Fraternité Matin n°16382 - Vendredi 26 Juillet 2019
36 pages
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Fraternité Matin n°16382 - Vendredi 26 Juillet 2019 , magazine presse

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Description

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Informations

Publié par
Date de parution 26 juillet 2019
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Culture de la paix
Euphrasie Yao
appelle à une plus
grande implication
Vendredi 26 juillet 2019 / N° 16 382 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (Orange CI) Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 €
P. 6des femmesPREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES
e172 anniversaire de l’indépendance du Liberia
P. 5
Le Chef de l’État à Monrovia
Recrutement dérogatoire des handicapés
Aide publique à la presseà la Fonction publique
Sidi TouréLes précisions
P. 6du ministère de l’Emploi
et de la Protection sociale
“ Les plaidoyers
sont en cours pour
l’augmentation
de l’enveloppe ” P. 15
Le bâtiment de la Fonction publique. PHOTO : D. R
Programme d’appui stratégique à la recherche scientifique
P. 914 projets d’études financés
PHOTO : D. Rossier2 Vendredi 26 juillet 2019D
Droits des enfants
Ces cas de maltraitance qui donnent froid dans le dos
En Côte d’Ivoire, des enfants continuent, au quotidien, d’être victimes
de mauvais traitements, de mariages précoces ou forcés, etc.
es cris et chants fusent lessive, K. A. Marie-Ange,
d’une cour des Toits- cette petite merveille née le 28
rouges, un quartier de mars 2009, a eu un malheur
Yopougon, la plus qu’elle n’oubliera jamais. SonDgrande commune père l’a ébouillantée. Elle en
d’Abidjan, non loin du commis- garde encore les séquelles.
esariat du 19 arrondissement C’est dans le courant du mois
et du collège Ségbé. Nous de juin, à Abidjan.
sommes devant « le centre de D. Amie est arrivée du Liberia
sauvetage ». Dans la cour, des le 25 janvier dernier. Sa tutrice
gamins s’adonnent gaîment à qui l’avait fait venir de ce pays
divers jeux : colin-maillard, voisin la battait sans cesse.
saut à la corde, etc. Nancy
Konan nous accueille ce 16 Pour avoir
mai 2019, peu avant midi. un trousseau de clé
Conseillère d’éducation per- Pour avoir égaré le trousseau
manente, elle est la coordon- de clés, et, parce qu’elle
rennatrice dudit centre. Une trait tard de l’école, cette dame
structure qui reçoit les enfants la rudoyait quotidiennement,
victimes d’abus en tous genres ou presque. Selon certaines
: violences physiques, indiscrétions, cette dernière
sexuelles, exploitation à des n’a jamais connu la joie de
fins économiques, traite, mi- l’enfantement. La solution qui
grations, etc. s’offrait à la petite de 13 ans
Elle était entourée de ses col- était de se sauver. Conduite au
elaborateurs (assistants so- Commissariat de police du 19
ciaux, maîtres d’éducation arrondissement, Amie a
finalepermanente, éducateurs pré- ment atterri au centre de
sauscolaires, éducateurs spéciali- vetage.
sés) et de stagiaires. Ici, la
langue est déliée. Avec elle, on 8 ans, réduite en esclave
apprend que l’an dernier, 20 Awa Yah avait 8 ans lorsqu’elle
enfants victimes de maltrai- arrivait dans ce centre, le 20
tance, dont 13 filles, ont été ac- février dernier. Elle qui vivait
cueillis dans ce centre. Leurs tranquillement au village avec
âges varient de 5 à 17 ans. ses parents, dans la sous-pré- Des enfants victimes de mauvais traitements physiques. Triste ré alité . (PHOTO : DR)
Parmis eux, K. Y. Privat, 4 ans fecture de Dabakala, débarque
au moment des faits. à Abidjan pour y être scolari- Une oreille coupée, une chair de poule. Pour avoir pris peut, à la longue, avoir des les parents et ensemble, ils lui
sée. Mais aux Toits-rouges, à main plongée dans le feu un morceau de viande dans la troubles comportementaux trouvent un lieu de réinsertion.
Battu et enfermé par son Yopougon, où elle vivait avec Un autre cas édifiant. K. K. sauce, un enfant à qui on don- physiques ou psychiques di- Un agent l’accompagne
père et sa maratre sa tante, sa scolarisation va se Philippe a 11 ans. Il fréquentait nerait 5 ou 6 ans, a été vers. Conscients de tout cela, jusqu’à son nouveau lieu de
Il vivait avec son père à Kou- faire autrement qu’à l’école. l’école à Taabo. Il est d’une fa- bâillonné et enfermé dans une les agents du centre de Sau- vie.
massi, à Abidjan. Le jugeant Elle devient plutôt une fille de mille recomposée. Traité de chambre pendant deux se- vetage accordent une
importurbulent, sa marâtre lui fait ménage. Mais aucun travail sorcier, le beau-frère de son maines, par la femme de son tance capitale aux activités Des larmes…
des remontrances, avant que n’est bien fait pour sa tante qui père a allumé la bouteille de père. Une correction qui l’a sociales. à la joie de vivre
son père ne le soumette à des la soumettait régulièrement gaz et a carrément cramé sa rendu squelettique. Au centre de Sauvetage, il y a
sévices corporels qu’il n’ou- aux sévices corporels. Ayant main droite dans le feu. Peu Ils sont nombreux, les cas de Le social, un stabilisateur ce qu’on appelle « projet de
bliera pas de sitôt. Insensible appris les difficiles conditions avant cette scène d’une rare maltraitance d’enfants. Et, Une fois au centre, l’enfant qui vie pour l’enfant ». Il a la
posaux cris de l’enfant, le père de vie de sa fille, son géniteur, gravité, le petit garçon a eu chaque cas a sa spécificité, sa arrive de la gendarmerie, des sibilité d’apprendre la
menuil’emmène dans une pièce de tout en colère, vient la cher- une oreille déchirée par son complexité. Ce n’est pas centres sociaux, d’une organi- serie, la couture, la
la maison, le chicotte avec du cher. Depuis le 25 février, elle même bourreau. Sur les ré- Chantal Ayemou, présidente sation non gouvernementale maçonnerie ou d’autres
méfil de courant. Puis, il l’enferme est repartie dans son Daba- seaux sociaux, une autre his- du Réseau ivoirien pour la dé- ou du ministère de la Famille, tiers.
avant de quitter la maison pour kala natal et bienveillant. toire de maltraitance donne la fense des droits des enfants et de la Femme et de l’Enfant, est Le centre aide aussi les
enle travail. Sa femme, qui des femmes (Riddef) qui dira entouré de beaucoup de soins. fants maltraités à porter
exerce de petites activités le contraire. Elle qui rencontre On lui fournit un kit d’héberge- plainte contre les auteurs de
commerciales non loin de leur ces victimes au quotidien, tant ment : serviettes, draps, ces actes. Ici, les activités
domicile, lui emboîte le pas. La à Abidjan qu’à l’intérieur du brosse à dents, pâte denti- socio-éducatives sont plus
chance du petit Privat, c’est pays. Des servantes battues à frice... Il va ensuite prendre un que nécessaires. Il faut
inculqu’une jeune fille, en visite sur- sang. Des jeunes filles qui bain. On lui sert à manger, quer à l’enfant la
ressocialisaprise, entend ses cris et pleurs. n’ont pas droit au repos, assu- quelle que soit l’heure. L’enfant tion. Les causeries sont donc
Elle entre et porte secours au jetties à plusieurs activités : maltraité est écouté par l’assis- organisées régulièrement sur
pauvre garçon, à bout de souf- puiser de l’eau, faire la lessive, tant social qui le met en divers sujets : vol, viol,
sorcelfle. Il était couvert de zébrures, surveiller les enfants, aller ven- confiance. Il le fait avec le psy- lerie, débauche, etc.
le visage tuméfié, les yeux en- dre des galettes… chologue. Puisqu’il entre dans Pour occuper sainement les
flés. Accourus, des voisins l’ont « La maltraitance est un phé- un nouveau milieu. enfants, on leur apprend à lire
conduit dans un centre de nomène à proscrire. Cela et à écrire. On leur transmet le
santé et ensuite, au centre de marque à vie », fulmine Chan- Volet médical… et juridique savoir et le savoir-être. Malgré
sauvetage. Arrivé le 22 no- tal Ayemou. . L’enfant victime de maltrai- toutes ces précautions ou
disvembre 2017, Privat en est tance pourrait être, selon positions, il y a des «
récidisorti le 5 avril 2018. Sa garde Les conséquences Nancy Konan, exposé à vistes ». On les appelle aussi
a été confiée à sa grand-mère Outre la blessure corporelle, la toutes sortes de maladies. Il y des rechutes. Vigilant, le
cenmaternelle, quelque part à maltraitance provoque, c’est a donc la visite systématique tre refuse les cas d’enfants
Koumassi. l’avis d’un spécialiste de la à lR

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