Fraternité Matin n°16487 - Mercredi 04 Décembre 2019
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Fraternité Matin n°16487 - Mercredi 04 Décembre 2019 , magazine presse

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Date de parution 04 décembre 2019
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

Mercredi 4 décembre 2019 / N° 16 487 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orangeCi) Prix: 300 Fcfa  Cedeao : 450 Fcfa  France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES
Lutte contre le terrorisme dans l’Uemoa P. 2 Les Chefs d’État créent un fondsLe Président Ouattara régional de sécuritéest rentré hier, après avoir présidé un sommet extraordinaire de l’Union à Dakar.
Interview exclusive Budget de l’État 2020 /Moussa Sanogo: À quoi vont servir P. 4 à 6 les 8 061 milliards 2 700 milliards de F Cfa consacrés à la lutte contre la pauvretéLa Côte d’Ivoire a de loin le budget le plus important de l’Uemoa Le ministre auprès du Premier ministre,chargé duBudget et du Portefeuille de l’État parle également de la notion de budget-programmes Lutte contre le chômage P. 11 Duncan :“ 2 800 000 emplois ont été créés en Côte d’Ivoire ”
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Nation
Sommet extraordinaire de l’Uemoa
Mercredi 4 décembre 2019
Engagements renouvelés pour la préservation de la paix et de la stabilité dans la région
La Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest africaine s’est réunie, hier à Dakar en sa 22e session
extraordinaire, pour élaborer de nouvelles stratégies de lutte contre l’insécurité et les menaces de paix dans la région. otre session se tientoù la communauté a dé-dans un contexte où,cidé de mobiliser un mil-en dépit des avan-liard de dollars, soit 500 cées économiquesmilliards de Fcfa pour le troNns dans notre région,té dans l’espace commu-que nous enregis-financement de la sécuri-les menaces à la paix et ànautaire de la Cedeao. la sécurité se font de plusComme on le voit, les di-en plus persistantes…rigeants de la région sont J’en veux pour preuve lesdéterminés à ramener la crimes odieux qui ont en-quiétude et la paix dans deuillé des pays commel’espace communautaire. le Burkina Faso, le Mali,Car,« j’ai la ferme convic-le Niger… ».En rappelant,tion que la mise en com-hier à l’ouverture de la 22emun de nos forces et de session extraordinaire ànos moyens permettra Dakar, ces tristes événe-d’assurer la quiétude et la ments qui ont secoué cessécurité dans notre région. dernières semaines la ré-J’appelle à la nécessité de gion, notamment le Mali, lela préservation de la paix Burkina Faso et le Niger, leet de la stabilité dans notre Président Alassane Ouat-zone », a lancé le Pré-tara, président en exer- sident Ouattara. cice de la Conférence des Cet esprit de solidarité chefs d’État et de gouver- et d’engagement com-nement de l’Uemoa, vou- mun est partagé par le drait bien inviter ses pairsLes Chefs d’État et de gouvernement de l’Uemoa décidés à freiner l’avancée des djihadistes.(PH: PRÉSIDENCE)Président du pays hôte et tous les participants à de cette session, Macky accorder une attentionl’importance de la solidari-notre union. Toutefois, à dinaire de la Conférence ou en cours pour rendre Sall. Celui-ci a lancé un particulière à la situationté entre les États membresopérationnel le G5 Sahel.appel à des réflexionsdes Chefs d’État qui, selon la pratique, ces initiatives qui prévaut dans la région.de l’Union et le défi majeuret à des actions concer-Les idées sont bel et bien sont confrontées au pro- le président en exercice, Situation aussi critique duque constitue l’insécuri-formulées, les initiatives blème de financement. Il vise à« analyser les pro-tées des pays membres fait de l’avancée des dji-té pour atteindre les Ob-faut donc trouver leségalement, mais elles nous positions de financementpour faire face aux défis hadistes qui pullulent dansjectifs de développementrestent seulement en théo- moyens de financementfaites par ce comité dequi les interpellent et qui la région et qui constitue»,alternatifs et durables afinrie et leur mise en œuvre indiqué le Président  a haut niveau pour le finan-permettront de préserver le sujet principal de cette Ouattara. A ce niveau, il sur le terrain se heurte au de faire face à ces défis »,cement de la lutte