Fraternité Matin du 22/03/2024
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Fraternité Matin du 22/03/2024 , magazine presse

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Publié par
Date de parution 22 mars 2024
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

Église catholique
Mgr Ahouanan inhumé, aujourd’hui, Vendredi 22 mars 2024 / N°17 771 www.fratmat.infoPrix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € à Bouaké P. 6 PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES DossierSolidarité à partir des réseaux sociaux
La magie d’internePp.t2-3
qui sauve des vies École de police d’Abidjan
Formation professionnelle L’Agefop veut prendre toute sa place P. 8
2 672élèves
sous-officiers
prêts à servir P. 7 PHOTO : VÉRONIQUE DADIÉ
Audit et gestion des risques
135 administrateurs de P. 11 sociétés d’État formés
2
D ossier
Vendredi 22 mars 2024
Groupes Facebook, Whatsapp… Ces soldats de la solidarité 2.0
Des communautés actives à travers les réseaux sociaux unissent leurs forces pour redonner le sourire aux âmes
en peine. Grâce aux plateformes digitales, émerge une nouvelle forme de solidarité.
près-midi du 8 mai 2020. La salle de conférences d’un hô-tel situé dans le quar-codAy se remplit peu à peu. tier Palmeraie de Co-Journalistes et influenceurs occupent les sièges. Après quelques minutes de sus-pense, la nouvelle tombe. Un an après sa création, la page Facebook spécialisée dans l’écoute et la solidarité ‘’Tonton JO’’ annonce officiel-lement la création d’une Ong d’envergure panafricaine. Un tournant marquant dans l’histoire de cette plateforme populaire qui compte, à ce moment-là, plus de 330 000 abonnés. C’est à Claude Khalil, vice-président de l’Ong, qu’il échoit la tâche de rendre publique l’information. Il fait savoir qu’après de longs mois de solidarité active, la plateforme veut désormais formaliser le cadre de ses in-terventions. D’où la création d’une entité légale en vue de mieux répondre aux diverses sollicitations. Dans la foulée, il présente le projet Dabalis Days, la toute première action de terrain que l’Ong se propose de réa-liser. Il s’agit d’une campagne itinérante de distribution de nourriture aux populations né-cessiteuses. Joignant l’acte à la parole, le projet est effectif un mois plus tard. En effet, le 12 juin 2020, la commune d’Abobo accueille la pre-mière séance de distribution de kits alimentaires. L’opéra-tion a lieu à l’école primaire ‘’Japonais’’ Derrière-Rails, un quartier défavorisé. Plats de riz, boisson aux fruits et eau minérale constituent les différents vivres distribués. A peine la séance de distribu-tion achevée que les admi-nistrateurs de l’Ong ont déjà le regard tourné vers les fu-turs rendez-vous des Daba-lis Days. Cette fois, l’équipe prévoit de distribuer des ‘’panier-repas’’ aux ménages à faibles revenus de la com-mune d’Adjamé. Ainsi qu’une rencontre avec les mères détenues au pôle pénitencier d’Abidjan pour leur apporter le nécessaire pour le bien-être de leurs bébés. Pour mobiliser les ressources nécessaires à de telles actions, l’Ong s’ap-puie essentiellement sur la contribution des membres de la page Facebook. Des par-tenaires qui épousent l’idée de cet élan de solidarité ap-portent aussi leur contribution.
Le 12 juin 2020, l’Ong Tonton Jo distribuait ses tout premiers kits alimentaires.(PHOTOS : DR)
Quand internet et philan-thropie font bon ménage
La popularisation des Tic a complètement révolutionné le mode de vie de l’humanité. Le domaine de la solidarité n’échappe pas à ces muta-tions. Avec ces nouveaux ou-tils numériques (WhastApp et Facebook principalement), il est, en effet, plus aisé de lan-cer des alertes, présenter des cas sociaux, solliciter de l’aide
et toucher des âmes géné-reuses. Avec le phénomène des groupes sur les réseaux sociaux, il est aussi plus facile de mobiliser et organiser des actions d’entraide commu-nautaire. Ces communautés virtuelles s’érigent en véri-tables acteurs de la solidarité et parviennent ensemble à déployer des initiatives so-ciales de grande portée. Ne dit-on pas que seul on va vite, mais qu’ensemble, on va loin ? Ces communautés dé-
montrent la pertinence de cet adage et donnent un aperçu de ce qu’un groupement hu-main uni autour d’une même cause peut accomplir. En Côte d’Ivoire, de nombreuses plateformes digitales dédiées à la solidarité ont vu le jour depuis quelques années.
Le Tournoi des natifs, entre retrouvailles festives et actions sociales
A l’image de la plateforme
Des membres des Zinzins du bonheur préparant des cadeaux pour les tout-petits.
Tonton JO, la solidarité a aussi pris toute sa place dans la vie du groupe Tournoi des natifs (Tdn). Comme son nom l’indique, ce groupe créé en 2019 rassemble les natifs du même mois autour d’acti-vités sportives et culturelles. Si l’idée de départ était de fédérer les participants dans de grands rassemblements ludiques et culturels, cette communauté a très vite perçu l’intérêt d’intégrer une dimen-sion sociale à leurs activités.
Grâce aux Bénévoles de premiers secours, plusieurs cas de malformation physique ont trouvé une solution.
Aujourd’hui, grâce à sa forte communauté répartie dans 43 villes de Côte d’Ivoire, le groupe Tdn s’est mué en une véritable superstructure so-ciale. Selon Michèle Béhou, chargée des affaires sociales du groupe, ce sont des cen-taines d’actions sociales qui sont réalisées tous les ans à travers le pays. Dons aux pouponnières, dons de cou-veuses aux centres de santé, rénovation d’établissements scolaires, don de sang... Voi-là un aperçu des actions po-sées par cette communauté estimée à plus de 500 000 membres. Michèle Yao, membre du groupe depuis plusieurs an-nées, ne cache pas sa joie et sa fierté de participer à ces actions collectives. « Partici-per à la rénovation d’un éta-blissement scolaire ou à un projet d’équipement de centre de santé est une très belle ex-périence. J’en tire une grande fierté et ce qu’on ressent en apportant du sourire à ceux qui en ont besoin est une sensation indescriptible », ex-plique–t-elle. Heureuse qu’un groupe tel que Tdn lui offre l’opportunité de déployer le potentiel philanthropique qui l’habite.
Les Zinzins du bonheur en action avec la Grande collecte
L’heure est à la mobilisation sur la page officielle des Zin-zins du bonheur. Une autre plateforme active dans les actions de solidarité en Côte d’Ivoire. Pour déployer son programme d’action 2024, la plateforme caritative mobilise sa communauté à travers une opération dénommée «Grande collecte du bon-heur 2024». « Nos besoins : Riz, huile, sucre, lait infantile, pâtes alimentaires, diverses boîtes de conserves, flocons d’avoine, lait, farine infantile, couches, vêtements, chaus-sures, linge de maison, mobilier de maison, nattes, matelas, papier hygiénique, biberons.... », peut-on lire. La plateforme est spécialisée dans le social, en faveur des enfants issus des couches sociales défavorisées. Dans cette mission, elle pose de nombreuses actions à travers le pays tous les ans. Telles que la distribution de kits scolaires, la construction de latrines et points d’eau dans les établissements scolaires, les séances de dépistage du
Vendredi 22 mars 2024
cancer du sein et du col de l’utérus. Initiatrice d’une ca-ravane du bonheur au profit de centaines d’enfants et des familles démunies, l’as-sociation est aussi active sur le front de la sensibilisation à l’autisme et la prise en charge des enfants souffrant de l’in-suffisance rénale. Pour inciter les membres de la communauté à s’investir pleinement dans cette opé-ration de collecte, les ad-ministrateurs du groupe ne manquent pas d’imagination. A l’image des textes incitatifs qu’ils publient sur la plate-forme. « «La solidarité est la plus grande force que nous pos-sédons», Victor Hugo. Ou encore: «C’est ensemble que nous pourrons surmonter les défis qui se présentent en faisant preuve d’union, d’en-traide et de compassion ». Le genre de phrases qui active le côté philanthropique qui dort en chacun de nous.
