Fraternité Matin n°16640 - Du Mercredi 10 juin 2020
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Fraternité Matin n°16640 - Du Mercredi 10 juin 2020 , magazine presse

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Publié par
Date de parution 10 juin 2020
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Extrait

L’éditorial deVenance Konan Drôle d’enquête l y a un peu plus d’une vingtaine d’années, un jeune traves-ti de Dabou avait déclaré, lors d’une audition par la police, qu’il avait eu des rapports sexuels avec un ministre de la Is’en mêla et le pauvre ministre fut traîné dans la boue par des République. Et un journaliste avait publié ses propos. Ce fut aussitôt la grande affaire dans tout le pays. Tout le monde gueux.À ceux qui recommandaient de la prudence dans les jugements, l’on rétorqua qu’il n’y avait jamais de fumée sans feu. On somma même le pauvre homme de prouver qu’il n’avait Mercredi 10 juin 2020 / N° 16 640 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orangeCi) Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € jamais eu de relation avec son accusateur. PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES Suite page 5 Présidentielle 2020 /Ibrahime Coulibaly-Kuibiert :
“ La Cei sera prête le 31 octobre ” pour son candidat,“ Pour voter il faut être inscrit sur la liste électorale ”  Dans une interview exclusive, le président de la Commission électorale indépendante répond à toutes les questions liées au processus électoral PP. 2 à 3 Mort accidentelle Révision de la liste électorale du Pr Adonis-Koffy, de son époux et de son ïls L’opération démarre L’auteur du drame aujourd’hui jusqu’au 24 juinP. 5 P. 10 condamné à Burundi /Décès de Pierre Nkurunziza 6 ans de prison ferme Les co-prévenus écopent de diverses peines Retour sur la vie d’un Président atypique P. 21
2
Interview
Mercredi 10 juin 2020
Ibrahime Coulibaly-Kuibiert (président de la Cei) “ La Commission électorale indépendante sera prête le 31 octobre 2020 ”
La main sur le cœur, le magistrat et président de la Commission électorale indépendante jure qu’il est en train de conduire
le processus électoral en toute transparence. Il assure notamment que le délai de la présidentielle sera tenu...
La présidentielle, c’est le 31 octobre, c’est-à-dire dans cinq mois. La Cei sera-t-elle prête dans ce délai ? Je vous assure que la Com-mission électorale sera prête le 31 octobre parce que le processus électoral, il faut le souligner, comporte cinq grandes étapes : la révision de la liste électorale, la décla-ration de candidature, la pro-pagande électorale, le scrutin. Ces quatre opérations sont précédées par le processus d’identication. Les techni-ciens que nous sommes au sein de la Cei, à l’aune de la réglementation en vigueur, avons apprécié les délais à leur juste valeur, pour exécuter ces différentes étapes. Il en résulte que, comme le stipule le code électoral, la liste élec-torale provisoire doit être prête et afchée trois mois avant le scrutin. Donc, à partir de ces trois mois, nous déclinons les différentes étapes du proces-sus. Il en ressort, selon notre chronogramme, que l’opéra-tion peut se tenir en cinq mois. Nous sommes dans le temps. C’est vrai que face à la pan-démie du coronavirus, nous avons dû procéder à quelques ajustements. Mais ils n’ont pas affecté notre chronogramme au point de nous empêcher de tenir l’élection le 31 octobre 2020. Pour l’heure, rien ne nous empêche de tenir ce dé-lai.
L’enrôlement sur la liste électorale est prévu du 10 au 24 juin. Quelle impor-tance revêt cette opération dans le cadre du processus électoral ? La révision de la liste élec-torale est du ressort et de la compétence de la Commis-sion électorale indépendante (Cei). L’importance de cette opération réside dans le fait que c’est elle qui confère au citoyen sa qualité d’électeur, c’est-à-dire d’invité au scrutin. Dans la mesure où, s’il n’est pas inscrit sur la liste élec-torale, il ne pourra pas voter son candidat le jour du scru-tin. C’est donc par là que tout commence ; c’est la genèse, le point de départ. D’où l’intérêt pour nous d’inviter, d’exhor-ter tous les citoyens à se faire enrôler, même s’il ne veut pas voter. Car le jour du scrutin, s’il change d’avis, il ne pourra pas accomplir ce devoir dans
la mesure où la liste électorale est permanente.
