Fraternité Matin n°16930 - du Jeudi 03 juin 2021
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Fraternité Matin n°16930 - du Jeudi 03 juin 2021 , magazine presse

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Date de parution 03 juin 2021
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Extrait

Jeudi 3 juin 2021 / N° 16 930 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orange.ci) Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES
Presse /60 ans de l’Aip
Amadou Coulibaly salue la résilience de l’agenceP. 16
Coopération économique Côte d’Ivoire-France /Adama Coulibaly :
‘‘ Les entreprises françaises ont un
rôle à jouer dans la mise en œuvrePp. 2-3
du Pnd
2021-2025 ’’  Le ministre de l’Économie PHOTOS : JULIEN MONSAN et des Finances et Adama Coulibaly Franck Riester le ministre français chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, Franck Riester, ont pris part au forum ‘‘ Inspire & Connect ’’ organisé à Abidjan. Appui au développement des Pme :la Banque publique d’investissement de France aux côtés du gouvernement ivoirien Budget-programmes et contrôle des performancesP. 11 Des députés se familiarisent avec les nouveaux concepts
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Nation
Jeudi 3 juin 2021
Coopération économique Côte d’Ivoire-France y :“ Les entreprises françaises ont un rôle Adama Coulibal à jouer dans la mise en œuvre du Pnd 2021-2025
Le ministre français délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, Franck Riester, a entamé, hier, une visite de travail de trois jours en Côte d’Ivoire.
e ministre de l’Économie et des Finances, Adama Coulibaly, a représenté le Premier ministre Pa-titLut français au Plateau, à trick Achi, hier, à l’Ins-la cérémonie de ‘’Inspire & Connect’’, organisée par la Banque publique d’investisse-ment de France (Bpi France). Événement tenu en marge de la visite de travail de trois jours qu’effectue, depuis hier, le mi-nistre français délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’At-tractivité, Franck Riester. Devant les 500 entreprises participantes, Adama Couli-baly a porté la voix de la Côte d’Ivoire en indiquant claire-ment les attentes du gouver-nement à l’égard du secteur privé en général, et en particu-lier celui de la France. «Dans les deux précédents plans de développement, la contribution attendue du secteur privé était de l’ordre de 60%, mais dans le Pnd
Le ministre de l’Économie et des Finances, Adama Coulibaly, a salué l’intérêt du secteur privé français conduit par le ministre Franck Riester pour le marché ivoirien.(PHOTOS: JULIEN MONSAN)
2021-2025 qui s’élève à 110 milliards de dollars, le secteur privé devra contribuer à hau-teur de 75%. Sur cette base, les entreprises françaises ont leur place aux côtés de leurs
homologues ivoiriennes, sur-tout que la Côte d’Ivoire et la France entretiennent d’excel-lentes relations économiques », a-t-il déclaré. L’argentier ivoirien a aussi
relevé les grandes réformes opérées par les autorités afin de rendre plus attractif l’envi-ronnement des affaires. Des réformes qui, à l’en croire, vont se poursuivre de sorte
Renforcer les investissements dans l’agro-alimentaire et la ville durable près l’événement de Bpi France, la délé-gation du ministre A Franck Riester a en-suite été reçue en audience par le ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, avec qui ils ont discuté de la possibilité de renforcer les investissements français ici en Côte d’Ivoire, notamment dans les secteurs agro-ali-mentaire et de la ville du-rable. la délégation du ministre Franck Riester a été reçue en audience par le ministre du Commerce et «Nous avons discuté avec de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba. le ministre Diarrassouba, histoire de voir comment am- ivoiriennes qui souhaitent in-cial de la Côte d’Ivoire avecvoir booster le niveau des pliîer les investissements ici vestir dans l’intérêt de l’éco-un niveau d’échanges deéchanges entre nos deux en Côte d’Ivoire et bâtir desnomie ivoirienne», a décla- l’ordre de 1200 milliards depays. Toutes les opportuni-partenariats qui permettentré Franck Riester à sa sortie F Cfa, représentant 8% destés d’investissement dans d’avoir davantage de trans-d’audience. échanges commerciaux glo-les secteurs prioritaires, no-formation, notamment dansbaux entre la Côte d’Ivoire etSouleymane Diarrassouba, tamment l’agro-industrie, les le secteur agro-alimen-le reste du monde.lui, a salué la nouvelle dy- Btp, l’industrie pharmaceu-taire. Comment l’expertisenamique qu’impulse cette«Vu les opportunités et les tique, etc., ont été présen-française peut être mise àmission française en terrepotentialités de coopération,tées à la partie française », contribution dans la réalisa-ivoirienne dans les relationsil était important de travail-a indiqué Souleymane Diar-tion des projets d’infrastruc-économiques ivoiro-fran-ler à l’effet d’accélérer notrerassouba. tures. Comment înancerçaises. La France est lecoopération économiqueF. ÉHOUMAN les entreprises françaises etpremier partenaire commer-et industrielle pour pou-
à renforcer la confiance des entreprises et susciter davan-tage d’investissements. 500 entreprises participantes C’est la toute première fois en Afrique que Bpi France organise ‘’Inspire & Connect’’ dont le but est de créer des connexions et des partena-riats formels entre les entre-prises françaises et leurs ho-mologues du pays d’accueil. Pour cette édition, ce sont 500 entreprises françaises, ivoiriennes et d’autres pays de la sous-région qui ont été dénombrées. Mais la majorité vient de la France, faisant par-tie de la délégation du ministre Franck Riester. «C’était un pari risqué d’or-ganiser cet événement ici en Côte d’Ivoire, dans le contexte de la crise sanitaire. Nous
avons fait le choix de l’audace et nous sommes îers de ce fort engouement. Pour nous, cet événement marque le dé-but de la redynamisation de l’activité économique, car il va booster les relations d’affaires entre la France et la Côte d’Ivoire, mais également avec l’Afrique», s’est-il félicité. En effet, la visite de Franck Riester a pour but de renfor-cer les liens entre les secteurs privés français et ivoirien. La France étant le premier par-tenaire commercial de la Côte d’Ivoire qui est également le premier partenaire de la France dans la zone Franc F Cfa et, selon Franck Riester. «Ce déplacement sera l’occa-sion de promouvoir les înan-cements français du secteur privé ivoirien à travers l’initia-tive Choose Africa, de valo-riser les implantations à long terme de nos entreprises sur le territoire, de donner de la visibilité au savoir-faire fran-çais dans les secteurs straté-giques comme la ville durable, le numérique, la santé ou en-core l’agriculture», a expliqué Franck Riester. Après les discours officiels, Franck Riester a co-animé un panel de haut niveau avec le ministre Touré Mamadou, le président du patronat ivoirien, Jean-Marie Ackah, le délégué général à l’entrepreneuriat du Sénégal, Papa Amadou Sarr, et Anne-Laure Kiechel, fondatrice d’une entreprise française. Ce panel a permis à chacun des participants de partager son expérience en matière d’entrepreneuriat.
FAUSTIN ÉHOUMAN
500 chefs d’entreprises françaises et africaines ont pris part à l’évènement de Bpi France.
Appui au développement des Pme Bpi France soutient la mise en place d’une banque dédiée aux entrepreneurs
concernés à rééchir à la création d’une banque d’en-trepreneurs publics. En tout cas, nous sommes dispo-sés à accompagner la Côte d’Ivoire dans ce sens et c’est ce que nous avons réafîrmé au Premier ministre, car on mesure bien le changement incroyable que cela peut produire dans le développe-ment de l’entrepreneuriat », a déclaré Nicolas Dufourcq, à sa sortie d’audience. Cette future banque sera certainement calquée sur le modèle de Bpi France. «La Bpi France a été créée en 2012 et depuis lors, elle a triplé de taille et le nombre d’entrepreneurs a considé-rablement augmenté. En fait, le principe c’est qu’il y ait un guichet unique pour les entrepreneurs où on leur offre tout ce qu’ils cherchent,y compris simplement de dialoguer sur leurs plans d’affaires, leurs ambitions, etc. La garantie, c’est le î-nancement de l’innovation et de l’internationalisation et le conseil. Avec Bpi France, les entrepreneurs français
la France à aider son pays dans la mise en place de la banque qui contribuera à la relève et au développement du secteur entrepreneurial ivoirien. Pour lui, c’est es-
Le ministre Franck Riester a exprimé sa satisfaction d’être aux côtés des entreprises françaises pour le lancement de ce Club. (Photo : Dr)
ce Club en terre ivoirienne. «C’est un moment fort et marquant dans la coopéra-tion historique entre la Côte d’Ivoire et la France en ma-tière de développement agri-cole. Le Club agro d’entre-prises françaises installé en Côte d’Ivoire veut travailler avec les autorités ivoiriennes à relever les déîs du sec-teur agricole, en général et agroalimentaire en particu-lier. Ce Club œuvrera à créer davantage de valeur ajoutée en Côte d’Ivoire. Et surtout à aider les producteurs agri-coles ivoiriens à exporter davantage leurs produits, notamment dans l’Union eu-ropéenne. Nous allons tra-vailler sur le înancement en matière de stockage de noix de cajou, la traçabilité des produits phytosanitaires», a-t-il expliqué. Le représentant du gouver-nement français a par ail-leurs souhaité que les deux Etats redoublent d’efforts pour que l’agriculture et plus précisément l’agroali-mentaire soit un secteur de renforcement du partenariat fécond entre les deux pays.
