Eléments pour une histoire de la psychiatrie occidentale
346 pages
Français

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Eléments pour une histoire de la psychiatrie occidentale , livre ebook

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Description

Cet ouvrage rassemble une quinzaine de contributions à l'histoire de la psychiatrie par un de ses meilleurs spécialistes. Le lecteur découvrira, de la Renaissance à l'époque contemporaine, une série d'études allant de la mélancolie décrite par Du Laurens, à la découverte du Lagarctil, premier neuroleptique de la révolution psychopharmacologique. Sont abordés l'oeuvre de Pinel, fondateur de la psychiatrie moderne, Georget et Bayle, ses élèves directs, le magnétisme animal, l'importance de la découverte freudienne, sans omettre le grand Kraepelin...

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2007
Nombre de lectures 51
EAN13 9782336262840
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Psychanalyse et Civilisations Série Trouvailles et Retrouvailles dirigée par Jacques Chazaud
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296043718
EAN : 9782296043718
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Remerciements PRÉFACE Une description de la mélancolie à la fin de la Renaissance La psychiatrie et son histoire L’idée de dégénérescence en psychiatrie et l’introduction du darwinisme en France au XIX e siècle Images de la folie au XVIII e siècle dans la littérature française et britannique Philippe Pinel et le mythe fondateur de la psychiatrie française Philippe Pinel à Bicêtre : la création du mythe de la libération des aliénés Recension du Traité médico - philosophique de Philippe Pinel De Mesmer à Freud : un chemin difficile contre la raison scientifique et le pouvoir médical Esquirol : la carrière d’un grand patron Un tour de France esquirolien Esquirol et la monomanie homicide Georget et Bayle : deux destins contraires Du traitement moral de Pinel à la « foi qui guérit » de Charcot Une tentative à méditer : histoire de la première revue française de psychologie médicale Freud et le comte Thun Les leçons cliniques d’Emil Kraepelin Rôles respectifs des neuroleptiques et de la pratique de secteur Psychanalyse et Civilisations Série Trouvailles et Retrouvailles
Eléments pour une histoire de la psychiatrie occidentale

