Douleurs psychiques et angoisses
330 pages
Français

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Douleurs psychiques et angoisses , livre ebook

330 pages
Français

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Description

Que sont les douleurs et angoisses qui persistent après une cure psychanalytique ? Les partager est une pratique psychothérapeutique qui les élabore. Une psychanalyste et un mathématicien décrivent des vides homologiques créés dès la prime enfance, sources de douleurs majeures. Des artistes sont sollicités, dont Marina Tsvetaeva et Nicolas de Staël. L'étiologie, la neurophysiologie, la dynamique, la créativité, l'absurdité et la gravité des angoisses et douleurs précoces sont étudiées … et leur possible apaisement (relatif !).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 avril 2015
Nombre de lectures 17
EAN13 9782336375076
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-72518-5
Titre
Michèle BOMPARD-PORTE & Daniel BENNEQUIN





Douleurs psychiques et angoisses


entre psychanalyse et mathématique















L’HARMATTAN
Citation

Elle disait et moi, à force d’y penser, je n’avais qu’un désir : serrer entre mes bras l’ombre de feu ma mère ... Trois fois je m’élançai ; tout mon cœur la voulait. Trois fois, entre mes mains, ce ne fut plus qu’une ombre ou qu’un songe envolé. L’angoisse me poignait plus avant dans le cœur.
Je lui dis, élevant la voix, ces mots ailés :
Ulysse : Mère, pourquoi me fuir, lorsque je veux te prendre, que, du moins chez Hadès, nous tenant embrassés, nous goûtions à nous deux le frisson des sanglots !... La noble Perséphone, en suscitant ton ombre, n’a-t-elle donc voulu que redoubler ma peine et mes gémissements ?
Homère, Odyssée , chant XI

Parlez-moi d’amour et j’vous fous
Mon poing sur la gueule
Sauf le respect que je vous dois.
Georges Brassens

Avant d’aimer, apprends à marcher dans la neige sans laisser d’empreintes.
Proverbe turc

Entre la douleur et le néant, c’est la douleur que je choisis.
William Faulkner
Intr oduction
Cet ouvrage est fait de hasards ; de la détermination à reformuler la psychanalyse dans les mots de notre temps ; de la collaboration continue entre Daniel Bennequin (DB) et Michèle Bompard-Porte (MBP) pour ce faire ; enfin, le thème en a imposé la forme, un peu singulière.
Par hasard, plusieurs personnes ont sollicité MBP, à peu près à la même époque et dans des circonstances voisines. Elles avaient effectué une analyse en bonne et due forme, voire deux, mais souffraient de douleurs et angoisses intenses, dont les caractéristiques étaient proches, comportant des amours malheureuses et catastrophiques, avec d’insupportables éprouvés de manque, de vide, voire d’effondrement. Dans tous les cas, l’accent était mis sur la douleur.
L’obstruction théorique, technique et pratique que constitue ce que MBP nomme les angoisse et douleur précoces, absolument résistantes voire, aggravées, lors de cures standard, n’est pas une nouveauté. Ferenczi, Winnicott, Green dans certains de ses articles, plus récemment, Michèle Bertrand, ou René Roussillon – pour citer des auteurs très connus – ont envisagé le problème. Jusqu’à plus ample informé, il demeure ouvert – c’est-à-dire, la théorie, la technique et la pratique adéquates ne sont pas complètement construites. Une conjecture est à peu près commune. Ces douleur et angoisse seraient des échos dans l’âge adulte d’un trauma infantile majeur. Une relation primaire à la mère défectueuse est en général évoquée – grosso modo pendant la première année –, qu’une analyse standard ne modifierait pas, voire amplifierait.
Dans sa plus récente intervention sur le thème, Mental pain and the death instinct 1 , Michèle Bertrand décrit la position actuellement acceptée, et qui procède du constat selon lequel « la plupart du temps, nous n’avons aucun moyen de connaître les débuts de l’existence de nos patients ». Par suite, nous devrions attendre l’apparition d’une dépression transférentielle pour inférer une relation primaire défectueuse, ou sinon, l’inférer d’un transfert passionnel, ou d’amours passionnelles très spécifiques. D’un sens, le travail présenté dans l’ouvrage n’adhère pas à la prémisse, et suppose qu’au moins dans certains cas il est possible de décider vite si une personne souffre de troubles, disons névrotiques, pour la plupart, ou bien si les échos dans l’âge adulte d’une relation primaire défectueuse sont importants – bien sûr, le « ou » n’est pas exclusif.