Les courageux Bénévoles des premiers secours
Cette page Facebook spécia-lisée dans l’assistance et la prise en charge des cas so-ciaux a été créée par Hassan Hayek, l’une des icônes de la solidarité 2.0 en Côte d’Ivoire. Grâce à une communauté réactive, les cas sociaux pré-sentés sur la page trouvent, dans la plupart des cas, so-lution. Et cela, à travers la contribution des membres du groupe. Après près de 6 années d’existence, cette page a
contribué à soulager de nombreuses personnes en difficulté. « Nous sommes intervenus, à ce jour, dans 23 pays à travers le monde. Nous avons ramené au pays des filles qui étaient en difficultés au Koweït, à Singapour, en Inde. Nous avons débloqué la situation de nombreux Ivoiriens en difficulté au Maroc, en Tu-nisie, en Libye. Nous avons soigné des gens au Burkina Faso. En Côte d’Ivoire, nous avons, à notre actif, plus de 15 000 personnes que nous avons soignées, offert plus de 1 000 fauteuils roulants, des tricycles. Nous avons pris en charge des opérations de cancer, d’hernie, de cata-racte, des chimiothérapies, payé des ordonnances...», explique Hassan Hayek.
Une organisation rodée en arrière-plan
Derrière ces actions sociales, se trouvent des plateformes dont le fonctionnement est très structuré. Bureau exé-cutif, réunions, bilans, pro-grammes d’action et assem-blée générale font partie du quotidien des personnes qui administrent ces différentes plateformes. A titre d’exemple, le 10 février 2024, l’association caritative les Zinzins du bonheur a tenu son assemblée générale à l’amphi B de l’Infas, au sein du Chu de Treichville. Ce fut l’occasion pour cette organisation de faire le bilan de l’année 2023, tout en se projetant sur les perspectives
et les activités à mener en 2024. Le scénario n’est pas différent pour le groupe les Bénévoles de premiers se-cours dont le fonctionnement obéit à une démarche tout aussi bien structurée. « En ce qui concerne les cas de san-té, par exemple, nous dési-gnons un représentant qui se rend dans les quartiers afin de vérifier l’exactitude des cas qui nous sont soumis. Un autre membre se charge d’établir le contact avec l’hô-pital qui va accueillir le pa-tient. Un facture proforma est produite et présentée aux membres. Tout est bien structuré dans notre orga-nisation », détaille Hassan Hayek. Quant au groupe Tdn, le bureau central éta-bli à Abidjan est un véritable centre de coordination de l’ensemble des initiatives des sous-groupes actifs dans les villes de l’intérieur du pays. Comme on peut le constater, la mise en œuvre de ces ac-tions de solidarité fait appel à une organisation rigoureuse et structurée. Entre divertissements et ac-tions sociales, les réseaux sociaux, biens utilisés, loin des buzz inutiles et autres incitations à la médiocrité et aux mauvaises mœurs, démontrent à tout point de vue leur utilité dans l’épa-nouissement de l’humanité. Une voie de la sagesse qui mérite d’être promue et en-couragée afin que le monde se sente mieux, loin de la mi-sère sociale
DRAMOUS YETI
L’amour est aussi dans le pré de la solidarité nous raconte son aventure. «Le principe du groupe Tdn, c’est de réunir les membres par jour de naissance. Mon mari et moi étant des na-tifs du 13 mars, nous nous sommes retrouvés dans la même Team ’’. «A l’époque, on ne se connaissait pas en-core. La rencontre intervien-dra au cours d’une visite de solidarité à un membre de la Team, endeuillé par la dispa-rition de sa mère. C’est de là que tout est parti. Mon futur mari m’a aperçue. Je n’avais pas vraiment prêté attention à lui. Je suis plutôt de na-ture timide, mais ce jour-là, j’avais esquissé quelques pas de danse», raconte Mme Selenga. Le couple a célébré son mariage tradi-Le couple Selenga.(PHOTOS : DR) tionnel dans les règles de ls se sont rencontrés lorsmaines, où la solidarité s’ex-l’art. Des histoires comme d’une activité du groupe, prime aussi bien que l’amour.celle du couple Selenga, on Tournoi des natifs (Tdn).Partis soutenir un membre en compte à profusion dans I Une amitié qui a débou-du groupe Tdn frappé parles groupes virtuels. Dans ce ché sur une une relationun deuil dans un quartiercas d’espèce, c’est un acte de couple. Cette histoire du d’Abidjan, le 4 janvier 2020, de solidarité en faveur d’un couple Solenga, on en dé-Todo-Saman Fatoumata etmembre de la communau-nombre des dizaines dans Selenga Moussa se sont té qui a favorisé cette ren-les groupes virtuels. Ceci rencontrés et ne se quitte-contre. Les voies de l’amour est bien la preuve que les ront plus jamais. Celle qui sont bien insondables, dirait communautés des réseaux scellera son union avec sonquelqu’un sociaux sont, avant tout, des compagnon à la mosquée, espaces d’interactions hu- quelques mois plus tard,DRAMOUS YETI
D ossier
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• Hassan Hayek : « Mon rêve, c’est de voir
une société plus humaine et plus solidaire »
Comment se déInit, en quelques mots, Hassan Hayek? Je suis un jeune libanais d’origine. Ivoirien de cœur, né en 1984. Je suis marié, père de 2 enfants. Ma femme est Ivoirienne, mes enfants sont nés en Côte d’Ivoire. Je suis un jeune entrepreneur qui se cherche. Et qui a pour credo la solidarité et la charité. J’ai reçu une vingtaine de dis-tinctions dans des pays diffé-rents, dont 2 en Côte d’Ivoire. J’ai aussi été distingué au Padev, à Kigali, au Rwanda.
