Fraternité Matin n°16618 - Lundi 11 mai 2020
36 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Fraternité Matin n°16618 - Lundi 11 mai 2020 , magazine presse

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
36 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le savais-tu ? Tu peux t'abonner à ce journal en cliquant sur la petite cloche. Tu recevras alors une alerte par mail à chaque nouvelle parution !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 mai 2020
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Extrait

Chute des cours mondiaux du pétrole
Moussa Sanogo explique
aux sénateurs l’impact sur
la Sir et les caisses de l’État Lundi 11 mai 2020 / N° 16 618 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orangeCi) Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES P. 15 Fonds spécial de solidarité Mariatou Koné :comment s’est fait navirus le choix des bénéIciaires PP. 2 - 3 • La ministre de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de la Lutte contre la pauvreté, revient sur l’opération de soutien aux populations vulnérables Éducation nationaleP. 5 Reprise des cours à compter du 18 mai Voici les mesures prises Lutte contre le coro Eau potable dans le Grand AbidjanIvoiriens bloqués à l’extérieur Laurent‘‘ Les dispositions sont prisesPlus de 200 personnes P. 6 Tchagba :pour qu’il n’y ait pas de coupure ’P.14ont regagné le pays
2
Interview
Lundi 11 mai 2020
Fonds spécial de solidarité /Mariatou Koné Comment s’est fait le choix des bénéficiaires
La ministre de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de la Lutte contre la pauvreté, dans cette interview exclusive, revient en détail sur le fonds mis en place par le gouvernement pour soulager les Ivoiriens. Le jeudi 23 avril, vousdes orphelinats, poupon-achète ce qu’il souhaite en avez lancé l’opération destenant compte de ses ha-nières et les enfants vivant transferts monétaires auxdans la rue confinés du faitbitudes alimentaires, des ménages vulnérables.du Covid-19 ; personnes contraintes liées à un ré-Ce sont plus de 177gime alimentaire particuliersouffrant de maladies chro- 000 ménages qui sontniques ; artisans, petits ou de ses totems alimen-bénéficiaires de cettecommerçants, petits acteurstaires. Tous les bénéficiaires manne de l’Etat. Commentdu secteur du transport ;recevront la même somme. s’est faite la sélection detoute personne en détresseOn n’aura pas de plainte sur ces personnes ?du fait du Covid-19. J’in-la qualité (« je voulais telle Les ménages sont issus du siste particulièrement surmarque de produit et on m’a Grand-Abidjan, c’est-à-direle ciblage communautairedonné autre chose »), sur la du district d’Abidjan élargiparce ce que les donnéesquantité (« j’aurais acheté aux villes de Jacqueville, statistiques, quelle que soitplus si j’avais mon argent »). Songon, Alépé, Anyama,leur fiabilité, sont toujoursDe plus, cette option réduit Dabou, Grand-Bassam, Bo- en retard sur les réalités du les risques de contamination noua, Oghlwapo, Azaguiéterrain. On aurait pu définircar elle évite les attroupe-et Bingerville. La population des quotas de personnesments. Enfin, nous sommes du Grand Abidjan est esti-en période d’austérité età assister en fonction des mée à 5 741 691 habitantsniveaux de pauvreté des il faut éviter les dépenses (Rgph 2014), soit 1 148 338 régions. Mais quelqu’un quigénérées par certaines ménages. Selon l’enquête était pauvre en 2015 peutcharges (frais de transport, sur le niveau de vie 2015, le ne plus l’être en 2020. Inver-de chargement, de déchar-taux de pauvreté à Abidjan sement, quelqu’un qui avaitgement, de conditionne-est de 22.7%. Cela donne 1une situation de vie aisée enment, d’entreposage) pour 303 363 personnes pauvres, 2015 peut se retrouver dansaugmenter la part qui revient soit 206 673 ménages. Par-aux populations. On évitela précarité et la vulnérabilité mi ces ménages, 29 473en 2020. Du fait des mouve- aussi les risques de perte qui bénéficient du projet ments de populations, l’indi-en route. Les avantages liés filets sociaux productifs re-au transfert monétaire sontvidu peut se déplacer avec çoivent 36 000 FCfa tous lessa pauvreté. Dans ce cas, donc incontestables. 