Fraternité Matin du 21/02/2024
32 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Fraternité Matin du 21/02/2024 , magazine presse

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
32 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le savais-tu ? Tu peux t'abonner à ce journal en cliquant sur la petite cloche. Tu recevras alors une alerte par mail à chaque nouvelle parution !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 février 2024
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Aide publique aux médias
Les conditions
corsées Mercredi 21 février 2024 / N° 17 745 www.fratmat.infoPrix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 €P. 12 PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES Dossier /Autosuffisance en riz La bataille pour combler
le gap de 800 mille tonnes. 2-Pp 3 Agence spatiale, financements...
La Côte d’Ivoire e gagne gros au 37sommet de l’UA P. 4
Parc national de la Comoé
Tout est réuni pour le retour des touristes P. 10
2
Dossier
Mercredi 21 février 2024
Souveraineté alimentaire La bataille pour combler un gap de 800 000 tonnes
Face aux augmentations enregistrées, depuis le deuxième semestre de l’année 2023, sur le prix du riz importé, la question de la production de riz local est plus que jamais d’actualité.
e prix du riz importé connaît une augmen-tation sur le marché, depuis le deuxième se-CLconcerne es-ette hausse mestre de l’année 2023. sentiellement les variétés considérées comme du riz de luxe. En effet, les riz de luxe ne sont pas touchés par la mesure de plafonne-ment des prix, décidée par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la vie chère. Ainsi, le sac de 25 ki-logrammes de la variété ‘’Ri-zière’’, par exemple, est pas-sé de 15 000 F CFA à 18 500 FCfa sur certaines surfaces et à 19 000 F sur d’autres. Cette augmentation s’ex-plique par le fait que l’Inde, l’un des plus grands expor-tateurs de riz au monde, a décidé de ne plus exporter certaines qualités de riz vers l’Afrique. En outre, le Viet-nam a décidé d’augmenter le prix de son riz face à la demande qui devient de plus en plus forte. A cela s’ajoute l’instauration par le Paskistan d’un prix minimum à l’expor-tation. Ce qui fait grimper le coût sur le marché mondial. Selon le ministère du Com-merce et de l’Industrie, la population ivoirienne consomme annuellement,en moyenne, 2 millions de tonnes de riz. Le pays lui-même produit environ 1,2 million de tonnes par an, soit un gap de 800 000 tonnes. Mais il importe 1,5 million de tonne pour couvrir totale-ment les besoins. Pour combler définitivement ce gap, le gouvernement ivoi-rien a décidé de renforcer sa production de riz local. Selon Yacouba Dembélé, directeur général de l’Aderiz, le pays dispose des moyens adé-quats pour être auto-suffi-sant en riz, notamment l’eau, la pluviométrie, la terre, les variétés. « Lorsqu’en 2008, la crise est apparue, les pays africains se sont réunis dans le cadre d’une coalition dénommée ‘’la coalition afri-caine pour le développement du riz’’ pour s’engager à dou-bler la production dans les 10 prochaines années. Ef-fectivement, la Côte d’Ivoire a réussi à doubler sa pro-duction en une décennie. Le pays est passé de 650 000 tonnes à 1 100 000 tonnes », rappelle-t-il. Mais réussir à doubler sa production ne signifie pas atteindre l’autosuffisance alimentaire. A ce jour, le gap est estimé à plus de 800 000 tonnes. Pour le combler, il va falloir renforcer la production en quantité et en qualité, à