contreet renforcer les acquis session extraordinaire.s’est félicité du travail réa- déplore Alassane Ouatta-manque de financement. « le terrorisme dans l’es-socio-économiques (per-Face à ce tableau triste de lisé par le comité de haut Ces avancées sont abso- ra. Oui le financement depace Uemoa ». D’ailleurs, formances économiques, la région, l’urgence d’une niveau sous le leadership lument nécessaires pour la sécurité et de la paix est ce comité de haut niveau sécurité alimentaire, éner-action concertée s’impose du son homologue séné- faire face aux menaces au centre des préoccu- composé des présidents gie, infrastructures) en aux États membres de galais, Macky Sall, pour la afin de nous permettre pations des Chefs d’État du Sénégal et du Bénin, vue de l’amélioration des l’Uemoa.La situation « de relever ensemble le mise en œuvre du chan- mandatés pour la mise de l’Uemoa. D’où l’impor- conditions de vie des po-que traversent nos paysen œuvre pratique de cet pulations.tier ‘’paix et sécurité ainsi défi de la stabilité, de la tance et la justification de « Il s’agit des rappelle plus que jamaispaix et de la sécurité dans que des initiatives prises engagement, s’était réunicette 22e session extraor- questions stratégiques qui le 3 octobre 2019 à Dakarrequièrent des solutions avec les ministres des Fi-concertées et immédiates. Les Chefs d’État créent un fonds régional de sécurité nances et de la DéfenseIl nous faut unir nos forces de l’union sur la mobilisa-si nous voulons atteindre our la mobilisa- rence a décidé d’une les Chefs d’État ont pris paix et de sécurité. tion des ressources pourl’émergence et l’améliora-tion des ressources contribution immédiate de la mesure de la situation Au plan politique, les le financement de la luttetion des conditions de vie conséquentes des- 5 millions de dollars pour sécuritaire délétère dans Chefs d’État de l’Uemoa contre le terrorisme. Aussi,de nos populations », a P tinées à financer et les « trois membres de la la région et ont souligné se sont félicités de la à une plus échelle grande, proposé le président sé-poursuivre la mise ligne de front du G5 Sahel l’importance de promou- bonne tenue du premier c’est-à-dire au niveau de négalais. Tout en saluant en œuvre du plan d’ac- ». voir une approche globale tour de la présidentielle la Cedeao (qui compte le leadership du Président tion suscité, la Confé- Cette contribution, dit le pour relever ce défi. en Guinée Bissau et ont 15 pays de l’Afrique de Alassane Ouattara rence a décidé d’un acte communiqué final, s’ins- Prenant donc connais- exhorté l’ensemble des l’Ouest), les choses sont . additionnel en instituant crit dans le cadre de sance du rapport du acteurs de la région à des aussi bien avancées avecGERMAINE BONI un fonds régional de sé- l’engagement pris par Comité de haut niveau élections apaisées dans l’engagement pris lorsENVOYÉE SPÉCIALE curité ». Telle est la déci- l’Uemoa pour participer présidé par le président leurs pays en privilégiant de la session du 13 sep-À DAKAR AU SÉNÉGAL sion majeure issue de la à hauteur de 500 millions sénégalais Macky Sall le dialogue inclusif. tembre à Ouagadougou session extraordinaire de de dollars au financement sur la mise en œuvre du Alassane Ouattara, pré-la Conférence des Chefs du plan d’action de la Ce- chantier ‘’paix et sécurité’’, sident en exercice de la d’État et de gouvernement deao pour lutter contre le la Conférence des Chefs Conférence des Chefs de l’espace Uemoa qui terrorisme dans l’espace d’État et de gouvernement d’État et de gouvernement Le Président Ouattara a regagné Abidjan hier s’est tenue hier à Dakar, Cedeao sur la période de a salué la détermination de l’Uemoa, s’est réjoui au Sénégal. 