Quelles sont les personnes concernées par cette opé-ration ? Il convient de préciser que l’inscription sur la liste élec-torale concerne tous les ci-toyens âgés de plus de 18 ans, jouissant de leurs droits civiques et politiques et n’étant frappés d’aucune incapacité s’ils détiennent les documents prescrits par la loi. La révision étant la mise à jour de la liste électorale, elle concerne, pour l’essentiel, deux catégories de personnes. La première caté-gorie, ce sont des électeurs qui viennent, à l’occasion de la révision, mettre à jour les informations les concernant, telles que le changement de lieu de vote, les mentions deleur nom, etc. La deuxième catégorie comprend deux composantes. Pour l’essentiel,
la première touche les per-sonnes qui s’inscrivent pour la première fois. Il s’agit ici des majeurs et des nouveaux ma-jeurs qui ont 18 ans révolus, à la date du 24 juin 2020. Mais, je le précise, le code électoral prescrit que l’inscription sur la liste électorale est de droit. C’est-à-dire que dès que les conditions sont remplies, il n’y a aucune formalité particulière à faire. A ce jour, combien d’Ivoi-riens sont inscrits sur le îchier électoral ? 6 595 790 millions d’Ivoiriens sont déjà inscrits sur la liste électorale.
Quels sont les documents requis pour îgurer sur le listing électoral ? Conformément au décret qui vient d’être pris, et en accord avec les partis politiques, la personne habilitée à s’inscrire sur la liste électorale doit être
détentrice de la Carte natio-nale d’identité. A défaut, le citoyen qui veut donc se faire enrôler sur cette liste doit être porteur, de façon alternative et non cumulative du certicat de nationalité ou d’une attestation d’identité ; ou encore d’un ré-cépissé d’enregistrement de l’Oneci. Pour ce qui est de nos compatriotes de la dias-pora, ils devront se présenter munis d’une carte nationale d’identité (Cni) ou d’un pas-seport biométrique ou d’une carte consulaire. Voilà donc les documents qu’il faut pour s’inscrire. Mais, il faut préciser qu’il ne s’agit pas d’avoir tous ces documents. Car, avec l’un ou l’autre, vous pouvez vous inscrire sur la liste électorale.
Comment se fera le traite-ment des données re-cueillies au cours de cette opération ? Prenons la deuxième catégo-
rie, c’est-à-dire celle de ceux qui vont s’enrôler pour la pre-mière fois. Dans nos centres, il y a trois types d’agents : le chef de centre, l’agent formu-laire et l’agent tablette. Celui qui vient se faire enrôler est accueilli par le chef de centre. Il lui demande les pièces avec lesquelles il vient s’inscrire sur la liste électorale. Dès que le requérant les produit et que le chef de centre considère qu’elles sont valables, et que le requérant remplit les condi-tions, il le conduit devant l’agent formulaire qui recueille les données alphanumériques. Conformément à l’article 7 du code électoral, il doit prendre toute l’identité du requérant : son nom (et prénoms), sa date de naissance, son lieu de nais-sance, sa profession, les noms et prénoms de ses parents, leurs dates de naissance, etc. Ce qu’il faut préciser, c’est que c’est l’agent qui remplit les for-mulaires. Les formulaires ne sont pas préalablement rem-plis par une tierce personne et surtout pas par les partis poli-tiques. Ceux-ci, je le souligne, sont intuitu personae, c’est-à-dire liés à chaque requérant ! On ne doit remplir les formu-laires que devant l’agent, sur place. De sorte que c’est ce formulaire qui contient d’ail-leurs un code-barres qui est pris en compte. Car seules nos machines sont à même de les lire. Par le passé, il est même arrivé que certains de nos agents aient utilisé des spécimens qui n’avaient pas de code-barres requis. Ces documents ont été carrément rejetés par les machines. C’est donc l’occasion d’exhorter les uns et les autres à se confor-mer à la procédure indiquée qui est celle du remplissage des formulaires par les agents de la Commission électorale indépendante commis à cette n pour l’occasion. Après cela, le requérant est conduit devant l’agent tablette pour la capture de ses empreintes et la prise de photo. La deuxième étape consiste à traiter les données recueillies. Au cours de cette analyse, il s’agira d’expurger de la liste des irrégularités comme les doublons, le re-cadrage des photos, etc. Le fait est que des personnes peuvent s’inscrire plusieurs fois. Pis, des mineurs peuvent passer les mailles du let pour gurer sur cette liste. Ce sera
donc l’occasion de les sortir de là. C’est à la suite de ce processus qu’on va afcher la liste qui devient la liste provi-soire. Après bien entendu son adoption par les commissions locales et la Commission cen-trale. Cette liste, une fois af-chée, va donner l’occasion aux citoyens de faire valoir leurs droits s’il est établi qu’ils ont été violés à l’occasion de leur inscription.