3 mois, pendant 3 ans. Les il ne peut plus être pris en Qu’est-ce qui est prévu pour ménages éligibles au pro- compte dans le milieu où ilceux qui n’ont pas de télé-jet filets sociaux productifs a été identifié comme tel.phone ou de compte mobile sont extraits de ces 206 673Le ciblage communautaire, money? ménages. Ainsi, les béné-c’est la saisie de la précari- C’est rare de voir des Ivoi-ficiaires de l’assistance duté ou de la vulnérabilité en riens sans téléphone, car Fonds spécial de solidaritétemps réel.ce n’est plus un luxe mais sont au nombre de 177 198 une nécessité. Mais si par PHOTO : DR ménages pour cette pre-Pourquoi des transfertsextraordinaire, certains n’en mière phase qui concerne lemonétaires ?ont pas, ils sont contac-identifie elle-même en sonvulnérabilité. Le ciblageconfinées et leurs familles, Grand Abidjan. Les ministères techniquestés par l’intermédiaire des sein les personnes ou mé- tient également compte des particulièrement les per-Les ménages reçoivent, (commerce, riziculture, structures qui les ont enre-nages qui n’ont plus le strictsonnes âgées, personneszones géographiques dans dans le cadre de cette opé- agriculture, ressources ani- gistrés qui les informent et ration dénommée Covid les orientent vers des points Soutra, 25 000 FCfa parde paiement en fonction de mois, soit 75 000 pendant 3leur zone de résidence, sur Ce sont les comités de veille ou de riposte installés sur l’ensemble du territoire et mois.présentation d’une pièce d’identité. composés du corps préfectoral, des élus locaux, des organisations de la société Cette action couvri-ra-t-elle l’ensemble du Comment fait-on pour territoire ? savoir qu’on est éligible ? civile, des leaders communautaires, des chefs de village, des chefs de quartier, Cette action va couvrir l’en-Ce sont les comités de veille semble du territoire national ou de riposte installés sur car les populations, quel quel’ensemble du territoire et des chefs de communauté ..., qui établissent les listes des personnes éligibles à soit leur lieu de résidence, composés du corps préfec-sont affectées directement toral, des élus locaux, des ou indirectement par lesl’assistance humanitaire. Les listes sont en cours d’établissement par endroits.organisations de la société effets de la pandémie du civile, des leaders commu-Covid- 19. Mais pour le dé-nautaires, des chefs de vil-Elles sont transmises au ministère de l’Administration du territoire qui nous les marrage, nous avons donné lage, des chefs de quartier, la priorité au Grand Abidjan des chefs de communauté envoient. Quand on les reçoit, les travailleurs sociaux passent et procèdent à qui est l’épicentre de la..., qui établissent les listes pandémie dans notre paysdes personnes éligibles à aujourd’hui avec 100% des l’assistance humanitaire. des vériIcations. On prend toutes ces précautions pour éviter de recevoir des cas confirmés, contre 93% ilLes listes sont en cours y a deux semaines. Il s’agit d’établissement par en-listes qui ne seraient pas conformes à la réalité du terrain. de cas confirmés avec leursdroits. Elles sont transmises contacts.au ministère de l’Adminis-tration du territoire qui nous Quels sont les critèresmales…) nous ont assuréles envoient. Quand on les minimum pour satisfaire lesquelles les populations en situation de handicap et arrêtés dans le choix dereçoit, les travailleurs so-de la disponibilité des pro- leurs besoins essentiels duont besoin d’assistance, enles femmes chefs de famille ces ménages ? sont-ilsduits de première nécessité ciaux passent et procèdent fait du Covid-19. Les critèreslien avec les indicateurs de ; familles des personnes dé-assez objectifs ?sur le marché. De ce fait,à des vérifications. On prend arrêtés dans le choix de ces pauvreté, d’insécurité ali- cédées du fait du Covid-19 ; Évidemment ! Les critères nous avons privilégié les toutes ces précautions ménages sont objectifs car mentaire et nutritionnelle. malades indigents ; enfants sont visibles ! Ils sont parta- transferts monétaires pour pour éviter de recevoir des ils tiennent compte de leurPersonnes vulnérableset adolescents vulnérables gés par la communauté qui diverses raisons : chacun
Lundi 11 mai 2020
listes qui ne seraient pas conformes à la réalité du terrain. C’est un travail méti-culeux et transparent qui im-plique plusieurs personnes.