2020-2024. de l’union à faire face à des résultats de cette ses-e Chef de l’Etat Alas- extraordinaire de l’Union Ce fonds, selon le commu- En effet, la session de Da- l’insécurité grandissante sion extraordinaire mais sane Ouattara a re- économique et moné-niqué final qui a sanction- kar a noté la grande pré- dans la région. Mieux, surtout de la contribution gagné Abidjan hier, taire ouest-africaine (Ue-né cette session extraordi- occupation des dirigeants tous les acteurs et institu- immédiate au finance-actions déjà conduites sur aux attaques djihadistes mettre en œuvre de façon terrorisme dans l’espace teLrnationale sur le dé- a été accueilli à sa des-après avoir pris part moa). naire, vient renforcer les de la zone Uemoa face tions ont été instruits pour ment de la lutte contre le à la Conférence in- Le Président Ouattara le terrain en matière de récurrentes, notamment diligente les décisions du communautaire qui a été veloppement durable cente d’avion par le Pre-lutte contre le terrorisme. au Burkina Faso, au Mali 15 novembre 2019. adoptée. Signe, selon lui, et la dette soutenable à mier ministre, Amadou Ainsi, afin de contribuer de et au Niger. Adressant Aussi la Conférence se fé- de la solidarité et de l’in-Dakar, au Sénégal les Gon Coulibaly et des façon urgente au finance- leurs vives condoléances licite-t-elle des avancées tégration prônées dans la 2 et 3 décembre. Dans membres du gouverne-ment de la lutte contre le aux familles éplorées et significatives de la mise sous-région la capitale sénégalaise, ment. terrorisme dans l’espace souhaitant prompt réta- en œuvre de la politique . il a présidé un sommet K. J. BAVANE communautaire, la Confé- blissement aux blessés, de l’Uemoa en matière deG. BONI
Mercredi 4 décembre 2019
N ation
e 25 Conférence des parties (Cop 25) Les enjeux de Madrid
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À la veille de ce rendez-vous où près de 196 pays sont attendus dont la Côte d’Ivoire, Antonio Guterres, er le secrétaire général de l’Onu, a invité l’humanité à cesser sa guerre contre la nature, le 1 décembre. ’est Madrid (Es- matique, les forêts et l’agri-« notremonde entier que à l’occasion du Sommet de pagne) qui ac-culture, la technologie, le guerre contre la nature doit la terre de Rio de Janeiro au cueille, depuis le renforcement des capacités,cesser. Et nous savons que Brésil, la Convention-cadre desCparties (Cop), organevilles, les océans et l’égali-(Ccnucc). La Conférence descrise climatique globale ». Il 2 décembre, la les pertes et dommages, lesdes Nations unies sur lesc’est possible. Nous sommes 25e Conférence peuples autochtones, les maintenant confrontés à une changements Climatiques suprême de la Conven- té des sexes. En somme, la y a urgence de sauver la na-parties (Cop), qui constitue tion-cadre des Nations uniesture, alertent les spécialistes.volonté de cette Cop est de l’organe suprême de la Cc-sur les changements cli- relever l’ambition des Contri- Le groupe de la Banque mon-nucc, est une réunion qui se matiques (Ccnucc). D’im- butions déterminées au ni- diale révèle que, d’année en tient chaque année et est ap-portantes délégations (196 veau national (Cdn) en vue année, les risques découlant pelée conférence mondiale pays), venues des quatred’un changement climatiquede l’échéance de 2020. La sur le climat. coins du monde, se sont re- période de pré-conférencedébridé s’aggravent. Et, faute La Côte d’Ivoire s’est enga-trouvées dans la capitale qui a débuté le 25 novembre de mesures immédiates, le gée à réduire ses émissions espagnole jusqu’au 13 dé- dernier a pris fin le 1er dé- changement climatique pour- de Gaz à effet de serre (Ges) cembre. En 2018, c’est encembre.de 28% d’ici à 2030 et pourraitrait faire basculer 100 mil- Pologne, à Katowice, queatteindre 36% en cas d’appuilions de personnes supplé- s’était tenue la Cop 24. « En validant l’Accord de Pa-mentaires dans la pauvretéfinancier extérieur. Cette vo-Cette conférence mondialeris, le monde s’est engagé à à l’horizon 2030. Par ailleurs,lonté des autorités ivoiriennes sur le climat qui se dérouleen 2050, 143 millions de per- contenir, d’ici à la fin du 21e et des Partenaires tech-sous la présidence du gou- siècle, le réchauffement cli-sonnes dans trois régions enniques et financiers (Ptf) est vernement du Chili (le pays a matique nettement sous la développement risquent de marquée par la réalisation de finalement renoncé à l’orga- barre de 2 °C au-dessus des devenir des migrants clima-nombreuses initiatives telles nisation sur son territoire enniveaux préindustriels. L’at-tiques, puisque des individus,que la lutte contre les pes-raison de troubles internes)teinte des objectifs visés re- des familles, voire des com-ticides dangereux, le projet se tient avec le soutien logis-quiert des mesures décisives munautés entières, seront de résilience au changement