Vous devez être vachement fortuné pour poser toutes ces actions sociales.
Super friqué, non. Riche, non.Je me bats au quotidien. Ce que les gens ne savent pas, c’est que j’ai subi moi-même un sinistre. Il y a quelques an-nées, mon magasin est parti en fumée, j’ai tout perdu. Je n’avais pas d’assurance et ça a été un coup dur. On n’a pas besoin d’être riche pour aider. Il faut le faire avec ses moyens. C’est, avant tout, un état d’esprit.
Après les récents déguer-pissements à Abidjan, avez-vous été sollicité pour des cas sociaux ? Plus de 40 familles ont reçu des cautions de notre part. Mais comme je vous le dis,
nous ne communiquons pas sur toutes nos actions. Aujourd’hui, comment voyez-vous le monde? Mon rêve, c’est voir une so-ciété plus humaine et plus solidaire dans laquelle la considération pour l’humain supplante toute autre forme de considération matérielle. Un monde où on soigne le patient dans un hôpital, avant de lui exiger des sous pour ses soins. Parce qu’on ne tombe pas malade par choix et on ne choisit pas d’être pauvre. Le nombre de dé-cès par jour, par manque de moyens, est très important en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi je demande aux hommes de se poser les bonnes ques-tions. De nos jours, à la li-mite, la méchanceté est de-venue une seconde nature. Il faut qu’on s’aime. C’est le plus important car la vie est éphémère.
Quel est votre ressenti face aux personnes qui utilisent votre image pour arnaquer sur les réseaux sociaux ? C’est regrettable et vraiment triste et inhumain. Mais je re-commande tout simplement de la vigilance. Si vous solli-citez notre aide, c’est parce que vous n’avez pas d’argent. Alors nous, à notre tour, on ne saurait vous exiger de l’argent pour vous aider. La plupart des arnaqueurs vous deman-deront de l’argent avant de vous aider
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR
DRAMOUS YETI
Des philanthropes d’une nouvelle ère
’un des exemples les plus récents de ce que l’on pourrait qualifier de mLent malade et alité dans solidarité 2.0 est celui d’Ange Farot. Grave-un hôpital de la place, en novembre 2023, cet acteur bien connu dans la sphère du showbiz en Côte d’Ivoire avait lancé un S.O.S pour ses soins. L’appel relayé sur les réseaux sociaux avait ému plus d’un. La réponse des internautes, à travers une aide coordonnée par Hassan Hayek, ne s’est pas fait attendre. Permet-tant à Ange Farot d’être pris en charge et de recouvrer la santé. Grâce à leur caractère interactif et spontané, les ré-seaux sociaux ont, de nos jours, la même capacité de mobilisation, voire beaucoup plus, que la télévision qui, en son temps déjà, avait initié la même démarche de solidarité en cours aujourd’hui sur les réseaux sociaux. On se sou-vient d’ailleurs de l’émission de solidarité La Bonne Cause
L’acteur culturel Ange-Farot a retrouvé le sourire grâce à la solidarité des internautes.
qui était diffusée sur les an-tennes de la télévision ivoi-rienne au début des années 90. Cette émission animée par Barthélémy Inabo présen-tait à l’écran des cas sociaux de toute nature et lançait un appel à solidarité qui permet-tait la mobilisation de fonds auprès des téléspectateurs.
Aujourd’hui, les acteurs de la solidarité 2.0 semblent avoir bien pris le relais, en per-mettant aux personnes en diverses situations sociales défavorables de bénéficier de soutien et d’amour grâce aux communautés virtuelles
D. Y.
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