Pourquoi les personnes inscrites dans le projet fi-lets sociaux ne sont-elles pas prises en compte ? Ces ménages ne sont pas pris en compte puisqu’ils sont déjà insérés dans un programme de lutte contre la pauvreté qui court sur une période de trois ans. Le projet filets sociaux pro-ductifs est une action du gouvernement en faveur des ménages extrêmement pauvres. 127 000 ménages ont été identifiés dans le cadre de ce projet et re-çoivent 36 000 FCfa tous les 3 mois.
Que répondez-vous à ceux qui estiment que toute la population devrait bénéficier de cette aide du gouvernement ? Le Covid-19 impacte toutes les couches sociales mais pas de la même manière. Les personnes les plus af-fectées prises en compte sont les catégories les plus vulnérables des plus vulné-rables, notamment celles qui vivent au jour le jour avec des revenus liés à leurs ac-tivités quotidiennes. Leur situation s’est fortement dé-gradée avec le Covid-19.
Dans le Fonds national de solidarité et de soutien humanitaire, y-a-t-il un chapitre consacré à l’assistance des ayants droit des personnes vulnérables victimes du Covid-19 ? Les familles des personnes décédées du fait du Co-vid-19 bénéficieront d’une assistance au besoin. Quelles sont les sources de financement de ce Fonds ? Le Fonds spécial de solidari-té Covid-19 est alimenté par les dotations budgétaires ; les dons de particuliers, de pays, d’institutions, d’or-ganismes, de structures et d’entreprises ; toute autre ressource qui lui sera al-louée, dans le respect de la législation en vigueur en Côte d’Ivoire.
La distribution de ce Fonds sera-t-elle mensuelle ou trimestrielle ? C’est un transfert monétaire mensuel de 25 000 FCfa, soit 75 000 FCfa pour les trois mois prévus.
A-t-on suffisamment de moyens pour tenir dans le temps si la pandémie perdure ? Le plan de riposte national est prévu pour trois mois. Nous espérons la fin de la pandémie durant cette pé-riode. Dans le cas contraire, le gouvernement prendra de
PHOTO : DR
Interview
nouvelles mesures. En tout état de cause, le gouverne-ment sera toujours aux cô-tés des populations. Dans les premières heures de la crise du Covid-19, vous avez, à la suite de l’appel du
La solidarité se manifeste même dans le ciblage des personnes et ménages éli-gibles au Fonds de solida-rité. On préfère « laisser sa place » à l’autre qui est perçu comme « plus nécessiteux ».
Les dons sont remis aux
nanciers, des fondations, or-ganisations internationales, artistes, sportifs, entreprises des secteurs public et privé, institutions, chancelleries, personnes physiques pour participer à la chaîne de so-
nateurs qui nous permet de redistribuer aux plus vulné-rables via les collectivités territoriales, mais également via les Ong et associations.
Il y a eu des critiques sur la distribution des kits sanitaires et alimentaires que vous avez remis aux élus locaux ou hauts cadres. Des familles qui ont besoin d’être assistées auraient été oubliées dans cette répartition. En êtes-vous informée ? La redistribution continue et dans la transparence. Tous ceux qui ont reçu du minis-tère de la Solidarité redistri-buent, sous la supervision du corps préfectoral et nous envoient un rapport détaillé (avec des photos ). Les dons sont remis aux représentants de l’État que sont les autorités adminis-tratives ; les représentants des populations : présidents des conseils régionaux et maires, en présence d’autres élus locaux. Les autorités qui reçoivent les dons sont chargées de les redistribuer dans leurs dif-férentes localités, à travers des mécanismes d’identi-fication (réseaux commu-nautaires, leaders com-munautaires et religieux, comités de protection), qui permettent de toucher les
représentants de l’État que sont les autorités
administratives ; les représentants des populations : présidents des conseils
régionaux et maires, en présence d’autres élus locaux. Les autorités qui reçoivent
les dons sont chargées de les redistribuer dans leurs différentes localités, à
travers des mécanismes d’identiIcation (réseaux communautaires, leaders
communautaires et religieux, comités de protection), qui permettent de toucher
les populations les plus vulnérables.
Président de la République, lancé une chaîne de solida-rité pour soutenir le gouver-nement.
Quel est le point aujourd’hui sur l’opération de dons ? Etes-vous satisfaite de l’élan de solidarité des bonnes volontés ?En commençant par la deu-xième question, je puis vous assurer que je suis surprise par l’élan de solidarité mani-festé par les Ivoiriens et les populations vivant en Côte d’Ivoire. La chaîne de soli-darité grandit chaque jour. Tout le monde veut donner quelque chose, des plus petites quantités aux plus grandes. Chacun y va avec son cœur. Je voudrais sa-luer la mobilisation de tous.