tique du gouvernement espa-et audacieuses », alerte la contraints de chercher des climatique avec la Redd+, le gnol. La présidente désignéeBanque mondiale. C’est pour- lieux plus viables où s’ins-Programme de gestion des de la conférence est Carolinazones côtières de l’Afrique detaller. Le Groupe d’experts quoi l’Accord prévoit un cycle Schmidt, la ministre chilienned’évaluation quinquennal,intergouvernemental surl’Ouest (Waca), un projet mis Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, de l’Environnement.dans le cadre duquel chaqueen place en 2018 pour lut-l’évolution du climat (Giec), Joseph Séka Séka, conduit la délégation ivoirienne à Madrid. L’objectif, aujourd’hui, c’est pays est tenu de communi- quant à lui, rappelle la néces-ter contre le phénomène de de passer aux étapes sui- quer une nouvelle contribu- sité pour l’humanité de limiter l’érosion côtière et l’adapta-neutralité carbone d’ici 2050 des parties à l’Accord de Pa-vantes du processus Onu tion nationale toujours plus la hausse de la températuretion aux changements clima-», déclarait le secrétaire gé- ris (Cma 2). Il comprend éga-Changements climatiques.tiques. En plus de préparerstricte. L’objectif, c’est éga- mondiale à 1,5 degré Cel- néral de l’Onu, le Portugais lement la 51e session de l’Or-L’un des objectifs clés, c’estlement de faire en sorte quesius, d’atteindre la neutralité un code de l’environnement, Antonio Guterres, à la veillegane subsidiaire de conseil d’accomplir plusieurs tâchesces contributions évoluent,en carbone d’ici 2050 et deun accent particulier est mis des travaux.scientifique et technologique pour la réalisation intégrale à terme, pour tous les pays, réduire les émissions de gaz sur la communication pour (Sbsta 51) et de l’Organe de l’Accord de Paris sur le vers les plafonds d’émissions à effet de serre de 45% parsensibiliser davantage les Sessions et autressubsidiaire de mise en œuvre changement climatique. Ennationaux absolus auxquelspopulations aux rapport aux niveaux de 2010, effets indé-événements(Sbi 51). La conférence pré-outre, la conférence a voca-les pays industrialisés sontd’ici 2030. Antonio Guterres sirables du changement cli-Le rendez-vous qui se tientsentera aussi la multitude tion, selon les organisateurs,soumis actuellement. « Au s’est toutefois voulu confiant,matique. dans la capitale espagnole,d’actions climatiques menées de stimuler les ambitions cours des 12 prochains moisrappelant qu’une hausse desComme pour rappeler au pendant une dizaine de jours,par les entités non-Parties et en préparation de 2020, an-températures en dessous decruciaux, il est essentiel que monde entier qu’elles main-comprend, en plus de la 25econtribuera à stimuler l’action née au cours de laquellenous obtenions des engage-1,5 degré est toujours à notre tiennent leur engagement session de la Conférence des des régions, des villes, des les pays se sont engagésments nationaux plus ambi-portée, que la technologiedans la lutte contre les chan-parties (Cop25), la 15e ses- entreprises, des investis-à transmettre de nouveauxtieux - en particulier de la partnécessaire pour rendre celagements climatiques, les au-sion de la Conférence des seurs et de la société civile. plans nationaux. Des actionsdes principaux émetteurs -possible est déjà disponible. torités ivoiriennes ont installé, parties faisant office de réu-Le champion de haut niveau climatiques cruciales serontpour commencer immédiate- à la veille du rendez-vousLe patron de l’Onu a égale- nion des parties au Protocolepour l’action climatique de la ainsi entreprises relativement ment à réduire les émissions ment souligné que les paysde Madrid, le Comité per-de Kyoto (Cmp 15) et la 2eCop 25 est Gonzalo Muñoz, à, entre autres, la finance, lade gaz à effet de serre à unmanent d’organisation de ladoivent veiller à ce qu’au session de la Conférence des entrepreneur et créateur de transparence de l’action cli-rythme compatible avec lamoins 100 milliards de dol-Conférence des parties. Ce parties servant de réunion changement social. Selon lars Us (environ 60 000 mil- groupe de 68 membres, qui plusieurs médias, ce sont liards de FCfa) par an soientse veut inclusif, est compo-quelque 25 000 délégués, mis à disposition des pays en sé de personnes issues des dont la jeune militante