Jacques Postel
Cet ouvrage n’aurait pas vu le jour sans le remarquable travail éditorial de Madame Michèle Revial. Je lui exprime ici toute ma reconnaissance.
L’illustration de la couverture est tirée d’une série de lithographies réalisée par Léopold Charniot pour Le Journal d’un fou , de Gogol.
PRÉFACE
On aurait pu penser, ce qui hélas est fort loin de toujours se vérifier, qu’il « allait de soi » que tout clinicien, et particulièrement le psychiatre, s’intéressât naturellement à l’Histoire de sa spécialité, même s’il ne songeait pas à devenir, comme l’est le Professeur Jacques Postel, un éminent maître en la matière. L’auteur nous offre ici un beau recueil d’Études qu’il intitule, modestement, « Éléments », terme qui doit être aussi lu au sens de substances constitutives, pour atteindre sa pleine portée. C’est ce sens fort que signifie Éléments pour une Histoire de la Psychiatrie occidentale, plus loin que l’indication qu’il s’agit de morceaux choisis. Quiconque ouvrira l’ouvrage deviendra forcément, s’il n’est déjà un pratiquant de l’exercice, un converti. Conversion ô combien nécessaire, tant reste valable sur le fond, au-delà du choix métaphorique un peu ridicule de sa forme, le vieil adage affirmant : « Pour qui sait en tirer les leçons, le passé est une porte ouverte sur l’avenir. » On objectera, proverbe pour proverbe, que « Les peuples heureux n’ont pas d’histoire. » Mais il s’agit alors, s’il en existe, de peuples insignifiants ! Ce que risque fort de devenir, insignifiante, une psychiatrie « sans histoire » ; car, pour sauvegarder la vitalité du sens, il faut du mouvement, du changement, de l’évolution et une mémoire, qui ne saurait être courte.
L’histoire de la psychiatrie, c’est la psychiatrie se faisant dans la continuité de ses discontinuités. Cette histoire n’est-elle pas le terreau où s’enracinent les représentations qui, d’aventures en avatars et avanies, de disputes en consensus d’un moment, d’observations datées (mais qui gardent leur fraîcheur première, là où l’aliéniste s’est fait « secrétaire de la folie ») en paradigmes d’époque et pathogénies surannées, d’impasses et de rémanences en progressions parfois spirales, d’aberrations thérapeutiques en découvertes improbables, ont abouti, sur le long terme ponctué d’instants privilégiés, aux conceptions théoriques qui guident sa pratique ?
Cependant, si, dans le vaste domaine de l’histoire de la médecine, l’enseignement des chemins parcourus par la psychiatrie n’est pas exceptionnel (mais de façon combien plus aléatoire en France qu’en tel autre pays où l’histoire des différentes disciplines de leur profession est matière obligatoire de formation des futurs praticiens), la pertinence de leur cartographie laisse bien souvent à désirer, tant sur le plan des faits que sur celui de la méthode. Plus que l’histoire, il ne s’agit encore trop fréquemment, dans tel livre ou tel article, que de « petites histoires ». On y voit l’anecdotique y disputer la primauté au pittoresque ; l’encensement de rigueur y rivaliser avec l’anathème ; l’anachronisme osciller entre après-coup et préscience ou annonciation. Le médecin, le psychiatre que chatouille la tentation du bel esprit n’y résiste pas toujours pour faire « effet »... Nous avons alors des « romans historiques » sur telle époque ou sur telle « Grande Figure », où la fiction prétend s’appuyer sur une sérieuse documentation (en fait de troisième ou quatrième main) et dont le résultat consiste à entretenir, avec la légende, l’approximation, l’erreur, le fétichisme, le fantasme d’identification, ou le mépris condescendant ; comme si la réalité ne suffisait pas au grotesque ! On se prend alors aisément à supposer que les vagues de reflux, de désaffection des Hommes de l’Art pour leurs « antécédents » soit excusables et largement imputables à cet amateurisme dont les qualités, quand elles existent, sont purement littéraires. Même si la causalité du désintérêt qui préside à l’Oubli des fondations par nombre de praticiens est, de fait, moins univoque que surdéterminée, on serait alors bien près d’accepter de voir l’Histoire de la Médecine Mentale laissée aux seules mains des historiens des mentalités, des sociologues ou des philosophes ; ensemble de chercheurs éminemment respectables, mais n’ayant jamais eu le moindre contact avec la clinique (à moins d’avoir la double ou triple « nationalité », ce qui s’est heureusement vu !).
Dieu merci, il est toujours resté un fonds de travaux sérieux, même s’ils ont souffert d’amnésies épisodiques ; et, grossièrement depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, s’est effectué un mouvement de reprise, de renouvellement épistémologique et une fructueuse interdisciplinarité et complémentarité entre les sciences médicales et les sciences humaines. Le Professeur Postel, mon ami Jacques, si souvent mon initiateur et mentor, est en bonne place dans ces aggiornamento et coopérations « conviviales » ; tant au niveau national qu’international. Il s’est voué en de multiples lieux : Hôpitaux psychiatriques, Enseignement universitaire, Direction de thèses, Séminaires, Périodiques professionnels, Congrès, Journées, Sociétés savantes (où il assura des charges présidentielles). Aussi, quitte à être simplificateur, est-ce un résumé de ses principes de travail que je livrerai illico, tant, à en suivre les grands axes directeurs, il a pu nous donner autant de précieux écrits. Ceux-ci existent sous forme de livres, depuis le chef-d’ œuvre inspiré et inspirant pour plus d’un(e) qu’est sa Genèse de la psychiatrie — qu’il appelait son « dossier Pinel » en cours d’élaboration — jusqu’aux présents Éléments, en passant par l’organisation d’une Nouvelle Histoire de la psychiatrie (avec C. Quétel), par une anthologie superbement commentée de textes d’auteurs qui ont marqué La Psychiatrie  ; à quoi il est nécessaire d’ajouter nombre d’articles et de conférences, ses participations à de grandes Encyclopédies, sa direction de nombreux dictionnaires, sans oublier qu’il fut le promoteur de la très appréciée et instructive collection Rhadamante (qu’il m’a laissé piller pour rééditions dans ma propre Série), etc.
Mais venons-en à l’esquisse annoncée du cadre de travail. Quel que soit le sujet traité, notre auteur n’oublie jamais qu’il doit le présenter en suivant les impératifs catégoriques du genre :
1° Maîtriser suffisamment, pour faire de l’histoire de la psychiatrie, la méthode historique , laquelle a elle-même une histoire : du descriptif événementiel à la mise en rel

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