Nation
FAUSTIN ÉHOUMAN
Le Club agro d’entreprises françaises installé
lequel la France nous ap-porte son assistance et son conseil en vue de voir dans quelle mesure notre système d’appui aux Très petites et moyennes entreprises va s’améliorer. La Côte d’Ivoire et la France ont la même vi-sion en ce qui concerne la relance de l’économie qui passe par le développement du secteur privé et l’appui de l’État au développement du plus grand nombre d’en-treprises, source de création d’emplois et de richesse », s’est-il réjoui. Dès le mois de juin, les équipes de Bpi France commenceront à travailler avec des équipes que vont constituer les ministères de l’Économie et des Finances et celui de la Promotion des Pme, de l’Artisanat et de la Transformation du sec-teur informel pour la mise en place de cette banque. Le Premier ministre attend des résultats concrets d’ici quelques mois.
ne délégation de la Banque publique d’investissement de U France (Bpi France), conduite par son di-recteur général Nicolas Du-fourcq, a eu une séance de travail, hier, à la Primature au Plateau, avec le Premier ministre Patrick Achi, en pré-sence des ministres de la Promotion des Pme, de l’Ar-tisanat et de la Transforma-tion du secteur informel, Fé-lix Anoblé, et du ministre de l’Économie et des Finances, Adama Coulibaly. Avec l’argentier ivoirien, le directeur général de Bpi France a signé un proto-cole d’accord de partenariat par lequel Bpi France prend l’engagement d’apporter son assistance au gouver-nement ivoirien à travers les ministères en charge des Fi-nances et des Pme dans la mise en place d’une banque exclusivement dédiée aux entrepreneurs ivoiriens. «Nos collaborateurs vont aider en termes d’idées et de conseils les collabora-teurs des deux ministères
sentiel que les Tpe et Pme soient plus fortes. «Nous nous félicitons, au nom du Président de la République, de la signature de ce pro-tocole d’accord à travers
e Club agro d’entre-prises françaises instal-lées en Côte d’Ivoire a L été officiellement lancé, hier à Cocody, à la Ré-sidence de l’Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, Jean-Christophe Belliard. Ce, en présence du ministre français délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, Franck Ries-ter ; de Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural ; de plusieurs entreprises fran-çaises exerçant dans le sec-teur agricole. Le lancement officiel des activités de cette entreprise française évoluant dans l’agroalimentaire s’inscrit dans le cadre de la visite de renforcement de la coo-pération entre la France et la Côte d’Ivoire qu’effectue Franck Riester, du 2 au 4 juin, à Abidjan. L’émissaire d’Emmanuel Macron a expri-mé sa satisfaction d’être aux côtés des entreprises fran-çaises pour le lancement de
Le Premier ministre, Patrick Achi, a présidé la signature du protocole d’accord entre Bpi France, représentée par son directeur général Nicolas Dufourcq (à gauche) et le ministre de l’Économie et des Finances (à droite).
ont une structure de consul-tance qui travaille pour eux et avec eux», a-t-il ajouté. Le Premier ministre Patrick Achi s’est félicité de cet engagement réaffirmé de
ÉMELINE P. AMANGOUA
ment agricole (Pnia 2). D’où l’appel du ministre aux entre-prises de l’Hexagone pour un accroissement des investis-sements français dans les do-maines de la conservation, de la logistique, de la transforma-tion des matières premières. Le ministre a aussi encouragé le Club agro à s’intéresser à toutes les filières agricoles ivoiriennes où beaucoup de niches sont encore inexploi-tées. Kobenan Adjoumani s’est réjoui des excellentes relations d’amitié et de coo-pération qui unissent histori-quement les deux pays. Do-minique Malézieux, président de ce Club, a, pour sa part, dit la volonté des entreprises françaises à travailler avec leurs homologues ivoiriennes.« Ce Club sera un outil pour inventer des solutions avec les entreprises agroalimen-taires agricoles ivoiriennes», a-t-il laissé entendre. Puis de souligner que le Club re-groupe 60 entreprises par-ties prenantes des structures françaises issues de la filière économique agricole basée en Côte d’Ivoire.
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«Bien que très fort, quelque chose manquait au parte-nariat entre nos deux pays. C’était l’absence d’une ins-tance de dialogue entre nos entreprises et nos services. Cette instance, c’est désor-mais le Club agro d’entre-prises françaises qui a pour vocation de fédérer les entre-prises françaises, partager de façon constructive avec les services, les informations agricoles avec le ministère
du Club agro des entreprises françaises est une aubaine pour le secteur agricole ivoi-rien. D’autant que, a-t-il ar-gué, ce Club va permettre de moderniser l’agriculture, d’assurer la transformation de toutes les productions agricoles ; des objectifs qui tiennent à cœur au Président de la République, Alassane Ouattara ; du reste un des axes principaux du Pro-gramme national d’investisse-
en charge de l’Agriculture et des entreprises privées qui sont en partenariat. Nous voulons rassembler les en-treprises françaises instal-lées en Côte d’Ivoire aîn de leur permettre de nouer ledialogue avecleurs homolo-gues ivoiriennes », a insisté Franck Riester. Pour le ministre d’État, mi-nistre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobe-nan Adjoumani, l’installation
Jeudi 3 juin 2021
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Nation
Jeudi 3 juin 2021
Soldats aguerris, commandement en alerte, équipement adéquat L’armée ivoirienne, motif de fierté Y a-t-il un risque que les djihadistes conquièrent une zone en Côte d’Ivoire ? La probabilité est mince. n entend souventd’acceptation de fonds ou dire que des attaquesfaveur, le corrompu se pose sont commises auune question : quels sont les O Nord, surtout à Kafo-risques encourus ? Quand lo. C’est vrai. Nos mi-l’environnement ne s’y prête litaires prennent chaque foispas, il ne prend pas le risque. le dessus. Mais qu’est-ce qui Lors de mon passage à Tom-prouve qu’un jour ils ne vont gomayel, un village du Nord pas venir encore plus aguer-du Burkina Faso aux mains ris pour prendre un village de des djihadistes, j’avais de-force et s’installer ? » mandé à quelques villageois Quand je suis revenu du re-qui acceptaient de répondre portage, c’est la principale à mes questions, pourquoi question qu’on m’a posée. ils ne collaboraient pas avec « C’est ainsi qu’ils ont pro-les Forces de l’ordre. Leur cédé au Mali et au Burkina réponse:« Les militaires Faso. Ils font des attaques ne viennent jamais ici. Si tu sporadiques puis un jour, ils veux collaborer avec eux, tu prennent leur quartier ». t’exposes inutilement. D’ail-Pour mieux répondre, évo-leurs, tout ce que tu vas leur quons deux scènes. Une vé-dire ne servira à rien. Les mi-cue à Djibo, dans le Nord du litaires cherchent plus à se Burkina Faso, sous contrôle mettre à l’abri qu’à protéger djihadistes où nous nous la population. » sommes rendus et l’autre à A Djibo, j’avais longuement Kafolo. échangé avec le comman-Quand nous arrivons en jan-dant Woba qui dirigeait la vier 2019 à Djibo, capitale brigade de gendarmerie de du Soum, le détachement la ville. Il ne m’a pas caché des forces armées burkina-la peur qui animait ses élé-bè dans cette ville située au ments et le peu de risque nord du Burkina Faso venait L’État et les conseils régionaux font assez d’investissements pour éloigner les populations rurales de la précarité.(PHOTOS : DR) qu’ils ont envie de prendre d’être attaqué. à cause de la lenteur des percée de l’extrémisme la pauvreté dans cette partien’ont changé en rien notreconditions de vie, avec Les habitants étaient très renforts. « Ici, mes éléments violent dans les zones sous sensible de la Côte d’Ivoireplan de travail»,a expliquécelles qui font le lit du djiha-apeurés. Personne ne voulait vivent la peur au ventre. Ils contrôle djihadiste en Afrique Les villages ont quasiment Alain Claude, le patron dedisme au Nord du Burkina parler à personne, même pas se disent qu’un jour, ils vont de l’Ouest est l’absence de tous bénéficié d’un inves- l’entreprise d’entretien rou-Faso, du Mali et au centre à son voisin. Nous ne com-l’État et la disette totale dans tissement de l’État : écoles, tier dans la sous-préfectureêtre tués. Ma première tech-prenions pas pourquoi lesde ce pays. nique, c’est de leur donner les villages conquis. dispensaires, maternités, de Sikolo dont dépend ad-Au-delà des infrastructures, populations étaient toujours Le Nord de la Côte d’Ivoire