Il est prévu, dans cette phase du processus électo-ral, une période de conten-tieux qui s’étend du 5 au 13 août. En quoi consiste-t-elle ?Le contentieux est essentiel pour nous. Il garantit le droit fondamental du citoyen qui est le droit de vote. Mais pour voter, il faut être inscrit sur la liste électorale. Si de façon unilatérale, la Commission électorale ne respecte pas ce droit, le contentieux est l’occasion de demander à la Commission ou au mieux de lever le contentieux devant les juridictions pour demander votre inscription sur la liste. Il se peut aussi que des per-sonnes se retrouvent sur la liste, alors qu’elles ne méritent pas d’y gurer. C’est l’occasion de demander leur radiation. En gros, nous avons trois types de contentieux : le contentieux de l’inscription qui amène le citoyen ou toute personne remplissant les conditions à demander à la commission de l’inscrire sur la liste électo-rale ; le contentieux de la ra-diation permettant à l’électeur de demander la radiation de quelqu’un qui ne mérite pas d’être sur la liste électorale ; et le contentieux de rectication qui consiste tout simplement pour le requérant à demander la rectication des mentions portées sur la liste électorale. Par ailleurs, il convient de souligner que le contentieux respecte le principe du contra-dictoire. Lorsqu’une personne fait sa requête, elle dispose de trois jours pour saisir la commission. Pour sa part, la Cei qui reçoit la requête se donne aussi trois jours pour donner la possibilité à celui qui est concerné éventuellement de pouvoir faire ses observa-tions. En outre, elle se donne trois jours pour statuer sur la requête. Au nal, si la décision rendue ne sied pas, il peut sai-
Mercredi 10 juin 2020
sir la juridiction compétente à l’effet de trancher dans votre sens. C’est donc à l’issue de ce contentieux que sera pro-duite la liste électorale déni-tive.
A quand l’afîchage de la liste électorale provisoire ? La liste électorale provisoire sera publiée le 31 juillet, au grand tard le 1er août, confor-mément à la réglementation qui stipule qu’il faut la produire trois mois avant l’élection pré-sidentielle. Et la liste dénitive sera publiée le 23 septembre.
Y a-t-il des dispositions prises à la Cei pour contrer le phénomène de la transhumance des élec-teurs ? Sur la question, le code élec-toral a fait une innovation. En son temps, le citoyen pouvait s’inscrire où il voulait, mais sous réserve du respect scru-puleux de la loi. Le choix du lieu de vote était alors détermi-né par le respect de certaines conditions telles que le domi-cile, la résidence, etc. La crise, à un moment donné de l’his-toire du pays, a entraîné des mouvements de populations. Mais les hommes politiques, voulant capter les électeurs, ont proposé qu’on donne la possibilité aux citoyens de voter là où ils se trouvent en choisissant leurs circonscrip-tions. C’est ainsi qu’ils ont procédé à la modication de cette disposition en ajoutant la faculté de tout citoyen de choisir son lieu de vote, eu égard à l’intérêt économique et social. Lequel, louable à l’origine, a été détourné de son objectif, amenant ainsi le législateur à remettre en cause la disposition en la modiant cette fois-ci. Notamment, en subordonnant le changement de lieu à des conditions plus ri-goureuses. Ainsi donc, quand il veut changer de lieu, il devra rapporter la preuve que le nou-veau lieu qui va l’accueillir est conforme à la loi. C’est-à-dire que ce lieu soit son domicile, sa résidence ou à défaut sa ré-sidence scale. Et donc, tant qu’il ne se trouvera pas dans ces trois cas, il n’aura pas la possibilité de changer de lieu. Voilà comment se présente la lutte contre la transhumance dans le nouveau code électo-ral. Dans tous les cas, le code qui est une loi organique pré-voit des sanctions. Donc, tous ceux qui ne se soumettraient pas à cette prescription, et s’il est révélé qu’ils ont voulu frau-der, encourent deux sanctions. La première est la sanction pénale ; l’action pénale sera mise en mouvement. La deu-xième qui relève de la compé-tence de la Cei, c’est la radia-tion si bien entendu il est établi que la faute a été commise au mépris de la réglementation en vigueur.