La question de la maîtrise du prix du riz demeure une préoccupation majeure pour le gouvernement ivoirien...(PHOTOS : DR)
travers la mécanisation de la production, la disponibilité, en quantité, de la semence, les usines pour transformer le paddys, la disponibilité des intrants : engrais, semence, herbicides. A en croire le directeur géné-ral de l’Aderiz, le pays vient de se doter de 7 centres de production de semences améliorées et certifiées. Ils sont situés à Man, Gagnoa, Korhogo, Odienné, Agbo-ville, Yamoussoukro et Bon-doukou. « Ces 7 centres se-ront capables de produire, à terme, 26 000 tonnes de se-mences par an. Aucun pays de la sous-région ne dispose de ces centres. Donc, la Côte d’Ivoire pourra même ravitailler toute la sous-ré-gion en semences, dans les prochains mois », a-t-il noté. Ajoutant que le pays vient également de s’offrir quatre laboratoires de certification. S’agissant de la mécani-sation, rassure-t-il, la Côte d’Ivoire est bien partie. Le taux de mécanisation est passé de 5 % en 2022 à 15 % en 2023. Selon lui, le ma-tériel agricole offert aux pro-ducteurs en 2022 est estimé à 2 milliards de FCfa. Les pe-tits matériels (motoculteurs, faucheuses) sont à rembour-ser en trois ans et les gros en 5 ans. Pour la transformation du Paddys, dira-t-il, l’Aderiz a offert une centaine d’usines
à des coopératives, ainsi qu’à des particuliers. « A ce jour, nous comptons 420 uni-tés qui peuvent transformer entre 6 000 et 10 000 tonnes de riz par an. En plus de cela, l’État a initié un grand programme de construction de 30 usines. Avec une ca-pacité de 25 000 tonnes cha-cune », poursuit-il.
Ce qui manque...
A l’en croire, la Côte d’Ivoire est prête, en termes de se-mence, de mécanisation et de transformation. Il ne reste plus que deux éléments pour lesquels l’État continue de travailler, à savoir, la maîtrise de l’eau et le financement. En effet, il serait illusoire de compter sur la pluie uni-quement, pour espérer être autosuffisant en riz. Pour produire en abondance, il faudra absolument exploiter des périmètres où l’on maî-trise de l’eau. Pour ce faire, il faut des barrages et des bas-fonds aménagés. A ce niveau, il y a encore du tra-vail à abattre. Selon le Dg de l’Aderiz, sur un potentiel de 200 000 ha, la Côte d’Ivoire ne dispose que de 55 000 ha irrigués. Il y a nécessité que l’État in-vestisse dans les infrastruc-tures de maîtrise de l’eau. « Le riz que nous consom-mons en Côte d’Ivoire est à 70 % issu du riz pluvial. Avec
tout ce que cela comporte comme risques. Le riz irrigué est estimé à 20 % et le riz inondé, 10 % », précise-t-il. Il est donc important d’inver-ser la tendance entre le riz irrigué et le riz pluvial. Car, le riz pluvial ne produit que 3 ou 4 tonnes par an et par ha. Et une seule fois dans l’an-née. Or, le riz irrigué produit deux fois 6 tonnes par ha et par an. Soit 12 tonnes par ha dans l’année. Sur la question, l’État a en-
gagé, selon le directeur gé-néral de l’Aderiz, de vastes programmes. Parmi lesquels figure l’aménagement des abords du barrage de Kos-sou. « Aujourd’hui, nous avons un programme de 30 000 ha sur le lac de Kossou dont l’étude a déjà été fi-nancée par la Banque ouest africaine de développement (Boad). Ça part de Yamous-soukro jusqu’à Bouaflé », précise-t-il. Si la question de la maîtrise
… A ce jour, le gap est estimé à plus de 800 000 tonnes.