Peut-être parce que les personnes que MBP a reçues avaient déjà accompli une cure, la douleur qu’elles présentaient lui a paru dépendre d’une relation primaire défectueuse, pour l’essentiel. Une pratique peu orthodoxe est apparue, sans dépression transférentielle, ni transfert passionnel. Partager avec ces personnes leur douleur – c’est-à-dire éprouver, pendant certaines séances une douleur peut-être plus vive que la leur et leur transmettre que le partage existait. N’entrons pas dans les détails racontés dans l’ouvrage – sauf à préciser d’emblée qu’il ne s’agit pas d’analyse mutuelle à la Ferenczi.
La pratique de MBP en ces circonstances lui paraissait obscure, du point de vue des critères usuels de la psychanalyse : comment fonctionnaient contre-transfert et transfert, dans ces parages ? d’ailleurs, cette pratique serait-elle réservée aux analystes ayant eux-mêmes souffert d’angoisse et douleur précoces ? Seul vague repère : le partage et l’homologie étaient compatibles, la perte et l’homologie aussi. Peut-être adviendrait-il que les angoisse et douleur se transforment (trouvent une issue évanescente) par cette voie.
La pratique qui ne savait pas bien ce qu’elle faisait a néanmoins semblé permettre aux analysants de changer de position – nous n’avons pas d’avis quant à la désignation de ce travail, psychothérapie ou moment d’analyse (les « tranches d’analyse » paraissent suspectes : elles manquent la symbolisation, voire la dénient).

Les seuls étais de la pratique dérivaient des mathématiques déjà mises en œuvre pour mieux comprendre l’œuvre de Freud, en contrôler la validité et la prolonger : La Dynamique qualitative en psychanalyse. Préface de René Thom , avait été publié dès 1994. D’autres résultats avaient ensuite été acquis, via la théorie de l’homologie, adjointe par DB et MBP à la dynamique qualitative 2 . Parmi cette perplexité, MBP a commencé de transmettre à DB ce qui se passait, du point de vue psychanalytique. Et DB lui a répondu, des points de vue mathématique et neurophysiologique.

Nous avons choisi de publier la manière de cahier de recherche par lequel, peu à peu, nous avons pu élucider, dans un échange soutenu, pourquoi et comment il existait, bel et bien, des douleur et angoisse précoces, avec des échos spécifiques dans l’âge adulte, et comment la pratique du partage, dans les cures – plus quelques corrélats –, pouvait être de quelque efficience.
Nous nous référions souvent à des écrivains, poètes, peintres, qui, toujours, paraissaient avoir mieux exprimé les douleur et angoisse au travail – et en acte – que nous ne réussissions à l’expliciter 3 . Ainsi aurons-nous en un sens renoué avec le problème XXX du pseudo- Aristote – « Pourquoi tous les hommes qui se sont illustrés en philosophie, en politique, en poésie, dans les arts, étaient-ils bilieux, et bilieux à ce point de souffrir de maladies qui viennent de la bile noire […] ? »

Le déroulement de l’ouvrage respecte la chronologie de la recherche et tente de montrer son cheminement.
MBP présente d’abord les analysant(e)s qui souffraient de configurations psychiques analogues, avec douleur d’amours impossibles, d’absence, de vide, de séparations intolérables, à rapporter à des relations primaires à la mère inadéquates. Ces personnes ont d’autres traits communs, qui sont explicités, notamment une compétence exceptionnelle à l’empathie. Tout se passe comme si « l’en moins » décrit en termes d’absence, de manque, de vide, se traduisait en « en trop », non seulement de douleur, voire d’angoisse, mais de qualités diverses, inventivité incluse. MBP se réfère à plusieurs auteurs, Roland Dubillard et Lewis Carroll, entre autres, qui ont su dépeindre comment certaines douleur et angoisse dépendent de ressentis de vide et de rien. L’idée de discontinuités, de « trous » psychiques, liés à ces douleur et angoisse insiste. Les significations singulières de « rien », qui provient de la res latine, « la chose », sont explorées. L’ambiguïté du français, qui double toujours les « petits rien » de néant, conduit à une étude critique de la transitionnalité selon Winnicott (laqu

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