Dans ce processus, quel est le sort réservé aux Ivoiriens de l’Étranger ?La Constitution prescrit qu’ils
participent à la vie de la nation. C’est pour cette raison qu’ils participent donc aux grandes joutes électorales, notamment le référendum et l’élection du Président de la République. De ce fait, la Cei a des représen-tants dans dix-huit pays dans le monde : neuf en Afrique, sept en Europe et deux en Amérique. Ces pays seront, pour la Cei, des centres. Le critère qui a prévalu au choix réside dans la forte densité de nos compatriotes dans ces pays. Aujourd’hui, nous avons quatre-vingt centres d’enrôle-ment à l’étranger. Je rappelle que les pièces requises pour l’inscription sur la liste élec-torale dans ces pays sont la carte consulaire ou le passe-port biométrique ou la carte nationale d’identité.
La Cei a innové cette année avec la révision en ligne. Qui peut opter pour cette méthode ?Face au coronavirus, nous avons anticipé, nous avons in-nové, eu égard aux différentes mesures barrières en vigueur. En effet, d’une manière géné-rale, les opérations en ligne sont aujourd’hui monnaie courante. C’est le cas dans les établissements bancaires ou dans l’enseignement su-périeur. Sur cette base, nous avons donc sollicité nos tech-niciens qui ont mis en place un logiciel, une application qui permet de s’enrôler en ligne. Alors, ceux qui sont concer-nés sont uniquement les per-sonnes déjà inscrites sur la liste électorale. Elles viennent donc mettre à jour leurs diffé-rentes informations. Comme je le disais tantôt, les concernés
Interview
disposent de deux bases de données qu’ils doivent ren-seigner. Il s’agit des données alphanumériques et biomé-triques. Étant donné que ces personnes ont déjà renseigné ces deux catégories de don-nées, ils seront amenés à mo-dier uniquement les données alphanumériques. En procé-dant, notamment, à la modi-cation de leurs lieux de vote. Cette opération ne concerne uniquement que les électeurs désireux de changer de lieu de vote. Comme il s’agit d’un nou-veau système, on avance pas
rencontres que vous avez initiées sous l’égide du Pnud. Comment interpré-tez-vous cette attitude ? Je souhaite simplement que tous les Ivoiriens participent au processus de révision de la liste électorale. Parce que quand il est ouvert, il devient transparent et quand il est transparent il devient crédible ! Nous sommes prêts à rece-voir tout le monde. Je n’ai pas d’interprétation particulière. Car, dans une famille, certains membres peuvent être fâchés à un temps T. Mais, si on tient compte de l’intérêt général, on peut avaler des couleuvres et revenir à la raison. Pour nous, tous les membres sont les bienvenus pour qu’on puisse faire revêtir à notre mission, son caractère de transpa-rence, an de rassurer les uns et les autres sur la crédibilité de nos actions.
Le Président de la Répu-blique a pris une ordon-nance pour accorder un siège supplémentaire aux partis de l’opposition. Que fera la Cei si ceux-ci refusent d’y siéger ? Là où le droit pose problème, c’est quand on refuse un droit à un citoyen. Mais l’exercice de ce droit est une faculté re-connue au citoyen. Vous ne pouvez pas lui arracher cette faculté. De ce fait, si le gouver-nement donne une possibilité aux partis politiques, nous ne pouvons que les exhorter à ve-nir nous rejoindre pour travail-ler dans un même creuset. Et si, à tout hasard, ils n’honorent pas ce rendez-vous, nous nous ferons fort de continuer notre travail. Notre souhait le plus ardent, c’est que tout le monde se retrouve dans le moule de la Cei pour travailler main dans la main. J’ai même demandé aux partis politiques qu’ils me fassent des proposi-tions pour que de concert nous
« Ma plus grande
transparente
assurément
et
pas
députés indépendants ont été élus à l’Assemblée nationale sans avoir de représentants à la Cei. Le plus important étant de tenir compte de l’avis de tous les acteurs pour élaborer un mode opératoire crédible, juste et transparent. Ce que nous n’avons pas hésité à faire !
