Fraternité Matin n°16400 -  Mardi 20 Août  2019
32 pages
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Fraternité Matin n°16400 - Mardi 20 Août 2019 , magazine presse

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Description

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Informations

Publié par
Date de parution 20 août 2019
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Hommage au Chef de l’État
P. 4Bakayoko-Ly
Ramata mobilise
Mardi 20 août 2019 / N° 16 400 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (Orange CI) Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € la région du N’Zi
PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES
Nouvelle Cei
P.4L’Union
africaine
Le président de la Commission salue l’ensemble des acteurs politiques
en Côte d’Ivoire, y compris les organisations de la société civile, pour satisfaite
leur attachement aux valeurs démocratiques.
Recrutement Enquête/ Faux prêcheurs,
des enseignants contractuels faux malades, faux sinistrés...

Ce que le gouvernement
P. 6attend des bénéficiaires
Prévoyance sociale
De nouveaux mécanismes Dans l’univers des PP. 2 - 3
P. 5 nouveaux mendiantsde gestion en élaborationMardi 20 août 2019nquête2 E
Faux prêcheurs, faux malades, faux sinistrés...
Dans l’univers des nouveaux mendiants
Dans les rues ou les lieux de culte, des escrocs arnaquent d’honnêtes citoyens usant de ruses qui sortent de l’ordinaire.
ercredi, un après- même baratin. Vous racontez
midi de juillet. Nous n’importe quoi pour
escropartons de la rédac- quer les gens. C’est cela? »
tion de Fraternité prise de court par notre réac-M Matin et marquons tion inattendue, et se sentant
un arrêt à Adjamé-Liberté. démasquée, l’arnaqueuse
Une dame, le visage amaigri, s’éloigne rapidement. Elle se
vêtue de haillons, la dé- faufile entre les voitures
marche lente, nous aborde avant de se fondre dans la
sous un soleil de plomb. son foule. Des gens autour de
corps, et celui de l’enfant d’à nous, ayant suivi la scène,
peine un an qu’elle a dans les nous informent que «c’est
bras, portent des traces de son travail».
mercurochrome. Elle me
raconte une histoire touchante: Présentation de
«Un incendie a ravagé la pe- fausses situations
tite maison où je logeais avec A longueur de journée, nous
mes deux enfants. J’ai tout ont-ils confié, cette vieille
perdu.» Comme j’étais sensi- dame se comporte comme
ble à son récit, elle se montre une malheureuse pour faire
plus pathétique : «Le feu m’a la manche, en racontant des
brulée ainsi que le bébé que histoires imaginaires.
vous voyez. J’ai eu la vie Comme elle nombreuses
sauve grâce à la promptitude sont les personnes qui usent
des voisins qui sont venus de la ruse pour arnaquer
éteindre le feu qui a tout brûlé d’honnêtes citoyens dans les
chez nous. Je n’ai plus rien». rues d’Abidjan. Elles ont des
puis, elle me confie ce qu’elle techniques d’approche
ingéattend de nous: «Je sollicite nieuses et variées afin
d’arvotre aide pour avoir de quoi river à leurs fins. Il est vrai
nourrir cet enfant qui a terri- que certains hommes ou
blement faim. En cette saison femmes ont réellement
bepluvieuse, je n’ai plus de de- soin de charité.
meure. Je dors quasiment à Mais, d’autres se font passer
la belle étoile avec ce bébé pour des étudiants,
menque vous voyez. Ma famille diants, chrétiens… pour
souest disloquée et dispersée tirer de l’argent aux passants.
depuis une semaine. Mon De plus en plus, la secondeUn passant succombe aux arguments du “Faux’’ mendiant.(photos:poro)
âme est peinée. Je ne sais catégorie d’individus s’illustre
plus quoi faire». Nous dans les rues. En effet, uneDifficile pour nous de ne pas récit aussi dramatique. Nous 5000 FCfa en guise de sou- été prescrite. Je n’ai plus
sommes pris de compassion. autre forme d’arnaque, moinséprouver de la pitié devant un lui remettons un billet de tien. Nous poursuivons notre d’argent pour acheter les
mérépandue, fait beaucoup dechemin avec le sentiment dicaments. Mon unique fils
victimes en ce moment. d’avoir fait œuvre utile. Deux est en dangerde mort,