Les mesures prises pour la lutte contre le Covid-19 ont des conséquences sur la vie quotidienne des populations, en particulier les populations les plus pauvres. Parmi ces conséquences, figure le pro-blème d’accès aux vivres et non vivres du fait de l’arrêt de certaines activités éco-nomiques. Afin d’apporter une assistance humanitaire aux populations les plus vul-nérables, le ministère de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de la Lutte contre la pauvreté a organisé une caravane de sensibilisation contre le coronavirus dans les communes d’Abobo, de Yopougon et Koumassi, le lundi 23 mars. Au cours de cette caravane, un appel a été lancé à l’endroit despartenaires techniques et fi-
lidarité afin d’éradiquer cette pandémie. A ce jour, plusieurs struc-tures ont répondu à l’ap-pel en faisant des dons de vivres et non vivres et des dons en espèces. Les dons proviennent de personnes morales et physiques. Les dons en vivres ont permis de soulager les besoins alimentaires d’un nombre important de ménages vul-nérables dans plusieurs régions du pays. Les dons en non vivres ont permis de mettre à la disposition des populations des kits d’hygiène pour prévenir la maladie en appliquant les mesures du gouvernement que sont le port obligatoire du cache-nez, le lavage des mains, le port de gants. C’est la générosité des do-
populations les plus vulné-rables. En dehors des autorités administratives et des élus, des dons sont également remis aux Ong pour la redis-tribution. Proches des po-pulations, les organisations de la société civile sont des partenaires importants pour l’État en matière de sensi-bilisation, d’éducation, de formation et d’initiatives de développement. Elles re-présentent un atout pour le prolongement des actions de l’État. Il serait malveillant que des personnes sensibles à la solidarité, des personnes supposées protéger les plus vulnérables soient leurs bourreaux.
3
En dépit du plan de riposte du gouvernement pour contrer le corona-virus et les campagnes de sensibilisation pour le respect des mesures barrières, le nombre de personnes infectées augmente chaque jour, au point que nous avons dépassé la barre de 1000 cas. Comment expli-quez-vous cela en votre qualité de sociologue ? Nos pratiques sociocultu-relles sont fortement basées sur les interactions sociales (se saluer, se toucher, se re-grouper…). Or, le Covid-19 interdit cela avec la distan-ciation sociale. C’est difficile à faire admettre. Il y a également les repré-sentations sociales de la maladie contagieuse, en général, et le Covid-19 parti-culièrement. On a l’habitude de voir des maladies conta-gieuses pour lesquelles le malade est isolé afin de ne pas contaminer ceux avec qui il vit. Ici, avec le Co-vid-19, on demande à tout le monde de s’isoler. Cela de-vient difficile, surtout quand on ne se sent pas malade. De plus, les rumeurs et per-ceptions de l’apparition de la maladie à « l’étranger » (Chine puis Europe) ont lais-sé penser que c’est la mala-die des « Blancs », la mala-die des autres. Les mesures barrières recommandent : de tousser ou éternuer dans votre coude ou dans un mouchoir ; de se laver très régulièrement les mains : cette mesure peut se heur-ter aux croyances qui font du lavage régulier une source de pauvreté ; d’utiliser un mouchoir à usage unique et le jeter ; de saluer sans se serrer la main ; d’éviter les embrassades. Changer des habitudes et des compor-tements prend du temps. La sensibilisation doit se poursuivre sans relâche, si nous voulons venir rapide-ment à bout du Covd-19. Je voudrais saluer l’élan de solidarité des Ivoiriens, des habitants de Côte d’Ivoire, des entreprises publiques et privées, des institutions et chancelleries et des Ong.Je voudrais saluer l’enga-gement du Président de la République, SEM. Alassane Ouattara et du Premier mi-nistre, Amadou Gon Couli-baly pour toutes les actions de grande envergure pour le bien-être des populations. J’invite les populations à se conformer aux informations officielles. La solidarité, c’est aussi le respect des mesures barrières. Se pro-téger, protéger les autres et apporter assistance à ceux qui en ont besoin. C’est à ce prix que la maladie à coro-navirus quittera rapidement . notre paysINTERVIEW RÉALISÉE PAR ETIENNE ABOUA ET KANATÉ MAMADOU
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents