Fraternité Matin n°16652 - Du Mercredi 24 juin 2020
32 pages
Français

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Fraternité Matin n°16652 - Du Mercredi 24 juin 2020 , magazine presse

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Description

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Informations

Publié par
Date de parution 24 juin 2020
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

L’éditorial deVenance Konan Et si ça ne faisait que commencer ? l y a quelques jours, me rendant dans mon restaurant préféré, j’ai trouvé Iqu’elle était en train de faire désinfecter portes closes. La patronne, une amie, m’informa que l’un de ses employés avait été testé positif à la Covid-19 et . Mercredi 24 juin 2020 / N° 16 652 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orange.ci)son restaurant par l’institut d’hygiène Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES Suite page 5 Révision de la liste électorale
L’opération prorogée jusqu’au 30 juin P. 4 Actions dePrésidentielle 2020 développementOuattara La route Dramane dit O.D : Danané - frontière ‘‘ Le candidat Guinée achevée P. 6du Rhdp est le meilleur...’’ P. 7 Reportage Après l’attaque du 11 juin Kafolo réapprend à vivre PP. 2-3 Les populations en joie après l’arrestation du chef du commando
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Reportage
Mercredi 24 juin 2020
Après l’arrestation du chef du commando Kafolo :soulagement et quiétude
Une équipe de reportage de Fraternité Matin a passé la journée d’hier dans ce village traumatisé par l’attaque
subie par un détachement de l’armée ivoirienne.
Kafolo, quelque deux mille âmes, est un gros village d’agriculteurs, éleveurs et pécheurs.(PHOTOS: PORO DAGNOGO)
es enfants qui jouent devant les cours traversent les rues, D crient, sautillent. Des femmes qui pillent, puisent de l’eau ou vendent au bord de la route principale. Tous les coins
de commerce sont ouverts.Kafolo, hier. Il est 13h. Les premières images qui s’offrent à notre équipe de reportage ne traduisent rien d’une situation anor-male. Kafolo, un village comme les autres ?
Les bruits d’hélicoptères qui survolent le village et le long de la frontière avec le Burkina Faso laissent en-trevoir une forte présence militaire. « On est ïer de notre armée. Elle a pris la mesure de la menace et
sécurisé la zone », s’est réjoui Diabaté paterne, un notable. Les militaires ne sont pas seulement présents dans les airs. Les soldats qu’on croise, bien concentrés, montrent aussi que nous
Le parc national de la Comoé qui relie Kafolo à Bouna (255km) a été une source de revenus touristiques pour le village.
sommes dans une zone qui a vécu une attaque. Les traces de cette attaque sont encore visibles. Ka-folo, depuis la nuit du 10 au 11 juin, est célèbre. Ce jour-là, des assaillants ont attaqué le détachement de l’armée ivoirienne dans le village. «Nous n’allons pas laisser impunie cette attaque», avait promis le ministre d’État, ministre de la Défense, Hamed Ba-kayoko. Qui, moins de dix jours plus tard, a annoncé au nouveau camp militaire d’Akouedo que « Le chef du commando a été arrêté ce dimanche. Toutes les complicités nationales et internationales seront éta-blies», et que « Beaucoup de ces per-sonnes qui ont commis cet acte criminel sont sous les verrous. Hier encore, on me rendait compte des ar-restations très importantes des personnes directement en action. On a retrou-vé des photos dans leurs portables qui montrent ce qu’ils ont ïlmé ». La riposte pilotée depuis les plus hautes instances du commandement militaire, a donc porté ses fruits. Tout le village a appris la nou-velle avec soulagement. « C’est un véritable soulage-ment. D’abord parce que ceux qui nous ont soumis àcette terrible épreuve sont
hors d’état de nuire et en-suite ce sont nos enfants qu’ils ont tués. C’est vrai, les militaires tués ne sont pas originaires d’ici mais ce sont de jeunes Ivoiriens et c’est notre village qu’ils surveillaient », a afïrmé Tiemoko Bamba, le chef du village.
Kafolo réapprend à vivre Nous avons trouvé le chef entouré de ses notables. Ils planchaient sur un pro-blème posé par une dame, elle-même revenant des champs. A Kafolo, le trau-matisme de l’attaque se ressent encore mais peu à peu la vie reprend. «Ce n’est pas facile d’oublier ce qui s’est passé mais, à par-tir du moment où la sécuri-té est garantie, on a repris nos activités. « Les soldats sont plus pré-sents; les tirs de la nuit du 10 au 11 juin continuent de résonner dans les esprits mais à Kafolo, on n’a plus peur. Le Burkina Faso est juste de l’autre coté du euve Comoé qui borne le vil-lage. On sait qu’il y a dans ce pays des assauts djiha-distes mais on ne croit pas que les terroristes puissent envahir leur village.
