Fraternité Matin n°16795 - du mardi 15 décembre 2020
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Fraternité Matin n°16795 - du mardi 15 décembre 2020 , magazine presse

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Date de parution 15 décembre 2020
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

Festival ‘‘ Fenacmis ’’ Kandia Camara e a lancé la 10.14 P édition à Bouaké Mardi 15 décembre 2020 / N° 16 795 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orange.ci) Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES Prestation de serment du Président de la République Un nouveau mandat pour poursuivre la Pp. 2-6 reconstruction Ouattara :‘‘ Les Ivoiriens ont fait le choix de la démocratie, la paix, la stabilité ’’ Les précisions du président du Conseil constitutionnel 13 Chefs d’État, 3 anciens Présidents de la République, des représentants de Chefs d’État, des présidents d’organisation… étaient présents
PHOTO : PRÉSIDENCE Les États-Unis réitèrent leur soutien au Président Ouattara
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Politique
Prestation de serment du Président Ouattara
Mardi 15 décembre 2020
Un nouveau mandat pour poursuivre la reconstruction LeChefdel’Étataprononcé,hier,laformulesacramentelleouvrantsonnouveaumandatà la tête de la République de Côte d’Ivoire. est fait ! Alassanepremier Président de la troi-Ouattara a prêté ser-sième République. S’ouvre ment, hier, au Palaispour lui un nouveau mandat d’ÉCtat, 3 anciens Présidents rer le quotidien des Ivoiriens présidentiel. En pré-au cours duquel il compte sence de 13 Chefsfaire davantage pour amélio-de la République, des re-et de tous ceux qui vivent en présentants de Chefs d’État, Côte d’Ivoire. L’autre temps des présidents d’organisa- forts de cette cérémonie de tion, celui de l’organisation prestation de serment c’est panafricaine et ceux desla remise du grand collier par communautés économiques la grande Chancelière, Hen-régionales (Cer), le Président riette Dagri Diabaté, qui a re-Alassane Ouattara a pronon- conduit le Président de la Ré-cé la formule sacramentelle, publique dans ses fonctions ouvrant le premier mandat de de chef souverain et grand la troisième République, mais maître des ordres. aussi celui de la poursuite de Le samedi 31 octobre, les la reconstruction de la Côte Ivoiriens avaient été appelés d’Ivoire. C’est le choix opéré aux urnes. Les statistiques par les Ivoiriens, le samedi 31 donnent les chiffres suivants octobre. En renouvelant leur : ‘’ Nombre d’inscrits : 6 066 conance au Chef de l’État, 441; Nombre de votants : 3 ils lui donnent les manettes 269 813 ;•Suffrages exprimés pour se voir offrir encore plus : 3 215 909 ;•Majorité absolue de commodités dans tous les : 1 607 956 ; Taux de partici-domaines. Et le Président pation : 53,90% ; ont Obtenu Ouattara ne compte déro- :−M. Alassane Ouattara : 3 ger à son devoir. A preuve, 031 483 voix, soit 94,27% son discours dans lequel il ;−M. Af N’Guessan Pascal : Le Président de la République Alassane Ouattara a prêté serment hier... a réafrmé son engagement 31 986 voix, soit 0,99% ;−M. novembre 2020 annonçant laPrésident de la Républiqueretire sa conance et que jeticle 58 de la Loi fondamen- à œuvrer pour le bonheur Bédié Konan Aimé Henri : 53 victoire du candidat du Rhdp, de Côte d’Ivoire, au terme du tale de novembre 2016, a dit : subisse la rigueur des lois, si des Ivoiriens. Cette céré- 330 voix, soit 1,66% ;− M. Alassane Ouattara, dès le scrutin du samedi 31 octobre « Devant le peuple souverain je trahis mon serment ». Par monie sobre pour raison de Kouadio Konan Bertin : 64 premier tour de la présiden- 2020’’. Après cet exercice, le de Côte d’Ivoire, je jure solen- cette formule, Alassane Ouat-Covid-19 a débuté aux alen- 011 voix, soit 1,99%’’. tielle d’octobre. ‘’Considérant Chef de l’État a été convoqué nellement et sur l’honneur de tara a revêtu ses habits de tours de 11h, avec l’ouver-ÉTIENNE ABOUA que sur 3 215 909 suffragesau pupitre par le président durespecter et de défendre dè-ture de l’audience du Conseil exprimés, la majorité abso- Conseil constitutionnel pour lement la Constitution, d’in-constitutionnel présidée par lue est de 1 607 956 voix ; sa prestation de serment. carner l’unité nationale, d’as-Et Toc! Mamadou Koné. Au cours de Considérant que M. Alas- Pour la première fois, un surer la continuité de l’État et celle-ci, le secrétaire généralParAMÉDÉE ASSI sane Ouattara a recueilli 3 Président de la République ade défendre son intégrité ter-de l’institution, seule habilitée 031 483 voix, réalisant ainsi prêté serment sur la Consti- ritoriale, de protéger les droits à interpréter la Constitution un score de 94,27%, supé- tution ivoirienne. Il en sera et libertés des citoyens, de et juge des élections géné-Match ôua wué ! rieur à la majorité absolue ainsi tous les cinq ans. Main remplir consciencieusement rales (présidentielle et légis-requise ; Qu’il convient, en gauche sur la Constitution et les devoirs de ma charge latives), Camara Siaka, a ’est sous nos yeux qu’il a choisi d’entrer dans l’his-conséquence, de le procla- main droite levée, Alassane dans l’intérêt supérieur de fait lecture de la décision du toire par la petite porte. A travers de petites expres-mer élu, dès le premier tour, Ouattara, comme l’exige l’ar- la nation. Que le peuple me Conseil constitutionnel du 9 sions. Nous avons eu ainsi droit à : ivoirité, suiveurs C et hypocondriaques écrivants. Avec le poids des ans, tout le monde a pensé qu’il s’était assagi. Que non ! Comme par le passé, il a ressorti de nouvelles pe-tites phrases, les unes plus nocives que les autres. Ce fut d’abord, alors qu’il rentrait d’un voyage en France, « 2020 n’est pas négociable ! », lancée à l’aéroport Félix Hou-phouët-Boigny. Ensuite, au moment où les Houphouétistes l’attendaient pour consolider leur union, « A bon entendeur, salut ! », jeta-t-il à leurs visages depuis son village natal. Puis, les Ivoiriens ont été châtiés par d’autres vilains adjec-tifs tels que « adultérins » , « clandestins». Enn, pour bien montrer qu’il a la rancune tenace, s’adressant aux militants du Rhdp, il ne s’est pas privé de leur dire : « Je vais vous faire rendre gorge ! ». Tant que ce n’était que de vilains petits mots, quelques phrases assassines, on en riait en se désolant devant le spectacle d’un vieillard devenu trop bavard. Mais voici que maintenant, Monsieur joue les conspirateurs du dimanche. Désobéissance civile par-ci, appel à la vio-lence par-là, il a ni par franchir le rubicond en acceptant d’être le président d’un Conseil national de transition (Cnt). Devant la réprobation générale des Ivoiriens et le tollé sus-cité par cette création anti-démocratique et subversive, il a déshabillé Saint Pierre pour habiller Saint Paul . Ce ne sera plus le Cnt , mais un « dialogue national inclusif » dont il a xé lui-même et tout seul les règles. Avec le respect dû à son rang, je me permets de lui dire : « Papa, match ôua wué. Nzué wa toman. Le match est ni . Il n’a pas plu. Le peuple a validé le score. Et la communauté internationale vient de le certier. Nzueba , tu ne seras plus e ...devant les membres du Conseil constitutionnel. Il inaugure ainsi le premier mandat de la III République.Président de la République !»
Mardi 15 décembre 2020
Politique
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Ouattara : ‘‘Les Ivoiriens ont fait le choix de la démocratie, de la paix, de la stabilité’’ epuis hier, le Présidentnotamment celui de la bonne nationale dans les prochains Alassane Ouattaragouvernance et de la luttejours. Ce département minis-a entamé le premiercontre la corruption. La luttetériel aura pour mission de D mandat de la troisièmefaire une évaluation de noscontre la corruption revêt, en République. Pour leeffet, un enjeu majeur parce actions, avec pour objectifs le Chef de l’État, les choses que la corruption sape les renforcement de la cohésion sont claires, les Ivoiriens ont fondements même de l’État nationale et de la réconcilia-fait, au-delà de sa personne,de droit et de la démocratie. tion des lles et des ls de le choix de la démocratie, deElle altère la bonne foi indis-notre chère Côte d’Ivoire’’. la paix et de la stabilité. ‘’Le pensable au fonctionnement Le dialogue politique avec samedi 31 octobre 2020, s’est correct des institutions gou-l’opposition demeure. Le tenue l’élection présidentielle, vernementales, politiques et Chef de l’État a informé, hier, conformément à l’article 56 économiques. La corruption qu’il a instruit le Premier mi-de la Constitution du 8 no-entraîne une mauvaise uti-nistre dans ce sens. ‘’J’ai vembre 2016. Le peuple de lisation des fonds publics etinstruit le Premier ministre Côte d’Ivoire a fait un choix. elle fausse la concurrence de reprendre les discussions Au-delà de ma personne, lesen faisant obstacle au com-avec les partis politiques pour Ivoiriens, dans leur grande merce et à l’investissement. mettre en œuvre les recom-majorité, ont fait le choix de C’est pourquoi la lutte contremandations de la Cedeao re-la démocratie, le choix de la la corruption sera renforcée latives à la Commission élec-paix, le choix de la stabilité. et les cas de corruption séindépendante, dans la- torale Ils ont fait ce choix en dépit vèrement réprimés, aussi perspective de la tenue des de toutes les entraves à l’ex-bien dans l’administration élections législatives dans le pression de leur liberté et deque dans le secteur privé’’, a courant du premier trimestre leur droit de vote. Ils ont déle Président Ouattara- indiqué 2021, an d’être en confor-montré que les urnes doivent dans son allocution d’hier. mité avec le calendrier de la rester l’ultime recours pourSur le plan politique, il a an-mise en place des institutions décider de l’avenir de notre noncé la création d’un mi-de la IIIe République’’. Nation’’, a-t-il dit dans sa pre-nistère de la Réconciliation Dans les pas de Félix Hou-mière adresse en tant quenationale : ‘’Les progrès réa-phouët-Boigny, son inspira-premier Président de la troi-lisés en matière de réconci-teur, Alassane Ouattara veut sième République. Alassane liation nationale sont appré-léguer à la génération future Ouattara a pris l’engagement ciés par nos compatriotes, plus que ce qu’il a reçu. On d’assumer pleinement cenos jeunes diplômés. Nouset le soutien de l’État’’. Une quates, notamment le vaccin comprend la citation du prenotamment la loi d’amnistie -nouveau mandat. ‘’Je mesureallons multiplier, sur toutecontre la Covid-19 à partir lutte sans merci sera enga-mier Président ivoirien, «d’août 2018 qui a permis la l’ampleur de cette charge. l’étendue du territoire natio-Dans cette Côte d’Ivoire oùlibération de 800 prisonniers gée contre la corruption pour du mois d’avril 2021. Nous Je prends, à nouveau, l’en-nal, les centres de formation allons également continuer àne pas saper les fondementsest si vive la conscience de lade la crise post-électorale ou gagement de l’assumer plei-professionnelle an d’offrir de l’économie ivoirienne. encore mettre l’accent sur la santé responsabilité de générationla récente délivrance nement, au service de mes une seconde chance à nos en veillant à la généralisation ‘’Les performances excep-en génération, la erté veutd’un passeport ordinaire et compatriotes, de tous mes jeunes sortis trop tôt du sys-de la Couverture maladie uni- tionnelles réalisées par notreque chacun de nous laissed’un passeport diplomatique compatriotes, sans distinction tème scolaire, mais désireux verselle et à l’amélioration de pays doivent s’inscrire dans à mon prédécesseur. An de à la génération future davan-; parce que c’est ensemble d’apprendre un métier ou de la qualité de l’offre de soins.la durée pour nous permettreconsolider davantage la co-tage qu’il n’a reçu », contenue que nous devons construire se diriger vers l’auto-emploi’’. Outre la mise en place d’un de relever les dés majeurs hésion nationale, j’envisage dans son allocution. un avenir plus radieux pourPour le Président Ouatta-de développement auxquels plateau technique de pointe de créer un ministère enÉTIENNE ABOUA tous nos concitoyens et pourra, il faut aussi assurer unenous sommes confrontés, charge de la Réconciliationdans toutes les régions, nous les générations futures’’.meilleure adéquation desprocéderons à l’instauration Après quoi, il a annoncé laformations dispensées dansd’enquêtes de satisfaction couleur. ‘’Pour ce nouveau les écoles et universités en dans le circuit du patient dans mandat, notre réussite éco-Côte d’Ivoire avec les op-les hôpitaux publics’’. Le Chef nomique doit se mesurer,portunités d’emploi dans le de l’État a aussi annoncé au-delà de la croissance de secteur privé. Au cours de qu’un programme spécial sur la richesse nationale, par ce nouveau quinquennat, le le développement du capital notre capacité à offrir encore Chef de l’État compte faire humain sera mis en place. Il plus d’opportunités à chaque encore beaucoup plus pour s’agit ici d’en faire un instru-citoyen ivoirien aspirant à un les femmes. ‘’ L’autonomisa-ment d’amélioration de la pro-mieux-être, notamment les tion économique des femmes ductivité indispensable ‘’ à la plus jeunes. La priorité de et le développement social poursuite de notre dynamique notre action sera centrée sur inclusif demeurent également vertueuse sur les plans éco-l’éducation, la formation et ma priorité. Grâce au Fonds nomique et social. Celui-ci l’emploi des jeunes. d’appui aux femmes de Côte prendra en compte, notam-Je réafrme mon engage-d’Ivoire (Fafci), 250 000ment, les dimensions santé, ment en faveur de l’école femmes ont déjà bénécié du nutrition, protection sociale et obligatoire et la gratuité de nancement de leurs projets. éducation-formation, en par-l’école publique pour les en-ticulier de la jeune lle’’. Il aLe capital du Fafci sera porté à fants de 6 à 16 ans. An de 30 milliards de FCfa au cours également pris l’engagement lever tous les obstacles à la des cinq prochaines années ; de faire reculer davantage mise en œuvre complète de ce qui va doubler le nombre la pauvreté à travers l’émer-cet engagement, j’ai décidé de bénéciaires et leur per-gence d’une classe moyenne que, à compter de janvier mettre de soutenir davantage ivoirienne encore plus impor-2021, le gouvernement et les leurs familles’’, a-t-il assuré. tante. Et ‘’de renforcer davan-collectivités locales prendront La santé demeure égale-tage le partenariat avec le en charge les frais des Comi-ment