eut-il pas une culture partagée qui aboutit à des compromis réels?
Troisième raison, plus technique mais non moins évidente : la connaissance du Front populaire n’est pas close. De nouvelles archives ont été exhumées ou sont devenues accessibles : fonds soviétiques &#

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