écolo-développement, afin qu’ilssecteurs public et privé et de giste suédoise, Greta Thun-atténuent les effets des chan-la société civile. Il est présidé berg, qui seront donc ac-gement climatiques à traverspar le ministre de l’Environ-cueillis à l’Ifema, grand salon des projets « verts », respec-nement et est composé de des foires situé à proximité tueux de l’environnement; trois sous-comités (pilotage, de l’aéroport international de renforcent leur résilience, toutscientifique et organisation). Madrid où les travaux auront en étant capables de réagir Sa mission est de mettre en lieu. Une importante déléga-aux catastrophes.place un cadre organisation-tion ivoirienne est également nel qui permet « une partici-attendue. Bien que sortis de Engagementpation efficiente et durable de l’Accord de Paris, les États-de la Côte d’Ivoirela Côte d’Ivoire aux futures Unis seront tout de même La Côte d’Ivoire, à l’instar desCop sur le climat », expliquait représentés à Madrid. autres pays de la planète,François Kouablan, directeur reconnaissant l’impérieusede cabinet du ministre de Cesser la guerre nécessité d’œuvrer de façon l’Environnement et du Déve-contre la nature urgente à la protection de la loppement durable. Toujours à la veille des tra-vie contre les conséquences vaux, le 1er décembre, An-La Côte d’Ivoire, fortement engagée dans la lutte contre les changements climatiques, vient dedes changements clima-tonio Guterres a rappelé auANOH KOUAO mettre en place un Comité en charge des Cop.(PH: DR)tiques, a signé, en juin 1992,
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I nterview
Mercredi 4 décembre 2019
Moussa Sanogo «Le montant alloué aux dépenses pro-pauvres devrait s’établir autour de 2700 milliards de FCfa »
Le ministre auprès du Premier ministre chargé du Budget explique les changements apportés par le budget-programmes et se prononce sur la santé de l’économie nationale.
La Côte d’Ivoire est entrée de plain-pied dans le Bud-get-programmes. Quelle est la spéciïcité de cette méthode de budgétisation?Le budget lui-même peut se définir comme une prévision des dépenses. L’élaboration du budget annuel permet de projeter le volume de res-sources qu’on va engranger au cours de l’année et de prévoir comment elles vont être dépensées (rembourse-ment de la dette, payement des salaires et d’autres dé-penses de fonctionnement, réalisation d’investissements ainsi de suite). On parle de budget-programmes lorsqu’il se décline suivant différents programmes. Un pays a une politique économique qui a différents objectifs. Dans l’at-teinte de ceux-ci, différents programmes sont déclinés. Le Budget-programmes montre comment les res-sources projetées seront dépensées suivant les diffé-rents programmes. Le Bud-get-programmes se fait sur un certain nombre d’années. Au niveau de la Côte d’Ivoire, nous avons retenu trois ans.
Quelle est la différence entre le Budget-pro-grammes et le budget de moyens? A travers le Budget-pro-grammes, le gouvernement explique comment les dé-penses vont s’exécuter au cours des trois années à ve-nir, de façon à s’assurer que les objectifs fixés seront at-teints. Les montants affectés à chaque programme sont pratiquement connus. En re-vanche, le budget de moyens est annuel. Et quelque fois des dépenses prévues pour tel programme sont affectées chemin faisant, à telle situa-tion jugée urgente. Cela nuit quelque peu à l’optimisation de la dépense. Avec le Bud-get-programmes, cela n’est plus possible.
Qu’est-ce qui change au niveau du contrôle des dé-penses ? Effectivement, le budget-pro-grammes s’accompagne d’autres caractéristiques, no-tamment le contrôle qui est plus renforcé. La loi de Fi-nances 2020 s’accompagne
d’un programme de perfor-mances avec des indicateurs qui permettent d’apprécier l’atteinte des objectifs. Par ailleurs, on note une inter-vention plus importante de la Cour des comptes qui, à travers un rapport annuel de performances, appréciera les performances des différents ministères. Les ministres de-vront in fine s’en expliquer devant la Représentation nationale. C’est donc tout un ensemble de dispositifs qui nous permettront d’arriver à améliorer l’efficacité de la dé-pense de sorte que chaque franc dépensé ait un impact beaucoup plus important que lorsqu’il s’agit d’un budget de moyens.