au centre des priorités secteur privé ; de continuer tés de gestion des établisse-du Président Ouattara : ‘’le à bâtir une société qui recon-ments scolaires, en abrégé gouvernement a su apporter naît la primauté du secteur Coges, jusque-là supportésune réponse appropriée pourprivé dans la création d’em-par les parents d’élèves dans contenir la pandémie de Co-plois et de richesse ainsi que le primaire et le secondaire’’, vid-19 ainsi que son impact la nécessaire complémen-a-t-il dit. Il a également indi-tarité entre l’État, le secteursanitaire, économique, social qué qu’il veillera à ce que ‘’et humanitaire. Nous poursui-privé et la société civile. Dans la transformation structurelle vrons nos efforts en mettant à cette dynamique, les cham-Le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a été reconduit dans ses fonctions de chef souverain de notre économie soit créa- la disposition des populationspions nationaux pourrontet grand maître des Ordres par la Grande Chancelière, Henriette Dagri Diabaté. trice de plus d’emplois pourles solutions les plus adé-compter sur l’engagement(PHOTOS:PRÉSIDENCE)
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Politique
Mardi 15 décembre 2020
Les précisions du président du Conseil constitutionnel
iscours de vérité et de recadrage. L’adresse du président du aDpe Conseil constitution-nel, Mamadou Koné, rmis d’éclairer les lan-ternes, d’enlever la poutre et la paille dans les yeux de nombreuses personnes et qui déformaient quelque peu leur regard sur certains débats en Côte d’Ivoire. Première précision, c’est celle concernant le débat sur l’éligibilité des candidats à la présidentielle. ‘’Nous voici au terme d’un proces-sus électoral qui a fait couler beaucoup d’encre, de salive, de larmes et même, hélas, beaucoup de sang. Il en a été ainsi parce qu’un débat fondamentalement juridique et d’une technicité suffisam-ment pointue pour diviser, même les spécialistes de cette matière, a quitté son domaine naturel, le droit, notamment le droit consti-tutionnel, pour investir un autre champ et devenir, de ce fait, un débat politique’’,a dit, d’emblée, Mamadou Koné. Dans ce débat, a-t-il ajouté,‘’ chacun y est donc allé de son interprétation, depuis les professeurs titu-laires de la chaire de droit constitutionnel, jusqu’à ceux qui ne possèdent, comme seul diplôme, que leur acte de naissance. Ainsi, des plaidoyers « pro domo » ont été érigés en vérités irréfra-gables’’. Il a fait savoir que ‘’ dans cette atmosphère de contestation intellectuelle débridée, le Conseil consti-tutionnel est très vite apparu comme un mur des lamen-tations, pour ne pas dire le souffre-douleur privilégié d’une catégorie d’Ivoiriens, donnant ainsi corps aux scenarii les plus rocambo-lesques et aux fantasmes les plus extravagants’’.Selon lui, c’est la guerre des interprétations qui a engen-dré une polémique qui a exacerbé le tissu social. Elle a laissé, selon le président du Conseil constitutionnel, ‘’des séquelles dans la so-ciété’’, au point que certains Ivoiriens ont pensé,‘’ou continuent encore de pen-ser, que les décisions ren-dues par le Conseil consti-tutionnel, dans le cadre de ce scrutin, ne doivent pas être exécutées’’. Il a rap-pelé à ceux qui pensent ainsi que les décisions du Conseil constitutionnel ne sont pas susceptibles de re-cours, comme le mentionne la Constitution. ‘’A tous ceux de nos concitoyens qui rai-sonnent ainsi, de bonne ou de mauvaise foi, il nous pa-raît nécessaire de rappeler la spécificité des décisions de la juridiction constitution-
Mamadou Koné, président du Conseil constitutionnel.
nelle par rapport à celles des juridictions classiques, mieux connues. En effet, se-lon l’article 138 de la Consti-tution, «les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics, à toute autorité administrative, ju-ridictionnelle, militaire et à toute personne physique ou morale».Ainsi donc, a-t-il poursuivi, ‘’il peut y avoir plusieurs interprétations de la Constitution. Mais dès que le Conseil consti-tutionnel a fait connaître la sienne à travers une déci-sion, c’est elle qui s’impose
et tout le monde est tenu de s’y conformer (…) Ainsi, lorsque le Conseil constitu-tionnel a tranché, le citoyen peut approuver ou regret-ter sa décision, mais il doit savoir et surtout accepter que ni lui, ni quiconque ne peut la remettre en cause. Lorsque le Conseil consti-tutionnel déclare un candi-dat éligible, il est éligible ! Lorsque le Conseil constitu-tionnel déclare un candidat élu, il est élu !’’ Il est revenu, dans la fou-lée, sur une décision de la juridiction constitutionnelle en 2000 :‘’L’on se souvient que, dans cette même Côte
d’Ivoire, en octobre 2000, à l’occasion d’une élection présidentielle comme celle qui vient de se tenir, la ju-ridiction constitutionnelle avait déclaré un candidat inéligible en invoquant à sa charge la mauvaise moralité, tout simplement parce que, suite à un prêt bancaire contracté par lui, il restait encore devoir à sa banque, au moment du scrutin’’.à aucun mo- Mais ment, a-t-il déclaré, cet indi-vidu qui n’était pas d’accord avec cette décision n’a levé une armée :‘’Point n’est be-soin d’être grand clerc pour imaginer tout le mal que le
Le Conseil constitutionnel a félicité le Président Ouattara pour son élection.(PHOTOS:PRÉSIDENCE)
concerné a pu penser, ou pense même encore, de cette décision qui faisait du crédit bancaire, cet indis-pensable instrument de la vie moderne, une preuve de mauvaise moralité. Pour au-tant, il n’a pas levé une ar-mée pour aller à l’abordage de la République. Il n’a pas non plus cherché à imposer sa candidature par tous les moyens, ni voué aux gémo-nies les auteurs de cette dé-cision. Contre mauvaise for-tune, il a fait bon cœur !’’ Il a rappelé que les décisions du Conseil constitutionnel sont‘’définitivement gra-vées dans le marbre et, par conséquent, exécutoires, dès leur publication au jour-nal officiel. Elles ne peuvent donc pas être remises en cause par un tiers’’.
Pourquoi la décision Conseil du constitution-nel a été cassée en 2010 Certains en protent pour ramener le débat sur la dé-cision du Conseil constitu-tionnel lors de la présiden-tielle de 2010. Selon eux, cette juridiction avait déclaré Laurent Gbagbo vainqueur, mais cette décision avait été contestée puis cassée. Et c’est ici qu’intervient la seconde précision du pré-sident Mamadou Koné. ‘’S’agissant de l’élection présidentielle de 2010, il faut se souvenir de ce que, à la recherche d’une so-lution de sortie de la crise qui avait cours dans notre pays, de nombreuses ré-unions avaient été organi-sées, de Linas-Marcoussis en France, jusqu’à Ouaga-dougou, au Burkina Faso. L’une de ces rencontres s’est tenue à Pretoria, du
3 au 6 avril 2005, à l’initia-tive de M. Thabo Mbéki, à l’époque Président de la République sud-africaine et surtout médiateur de l’Union africaine pour la Côte d’Ivoire. C’est au cours de cette réunion que les au-torités ivoiriennes, notam-ment, Messieurs Laurent Gbagbo, alors Président de la République; Henri Konan Bédié, ancien Président de la République et président du Pdci-Rda; Alassane Ouattara, ancien Premier ministre et président du Rdr; feu Seydou Elimane Diarra, alors Premier ministre et Soro Kigbafori Guillaume, à l’époque ministre d’État et responsable des Forces nouvelles ont convenu, en toute liberté et responsabi-lité, de demander à l’Orga-nisation des Nations unies (Onu) de s’impliquer dans l’organisation des élections à venir en Côte d’Ivoire’’,a-t-il précisé. Sur ce sujet, il a évoqué les résolutions de l’Onu, notamment la 1826 placée sous chapitre 7 des Nations unies, c’est-à-dire revêtue de la force exé-cutoire. Celle-ci a indiqué, sans équivoque, que‘’les résultats des élections se-ront certifiés d’une façon ex-plicite. Une fois certifiés, le certificateur n’admettra pas que les résultats fassent l’objet de contestations non démocratiques ou de com-promissions’’. Et toutes les parties ivoiriennes étaient d’accord que le certica-teur soit placé au-dessus du Conseil constitutionnel. C’est pour cela que la dé-cision du Conseil constitu-tionnel en 2010 a pu être cassée.
ETIENNE ABOUA
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