électricité, hydraulique villa- ministrativement Kafolo. Cesl’envie de se battre et de terrifiées, alors que visible-des projets et de la présence ne roule certes pas sur l’or geoise. travaux sont inimaginablesl’assurance». C’était en jan-ment il n’y avait plus trace dede l’État, il y a la maîtrise du mais, point de disette. Notre équipe a échangé avec dans une zone fortementvier 2019. djihadistes dans les environs.terrain par les Forces de dé-Les paysans, grâce à l’agri- le directeur général d’une sous menace djihadiste. LesJ’ai échangé les numéros de Et que les appuis de l’arméefense de la Côte d’Ivoire. culture et l’élevage, réus- entreprise de reprofilage deentreprises ne vont pas danstéléphone avec ce gendarme burkinabé étaient dans laLes djihadistes ont leur sissent à se nourrir. Ana-plein de détermination et de ville. carde, coton, mangue pourpatriotisme. Nous sommes C’est seulement la nuit tom-les cultures d’exportation et bée que nous avons comprisrestés en permanence en mil, riz, maïs, igname, etc., la raison de la peur des ha-contact via Whatsapp. Les djihadistes ont leur méthode de propagande, pour le vivrier. bitants. Cette nuit-là, malgréMoins d’un an après, il y a eu L’État est aussi présent. les renforts venus de Ouaga-une attaque de sa brigade. Très présent même. Chaque de séduction et surtout des moyens de corruption. dougou, une autre attaqueIl était injoignable. Je lui ai village est rattaché à une eut lieu. Sans qu’on ait puenvoyé un message qui est sous-préfecture et les admi-attraper un seul assaillant.resté sans réponse. Avant Le Nord du Burkina FasoTout le monde, dans un village, ne peut dire être suf-que son fils ne m’écrive:« Je nistrateurs s’y rendent assez régulièrement. En plus des avait visiblement échappésuis désolé Monsieur Bled-contacts constants qu’ils en-aux autorités militaires.son. Le lieutenant Woba a fisamment armé pour refuser l’argent. Cependant, tretiennent avec les autorités A Kafolo, malgré deux at-été tué dans l’attaque du 31 coutumières et religieuses. taques, on lit peu la peur sur décembre 2019 ». Côté investissements, les dans toute réflexion d’acceptation de fonds ou fa-les visages. Tant dans le vil-Au Burkina Faso, j’avais différents Conseils régionaux lage que dans les contrées aussi échangé avec le dépu-qui couvrent le Nord sont très environnantes. té-maire de Dibo, Oumarou On a pu faire des interviewsveur, le corrompu se pose une question: quels sont actifs. De Ferkessédougou à Dicko, très engagé dans la Bouna en passant par Korho-sans problème et même des lutte contre le terrorisme. Lui go, Boundiali, Odienné, Ten-selfies. également n’a pas vu 2020. grela, Bondoukou et Bouna,les risques encourus ? Quand l’environnement ne A Djibo, les djihadistes Il a été tué dans l’attaque de de nombreux projets d’équi-étaient partout, «mélangés» son cortège. pement en infrastructures de à la population. D’où la peur s’y prête pas, il ne s’y risque pas. Avant de prendre pied dans base sont réalisés. qui s’est emparée des po-une zone, les djihadistes ins-Dans la région du Tchologo pulations. C’est justement la tallent d’abord la terreur. De dont dépend Kafolo, on ne première différence entre le tous les moyens de péné-compte pas les projets pour Nord du Faso et celui de la tration dont ils usent, le plus méthode de propagande, occuper la jeunesse et rendre voies secondaires.« Nouspareil territoire. Côte d’Ivoire. L’infiltration des important est la menace de de séduction et surtout les autonomes les femmes. Lesommes à la tâche. Les res-djihadistes est d’autant plus représailles. Au Nord de la moyens de corruption. Tout président du Conseil régio-ponsables de l’Ageroute quiUne population anti-djihadiste compliquée dans le Nord ivoi-Côte d’Ivoire, ils n’ont point le monde, dans un village, nal, le ministre d’État, mi-nous ont envoyés ici veillent rien que les populations qui cette opportunité n’est pas suffisamment armé nistre de la Défense Ténéau bon déroulement des tra-Les populations du Nord de y vivent ne partagent aucun pour refuser l’argent. Cepen-Birahima Ouattara veille par-vaux. Nous ne relâchons pasla Côte d’Ivoire ont peu de des objectifs des terroristes. BLEDSON MATHIEU dant, dans toute réexion ticulièrement à la lutte contreet les récents événementschoses en commun, côté Le second élément de la
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