aidezElle est pratiquée par desjours plus tard, au niveau de moi. Faites-le à cause de
jeunes filles et garçons qui af-la pharmacie siporex, à Yo- Dieu ». hébété, nous
écarfirment avoir le statut d’étu-pougon, nous revoyons la quillons les yeux et fixons la
diants ou d’élèves, alors quequinquagénaire qui nous ac- dame. Nous pensons à une
ce n’est pas le cas. Ce statutcoste, toujours avec le même méprise, que non ! C’est bel
leur permet de jouer sur labébé, l’air mal en point, dans et bien elle. Cette femme qui
fibre sentimentale, quand onles bras. Cette fois-ci, elle nous avait sollicité en se
faisait que la vie de ces appre-tient une vieille ordonnance sant passer pour une victime
nants rime généralement
“Leur malheur c’est qu’ils abordent
tellement de personnes, en une journée,
qu’ils ne peuvent mémoriser le visage de
leurs différentes victimes. Cela leur joue
souvent des tours, comme l’atteste
l’altercation dont nous avons été témoin’’.
avec précarité et des difficul-qu’elle nous présente : «Mon d’incendie. sur le champ,
tés de tous ordres. La tech-fils a fait un grave accident. nous nous rendons compte
nique d’approche de cesSes deux membres sont que nous nous sommes fait
escrocs est la suivante : ils sebroyés. Il est alité à l’hôpital. berner. Nous sommes en
présentent à vous avec res-Les médecins lui ont donné présence d’une farceuse.
pect. Ils sont persuasifs et ilsles premiers soins. Mais son Aussitôt, un sentiment de
cosavent émouvoir par leurs ré-cas demeure instable et cri- lère nous envahit : «Madame,
cits. Au final, ils vous prienttique. l’autre jour, vous m’avez
La femme n’est pas en marge de cette pratique. de leur venir en aide financiè-Voici l’ordonnance qui m’a abordé pour me raconter le3Mardi 20 août 2019 nquêteE
rement. Ils prétendent que gain de cause, au contraire
cela leur permettra de réunir Mme Agnéro a été indignée
les sommes nécessaires à la par cette attitude. «Tu
afconstitution des dossiers, en firmes être malade et ne rien
réalité fictifs, en vue de pas- avoir pour manger. Je te
deser un concours tout aussi mande d’aller à la Caritas
imaginaire. pour obtenir de l’aide, tu me
En dehors de ces arna- rétorques que tu veux
absoqueurs, nous avons ceux qui lument de l’argent et non des
vous sollicitent, avec courtoi- vivres pour gérer ton
prosie, en vue de les aider à blème. Je ne peux rien faire
éponger les frais d’hospitali- pour toi dans ce cas », lui
asation d’un parent qui serait t-elle lancé, énervée.
malade. Ce qui est une in- Approchée, Mme Agnéro
vention, un mensonge pour nous confie avoir été
pluappâter leurs victimes et leur sieurs fois victimes de ces ‘’
soutirer de l’argent. D’autres fidèles sans foi’’ et des ‘’ bons
par contre vous demandent à rien’’ qui ne veulent pas
trade payer les frais de transport vailler. «Ils aiment la facilité.
de leur déplacement, parce Ils font semblant de venir
que dans l’incapacité de le prier pour emmerder les
honfaire, après la visite à un de nêtes gens».
leurs proches. A la mosquée, ces faux
menA la vérité, ces hommes et diants sévissent aussi. Leur
femmes qui s’adonnent à technique est sensiblement
cette pratique sont de vérita- identique à celle de leurs
bles escrocs. Des personnes compères qui opèrent dans
qui passent le clair de leur les églises. Les vendredis
temps à quémander au lieu sont les jours de prédilection
d’exercer une activité. de ces derniers.
Leur malheur est qu’ils abor- A peine l’iman fait le Salam,
dent tellement de personnes, marquant la fin de la prière,
en une journée, qu’ils ne peu- qu’ils ou elles se lèvent
brusvent mémoriser le visage de quement pour raconter leur
leurs différentes victimes. misère: «Chers frères et
Cela leur joue souvent des sœurs en islam, aidez-moi.Une mendiante en action.
tours, comme l’atteste l’alter- Depuis une semaine, je n’ai
cation dont nous avons été rien à manger. Ma famille seun mois après, cet imbécile bénis ». Une de leur saluta- droit, dans la soirée, une Lieux de culte, cibles
témoin près de la maire

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