BLEDSON MATHIEU ENVOYÉ SPÉCIAL
Mercredi 24 juin 2020
Votre village a vécu l’at-taque du camp militaire qui y est installé… «Nous avons toujours vécu dans la quiétude jusqu’à la nuit du 10 au 11 juin dernier. Une nuit terrible, d’angoisse. Aux environs de 3h du matin, nous avons entendu des coups de feu. Ça tirait fort, très fort. Personne n’osait mettre le nez dehors.Nous sommes restés dans l’angoisse, terrori-sés jusqu’au matin. Même quand il a fait jour et que les armes se sont tues, nous sommes encore res-tés cloîtrés chez nous. C’est quand les renforts sont arrivés que nous avons pu mettre les pieds dehors.
Les auteurs de cette at-taque ont été arrêtés… C’est un véritable soula-gement. D’abord parce que ceux qui nous ont soumis à cette terrible épreuve sont hors d’état de nuire et ensuite ce sont nos enfants qu’ils ont
Reportage
Bamba Tiémoko(chef du village):“ La peur est partie ’’ attaque est survenue. Vous avez peur au-jourd’hui Non. La peur est partie. Aujourd’hui, avec le dis-positif mis en place par l’armée, on dort plus tran-quillement.
tués. C’est vrai, les mi-litaires tués ne sont pas originaires d’ici mais ce sont de jeunes Ivoiriens et c’est notre village qu’ils
surveillaient. Votre village est sous les feux des projecteurs depuis cette attaque... On se serait bien passé de
Les ‘’sages’’ attendent leur centre de santé
Pratiquement achevé, le centre de santé a été subitement abandonné.
afolo, qui signiïe littéralement « par-ler avec sagesse» uKelque deux mille âmes en Bambara, est un gros village. Q vivent ici. Sans dispen-saire. Du moins sans un centre de santé fonction-nel. Celui qu’ils ont, est une bâtisse presque ter-minée. Toiture, plafond, ampoules et même venti-
lateur mural. Sol carrelé, murs peints. Il ne reste plus que quelques petites retouches, le matériel mé-dical et le personnel. Mais depuis deux ans, le projet est abandonné. Sans que personne ne comprenne quelque chose dans le vil-lage. Un rêve aujourd’hui, la livraison du centre de santé composé d’une ma-ternité et d’un dispensaire.
Autre souhait, l’eau po-table en abondance. Le village a deux pompes construites par l’État dans le cadre de son pro-gramme d’hydraulique vil-lageoise. Mais le nombre apparaît insufïsant. Au niveau de l’électricité, le village ne se plaint pas.
B. M.
cette publicité. Être connu rien qu’à cause de tels actes n’est pas gloriïant. On menait notre vie tran-quillement lorsque cette
Combien de kilomètres séparent Kafolo du Bur-kina Faso? Par la route, la frontière est à 50 kilomètres d’ici.
Vous dites par la route, on peut aller autrement au Burkina Faso à partir d’ici ? Oui, par les eaux. Le euve Comoé qui fait of-ïce de frontière naturelle entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso est à deux kilomètres d’ici. Il sufït de le traverser et vous êtes de l’autre côté.
Avez- vous des rela-tions particulières avec vos voisins burkinabé ? Pas vraiment. Il y a quelque cent kilomètres qui séparent le premier
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village du Burkina Faso et le nôtre. Parce que la pre-mière localité burkinabé, qui dépend de la circons-cription administrative de Banfora est assez éloi-gnée de nous.
Revenons au quotidien normal du village. De quoi vit Kafalo ? Nous vivons d’agriculture, d’élevage et de pêche. Grâce à la Comoé, on a des terres fertiles, des eaux poissonneuses et de quoi abreuver notre pâtu-rage.
Par le passé, vous avez aussi vécu du tourismeOui. Nous sommes voi-sins du parc national de la Comoé. Une partie de nos terres intègrent ce parc grâce auquel nous vivions le safari. Il y avait ici beaucoup d’animaux appréciés par les touristes notamment les éléphants.
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR BLEDSON MATHIEU
Un aérodrome et une auberge de 40 chambres ! afolo vit...du tou- Et aussi un cadre qui invitedestinations que les tou-risme. Commeristes choisissaient pourau repos avec bar, piscine, l’attestent deux in- salle de lecture climatisée,les merveilles du parc na-K frastructures que peutional de la Comoé. Unconnexion internet wiï. de villages ou même Avant de mettre en veil- parc qui relie le village à de grandes villes peuventil of-leuse ses activités, Bouna. Le safari ivoirien se payer le luxe de s’offrir. frait à ses clients des ran- intégrait Kafolo. Un aérodrome et une au- données à moto ou à vélo Aujourd’hui, le village es-berge de classe interna-dans la savane environ-père revivre ces bons mo-tionale. Avec 40 chambresnante. ments. tout confort, réparties en Avant la rébellion, KafoloBLEDSON M. 20 bungalows pyramidaux.était l’une des meilleures
Un complexe hôtelier moderne, autrefois euron du tourisme ivoirien, supplante le village.(PHOTOS: PORO DAGNOGO).
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