Quelle assurance don-nez-vous aux Ivoiriens pour que cette élection soit orga-nisée dans des conditions transparentes et démocra-tiques ? L’assurance que je leur donne, c’est de nous regarder à l’œuvre. Je demande aux Ivoi-riens de nous juger à la tâche, en suivant de très près notre travail. Qu’ils nous fassent conance. J’ai toujours œuvré de concert avec toutes les couches sociopolitiques. Je peux vous assurer qu’aucune étape du processus électo-ral ne se fera sans prendre à témoin le peuple ivoirien. Nous irons sur le terrain pour sensibiliser nos compatriotes sur le bien-fondé de toutes les opérations de la Cei. Nos partenaires que sont les partis politiques ne seront en marge d’aucune activité. Sur la ques-tion, il est tout de même bon pour les formations politiques de savoir que ce n’est pas parce qu’elles avanceraient une proposition qu’elle doit être forcément entérinée et être prise en compte. La pierre angulaire du travail de la Cei, c’est avant tout la loi, la règle, la transparence, etc. Elles doivent donc savoir que c’est à l’aune de l’armature juridique et du consensus que nous prenons toutes les décisions. Je demande donc aux Ivoi-riens de nous faire conance et de nous juger sur la base de notre travail. Au besoin, de nous prendre à défaut dans ce que nous faisons. Pour l’instant, tout se passe bien !
3
technique, notre institution est fortement sollicitée pour son savoir-faire et son expertise avérée. Des pays de Cedeao nous ont d’ailleurs sollicités pour s’inspirer de notre mode opératoire. Aujourd’hui, avec les expériences et l’expertise des pays de notre communau-té sous régionale, nous avan-çons vers une mutualisation de l’organisation des élections.Bien entendu, nous inspirons pas mal de pays. Mais nous aussi, nous nous inspirons des expériences des autres pays amis et frères. D’ailleurs, nous avons noué des contacts avec les pays, aussi bien de la Cedeao que de l’Union afri-caine. L’objectif ultime étant de mutualiser nos expériences et nos forces. Aujourd’hui, nous sommes en permanence en contact.
Au soir du 31 octobre 2020, quelle sera votre plus grande joie ? Ma plus grande joie sera d’avoir réalisé une élection transparente et crédible. Je ne dis pas qu’une élection trans-parente et crédible ne peut pas être contestée, parce que c’estle législateur lui-même qui donne le droit à tout citoyen de contester. Mais au moins, faudrait-il que cette contesta-tion soit fondée. Je suis ma-gistrat de profession. Quand le magistrat juge quelqu’un il n’a pas peur de sortir s’il l’a fait conformément à la loi. Parce que la loi devient son enveloppe, son rempart. Mais lorsque le magistrat tranche au mépris de la loi, quand il sort, il craint les représailles de ce-lui qui a été injustement arrêté ou oué. Donc si nous faisons les choses conformément à la loi, ce sera notre meilleure satisfaction. En ce moment-là, nous n’aurons ni crainte, ni peur, parce que ce sera la volonté du peuple ! Ma plus grande satisfaction au soir du
joie sera d’avoir réalisé une élection
crédible.
exempte
Une
de
telle
élection
contestations,
ne
sera
puisque
le
législateur, lui-même, lui confère cette possibilité. Mais, au
moins faudrait-il que cette contestation soit fondée »
à pas, mais sûrement. Après, on pourra atteindre la vitesse de croisière, en l’élargissant à toutes les composantes de la Cei. Question de prendre en compte tous ceux qui sont concernés par la révision de la liste électorale.
Des partis de l’opposition décrient la composition de la Cei, alors qu’ils conti-nuent de participer aux
menions à bon port le proces-sus électoral du navire ivoire. Pour ma part, je reste ouvert à toutes formes de propositions, pourvu qu’elles n’entravent pas la loi. A preuve, c’est nous qui avons demandé au Pnud de les inviter à de franches dis-cussions. Vous savez, on n’a pas forcément besoin d’être à la Cei pour se porter candidat à une élection. Il n’y a qu’à se souvenir qu’une centaine de
Nous sommes donc en train de mettre tout en œuvre pour éviter à la Côte d’Ivoire une énième crise.
La Cei a été constamment sollicitée par des pays africains pour son expertise avérée en matière d’orga-nisation d’élections. Est-ce que c’est toujours le cas ?Naturellement ! Du point de vue matériel et au niveau
31 octobre, je le redis, serait d’avoir évité à la Côte d’Ivoire une énième crise post-élec-torale. Raison pour laquelle nous mettons tout en œuvre, toute notre énergie, Commis-sion centrale, commissions locales, pour garantir une élection juste, transparente et démocratique.
INTERVIEW RÉALISÉE PAR AMÉDÉE ASSI
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