de l’eau a trouvé solution, ce n’est pas encore totalement le cas pour le financement. Pour l’exploitation du riz, il faut de l’engrais, des herbi-cides et des semences. Et cela coûte cher. Au dire du Dg de l’Aderiz, l’État s’attelle à mettre en place des dispo-sitifs pour permettre au pay-san d’avoir accès au finan-cement, dans les meilleurs . délais
CASIMIR DJEZOU
Mercredi 21 février 2024
Dossier
3
• Le riz local, la seule alternative viable a production en abon-par moments. Mais depuisce montant, chaque année, dance du riz local ap- lors, ces pays asiatiques, pour relancer la production paraît comme la meil-de riz local. Soit 250 milà savoir la Chine, l’Inde, le -L leure alternative face à Bangladesh, l’Indonésie, leliards chaque année, pen-cette situation qui pour-dant 10 ans. Cela va perVietnam, la Thaïlande, ont -rait se compliquer au fil des réussi à changer la situationmettre de régler le problème années. C’est en tout cas », a-t-il souligné. Il a appeléde manque de semence, ce que pense Dr Beye Ama-les autorités ivoiriennes àles questions techniques, dou Moustapha, ancien re-injecter les moyens néces-d’acheter des machines, présentant régional d’Africasaires pour permettre aude construire des usines », Rice en Côte d’Ivoire. Pourpays de produire abondam-propose-t-il. A l’en croire, il lui, l’augmentation du prix ment du riz local. Comme faudra au moins 10 ans à du riz sur le marché mon-au temps du Président Fé-la Côte d’Ivoire pour rattra-dial doit être plutôt perçue lix Houphouët-Boigny. « per son retard. « Il faut que par la Côte d’Ivoire comme L’agriculture, ça demande l’État prenne tout en main. une opportunité pour déve-des fonds. Il faudra beau-Il faut donner la semence lopper la production du rizcoup de financements surgratuitement aux produc-local. « Dans les années une longue période. Si la teurs. C’est le rôle de l’État. 1960-1970, tous les pays Côte d’Ivoire veut régler dé-Quoi que ça nous coûte. asiatiques qui exportent au-finitivement ce problème, il C’est comme la sécurité. Il jourd’hui du riz vers l’Afrique va falloir injecter beaucoup faut mettre en place un bon étaient au même niveau qued’argent », insiste-t-il. dispositif et veiller à ce que les pays africains. On avait Selon lui, en 2022, le pays aceux qui doivent recevoir la les mêmes problèmes desemence la reçoivent effecinjecté près de 500 milliards -. développement, de pénu-dans l’importation de riz. « tivement », soutient-ilDr Beye Amadou Moustapha estime que la Côte d’Ivoire peut redevenir autosuffisante en riz, si rie, d’inondation, de famineOn peut utiliser la moitié de l’État y met de la volonté.(PHOTO : JOSÉPHINE KOUADIO) C. DJEZOU
L’appel des producteurs
Les producteurs appellent à un appui significatif de l’État pour leur permettre d’obtenir la qualité et la quantité suffisante.(PHOTOS : DR) es producteurs de gré leur engagement, les riz sont formels. Si producteurs de riz en Côte la Côte d’Ivoire veut d’Ivoire sont confrontés à L être auto-suffisanteplusieurs obstacles qui ne en riz, il faut que l’État favorisent pas la produc-s’implique davantage danstion du riz local en abon-la gestion de la filière. dance. Au nombre de ces C’est, en tout cas, ce que obstacles, figure le prix des pense Yao Kouakou Mar-intrants jugé trop élevé. En cel, grand producteur deeffet, note-t-il, le prix des riz dans le district de Ya-intrants a doublé. « Le NPK moussoukro. « J’exploite et l’Urée qui coûtaient, il le périmètre de Subiakro, y a deux ans, 15 000 F le à Yamoussoukro. Le péri-sac de 50 kilos, coûtent au-mètre s’étend sur une su-jourd’hui 35 000 Fcfa. C’est perficie de 100 ha. Mais la vraiment un frein pour les superficie exploitable est producteurs. Du coup, le autour de 49 ha. Malheude production est pas-- coût reusement, par manquesé de 400 000 Fcfa l’ha, il de moyens, je produis sur y a deux ans, à 800 000 3h et demi », indique-t-il, l’ha aujourd’hui. Cela est au cours d’un entretien. Il un véritable frein à la pro-produit plusieurs variétés. duction », soutient-il. Autre Notamment, le C10 ; Cy2 ; difficulté, le problème des Jasmin ; Orylux 6 ; CB1 ou périmètres aménagés. En riz noir ; le Wita 9 ; Bouaké effet, dira-t-il, à maintes AM ; C26. Selon lui, mal- reprises, des parcelles
aménagées ont été arra-chées à des producteurs sous prétexte qu’ils ne sont pas de la localité. « Il faut discuter avec les chefs de terre pour que la gestion des rizières revienne aux producteurs », insiste-t-il. Comme lui, Yao N’Gues-san Nazaire, également ri-ziculteur à Yamoussoukro, souhaite que l’État amé-nage ou réhabilite les bas-fonds disponibles dans le pays. Il souhaite, en outre, que l’État mette à la dispo-sition des producteurs, des semences de qualité. « Il faut exonérer les taxes sur le matériel agricole pour permettre aux producteurs de les avoir à moindre coûts. Nous avons beau-coup de difficultés dans la filière. Surtout en ce qui concerne l’approvision-nement en semence. Or, pour avoir une bonne pro-duction, il faut avoir une très bonne semence. Mal-heureusement, on n’en trouve pas suffisamment », déplore-t-il. Pour lui, si l’État prend en compte toutes ces mesures, les producteurs pourront s’en sortir et la filière pourra at-tirer beaucoup de jeunes. « Il faut que l’État encourage la production locale pour permettre aux Ivoiriens de manger du bon riz. La qualité du riz local est net-tement au-dessus de celle du riz importé. Mieux, il coûte moins cher », lance-. t-il
C. DJEZOU
La réponse du gouvernement
Le gouvernement multiplie les actions sur le terrain en vue d’accroître la production de riz en Côte d’Ivoire. egouvernementinitiative qui entre danspour une superficie de entreprend, depuis110 000 ha, 3 894le cadre du Programme plus de quelques semaines, de production alimentaire tonnes de semences de L des actions de ter-riz pour couvrir plus de 88d’urgence en Côte d’Ivoire rain en vue de boos-(2Pau-CI) vise à amortir 000 ha, 73 000 hectares ter la production de rizl’impact des chocs exo-de manioc à mettre en local. Le ministre d’État, gènes et à renforcer la place à partir de boutures ministre de l’Agricultualimentaire- souveraineté à haut rendement. En re, du Développementde la Côte d’Ivoire. Il deconcernant les en-- plus, rural et des Productionsvrait permettre de réduiregrais, nous fournirons 61 vivrières a effectué, la sedépendance du pays- la 930 tonnes de NPK et 39 maine dernière, une tour- des importations de cé-353 tonnes d’urée », a-t-née à l’intérieur du paysréales de base telles queil annoncé. A l’en croire, pour apporter un appuile riz, le maïs et boosterces mesures concrètes matériel aux producteurs.la production de maniocpermettront d’augmenter Kobenan Kouassi Adjou-afin de promouvoir sa va-la production de maïs, de mani a offert, le 16 février lorisation, face à la flamet de manioc, avec une- riz à Gagnoa, 1 470 tonnesproduction additionnellebée du coût du blé sur les d’engrais et 160 tonnes de marchés internationaux. « estimée à 2 000 000 de semences à 3 524 produc-À travers le 2Pau-CI, nous tonnes de manioc, 546 teurs de la région du Gôh. envisageons de fournir 987 tonnes de maïs et Il s’est également rendu à aux producteurs, à travers 796 323 tonnes de riz. Il Korhogo où il a offert, lea promis que tous les pro-tout le pays, des intrants 19 février, à 7 560 produc- de qualité, notammentducteurs du pays bénéfi-. teurs de riz 4 902 tonnesdes semences et des en- cieront de cet appui d’engrais et 424 tonnes de grais. 3 894 tonnes de se-C. DJEZOU semences de riz. Cette mences hybrides de maïs
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents