Fraternité Matin n°16845 - du mardi 16 février 2021
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Fraternité Matin n°16845 - du mardi 16 février 2021 , magazine presse

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Date de parution 16 février 2021
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

Abidjan, capitale du rire
e Le 6 rendez-vous
réussi de Mamane Mardi 16 février 2021 / N° 16 845 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orangeCi) Prix: 300 Fcfa  Cedeao : 450 Fcfa  France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES P. 15 InterviewFrais d’inscription à l’université, orientation des nouveaux bacheliers, recherches pour le développement…
Adama Diawara
clarifie tout Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique veut aussi ouvrir des classes préparatoires à l’université PP. 2 - 3 Législatives 2021DossierDésobéissance civile Le Rhdp investit Les réseaux ses candidats, sociaux, arme le Pdci-Rdade propagande PP. 6 - 7 de la haine rencontre les siens PP. 16 - 17
pr sit
2
Interview
Mardi 16 février 2021
Enseignement supérieur/Diawara :Pr Adama ‘‘Nous allons ouvrir des classes préparatoires à l’université’’
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientiïque explique les grandes innovations en cours dans son département et dans les universités à compter de l’année académique 2020-2021. Monsieur le ministre, vousl’année académique 2020-Quelle est votre vision vous apprêtez à aborder2021 à temps, pour que lapour un enseignement une nouvelle année acadé-rentrée 2021-2022 se fassesupérieur et une recherche mique dans les institutionsde façon unique, dans toutesscientiîque de qualité pour d’enseignement supérieur.les universités et grandesla Côte d’Ivoire ? Quel bilan faites-vous deécoles publiques et privéesMa vision du système d’en-l’année écoulée dans unle 18 octobre 2021. Le mi-seignement supérieur et de contexte de crise sanitairenistère fera tout ce qui estrecherche scientiïque est de Covid-19 ?de son ressort pour que cet tout simplement celle du Je voudrais relever qu’au agenda soit respecté. Ainsi,Président de la République, moment où le Président deà savoir un enseignementpour éviter les grèves d’étu- la République, SEM. Alas-diants ou d’enseignants quisupérieur qui forme des res-sane Ouattara, m’a nom- sont généralement à la basesources humaines de qualité mé à la tête du ministère de de la perturbation des an-et une recherche scientiïque l’Enseignement supérieur etrésout les problèmes denées académiques, nous qui de la Recherche scientiïque allons intensiïer le dialoguedéveloppement auxquels le (Mesrs, ndlr), les établisse- social avec les différents par- pays est confronté. ments d’enseignement su-tenaires sociaux, et apporterS’agissant de la recherche, il périeur étaient tous fermésune réponse efïcace, je di- faut d’abord résoudre le pro-pour cause de pandémie derais même efïciente, donc blème crucial de son ïnan-Covid-19. durable, au fameux problèmecement. Pour rappel, l’initia-La pandémie étant maîtri- des heures complémentairestive de Lagos, endossée par sée dans notre pays, avecdes enseignants. l’Union africaine, demande à un taux de positivité faiblechaque État africain d’allouerLa résolution de ce fâcheux et un taux de létalité encore problème, qui a toujours em- 1% de son Produit intérieur plus faible, le gouvernementpoisonné le milieu universi-brut (Pib) au ïnancement de a autorisé la réouverture destaire, passe par l’élaborationla recherche. Or, notre pays structures d’enseignement de maquettes pédagogiquesen est à 0,35% de son Pib supérieur, quelques jours cohérentes et pertinentes, affecté à la recherche scien-après ma nomination. Pourtiïque. Une grande partie dele respect strict des charges assurer la continuité péda-ce ïnancement émanant ded’enseignement dues par les gogique, tout en évitant une enseignants, le contrôle efï- l’État, nous ferons en sorte explosion des contaminationsque le secteur privé ïnancecace des heures d’enseigne- au virus Sras-Cov2 dans le ment effectuées par les ensei- beaucoup plus la recherche. milieu universitaire. J’ai dû gnants, la ïxation du nombreNous avons déjà entamé demander aux structuresd’étudiants par groupe decette démarche auprès du d’enseignement supérieur travaux dirigés (TD) et de tra-patronat. d’adopter une forme hybridevaux pratiques (TP), le calcul Par ailleurs, nous mettrons de formation, à savoir l’en- correct des volumes d’heures l’accent sur la valorisation seignement présentiel pourcomplémentaires réellement économique des résultats de les niveaux d’études à faiblela recherche. Il ne faut paseffectuées par les ensei- gnants, la ïxation des nou- s’arrêter à la seule valorisa-effectif tels que les Master 1 sociaux, notamment les syn- Tout se déroule comme pré-points. De même, au niveau veaux taux horaires d’heurestion académique des résul-et 2, et les cours en ligne pour dicats d’étudiants, d’ensei-vu, à quelques détails près. de certains examens univer-complémentaires et le paie- tats de la recherche, comme les niveaux d’études à grand gnants et de personnels ad-Toutes les universités et sitaires, des résultats en deçà ment à temps de ces heuresc’est le cas aujourd’hui. effectif telles que les Licences ministratifs et techniques.grandes écoles, publiques de nos attentes ont conduit 1, 2 et 3. Cela a permis aux complémentaires. Quant à la formation des res-des jurys à revoir quelque peu comme privées, ont entamé Ce vaste chantier fait partie sources humaines de qualité universités et grandes écolesVous avez pu organiser lel’année académique 2020-la barre de repêchage. Ce-publiques et privées de re-par notre système d’ensei-des chantiers stratégiques pendant, des structures tellesBts, et vous disiez lors de2021. prendre les cours et d’ache-sur lesquels le ministère agnement supérieur, il s’agit que l’Institut national poly-l’une de vos interventionsCertaines structures ont ver l’année académiquecommencé à travailler, aprèslà d’un vaste chantier, dont technique Houphouët-Boignyque vous seriez à mêmemême commencé le deu-2019-2020. la conduite nécessite la ré-à Yamoussoukro (INP-HB), Ainsi, les universités ont pu solution des problèmes de l’un des pôles d’excellence de notre système d’ensei-‘‘Ma vision du système d’enseignement su-organiser leurs examens fond qui dégradent la qualité semestriels 2019-2020 et lede notre enseignement supé-gnement supérieur, ont enre-ministère a pu organiser les gistré de bons résultats. Parpérieur et de recherche scientiIque est toutrieur. Cela commence par la examens du Brevet de tech- lutte contre le phénomène de exemple, six étudiants de nicien supérieur (Bts) session cet Institut ont été admis ausimplement celle du Président de la Répu-massiïcation, qui tire la quali-2020. Je peux donc afïrmer té des enseignements vers le concours d’entrée à la pres-blique, à savoir un enseignement supérieur que les choses se sont rela-bas. Ainsi, outre l’achèvement tigieuse École X Polytech-qui forme des ressources humaines de quali-tivement bien passées, mal- des travaux de construction nique de Paris. gré le contexte très délicatdes universités de San Pe-Hormis ce bilan contrasté, relatif au rendement interneté et une recherche scientiIque qui résout de pandémie. Il faut tout de dro et Bondoukou, qui sont même reconnaître que cette en cours et qui permettront du système d’enseignement pandémie a eu un impact supérieur, il faut noter que,les problèmes de développement auxquelsd’augmenter sensiblement la négatif sur l’apprentissage capacité d’accueil des univer-malgré le climat politique dé-des apprenants. Cela s’estlétère induit par la présiden-le pays est confronté’’sités publiques, nous ferons soldé par la chute du taux derespecter les critères d’ac-tielle d’octobre 2020, l’espace réussite à certains examens. avoir résolu les problèmes ur-cès aux différentes ïlières universitaire a connu très peud’arriver à une rentréexième semestre 2020-2021. À titre d’exemple, le taux de gents que nous avons trouvésde formation des universités de perturbation, et cela grâceacadémique unique aussiSi aucun événement majeur réussite au Bts est passé de à notre arrivée à la tête de ce publiques, tout comme les au dialogue social perma-bien dans les structuresne vient perturber le dérou-73,38% en 2019 à 52,93% enpubliques que privées,département ministériel. capacités d’accueil de ces nent que j’ai instauré aveclement des cours, toutes les ïlières, capacités d’accueil 2020, soit une chute de 20,45qu’en est-il ? l’ensemble des partenairesstructures pourront achever
Mardi 16 février 2021
qui, elles-mêmes, sont liées aux disponibilités en infrastructures, en équipe-ments et en enseignants. De même, nous ferons respecter les critères de rétention des apprenants dans les ïlières, notamment en formation continue, sans galvauder les contenus des formations ni les niveaux des évaluations des étudiants. Tout cela nous oblige à être plus stricts sur le recrutement et le suivi des en-seignants et des personnels administratifs et techniques. Par exemple, pour être recru-tés, les enseignants devront signer des contrats dans les-quels leurs droits et devoirs seront clairement consignés. Hormis toutes ces straté-gies, qui visent à améliorer notamment le rendement in-terne de notre système d’en-seignement supérieur, nous adopterons ce qu’il convient d’appeler la chaîne vertueuse qui boostera indubitablement le rendement externe de notre système, et donc per-mettra de résoudre l’épineux problème d’inadéquation formation-emploi, l’une des faiblesses majeures de notre système d’enseignement su-périeur.