La tendance au niveau des pays développés et des pays africains est-elle d’aller vers le budget-pro-grammes ?Oui, c’est bien la pratique. Et comme vous l’avez vu, les ministres sont passés devant l’assemblée nationale pour expliquer leurs programmes. Dans ces pays aussi, les ministres passent à l’assem-blée nationale pour présenter leurs différents budgets. Avec le budget-programmes, il y a ce qu’on appelle la décon-centration de l’ordonnance-ment. Par le passé, c’est le ministre du Budget qui était l’ordonnateur de toutes les dépenses. Tous les autres effectuaient les dépenses par délégation de pouvoir. Cet n’est plus le cas avec le Budget-programmes. Désor-mais, tous les responsables de programme, c’est-à-dire les ministres, engagent les dépenses prévues pour l’exé-cution de leurs programmes et en rendent compte devant la Représentation nationale. Cette disposition est assortie d’un niveau de contrôle extrê-mement important.
Pourquoi les ministres sont obligés d’aller devant les députés défendre leurs budgets, alors que nous sommes dans un régime présidentiel ? A la vérité, on ne peut pas lier cela de façon intrinsèque à la nature du régime mais surtout au fait que c’est d’abord le parlement qui consent l’impôt.
(PH: DR)
C’est le parlement qui donne quitus pour aller encaisser les recettes fiscales au nom du peuple. Par conséquent, l’utilisation de cette ressource publique doit se faire avec la caution du peuple et donc de la Représentation nationale. D’où l’idée de faire adopter la loi de finance par le parle-ment. Mais une fois que vous avez reçu mandat d’exécuter la dépense, il va de soit vous en rendriez compte devant le parlement. C’est le prin-cipe général. Le budget-pro-grammes va plus loin. Parce que le rapport d’exécution de chaque programme est en-core plus spécifique. On n’est plus dans un compte rendu global mais il s’agit de s’expli-quer sur chaque programme et dire comment les res-sources ont été dépensées.
A supposer qu’un ministre n’obtienne pas le quitus des députés, que va-t-il se passer? Quand vous parlez de qui-tus, vous parlez au moment de l’adoption du budget ou de son exécution ? Parce
que nous avons deux cas, il peut y avoir le cas où le quitus n’est pas accordé sur un programme, parce que dorénavant le budget est adopté par programme. Ils sont au nombre de cent qua-rante-neuf (149). Si un pro-gramme n’est pas adopté, cela entraînerait un blocage. Parce qu’on on ne peut pas adopter le budget global si tous les programmes qui le compose ne sont pas adop-tés. Si une telle situation survenait, on serait obligé reprendre le travail. Par ail-leurs, si à l’appréciation des performances il a un résultat qui n’est pas positif, alors le parlement le signalera.
Cela dit, on peut avoir un ré-sultat négatif pour plusieurs raisons. Si on constate que des circonstances n’ont pas été favorables pour qu’on puisse atteindre les objectifs fixés, les parlementaire pren-dront acte. Mais si ce sont des erreurs de gestions qui sont à la base de ce mau-vais résultat, le responsable du programme aura à s’ex-
pliquer. S’il s’agit de fautes passibles de poursuites de-vant les juridictions, celles-ci seront saisies.
Pendant trois jours, vos collègues et vous-mêmes étiez devant les députés; quelles leçons vous tirez de cette expérience ? J’ai tiré beaucoup de le-çons de nos échanges. La première est relative à l’his-toire : c’est la première fois qu’en Côte d’ivoire tous les ministres passent devant le parlement pendant des jours pour défendre leur budget. Être un acteur de cette his-toire-là est une source de satisfaction. Ça fait plaisir de savoir que l’on a contribué à faire avancer son pays en matière de gestion des fi-nances publiques. Mais, c’est aussi un bel exercice de dé-mocratie; parce que les uns et les autres sont questionnés pour justifier les dépenses qui ont été soumises à travers le Budget-programmes. Nous avons eu à répondre aux questions telles que : pour-quoi vous prévoyez tel niveau
de dépenses ; qu’est-ce que vous allez en faire ? Quel est le résultat attendu? Est-ce que les instruments de me-sures qui sont proposés sont adaptés ? Cela est un impor-tant exercice de transparence mais aussi de redevabilité, car les membres de l’exécu-tif qui exécutent un ensemble d’actions au nom du peuple de Côte d’Ivoire sont bien obligés d’en rendre compte. C’est beaucoup d’émotions, beaucoup de satisfaction de sentiments de faire partir de cette belle aventure que,j’espère, durera le plus long-temps possible.
En l’absence de certains de vos collègues empêchés, vous avez présenté leur budget. Comment vous y êtes vous pris, alors que vous n’aviez pas forcé-ment le détail de leurs pro-grammes ? A la vérité, cela n’était pas vraiment impossible à faire. Par le passé, j’allais tout seul devant les députés pour dé-fendre le budget de l’État.
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