Quelle est cette chaîne vertueuse ? Il s’agit premièrement du lis-tage des ïlières porteuses d’emplois, par l’étude des bassins d’emplois ; deuxiè-mement, de la déïnition des proïls de compétence rela-tifs à ces ïlières porteuses, en discussion avec les 13 branches professionnelles ; et troisièmement de l’élabo-ration des curricula permet-tant d’obtenir les proïls de compétence recherchés. À ce stade de mon propos, per-mettez que je parle de deux futurs chantiers d’importance capitale pour le ministère. Il s’agit d’abord de l’ouverture
de l’emploi formel et informel et de l’auto-emploi. Ces fu-tures structures intra-univer-sitaires, véritables vecteurs de lutte contre l’inadéquation formation-emploi, sont d’au-tant plus importantes que, se-lon les dernières statistiques émanant du Rapport d’état sur le Système éducatif na-tional, le Resen 2016, pour 34.000 étudiants sortant de notre système d’enseigne-ment supérieur en 2013, seuls 9.900 emplois mo-dernes, publics et privés réu-nis, étaient disponibles, soit 1 emploi moderne pour plus de 3 étudiants sortants. Notons que ce grand déséquilibre quantitatif induit malheureu-sement un déclassement et un désajustement massifs chez les étudiants sortants. En 2013, 80% des personnes en situation d’emploi étaient déclassées, c’est-à-dire qu’elles occupaient des em-plois de catégorie inférieure à ce qu’elles escomptaient à la sortie de l’école, et 46% étaient désajustées, c’est-à-dire qu’elles occupaient des emplois qui ne correspon-daient pas aux compétences acquises au cours de leur for-mation. Pour terminer, j’évo-querais, sans entrer dans les détails, deux autres chantiers que nous mènerons bientôt. Il s’agit, d’une part, de l’orga-nisation de cours de renfor-cement pour les bacheliers orientés dans nos universités publiques, avant le début de l’année académique. Cela permettra de corriger quelque peu les lacunes accumulées par ces apprenants depuis le primaire. Il s’agit, d’autre part, d’inciter les compétences avérées de l’administration publique et du secteur privé à venir dispenser des cours dans nos universités pu-bliques, sous forme de sémi-naires de courte durée.
Interview
exposés récemment dans une communication en Conseil des ministres. Par exemple, pour être orienté en Licence 1 de Mathématique-Infor-matique de l’université Félix Houphouët-Boigny, le bache-lier doit obéir aux critères sui-vants : 1) Avoir demandé à être orienté à l’université Fé-lix Houphouët-Boigny, dans la ïlière Mathématique-Infor-matique ; 2) Être âgé de 23 ans au maximum ; 3) Avoir obtenu au Bac au minimum 12 en Mathématiques et 10 en Sciences Physiques pour les candidats de série C, 14 en Mathématiques et 14 en Sciences Physiques pour les candidats de série D et 11 en Mathématiques et 10 en Sciences Physiques pour les candidats de série E ; 4) Être parmi les 300 premiers
‘‘Cette année académique est placée sous le
double sceau d’un enseignement supérieur perfor-
mant, compétitif et tourné vers l’employabilité
et d’une recherche scientiIque d’excellence au
service du développement du pays. La Matrice
d’action 2021 du Mesrs s’inscrit dans ce cadre’’
de classes préparatoires dans les universités pu-bliques complètes, c’est-à-dire les universités Félix Hou-phouët-Boigny de Cocody, Alassane Ouattara de Boua-ké et Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo. Les classes pré-paratoires accueilleront les bacheliers les plus jeunes et les plus brillants, qui seront encadrés par les meilleurs enseignants. Ces bache-liers brillants sont destinés à être les locomotives de la Côte d’Ivoire de demain. Il y a ensuite les Instituts uni-versitaires de formation pro-fessionnelle et technique, qui délivreront des Licences professionnelles donnant di-rectement accès au marché
Les problèmes qui minent votre département mi-nistériel sont légion. Les étudiants et parents d’étudiants se plaignent de l’inexistence d’une commission d’orientation pour les bacheliers ; ils se plaignent également des frais d’inscription que vous auriez augmentés, notam-ment à l’université Félix Houphouët-Boigny pour les doctorants… La Commission d’orientation des bacheliers existe bel et bien. Elle est dirigée par le di-recteur de Cabinet du Mesrs. Elle a procédé à l’orientation des bacheliers 2020 selon une méthodologie et des cri-tères bien déïnis, qui ont été
bacheliers respectant les trois critères ci-dessus, le classement se faisant à partir des moyennes générales au Bac et la capacité d’accueil de cette ïlière étant de 300 places en Licence 1. Pour l’orientation dans les grandes écoles privées, la Commis-sion a tenu compte des taux de réussite des différentes écoles au BTS 2019. Cela dit, à partir de cette année 2021, le nombre de bacheliers af-fectés dans une université ou une grande école privée sera fonction de la note d’évalua-tion de cet établissement, note qui sera une moyenne pondérée de ses notes rela-tives à la qualité de ses in-
frastructures, à la qualité de ses équipements, à la com-pétence de ses enseignants, à son taux de réussite moyen au Bts et à son rendement externe, c’est-à-dire le taux d’insertion de ses diplômés. C’est le lieu de battre en brèche un certain nombre de contrevérités véhiculées sur les réseaux sociaux : le nombre de bacheliers 2020 orientés dans les établisse-ments privés est de 59.863 et non 99.782 ; le coût uni-taire de formation dans les universités publiques est de 882.480 FCFA et non 60.000 FCFA. Comme vous le constatez, ces énormes contrevérités ont été abon-damment relayées sur les ré-seaux sociaux à des ïns de pure manipulation de l’opinion publique. C’est également le lieu de dire qu’il est impos-sible d’affecter des bacheliers dans tous les 608 établisse-ments privés. Ces derniers devraient être de véritables établissements privés et non des établissements publics déguisés, qui ne vivent que des frais de scolarité payés par l’État pour les apprenants affectés dans le privé. S’agis-sant de l’augmentation des frais d’inscription, je m’érige en faux contre cette asser-tion. Comme je l’ai dit sur les antennes de vos confrères de la RTI 1, les frais d’inscrip-tion demeurent aux niveaux ïxés par le gouvernement, à savoir 30.000 FCFA pour les Licence 1, 2 et 3, 60.000 FCFA pour les Master 1 et 2 et 90.000 FCFA pour les Doc-torat 1, 2 et 3. D’ailleurs, en attendant le séminaire sur les Écoles doctorales, au niveau des universités et grandes écoles publiques, les forma-tions doctorales sont mainte-nues, avec comme frais d’ins-cription les 90.000 FCFA ïxés par le gouvernement.
Quelles dispositions avez-vous prises pour assurer la continuité pédagogique maintenant que les éta-blissements ont rouvert leurs portes et qu’il faut en même temps respecter les
mesures barrières contre la Covid-19 ? Comme je l’ai dit tantôt, les cours se font sous une forme hybride. C’est-à-dire l’ensei-gnement présentiel pour les niveaux d’étude à faible effec-tif tels que les Master 1 et 2, et les cours en ligne pour les ni-veaux d’étude à grand effectif tels que les Licence 1, 2 et 3. Pour ces niveaux à grand ef-fectif, les cours magistraux et les travaux dirigés se font par visioconférence, grâce aux applications Zoom et Micro-soft Teams. Pour cela, le Wiï des universités publiques, ï-nancé entièrement par l’État, permet aux étudiants de suivre les cours sans payer la connexion Internet. Quant aux cours en présentiel, les étudiants les suivent en portant des masques et en respectant la distanciation physique. À ce niveau, il faut avoir l’honnêteté de dire que certains étudiants rechignent à respecter totalement ces mesures barrières. Nous continuons de les sensibili-ser sur l’impérieuse néces-sité du respect des mesures barrières. Notons qu’outre les cours magistraux (CM) et tra-vaux dirigés (TD) de Master 1 et 2, les travaux pratiques et les examens de tous les niveaux se font en présentiel. Pour les TP, cela s’explique par le souci d’une réelle ac-quisition de connaissances, et pour les examens cela est lié à un souci de crédibilité de nos diplômes.
Votre département minis-tériel s’occupe aussi de la recherche scientiîque et pourtant, face à la Co-vid-19, on n’a pas vraiment senti l’ingéniosité de nos chercheurs… Certes, vous parlez de re-cherche sur la Covid-19, mais je pense que votre ob-servation est d’ordre général, en ce sens que certains de nos compatriotes n’hésitent pas à prendre à leur compte cette boutade bien connue dans notre pays : « Des cher-cheurs qui cherchent, on en trouve ; mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche ». Il faut plus que relativiser cette perception des choses, car nos chercheurs trouvent. La preuve, ils publient sufï-samment d’articles dans les journaux scientiïques à re-nommée mondiale, pour être promus au Conseil africain et malgache pour l’enseigne-ment supérieur, le Cames. Le seul problème, et non des moindres, c’est que les résultats de leurs travaux de recherche sont généralement valorisés au niveau acadé-mique et très peu au niveau économique. Ce qui fait que notre recherche scientiïque contribue à la production mondiale du Savoir, mais a peu d’impact sur le dévelop-pement économique de notre pays. Mon objectif est de changer ce paradigme. Cela dit, nos chercheurs ont tout de même contribué de façon notable au développement de notre pays, notamment au niveau agronomique. À titre d’exemple, ce sont les cher-cheurs du Centre national de recherche agronomique
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(Cnra) qui ont mis au point la variété de cacaoyer pré-coce dite « cacao 18 mois ou cacao Mercedes », dont l’apport à l’amélioration de la production nationale de ca-cao est tangible. Il en est de même du « café Émergence », une variété de café très précoce et à haut rendement. Pour revenir à la recherche sur la Covid-19, je dirais qu’il est difïcile de demander à nos chercheurs d’être aussi efïcaces que ceux des pays développés qui consacrent 2 à 4,5% de leur Pib à la re-cherche, là où notre pays n’y consacre que 0,35% de son Pib, chiffre qui est déjà impor-tant pour nous, vu le rapport de force économique entre ces pays et le nôtre. Malgré tout, nos chercheurs sont à pied d’œuvre. Ils sont en train de mener d’importants travaux de recherche sur la Covid-19. Par exemple, ils sont en train de chercher pourquoi les taux de positivi-té et surtout de létalité sont beaucoup plus faibles chez nous qu’en Europe ou aux États-Unis. Est-ce lié à notre climat et/ou au fait que nos organismes sont déjà immu-nisés contre ce coronavirus ? L’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire procède actuellement au séquençage des échantil-lons positifs prélevés en Côte d’Ivoire. Cela permettra de connaître le ou les variants de la Covid-19 qui circulent sur notre territoire. Je peux également citer le prototype de respirateur artiïciel mis au point par les chercheurs de l’Inp-HB de Yamoussoukro et toutes les recherches qui sont actuellement menées sur les capacités préventive et cura-tive de nos plantes.
Sous quel signe pla-cez-vous cette année académique et quel appel avez-vous à lancer aux étudiants et aux ensei-gnants ? Cette année académique est placée sous le double sceau d’un enseignement supé-rieur performant, compétitif et tourné vers l’employabilité et d’une recherche scienti-ïque d’excellence au service du développement du pays. La Matrice d’action 2021 du Mesrs s’inscrit dans ce cadre. S’agissant des étudiants, comme je le leur répète inlas-sablement en amphi ou lors de nos nombreuses séances de dialogue social, je leur dis simplement que la réus-site de demain est le fruit du travail d’aujourd’hui ; rien de positif et de grand ne s’ob-tient dans la facilité. Quant aux enseignants, je leur dis que la Côte d’Ivoire de de-main sera celle que nous construisons aujourd’hui ; le socle de cette construction est l’éducation-formation, dont ils sont les artisans pre-miers. Et à l’ensemble des acteurs de notre système d’enseignement supérieur et de recherche scientiïque, je demande d’œuvrer dans le sens d’une Côte d’Ivoire réconciliée, unie, solidaire et prospère.
RÉALISÉE PAR BLEDSON MATHIEU
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